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#371 | 20 février
 
 
 
Sens dessus dessous
 

Mouvement contre la réforme des retraites, canalisations et débordement



Si le mouvement contre la réforme des retraites fait masse dans la rue et l’opinion, force est de constater qu’il est encore loin de constituer une menace suffisante pour faire reculer le gouvernement (et accessoirement porter au-delà). Peu de souffle et d’énergie, les cortèges apparaissent las. Dans les assemblées, sur les blocages et les piquets de grève, ça semble un peu patiner. La semaine dernière, nous publiions Pour ceux qui bougent en 2023 : 2016 dans le retroviseur – La véritable histoire du Cortège de Tête. D’ancien participants au MILI (Mouvement Inter Luttes Indépendant) racontait rétrospectivement ce qui selon eux avait pu permettre en 2016, le dépassement des vieilles formes de protestation, leur sclérose et leur impuissance. Avant d’imaginer comment rouvrir les robinets pour que ça déborde, ils proposent cette semaine d’examiner les canalisations : le mythe de la démocratie et du bon peuple, le spectacle de ses représentants et l’absence d’un rapport sein au travail, soit son refus.

 
 
 
 
 
Trente et une thèses sur la Russie post-soviétique
 

Carnet de guerre #7
Jean-Marc Royer



Depuis le début de ces « Carnets de guerre » [1], nous avons entamé une analyse au long cours des faits historiques, économiques, politiques, idéologiques etc qui on trait à cet évènement déterminant de l’histoire de l’Europe et du monde qui est en cours. Cela nous semble absolument indispensable avant de s’autoriser un quelconque « point de vue », hormis celui du soutien inconditionnel à la résistance, à l’autonomie et à l’émancipation de toute population, surtout lorsqu’elle est agressée par une puissance armée. C’est dire que nous nous tenons loin de toutes les analyses politiciennes, « géostratégiques » ou « théorico-abstraites » qui enjambent les réalités humaines au profit de discours sur les conflits entre gouvernements, entre états-majors militaires, entre idéologues de tous les bords, ou qui prennent un appui bien fragile sur les déclarations des uns et des autres [2].

 
 
 
 
 
Lettre sur la perte
 

Troisième post-scriptum au terrain vague
Fred Bozzi



En octobre dernier, nous publiions en librairies les excellentes Lettres sur la peste d’Olivier Cheval. Comme de coutume sur Twitter, quelques esprits contrariés et obsédés par le complotisme ou l’anti-complotisme dépensèrent plus d’énergie à dénigrer le livre qu’à le lire. Attentif, Fred Bozzi a pris la plume pour enrichir et élever le débat.

 
 
 
 
 
Astérix 5 et Avatar 2
 

Actualité du « Spectacle »



En ce début 2023, deux films se disputent le box office français : Astérix et Obélix : l’empire du milieu et Avatar 2 : la voie de l’eau. Avec plein de pop-corn et l’espoir d’en savoir plus sur le monde, nous nous sommes rendus au multiplexe du coin. Nous n’avons pas été déçu et avons même eu l’envie d’en faire une analyse croisée : deux films à succès, deux suites, deux budgets à millions (proportionnels à la taille du pays de production : 400 pour Avatar et 65 pour Astérix), deux produits industriels, deux expressions de la bourgeoisie – des décors différents : la Gaule puis la Chine en 50 avant JC, la planète Pandora en 2154 – un même but : valider les valeurs de la société occidentale, plaire aux fans, divertir les spectateurs, vendre de la culture dominante.

 
 
 
 
 
En Syrie, le crible d’un séisme
 

Hamza Esmili et Montassir Sakhi



Le double tremblement de terre qui a frappé la Turquie et la Syrie le 6 février et dont on continue d’additionner les victimes par dizaines de milliers a suscité effroi et stupeur. Par la bande et non sans cynisme, la catastrophe a aussi été l’enjeu d’une offensive politique et médiatique de la part de celles et ceux qui, consciemment ou non, souhaitent réhabiliter la légitimité de Bachar al-Assad. Des amis syriens nous ont signalé la publication de cet excellent article d’Hamza Esmili et Montassir Sakhi d’abord paru dans la revue conditions, il décortique les éléments de langage, l’aveuglement, le cynisme ou les manipulations que se partagent certaines tendances « anti-impérialistes », l’extrême-droite et quelques opportunistes.

 
 
 
 
 
OXYTOCINE - Moi, petite entreprise
 

[track-tract]



En ce temps de lutte contre celleux qui rêveraient de nous faire bosser du berceau au tombeau, Moi, petite entreprise raconte le burn-out de Suzie, que les publicitaires décriraient comme une « ménagère de plus de 50 ans ». Au bord du craquage, Suzie - qui a tant baigné dans le néolibéralisme qu’elle l’a bu à la tasse - pense qu’en « travaillant sur elle-même » elle deviendra assez « forte » pour surmonter son surmenage.
Ce morceau est un track-tract contre la rhétorique de la méritocratie et du développement personnel qui en promouvant l’auto-exploitation cache l’exploitation derrière le vernis de l’auto-accomplissement en nous poussant à « donner le meilleur de nous-même » : mais le donner à qui ?

 
 
 
 
 
Destituer par l’enfance
 

« Qu’on entende enfin se disloquer quelque chose de vermoulu. »
Benjamin Fouché



Destituer par l’enfance regroupe onze notes relatives au dernier livre de Jean-Marie Gleize : Dans le style de l’attente. Ces notes (parcellaires et partiales) réfléchissent à ce que pourrait faire ce poème, à ce qu’il pourrait devenir. Aux possibilités matérielles qu’offre sa lecture.

 
 
 
 
 
Extrême-droite, hors des universités !
 

Dernières nouvelles judiciaires du doyen de la fac de Montpellier et de son commando d’extrême-droite



L’affaire avait fait couler beaucoup d’encre : des étudiants mobilisés contre Parcoursup, une occupation de l’université de Montpellier et son expulsion violente par un commando d’extrême-droite mené par le doyen de Droit en personne. Nous publions cette tribune du collectif du 22 mars qui ne revient pas sur les faits [3] mais en expose les derniers développement et enjeux judiciaires alors qu’est attendu un important arrêt de la cour d’appel de Montpellier ce 28 février.

 
 
 
 
 
1re sommation : harceler les harceleurs
 

Des collectifs de précaires en colère décident de renverser la vapeur



Ce mercredi 15 février 2023, des collectifs de précaires en colère ont décidé de renverser la vapeur et d’aller « harceler les harceleurs » en organisant une action coordonnée au niveau national et cibler les prestataires privés de Pôle Emploi. Leur objectif : visibiliser les techniques capitalistes de précarisation organisée de la population, et rappeler que les expérimentations de conditionnement du RSA à des heures de travail gratuit, la réforme du chômage, celle des retraites, l’abjecte loi asile-immigration, ne sont que les parties d’un projet autoritaire au service des plus riches.

 
 
 
 
 
L’affaire Alferdo Cospito et l’Italie
 

Crise des luttes anti-carcérales



Alfredo Cospito, anarchiste italien condamné à perpétuité et soumis au régime de haute sécurité 41 bis (isolement total, interdiction d’accéder à des livres, un seul parloir de 10 minutes par mois derrière un hygiaphone, etc.) entame son 124e jour de grève de la faim. Si son cas et sa lutte n’intéressent pas la presse française, ils sont au centre du débat public italien : l’État et la justice vont-ils choisir de laisser mourir le militant plutôt que de renoncer à son régime de détention exceptionnel unanimement reconnu comme une forme de torture ? Une audition devant la cour de cassation est attendue le 24 février. Les rassemblements et actions de solidarité se multiplient dans de nombreux pays.

 
 
 
 
 
L’Exil, mouvement révolutionnaire
 

Alexandre Lécroart



« C’est dans l’exil que naissent les citoyens du Nouveau-Monde », écrit d’une main fiévreuse l’anarchiste Ernest Cœurderoy dans son brûlot Hurrah !!! ou La Révolution par les Cosaques, qui fit grand bruit lors de sa parution en 1854. « De ce poteau d’exil qu’on a tenté de rendre infâme, je veux faire une colonne de marbre et d’or » [4], ajoute-t-il, bravache. Aujourd’hui comme hier, l’exil est méprisé. Aujourd’hui comme hier, on reproche aux exilés leur antipatriotisme, on leur reproche leur courage, on les enferme ici pour mieux les punir d’avoir voulu être libres, pour avoir osé traverser des lignes tracées sur une carte.

 
 
 
 
 
Chanson de l’Everest
 

Marie Canet



Parce que l’idée persiste que les corps précaires puissent encore être productifs, parce que les choses semblent parfois insurmontables et que les mots manquent pour se faire entendre et parler de l’abandon, des crises profondes, de la brutalité, des rapports d’autorité.

 
 
 
 
 
Réparer les morts
 

Mémoire et vigilance
Stéphanie Chanvallon



Il y a trois, le confinement. Après les premiers morts et une valse indécente de chiffres, après la colère (Je ne vous pardonnerai pas), ce fut le silence. Ce texte se veut mémoire de ce que les mourants et leurs proches ont vécu au nom d’une implacable réglementation. Il porte le vœu d’une réparation, l’espoir d’un apaisement, et surtout une vigilance : que la mort des nôtres ne nous soit plus confisquée.

 
 
 
 
 
Samudaripen, le génocide des Tsiganes
 

Jean-Claude Leroy



Historienne, Claire Auzias a consacré une série d’ouvrages au sort des Tsiganes, ceux-là même qui furent fichés par toutes les polices, traqués de tout temps, et exterminés en nombre par les Nazis. Plusieurs centaines de milliers (peut-être 500 000 ? les chiffres évoluent sans cesse) sont morts dans les camps durant la période la plus funeste. Pour cette troisième édition de Samudaripen, elle a reconsidéré l’ensemble de ce panorama des atrocités, y faisant entrer pêle-mêle les découvertes les plus récentes en ce domaine, passant en revue les pays d’Europe et leurs politiques racistes et anti-roms au temps de la seconde guerre mondiale. Ci-après quelques paragraphes en guise de survol de cet essai documentaire, pour un aperçu d’une tragédie encore trop peu entrée dans les consciences.

 
 
 
 
 
Lundimatin papier #5 : Reprendre l’offensive
 

Dans toutes les (bonnes) librairies le 25 novembre



Pour penser les 3 années écoulées depuis notre dernier numéro papier, il fallait parler de Novak Djokovic et du terrier de Kafka, de cybernétique et d’élections présidentielles, de Mad Max et de stratégies insurrectionnelles. 304 pages, 22 articles, 516 grammes, une ligne de fuite : reprendre l’offensive.

 
 
 
 
 
 
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