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#289 | 24 mai
 
 
 
Chères lectrices, chers lecteurs,
 

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Chères lectrices, chers lecteurs,

Vous êtes toujours plus nombreuses et nombreux à nous lire, il y a de quoi s’en réjouir. On vous épargne tout le blabla sur notre indépendance, les milliers d’articles de fond ou d’actualité publiés, les dizaines de millions de « cliques », etc. Si vous nous lisez régulièrement, vous avez une petite idée du travail accompli au fil des semaines et des années et du sens de tout cela.

 
 
 
 
 
Jérusalem en marge et au coeur des mobilisations palestiniennes
 

Entretien avec l’historien Vincent Lemire



Vincent Lemire est historien, il a notamment dirigé l’ouvrage Jérusalem. Histoire d’une ville-monde (Flammarion, 2016). Depuis la ville sainte, il a accepté de répondre aux questions de Vivian Petit, lui-même auteur de Retours sur une saison à Gaza (Scribest, 2017), afin de nous éclairer sur le contexte historique et politique des luttes palestiniennes autour du quartier de Sheikh Jarrah et au-delà.

 
 
 
 
 
Terrassés ou terrassiers
 

Fallait-il rouvrir les terrasses ?



De quoi les terrasses sont-elles le nom ? Quelle idée de la vie servent-elles ? Un contributeur et serveur anonyme nous livre ici une dérive critique sur ces espaces semi-publics particuliers symboles de la libération du covid mais aussi de l’ordre bourgeois.

 
 
 
 
 
Le plaisir effacé, clitoris et anarchie
 

Entretien avec Catherine Malabou



Un lecteur nous a fait parvenir un bref entretien téléphonique avec Catherine Malabou à partir de la lecture de son dernier livre Le plaisir effacé, clitoris et pensée (dont il se permet de vous suggérer la lecture). Cet opus aurait pu s’insérer dans un travail plus large (en cours) qui s’intitulera « Philosophie et Anarchisme ». Le clitoris y est pensé en tant qu’« écart » : l’écart, ce n’est pas seulement la différence. L’écart fracture l’identité paradoxale de la différence, révèle la multiplicité qui s’abrite en elle. Cet organe largement « effacé » n’est ni en puissance ni en acte. Il n’est pas cette virtualité immature en attente de l’actualité vaginale. Il ne se réduit pas non plus au modèle de l’érection et de la détumescence. Le clitoris interrompt la logique du commandement et de l’obéissance. Le clitoris est... anarchiste ... !

 
 
 
 
 
La double exceptionnalité d’Israël
 

Vivian Petit



Ces deux derniers samedis, les mobilisations de soutien au peuple palestinien ont été interdites à Paris. Le 15 mai, la police s’est employée pendant des heures, par le nassage ou l’usage de gaz lacrymogènes, à empêcher tout rassemblement. Le 22 mai, toute manifestation de soutien à la Palestine était interdite à Paris, et seul un rassemblement statique à République était autorisé. Si l’interdiction d’une manifestation semble maintenant presque la norme en France, les arguments mis en avant pour l’occasion méritent qu’on s’y attarde.

 
 
 
 
 
Le Grand Final
 

Propulser l’imaginaire de la Commune en 2021
[Fiction]



Pendant 72 jours la Commune de Paris a existé, et 150 ans après, pour beaucoup, elle est encore un exemple, une source d’inspiration, un rêve.
Nous publions ici la chapitre final d’une oeuvre littéraire en cours. Il s’agit de mettre « de côté le possible » et de laisser « se déployer le pensable, l’imaginaire » : la colonne Vendôme propulsée par des fusées sur le Sacré-Coeur.

 
 
 
 
 
L’utopie de l’argent
 

par Max Haiven



Les éditions UV ont fait paraître le mois dernier l’ouvrage The Great Offshore. Art, argent, souveraineté, gouvernance, colonialisme du collectif RYBN. Ainsi que l’écrit l’éditeur : "Le collectif RYBN.ORG traque les manifestations physiques et concrètes de la finance offshore dans les territoires sur lesquels elle opère. [...] De la politique des proxys à l’extractivisme spatial et à la marchandisation des communs, en passant par la citoyenneté par investissement et le marché de l’art, tout nous indique que la « gouvernance offshore » est devenue la norme, qu’elle est le capitalisme globalisé."

Nous publions ici une partie (par Max Haiven) de cet ouvrage collectif, consacré aux freeports, entrepots offrant de stocker sur le long terme des oeuvres d’arts directement sur le tarmac des aéroports pour ainsi échapper aux taxes. "Si, sous le capitalisme, l’argent est le pouvoir de commander le travail d’autrui, alors les espaces utopiques comme les freeports représentent l’apogée de la capacité du capital à déraciner la richesse du monde."

 
 
 
 
 
La superette
 

Récit d’une tragédie joyeuse autour de la rouverture du Magasin des Horizons - Centre National d’Art Contemporain de Grenoble



Le 17 avril dernier, partout en France, avait lieu le 3e acte contre la réintoxication du monde. Peu après l’arrivée de la vélorution Grenobloise qui répondait à cet appel, ce sont les grandes portes fermées depuis plus d’un an du Magasin des Horizons, Centre National d’Art Contemporain, qui se sont rouvertes pour quelques heures, avant que la police en décide autrement. C’est donc le devant des portes du bâtiment qui voit notre expérience se dérouler. Ouvert en 1986, ce vestige de la grande culture de gauche s’était éteint de l’intérieur depuis déjà bien longtemps. Nous avons tenté de le ranimer, de débrancher l’oxygène artificiel qui le maintenait péniblement en vie et d’y insuffler de nouvelles forces vives ; au moins expérimenter un autre rapport à ce que peuvent être l’art, la culture et le politique aujourd’hui. D’un magasin sans horizons, nous avons souhaité faire une supérette, ouverte 7/7 et reliée à son quartier.

 
 
 
 
 
Liberté de la statue ?
 

« Sans licence on l’a rafalée. »



Le 11 mai dernier le site Hiya, auteur d’un récent appel à la résistance artistique, annonçait que la Statue de la Liberté parisienne avait été peinturlurée dans la nuit par un groupe appelant à « Refuser quoi qu’il en soit de s’agenouiller devant LA Liberté qu’on nous impose : une liberté statufiée qui fatalement sclérose et se renverse en son contraire ». Le lendemain, un communiqué ainsi qu’une vidéo venaient souligner le geste.

Nous avons reçu le texte suivant, de soutien à cette action.

 
 
 
 
 
Autonomie et dissidence en Grèce ancienne
 

Une lecture d’Orphisme et tragédie de Gianni Carchia



Il y a quelques mois paraissait aux Editions la Tempête un petit livre de l’un des philosophes italiens les plus importants des dernières décennies du XXe siècle, Gianni Carchia. Après avoir intensément participé aux agitations révolutionnaires des années 1970, et traduit des auteurs comme Adorno, Benjamin ou Jacques Camatte, il rédige Orphisme et tragédie pour comprendre ce sur quoi les mouvements ont – et continuent de – buter. Cet auteur, d’une grande originalité et érudition, a consacré son existence à éclaircir, défricher et démystifier les rapports complexes entre l’esthétique et le politique. L’art n’a pour lui vocation à exister ni comme espace indépendant du politique ni comme simple vecteur et medium d’idées politiques : sa charge critique réside dans ce que Carchia nomme son autonomie et dont il fait l’archéologie en Grèce ancienne.

 
 
 
 
 
Camarades, encore un effort si vous voulez être féministes
 

Patricia Farazzi



Je ne suis pas féministe. Écrivant cela, je m’étonne. Mais alors, si je ne suis pas féministe, à quoi bon ce titre provocateur ? et ce mot de féministe dans le titre ? C’est peut-être le féminisme tel qu’il se présente ces temps-ci qui m’oblige à me poser une question cinglante. Et je n’aime pas les coups cinglants. N’est-ce pas eux d’ailleurs que le féminisme est censé « combattre », entre autres ? Dans un récit de Chaïm Potok, un vieux juif viennois rescapé de la Guerre de 14-18, pose de manière lancinante cette question en yiddish : « Warum ? » Pourquoi ? C’est un mot que l’on devrait dire plus souvent. Avec sérieux, à la manière des enfants. Sans craindre le ridicule. Pourquoi ? pourquoi cette guerre ? pourquoi encore une guerre ?

 
 
 
 
 
Les saisons changeantes
 

Poème (d’après « La semaine sanglante » de Jean-Baptiste Clément)



Et après tant de vieux faits d’armes
l’arsenal du capital de ses assassins
siècles des larmes et des vacarmes
cette mort culmine en son maintien
les aéroports dégoulinent d’affaires
et partout les jours sont tremblants
la mode est aux conseils d’experts
et le pouvoir ne fera plus semblant

 
 
 
 
 
« L’école, elle te laisse rien »
 

Nous sommes en train de réduire au silence toute une génération.



« Et les profs dans tout ça ? Que font-ils ? Que faisons-nous ? Toujours la même chose ! »

 
 
 
 
 
Cheikh Jarrah : diagnostique d’un mépris colonial
 

Philippe G. El-Hajj



Partie apparente de l’iceberg, la question du quartier de Cheikh Jarrah n’est que symptomatique de ce que l’on pourrait nommer le mépris colonial, le reflet d’un héritage suprématiste blanc, celui d’une entité ancrée dans les formes de nationalismes les plus toxiques que l’Europe a pu engendrer durant le siècle dernier.

 
 
 
 
 
Sans Contact
 

Stratégie du choc et résistances à la numérisation de l’école



Fermée à deux reprises durant la pandémie, subitement devenue priorité nationale après l’assassinat de Samuel Paty, mais aussi promise à disparaître petit à petit dans les nuages des écrans tactiles et des logiciels éducatifs : l’école est au centre des débats. Pour en explorer les couloirs et les salles, c’est à Grenoble que la fine équipe de Z a posé ses valises cette année.

 
 
 
 
 
Esclave et danse de la peur
 

via Le corps et l’âme, Musée du Louvre.
Juliette Riedler



Eh, toi, à quoi crois-tu ? Que le vaccin est la panacée et va nous sortir de ce pétrin ? Que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles et que les gouvernants « font du mieux qu’ils peuvent », car « c’est dur », (« il n’y avait pas de cours ‘pandémie’ à l’ENA ») ? Que « élections piège à cons », tous pourris, allons fonder un écovillage ? Que les Français sont d’obéissants moutons ? Je me demande un moment : croire est-ce s’aliéner volontairement afin, somme toute, de trouver un peu de repos dans nos humanités bouleversées ? Est-ce irréversible ou momentané ? Autrement dit : y a-t-il des périodes lors lesquelles notre besoin de croire est exacerbé ?

 
 
 
 
 
Des réseaux et des uns
 

Du 2 au 6 juin, discussions sur la numérisation du monde à Toulouse



Du 2 au 6 juin prochains se tiendront à Toulouse des rencontres autour de la numérisation du monde et des existences, qui s’est accélérée à l’occasion de la pandémie. En voici la note d’intention générale, le programme détaillé étant disponible sur la page web dédié à l’événement. Pourquoi faire une semaine contre la numérisation du monde et des existences ? D’abord parce que, grâce au numérique, le confinement a rendu le « monde à distance » plus présent que jamais. Ensuite parce qu’avec la « transition écologique », l’industrie numérique et ses usages font partie du dispositif de « relance », donc de gouvernement, mis en place pour gérer la catastrophe ambulante qu’est notre monde régit par l’économie. Enfin, parce que nous n’entendons pas rester passifs et impuissants, il nous faut des connaissances, des images et des outils pour faire exister autre chose.

 
 
 
 
 
L’île du Chat Bleu
 

Un livre pour enfants de Cesare Battisti : appel à souscription



En août 2020, Cesare Battisti était aux prises avec l’administration pénitentiaire pour le respect de ses droits en détention. Parmi ceux-ci, une visio-conférence avec son fils de 6 ans, qu’il venait tout juste d’obtenir après presque vingt mois de détention. Il est toujours détenu en régime spécial AS2 (haute sécurité) en Italie et a besoin de soutien. c’est pourquoi nous relayons cet appel à souscritption à un livre pour enfants dont il est l’auteur, intitulé L’île du chat Bleu.

 
 
 
 
 
PUNK anarchism
 

Éléments de PUNK philosophie
Miettes N°7



Le pouvoir corrompt. Le pouvoir stable, durable, « parfait », supposé apporter « l’harmonie », ce pouvoir fixé transforme la corruption en architecture, pour un despotisme établi.
« La véritable démocratie » ne peut se suffire de se déployer contre l’État, ne saurait se suffire d’être anarchie.
« La véritable démocratie », non seulement doit déconstruire l’État, mais doit déconstruire tout état, toute position de stabilité ou toute institution installée, se prétend-elle « la plus parfaite ».
La véritable démocratie » est l’an-archie, le combat permanent contre toutes les institutions supposées « les meilleures » et posées irrévocables, le combat permanent contre les utopies merveilleuses et supposées éternelles. Y compris « les institutions anarchistes ».
Le seul chemin, pour éviter la dégradation de tout rêve en cauchemar, est d’empêcher tout « arrêt », toute stabilité établie, toute fantasmagorie d’une harmonie réalisable.
Le militant de l’an-archie ou du PUNK anarchisme est celui qui s’engage, sans effroi, dans le mouvement de la destitution des institutions, mouvement qu’il faudra, sans cesse, recommencer, sans halte ni fin.
NO FUTURE : tout Empire harmonieux de mille ans, que l’on tenterait de réaliser, puis de stabiliser, engage sur un chemin de corruption ; tout Empire sera désastré.

 
 
 
 
 
 
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