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#468 | 24 mars
 

Cette semaine encore, une très grosse édition à venir. Donc un peu de retard mais on charbonne.

 
 
Banditisme, clandestinité, actions directes et théorie révolutionnaire
 

L’histoire d’Os Cangaceiros avec Alèssi Dell’Umbria
[lundisoir]



Cette semaine, nous vous proposons un lundisoir exceptionnel depuis le bar la Plaine à Marseille. On y boira une anisette avec Alèssi Dell’Umbria afin qu’il nous raconte l’histoire d’Os Cangaceiros, mythiques et mystérieux groupe de malfaiteurs, théoriciens révolutionnaires, émeutiers transnationaux et as de l’arnaque aux chèques volés qui a sévit dans la seconde moitié des années 80.
Le décalage horaire étant ce qu’il est avec la cité phocéenne, l’interview et une présentation plus développée seront en ligne mardi 25 à partir de 20h.

 
 
 
 
 
Évacuation de la Gaîté Lyrique
 

« La merde ambiante se propage »



La Gaîté Lyrique était vide pourtant ! Ça doit être ça : leur frustration de ne pouvoir en « expulser » ses occupants, puisque c’est leur raison d’être : appliquer l’ordre venu d’en haut.

 
 
 
 
 
L’empathie suicidaire et la pitié dangereuse
 

Qui va mourir ? // Elon Musk et la Gaîté lyrique
[chronique de comptoir]



Le 28 février, avant, donc, l’expulsion lundi dernier des 400 mineurs isolés à la Gaîté Lyrique, Elon Musk tweetait, à propos de cette occupation : « un autre cas d’empathie suicidaire, aurait dit @GadSaad ! Le problème avec l’empathie suicidaire, c’est qu’elle va mener à la fin de la civilisation. Les jeux sont faits. Par ailleurs, les livres de Gad sont super. »

 
 
 
 
 
12 thèses pour une solidarité révolutionnaire par le bas face à la guerre en Ukraine et ses conséquences
 

Groupe Sémion Karetnik



« Prolétaires du monde entier, descendez dans vos propres profondeurs, cherchez-y la vérité, créez-la vous-mêmes ! Vous ne la trouverez nulle part ailleurs. »

Nestor Makhno

 
 
 
 
 
On a lu « Sous-Direction Anti-Terroriste » de Nathalie Perez
 

Et c’est encore plus inquiétant que prévu



Nathalie Perez est grand reporter police-justice à France Télévisions, et vient de publier un livre intitulé « Sous Direction Anti Terroriste » (aux éditions du Rocher), avec les lettres majuscules en rouge, et le bandeau suivant : « Un an au cœur de l’antiterrorisme ». Une grande reporter du service public qui décide de couvrir la SDAT, ça nous fait drôlement envie, alors on s’empresse de l’acheter. C’est un sujet sensible, la police et le terrorisme. Nous décidons donc de lire ce livre sans a priori, avec la neutralité d’un citoyen curieux qui s’intéresse à ces sujets sans trop y connaître grand-chose. Un citoyen vigilant.

 
 
 
 
 
Manuel de survol
 

par le Collectif d’Anti-Gravité



Avant-Propos : Pourquoi un tel guide ?
L’étant change. Nous sommes entrés dans l’ère critique de la dysharmonie des sphères : atmosphère, biosphère, noosphère, polémosphère, logosphère, toutes les sphères ont perdu la boule, s’entrechoquent. Il était plus que temps que chaque citoyen, chaque citoyenne ait son kit de survol. On nous l’a demandé. Nous répondons à cette demande. Il y avait un manque. Les autres pays l’ont déjà, beaucoup l’ont depuis longtemps. Nous étions en retard. Il y a eu des sondages de faits : plus de 80% des gens ont dit ne pas savoir quoi faire en cas de Néant Général. Ils l’ont demandé franchement, avec un bel enthousiasme civique : que faire ? C’est très simple : ne faites rien, ce sera parfait. C’est l’idée à retenir. On ne le répètera jamais assez. Ne rien faire est la bonne pratique, la meilleure manière aujourd’hui d’être citoyen.

 
 
 
 
 
11 hectares contre le numérique
 

Mettre un coup d’arrêt à la numérisation du monde
(ça se passe à Grenoble les 28, 29 et 30 mars)



Les lecteurs et lectrices de lundimatin connaissent la lutte menée par le collectif STopMicro contre les agrandissements de deux usines de puces électroniques et l’accaparement des ressources naturelles qu’ils impliquent et le projet politique de « vie augmentée » que ces entreprises promeuvent [1].

On se souvient que l’an dernier, la mobilisation du collectif avait participé – dans une sorte d’« alliance objective » avec les forces cycliques du marché des semi-conducteurs – à l’annonce de la suspension du projet d’extension d’un de ces deux industriels.

Aujourd’hui, STopMicro et les Soulèvements de la terre appellent à une mobilisation encore plus large pour transformer cette suspension en abandon pur et simple, et pour empêcher l’artificialisation de 11 hectares de terres agricoles. Des noix, pas des puces : ça se passe à Grenoble les 28, 29 et 30 mars.

 
 
 
 
 
Au commencement était la tombola
 

Contre le financement public des écoles privées (et vice-versa)
[lettre ouverte aux parents d’élèves 2]



Après une lettre ouverte aux parents d’élèves sur le non-présentisme comme manière de vivre qui avait fait grand bruit, une immersion dans l’enfer ludique d’un hackathon, le remake d’Y-t-il un pilote dans l’avion ? version salle des profs, des révélations sidérantes sur les « Maker pédagogiques » qui foutent en l’air des étés entiers et une défense de l’apprentissage de la grammaire allemande sans joie ni fun, Nora V., notre vigie depuis le coeur de l’éducation nationale nous plonge cette semaine dans cet enfer pavé de bonnes intentions : les tombolas d’école.

 
 
 
 
 
Pornographies fascistes
 

Traduire Elon Musk avec Jean Baudrillard



L’actualité, si ça s’trouve, elle est générée par une Intelligence Artificielle qui puise allégrement ses inspirations dans les romans de J.G. Ballard ; elle nous pond une sorte de dystopie grossière avec des méchants bien identifiables, ridiculement méchants, méchamment ridicules même, au point qu’on doute naïvement de leur crédibilité. Un président américain semi-obèse, prédateur sexuel à ses heures perdues, terrorisant le monde entier de ses pas de danse sur YMCA. Un bras droit au bras droit qui démange, sorte de Lex Luthor sous kétamine. Un groupie argentin pour qui l’expression phallique de son pouvoir ne peut faire l’économie d’une tronçonneuse. Et les gentils ? Des technocrates-tomcruisé dont le rôle est clair : sauver les démocraties occidentales.

 
 
 
 
 
Révolutions de notre temps – manifeste internationaliste
 

[Bonnes feuilles]



Ce jeudi 27 mars, paraît Révolutions de notre temps – manifeste internationaliste (Éditions Zones), c’est un livre important. Écrit à de nombreuses mains et en plusieurs langues, l’ouvrage propose de tirer les leçons et enseignements des deux dernières décennies de soulèvements populaires ouvertes par le soulèvement en Tunisie à la fin de l’année 2010. Il ne s’agit évidemment pas d’une rétrospective mais de « tisser l’expérience générationnelle » qui permette d’en penser les prolongements en ouvrant un véritable espace de circulations et de pensée révolutionnaire adapté au présent. Cette tentative de repenser un internationalisme depuis les luttes réelles et loin des lectures géopolitiques aussi surannées qu’imbéciles est précieuse. Elle parlera en tout cas aux lectrices et lecteurs qui font confiance depuis 10 ans à notre rubrique internationale.

 
 
 
 
 
Le Suaire et la Bannière
 

« L’État-nation, dans sa forme moderne, est une production historique liée à la consolidation du capitalisme et de l’impérialisme. »



Il est des étendards qui claquent au vent comme des oriflammes de conquête, et d’autres qui pèsent sur les épaules comme des chaînes invisibles. Choisir un drapeau, c’est choisir un héritage, un récit, une allégeance. Mais sous quelle bannière marche-t-on vraiment ? Sous celle que l’on croit tenir fièrement ou sous celle qui, en silence, nous tient captifs ?

 
 
 
 
 
Sortir des guerres évangéliques
 

« Dehors les bateleurs, les mythomanes »
Jacques Fradin



Comment reprendre le plus vieux débat (bi-centenaire) « socialisme scientifique » / « socialisme utopique » ?
Enrichi par la poussée fasciste et par la psychanalyse de la pulsion [2].

 
 
 
 
 
Pour une saison des marches-composition
 

Nouvelles des reprises de savoirs



Depuis 2022, à la suite d’un appel pour des reprises des savoirs, des chantiers collectifs à visées pédagogiques et autonomes sont organisés un peu partout en France. Il s’agit, en quelque sorte, du pendant « constructif » et à long terme de percées activistes tels que les Soulèvements de la Terre. Après la tenue de quasiment 100 chantiers, les Reprises de Savoirs nous invitent cette année à initier partout des formes d’arpentage/enquête autour des problématiques qui peuplent nos territoires de vie. En souhaitant que fleurissent au printemps des journées pour se rencontrer, se confronter, se questionner en traversant vallées, prairies et quartiers, zones industrielles, autoroutes, fibres optiques ou rivières polluées, elles et ils appellent à une saison de « Marches-Composition ». Et à faire cela avec celles et ceux qui pourraient bien être nos alliées pour retisser des fils de cohérence qui fassent mentir la post-vérité de l’époque.

 
 
 
 
 
La disparition de Sandra Lucbert
 

[sɑ̃dʁa lykbɛʁ]



[Les faits qui font le départ de ce texte ont eu lieu – tout, ici, ne relève pas de la fiction. Pour faire croire à ce qu’on peine à croire, il faut parfois le rendre encore moins croyable. Certaines aberrations restent invisibles par trop de récurrences. Poussées à l’absurde, elles pourraient commencer d’apparaître. 
Qui lira fera la part des choses. Ça ne devrait pas être trop difficile – il suffira de s’en remettre aux italiques.]

 
 
 
 
 
Fille de la Révolution
 

De Vera Broido



Je devais avoir une dizaine d’années lorsque j’ai rencontré Vera Broido. Elle n’était alors qu’une jolie ligne d’épaules blanches sous une nuque penchée et dégagée, anonymement réduite à des courbes qui faisaient presque d’elle un ange aux ailes timidement déployées. Sur cette photographie de Raoul Hausmann découverte au Musée d’art moderne de Saint-Étienne, elle n’avait ni visage, ni nom. La douceur mélancolique de ce fragment de corps m’a longtemps accompagnée grâce à une carte postale, perdue depuis.

 
 
 
 
 
Introduction à la puissance d’une mentalité
 

Algérie, 19 mars, ni commémoration, ni lamentation



Descendantes de moudjahidines et de moudjahidates en territoire français, nous portons une mentalité qui ne s’inscrit que dans les plis de nos existences. Une mémoire qui ne raconte pas, mais qui sent. Elle est dans la manière dont nos corps se faufilent, dont nos regards percent les manœuvres en cours. Un savoir informulé. Une conscience vive des structures qui nous pèsent. Et ici, en fouillant dans les interstices de nos villes, nous avons compris qu’elle ne nous est pas propre : elle est celle des vaincues.

 
 
 
 
 
« Nous chutons sans peur »
 

(Bilan d’étape chez France Travail)



Dans son Journal à la date du 10 mars 2025, on trouve ce monologue d’Outis [3] qu’il aurait tenu auprès d’un agent de France Travail. Est-ce de la prose à streamer, des vers libres, une confession d’un nouveau genre ou la retranscription fidèle d’un « bilan d’étape » très singulier ? Difficile à juger. Car on ne sait pas si ce rendez-vous a réellement eu lieu. Mais on doit admettre que si « l’espace toujours fuguant toujours s’ouvre à sa fugue », comme dit finalement le poète cité par Outis, il y a bien lieu de croire que tout est vrai – dans des temps différents et sous des rapports différents.

 
 
 
 
 
Comment faire un film avec une mère punk ?
 

Dans Maman déchire, Émilie Brisavoine plonge sa caméra dans le chaos des liens mère-enfant



Le dernier film d’Émilie Brisavoine, réalisatrice et mère, nous plonge directement, par son titre, dans le drame initial : l’histoire d’un déchirement qui pousse mécaniquement dans un sens opposé la mère et l’enfant. Ce drame démarre dans un monde complet, chaud, idéal. Mais pourquoi sortir  ? Puis l’enfant tombe sur Terre et n’a plus qu’à tenter de donner un sens à tout ce cosmos bien trop compliqué pour une seule personne. C’est là que les parents commencent, ce travail de réparation, via des gestes fondamentaux. L’apprentissage commence puis, peu à peu, les mots arrivent et formalisent tant bien que mal nos problèmes.

 
 
 
 
 
Le sureau
 

« Ça devient une anecdote et c’est encore plus grave. »



Au fond de mon cœur c’est au sureau que je parle, ensuite, peut-être je parle aux humains qui l’ont tués.

 
 
 
 
 
Une histoire de la conquête spatiale
 

[Mayday Podcast]



Les pieds sur terre, la tête dans les étoiles, avec Irénée Régnauld co-auteur d’un livre éponyme aux éditions la Fabrique, on revient dans cette émission sur l’histoire de la conquête spatiale avec Von Braun, Apollo, Soyouz, Ariane, Musk, Pesquet et les autres.

 
 
 
 
 
Lundi Bon Sang de Bonsoir Cinéma
 

Épisode 3 : Jean-Luc Godard
Avec Alexia Roux, Saad Chakali, Mehdi Benallal & Guillermo Kozlowski



Jean-Luc Godard ne sera jamais le nom propre d’un auteur consacré, mais le nom commun d’une pensée partagée, sésame ou schibboleth pour le cinéma qui vient et dont nous avons besoin : le partage au nom du commun et ce qu’il départage au nom de l’égalité. Quand il eût fini les Histoire(s) du cinéma, Godard disait qu’il n’avait aucun public, sinon des spectateurs, peut-être 100.000 dans le monde, ses amis : l’amitié pour ce qui se pense sous ce nom. Avec ce cinéaste, c’est comme avec les communistes selon le bon mot de José Bergamin, on ira jusqu’à la mort sans faire un pas de plus.

 
 
 
 
 
Si comme nous vous pensez que lundimatin est le meilleur journal du monde...
 

Si, comme nous, vous vous demandez comment il est possible de publier la même semaine dans le même journal une analyse pointilleuse des mesures managériales qui ruinent l’université, une bouleversante lettre aux juifs italiens, le décryptage du plus grand mouvement social des Balkans depuis 30 ans, une ode à la langue et au communisme ici et maintenant, la note de lecture de l’ouvrage d’un absurde videur de boite de nuit fasciste, le récit d’une rencontre racisée avec Fanon et Despo Rutti (…)



Si, comme nous, vous vous demandez comment il est possible de publier la même semaine dans le même journal une analyse pointilleuse des mesures managériales qui ruinent l’université, une bouleversante lettre aux juifs italiens, le décryptage du plus grand mouvement social des Balkans depuis 30 ans, une ode à la langue et au communisme ici et maintenant, la note de lecture de l’ouvrage d’un absurde videur de boite de nuit fasciste, le récit d’une rencontre racisée avec Fanon et Despo Rutti en musique de fond, un poème cinématographique libanais, une longue discussion sur ce qu’il reste de Godard, le témoignage d’une danseuse de Samba ukrainienne qui pilote des drones sur le front, un tour d’horizon de l’état du polar, d’érudites thèses sur le concept de compétence qui ruine la vie de nos enfants, une contre-analyse de l’effet des dispositifs gouvernementaux aux Antilles, une proposition expérimentale de n’être ni belliciste ni pacifiste en temps de guerre, une histoire de renard et de hérisson pour repenser la stratégie avec Machiavel et Sun-Tzu.
Si, comme nous, vous en arrivez à la conclusion logique que lundimatin est le journal qui rend le plus intelligent de France voire du monde, ça tombe bien, nous avons besoin d’argent !

 
 
 
 
 
 
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