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#491 | 6 octobre
 
 
 
« C’est leur monde qui est fou, pas nous »
 

Un lundisoir sur la Mad Pride et l’antipsychiatrie radicale



Ce samedi 11 octobre se tient la première Mad Pride autonome. Pride pour fierté, évidemment et Mad pour « fou » et énervé. S’il y a bien une question qui est systématiquement dépolitisée, c’est celle de l’inadéquation psychique au monde ; ceux qui nous gouvernent parlent de « santé mentale », Emmanuel Macron en a même fait la grande cause nationale de l’année 2025. Il s’agirait de prendre en charge ce qui déborde, de faire rentrer dans le rang ceux qui déconnent. Mais que disent-ils tous ceux-là ? Les fous, les traumatisés, les déprimés, les dépressifs, les fêlés, les bipolaires, les toqués, les psychotiques, les dingues et les maniaques ? Pour en parler, nous avons invité deux membres du collectif Mad Pride Paris, Joan qui tient le blog Comme des fous et nan marci, chercheuse en philosophie, artiste et militante féministe, marxiste et antipsychiatrie. Entre eux, nous avons aussi convié Jonathan, un patient ordinaire qui a récemment publié deux textes formidables sur lundimatin dans lesquels il raconte avec beaucoup de justesse et d’humour ce que cela signifie d’être « fêlé » et en concubinage avec de trop nombreuses pilules.

 
 
 
 
 
Première Mad Pride autonome du 11 octobre 2025
 

Un manifeste



Le 11 octobre 2025, Paris accueillera sa première Mad Pride autonome organisée par et pour des personnes concernées. Pour accompagner l’entretien que nous publions cette semaine avec certains membres du collectif qui l’organise, nous publions ce manifeste qu’ils nous avaient transmis et qui nous a beaucoup plu au poins de leur proposer une interview au débotté que vous pouvez regarder par ici.

 
 
 
 
 
« Chère Auteurice »
 

Bilan d’étape d’une campagne pour encourager les auteurices à déserter Hachette et Bolloré



Si vous lisez lundimatin, vous n’avez pas pu passer à côté de la campagne Désarmer l’empire Bolloré lancée il y a plus d’un an. Parmi les très nombreuses initiatives et les journées d’actions, la question de l’emprise du magnat sur le livre reste celle qui a suscité le plus de réactions enthousiastes ou polémiques. On se souvient notamment de l’appel au boycott d’une centaine de libraires, nous en avions d’ailleurs longuement discuté dans ce lundisoir. Cependant, un acteur de la chaîne du livre avait jusque là été épargné par les appels à la désertion : les auteurices. Campagne dans la campagne, c’était l’objectif de « Chère Auteurice », s’adresser directement à celles et ceux que l’on lit et apprécie mais que l’on sait désormais pris dans les tentacules du milliardaire Breton via son rachat de grands groupes comme Hachette. Comme nous le verrons dans ce bilan d’étape que nous avons reçu, il est plus facile de ne pas acheter un livre que de changer d’éditeur et cela pour de très bonnes et d’un peu moins bonnes raisons.

 
 
 
 
 
Depuis l’univerisité de Mexico, entre deuil et lutte pour la vie
 

Les incels, Ayotzinapa, Tlatelolco et la Palestine



Les derniers jours de septembre et les premiers d’octobre sont toujours chargés de mémoire et de rage à la UNAM (Universidad Nacional Autónoma de Mexico), la plus grande université mexicaine, car le 26 septembre on commémore la disparition forcée des 43 étudiants d’Ayotzinapa en 2014, et le 2 octobre, le massacre de Tlatelolco en 1968 [1].
Mais cette année un autre événement tragique s’est produit à la même période : l’assassinat, le lundi 22 septembre en plein jour sur le campus, d’un jeune étudiant de 16 ans scolarisé au Colegio de Ciencas y Humanidades (CCH Sur), l’équivalent d’un lycée intégré à l’université, par un autre étudiant de 19 ans.

 
 
 
 
 
Dans le sillage de la révolution, un nouveau Népal émerge
 

En luttant contre la corruption, la « génération Z » développe une conscience politique



Exacerbée par les violences policières, une vague de protestations au Népal s’est transformée en une insurrection spontanée qui a culminé le 9 septembre 2025 avec le renversement du gouvernement. Pour faire suite à notre entretien avec Black Book Distro de Katmandou, nous avons cherché à mieux comprendre le contexte qui a conduit à la révolution et les formes qu’elle a prises auprès d’une journaliste népalaise actuellement basée au Portugal, Ira Regmi. [2]

 
 
 
 
 
Fashion victime
 

2 octobre : une occupation du Palais de Tokyo au milieu de la fashion week



La veille du 2 octobre Sophie Binet n’avait pas hésité à mettre les points sur le i au micro de France Inter : « Nous on ne veut pas la chute de ce gouvernement ». Si ce n’était donc pas celui inexistant mais déjà moribond, exsangue, crépusculaire, pitoyable, sourd-muet, répressif, fascistoïde, du sieur Lecornu (et vraiment nu pour le coup), de quel gouvernement aurait-elle alors bien voulu la chute ? Ou à quelles conditions ? Elle ne le disait pas, et d’ailleurs aspirait-elle à la chute de quoi que ce soit de ce monde de l’économie ?

 
 
 
 
 
L’éducation autotunée
 

Les Mad Men de l’IA au service de la pédagogie



Certes, l’IA fonctionne très bien sans prof, mais si on est vraiment obligé de faire travailler les profs, comment leur laisser une place dans le dispositif ?
Comme le rappellent tous les commentateurs, aussi bien les medias que les communicants de l’entreprise Mistral, et même certain-e-s responsables politiques, « 90 % des élèves utilisent déjà l’IA » (chiffres dont la source reste sujette à caution [3]). Que faire d’autre que de courir derrière ? « Vite si vous le pouvez », disait le chanteur-philosophe... « Jamais, jamais, vous ne me rattraperez ».

 
 
 
 
 
Phénoménologie, génétique et archéologie de l’ubique
 

Ubique : une enquête [1/5]



On appellera « ubique » tout ce que l’on désigne tantôt par le signifiant « informatique », tantôt – et de plus en plus – par celui de « numérique ».
L’ubique est le nom et l’objet d’une enquête. Celle-ci a pour objectif de déterminer le caractère révolutionnaire ou contre-révolutionnaire de l’ubique. Peut-on se fier et prendre appui sur l’ubique dans une visée émancipatrice ? Ou, au contraire, l’ubique doit-elle être combattue en raison des incomparables moyens de contrôle et de domination qu’elle fournit ?

 
 
 
 
 
Micromégas et le droit sacré d’exterminer
 

Lahoucine Duvaast



Micromégas, voyageur des soleils effondrés, trouve les Jacobites de Yérosalane réduisant les Azariens de Philistide en poussière sacrée, sous l’applaudissement discret des nations vertueuses.

 
 
 
 
 
« Le Secret, c’est de tout dire ! »
 

Mort de Gianfranco Sanguinetti, un hommage spontané



Nous venons d’apprendre le décès, le 3 octobre dernier, de Gianfranco Sanguinetti. Ancien membre de la section italienne de l’Internationale Situationniste, auteur du fameux tract « Le Reichstag brûle-t-il ? » en 1970 dans lequel il mettait en cause la responsabilité de l’État italien dans l’attentat de Piazza Fontana, expulsé de France par le ministère de l’Intérieur en 1971, instigateur en 1975 de l’un des plus beaux canulars politique du XXe siècle et vigneron, il avait récemment confié à lundimatin un texte d’une grande clairevoyance intitutlé Le despotisme occidental. En guise d’hommage spontané, Alex Ratcharge nous a fait suivre cette chronique extraite d’un travail en cours. Il y revient succinctement sur un roman que Sanguinetti avait publié sous pseudonyme en 1983 et que tout le monde devrait avoir lu au moins une fois : Le Secret, c’est de tout dire !

 
 
 
 
 
Focus Blocus Gaza 3 : La nuit tombe
 

Arthémis Johnson



Dans ce troisième volet de Focus Blocus, Arthémis Johnson évoque ses correspondances avec des Gazaouis, pense la Comtesse de Ségur et à ce que cela signifie de vivre dans un territoire où toutes les bibliothèques ont été rasées ou pulvérisées.

 
 
 
 
 
Un « éditeur de labeur », Edmond Thomas
 

À l’enseigne plein chant



« L’humain au couteau, voilà ce que je cherche. »
Edmond Thomas  [4]

Détachés de tout clinquant, certains travaillent discrètement, loin des vitrines tapageuses et des modes intellectuelles ou artistiques. Edmond Thomas fait partie des rares qui, artisanalement, ont œuvré sans relâche et sans frime depuis pas moins de cinquante ans ; éditeur, sous le label « Plein chant », il a publié de très belle manière quelques centaines de livres robustement « inactuels ».

 
 
 
 
 
L’adieu au passé
 

sur Traumachine : Intelligence artificielle et techno-fascisme, de Frédéric Neyrat



Début septembre, à l’occasion d’un lundisoir, nous avions discuté de Traumachine : Intelligence artificielle et techno-fascisme avec le philosophe Frédéric Neyrat. Nous en avions d’ailleurs publiés un extrait intitulé Notes sur le surcapitalisme.
Cette semaine, nous en publions finalement cette recension avisée de Bernard Bourrit.

 
 
 
 
 
 
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