Ghassan Salhab
Pour ne pas me retrouver à répéter en boucle que cela n’a pas commencé aujourd’hui, ni la semaine précédente, ni même l’année précédente, qu’il nous faut en fait remonter au siècle précédent, à la fin de celui d’avant pour être plus précis, à répéter qu’avant même le Hamas et consort, l’occupant était déjà bel et bien l’occupant, l’occupé déjà l’occupé, que les nombreuses résolutions et enquêtes internationales dénonçant les annexions, les confiscations et autres actes criminels de l’occupant, sont restées lettres mortes, et qu’à force de laisser faire, le pire ne pouvait que prendre tout le champ, tout ce qu’il restait. Pour ne pas perdre complètement la tête donc en ces terribles jours d’octobre, Gaza n’est qu’à 296,05 kilomètres à vol d’oiseau, je me suis mis à réorganiser quasi mécaniquement des textes anciens, des poèmes plus spécifiquement (je n’en écris quasiment plus) tout en écoutant le volume 2 de Music for the Lonely, de Fadi Tabbal.
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