Petite analyse des moyens d’enquête mis en œuvre par la Sous-Direction Anti-Terroriste
Afin de compléter le reportage publié il y a deux semaines depuis le 4e sous-sol de la Sous-Direction Anti-terroriste (SDAT) nous publions cette analyse des moyens mis en œuvre par les services de l’antiterrorisme afin de traquer les militants écologistes ayant (ou non) participé à l’action de désarmement de l’usine Lafarge de Bouc-Bel-Air le 10 décembre 2022.
Rappelons que 35 personnes ont été interpellées les 5 et 20 juin 2023 dans le cadre de cette affaire et que deux d’entre elles ont été mises en examen début juillet.
Les analyses et recoupements qui suivent sont le résultat d’entretiens menés d’une part avec les personnes interpellées qui ont pu partager l’informations recueillies lors des auditions, dans leurs discussions avec les services d’enquête, d’autre part avec les mis.es en examen, chacun de leur côté, étant donné qu’ils ont l’interdiction d’entrer en contact.
A la lecture, on prendra la mesure des moyens que l’État est prêt à déployer pour surveiller et traquer celles et ceux qui s’opposent au ravage écologique et aux nuisances industrielles. Dans cette enquête, menée localement par la section de recherche de la gendarmerie de Marseille, la SDAT a été saisie en renfort, alors même qu’aucun fait reproché ne relève du « terrorisme ». Les moyens à disposition sont considérables : analyses des données téléphoniques, interceptions des communications, filatures, logiciels espions, reconnaissance faciale, placements de balises GPS sur des véhicules, etc. [1]
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