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#288 | 17 mai
 
 
 
Palestine : la résistance comme thérapie
 

Entretien avec Samah Jabr, psychiatre et psychothérapeute palestinienne



Un spectre hante le monde, celui de la Palestine. Comme chaque fois qu’une phase de crise aiguë a fait réapparaître cette question dans le champ médiatique, il faut être attentif à la fois à la singularité du moment et aux processus longs. Se garder d’abord de considérer qu’il y aurait eu quelque chose comme une situation normale, que seraient venus déranger des « heurts », des « affrontements », des « bombardements », des « roquettes », « un bilan qui s’alourdit » faisant craindre « un embrasement dans toute la région »... Tenter enfin de penser la Nakba, la « catastrophe » ou le « désastre » des Palestiniens, comme le fait « que les choses continuent comme avant ».

 
 
 
 
 
Les pierres
 

(qui obligent le monde à ne pas perdre la Palestine de vue)
Gilles Deleuze - Groupe Jourdain
[Cinétract]



Deleuze parle des pierres. Celles de la première Intifada, lancées par les Palestiniens comme la terre spoliée qui se retourne contre les colons qui l’occupent. Celles qui partout, font résonner la lutte d’un peuple dont la terre et les pierres ne sont toujours pas rendues. Les pierres qui obligent le monde à ne pas perdre la Palestine de vue. Le Groupe Jourdain combat par l’image pour faire vivre au coeur de la forteresse Occident, le soutien aux peuples colonisés. Il nous a transmis ce cinétract. Gérald Darmanin a fait interdire la manifestation parisienne de soutien au peuple palestinien qui doit se tenir samedi à Paris.

 
 
 
 
 
L’occupant et l’occupé
 

Ghassan Salhab



La « question palestinienne » n’est pas une affaire d’actualité, elle est quotidienne, constamment hors champ. On aimerait tant l’y maintenir, et qu’on n’en entende plus parler.
Anonyme lors d’une manifestation à Haïfa, mai 2021

 
 
 
 
 
Penser la Palestine
 

Quelques considérations sur le sionisme et l’antisionisme
Stéphane Zagdanski



À l’aune de l’actualité du conflit israélo-palestinien brûlante de ces derniers jours suite aux expulsions domiciliaires de plusieurs habitants palestiniens du quartier hiérosolymitain de Sheikh Jarrah et aux attaques des forces de sécurité israéliennes contre la mosquée al-Aqsa en pleine « marche pour la danse des drapeaux » dans la Vieille ville célébrant la conquête de Jérusalem-Est par les forces israéliennes en 1967, l’écrivain Stéphane Zagdanski nous propose ici quelques réflexions sur le sionisme et l’antisionisme. Si certaines affirmations paraîtront peut-être polémiques, elles ont au moins l’avantage de permettre de réfléchir sur ce que le projet des pères fondateurs du sionisme est devenu en se confrontant à la realpolitik d’une région complexe et cible de toutes les convoitises.

 
 
 
 
 
Barbares en avant !
 

Endnotes



En décembre dernier paraissait dans la revue Endnotes un article intitulé « Onward Barbarians », « Barbares en avant », qui a déjà suscité de nombreuses discussions (en mars dernier, nous publiions une critique de ce texte intitulée « Sept thèses sur la destitution »). En voici donc une bonne traduction réalisée par Stoff et Agitations. L’article est important car il tente d’analyser d’une manière globale la vague de soulèvements mondiale qui dure depuis 2019. À l’encontre de ceux qui on crut trop vite que la pandémie avait stoppé net ces « non-mouvements », les auteurs insistent sur le fait qu’ils ont vocation à s’intensifier puisqu’ils trahissent surtout la stagnation à long terme du capitalisme et la perte de légitimité des régimes politiques, notamment démocratiques. Ce qu’il s’agit alors de décrypter, c’est le rôle et la place de la fragmentation, de la confusion et des « politiques de l’identité » dans ces non-mouvements, ainsi que la focalisation contre la police. Selon les auteurs, il n’y a pas à s’en alarmer : il faut plutôt essayer de partir de cette confusion nouvelle, la comprendre plus finement comme dépassement des anciennes formes politiques et accepter de marcher aux côtés de nouveaux complices.

 
 
 
 
 
Quel parti voulons-nous construire ?
 

Destituer les Architectes



Parmi toutes les questions que ce texte, consacré à l’architecture ou à l’art du commandement, nous pose :

Une architecture anti-autoritaire et écologique est-elle possible ? Comment les architectes s’émerveillent encore des arts de bâtir du monde entier sans tirer pour autant la conclusion de leur propre inutilité ? Pourquoi et comment poursuivent-ils la traduction des arts de bâtir vernaculaires dans la langue du Capital ?

Ou encore : le capitalisme cybernétique n’est-il pas la principale force destituante de l’époque  ? Et nous, qui refusons de vivre plié-en-deux, n’avons nous aucune voie pour sortir de la métaphore du réseau, de sa lâcheté et de son impuissance ?
Que faire de cette figure qui dominait la politique occidentale, avant qu’elle soit mise au rebut par la cybernétique - le Parti ?

Et finalement : comment forger des formes partisanes qui ne suivraient pas une logique architecturale mais des logiques vernaculaires, et donc autonomes ?

 
 
 
 
 
Le « bon sens » de la numérisation
 

Ou le nassage des possibles



La crise sanitaire a servi d’accélérateur pour le processus en cours de numérisation ultra capitalisée du social. Pêle-mêle il sera question ici de "sans-contact", de "cellules de numérisation", de "Sentiment de Satisfaction Personnelle" et plus généralement du projet, annoncé comme tel, d’« intégration permanente de la technologie dans tous les aspects de la vie des citoyens » - ici, principalement de ceux et celles qui veulent encore apprendre.

 
 
 
 
 
Au procès de Bure, nous sommes toutes et tous des malfaiteurs ! 
 

200 personnalités signent une tribune de soutien aux militants anti-nucléaires



Cette tribune paraît simultanément sur les sites de Reporterre, Bastamag, Mediapart, Politis, Terrestres et Contretemps.

En juin, cela fera 4 années que les portes des opposant.e.s au projet CIGEO d’enfouissement de déchets radioactifs à Bure ont volé en éclat sous les coups de boutoir d’une instruction pour « association de malfaiteurs ». Vingt domiciles perquisitionnés, dix militants et militantes interdits de se voir pendant 2 ans et demi, 100 téléphones placés sous écoute, 16 années cumulées de communications enregistrées, des balises posées sous des voitures, un escadron de gendarmes mobiles harcelant les habitants et habitantes au quotidien... Cette scandaleuse traque d’Etat a tenté de paralyser ce mouvement de lutte vieux de 30 ans contre le plus gros projet industriel européen, dont les risques sont connus.

 
 
 
 
 
L’appel à laver les occupations
 

Les directeurs de théâtres sifflent la fin de la récréation



Mercredi dernier, les directeurs de L’Odéon, de l’Opéra de Lyon, de la Criée de Marseille et du théâtre national de Nice appelaient à « lever les occupations ».
Cet appel était notamment redoublé par l’interview dans le Figaro de Macha Makeïeff, qui pouvait déployer son chantage au naufrage. Il n’y a pas de hasard au fait que la directrice de la Criée marseillaise soit à l’avant-garde de ce mouvement de réouverture - elle qui avait tenté de cadenasser l’occupation de « son » théâtre.

Ici, Mark Etc, auteur, metteur en scène et ancien secrétaire national de la Fédération des arts de la rue, répond à la grogne des directeurs.

 
 
 
 
 
Nous avons lu « Maldonnes »
 

le nouveau polar de Serge Quadruppani



« Je vais vous envoyer mon nouveau polar, mais ce coup-ci, ce serait sympa que vous le lisiez car il y a plein de bouts de moi dedans ! »
Sms de Serge Quadruppani le 10 avril 2021

« Non mais c’est chiant ton livre, on sait pas ce qui est biographique et ce qui est inventé, t’as vraiment suriné à la fourchette un dealer surinamais dans une prison d’Amsterdam ? »
— Bah oui ça c’est vrai ».
SMS de la rédaction de lm à SQ le 11 avril 2021

 
 
 
 
 
Hausarrest macht frei !
 

Kamel Daoudi : Épisode 7 saison 13



Nous avons régulièrement rendu compte dans nos pages de la situation particulière que vit Kamel Daoudi, plus vieil assigné à résidence de France. Rappelons-le à toutes fins utiles : 13 années au compteur et plus de 14 000 pointages en gendarmerie. Nos lectrices et lecteurs, se souviennent que le 27 septembre dernier, M. Daoudi était interpellé dans un bar associatif d’Aurillac, placé en garde à vue et incarcéré à la prison de Lyon-Corbas, à l’isolement : une soirée falafel qui s’est éternisée soit 25 minutes de retard sur son couvre-feu qui lui ont valu 12 mois de prison ferme en première instance. Plutôt que de s’indigner du traitement judiciaire et extrajudiciaire ahurissant que M. Daoudi et sa famille subissent depuis bientôt 20 ans, il nous est alors apparu plus opportun de laisser place à son témoignage et à l’enquête. M. Daoudi nous a donc fait visiter sa cellule, la promenade, il a évoqué ce temps qui ne passe pas, fait goûter la gamelle, et partagé quelques réflexions philosophiques sur les liens et la liberté.

 
 
 
 
 
Michel Foucault devant la commission de révision du code pénal
 

Antoine Idier



En 1977, suite à la diffusion de la « lettre ouverte pour la révision de certains textes législatifs régissant les rapports entre majeurs et mineurs », Michel Foucault est auditionné par une commission de révision du code pénal. Je reproduis des extraits du compte-rendu de son intervention.
À plusieurs reprises ces dernières semaines j’ai été sollicité au sujet de ce qui a pris le nom d’ « affaire Michel Foucault » (bien qu’il n’y ait eu matière à « affaire »), à la suite des accusations délirantes d’un essayiste de droite et de leur reprise sans vérification (voire avec complaisance).
À vrai dire, au début, il m’a semblé inutile de perdre du temps à clarifier quelques points.

 
 
 
 
 
Lyon : Du rififi sur les pentes...
 

La reconversion de l’ancienne école des Beaux-Arts sur les pentes de la Croix-Rousse sera-t-elle le casus belli du début mandat de Gregory Doucet ?



Propriété de la ville de Lyon, située dans le 1er arrondissement sur les pentes de la Croix-Rousse l’ancienne École nationale des Beaux-Arts est l’objet depuis plusieurs années maintenant d’un ensemble réflexions et de concertations entre plusieurs collectifs d’habitants et d’artistes du quartier. Ceux-ci revendiquant la légitimité d’une proposition local comme solution à la reconversion du bâtiment pour en faire un « lieu d’expérimentation de l’autonomie à travers une écologie social radical et ses communs. » [1]

 
 
 
 
 
AAACABABAB
 

[Bande dessinée]
Alex Ratcharge



On pérore souvent sur la propagation aux quatre coins du monde de l’expression « ACAB ». Sa diffusion toujours plus grande diluerait-elle son authenticité première ? C’est sur ce questionnement légitime que revient Alex Ratcharge pour lundimatin.

 
 
 
 
 
« Tous séparatistes »
 

Une réponse à la tribune des Généraux



Ces dernières semaines, le journal d’extrême-droite Valeurs Actuelles a publié coup sur coup deux tribunes, l’une dite des Généraux, la seconde émanant de militaires « d’active ». Si l’opération commerciale est évidente, il est néanmoins difficile de savoir s’il s’agit d’un simple coup de com’ du Front National ou de l’énième signe d’une fascisation latente (l’un n’excluant pas l’autre). De notre côté, nous avons reçu cette tribune en réponse signée de l’armée irrégulière. Ses auteurs nous assurent par mail qu’elle a déjà été signée par plus de 200 000 français « séparatistes », nous n’avons cependant pas été en mesure de le vérifier, les signataires ayant choisi de rester anonyme afin d’éviter toutes sanctions disciplinaires ou radiation du pays des Droits de l’Homme.

 
 
 
 
 
Conférence de Paris sur le Soudan
 

17 mai : Rassemblement des exilé.e.s révolutionnaires du Soudan contre la récupération du visage de la révolution



Quand la start-up France déroule le tapis rouge aux généraux soudanais pour trinquer à la « révolution » et à la « modernisation » de la dictature.

 
 
 
 
 
Dominant Report
 

Épisode 5 – Les tapis dans l’ombre



Résumé des épisodes précédents :
Un logiciel de police prédictive instauré pour enfermer massivement de petits délinquants a, suite à une actualisation, changé de cible criminelle et fait enfermer des milliers de chefs d’entreprises, banquiers et politiciens, sans compter la totalité des milliardaires.

 
 
 
 
 
En soutien aux malfaiteurs de Bure, les Fonky Tchiize
 

[Chanson française]



Alors que le procès de Bure s’ouvrira la 1er juin, un peu de musique et de Nicolas Hulot.

 
 
 
 
 
 
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