Bonsoir à toutes et tous,
Nous nous permettons d’envoyer une seconde fois cette newsletter car nous venons d’ajouter plusieurs articles à l’édition de la semaine, dont celui en Une qui nous paraît particulièrement important. A savoir, un récit depuis la Chine, des dispositifs de contrôle mis en oeuvre contre la pandémie de Coronavirus.
Bonne soirée et bonne lecture,
LM

Les conséquences du confinement

Depuis l’annonce de l’arrivée du Covid-19 sur le territoire français, les spéculations quant aux mesures gouvernementales auxquelles s’attendre vont bon train.

La lecture comme évasion

Né de père inconnu et de mère prostituée, pauvre et « destiné à être exploité », Serge Livrozet a refusé l’assignation sociale et choisi de « prendre de l’argent où il considérait qu’il y en avait trop ». Après une première incarcération, il décide en 1968 de « politiser son illégalité  » et devient cambrioleur « de ces gens qui ont les moyens de l’être ».

À Santiago, la manifestation de rentrée s’est terminée en affrontements... le ton est donné pour les prochains mois.
[Interview]

Un référendum prévu le 26 avril devra statuer si, oui ou non, le Chili a droit à une autre Constitution que celle de Pinochet et ses Chicago Boys toujours en vigueur. La consultation prétend être une réponse aux revendications du mouvement de révolte qui dure depuis octobre 2019. Mais après les assassinats, les viols et les arrestations ordonnées par le président-milliardaire Piñera, la foule des assemblées territoriales auto-convoquées n’entend pas se satisfaire d’une commission d’experts ultra-libéraux pour rentrer chez elle. « L’Alameda n’est plus une avenue normale », et des rassemblements, activités, discussions et saccages y ont lieu toutes les semaines.

« Mais c’est de la troisième maison que le scandale est venu. Celle qui avait déjà été évacuée, la première maison ouverte et située dans la partie plus populaire du quartier, en bas, alors que les hauteurs ont été totalement gentrifiées... La résistance a été plus importante... et les soutiens de voisins plus nombreux aussi. »

Reportage à Athènes. Nouveau pouvoir politique et « crise » continue des réfugiés, gentrification et expulsions. Et résistances...

(Quelques notes pour contribuer à désorienter l’histoire : à la manière d’un patchwork)

On pourra considérer avec d’autres que ce qu’on appelle la Modernité fut une longue éclipse du monde : institution d’un sujet autonome réflexif brisant nos appartenances à des milieux singuliers, marche démente du Progrès et sa furieuse entreprise de séparation, naissance des États et leurs constitution sociales entraînant la défaite des communautés.

Et si dans les ruines du désastre des mondes revenaient ? Et avec eux la possibilité de les animer ?

par Un collectif de régisseurs enragés

On s’apprêtait à écrire une lettre de colère et d’amour et puis les Césars sont passés par là. Finalement c’est la colère qui nous submerge.

The best is yet to come.

Celui qui a la parole a le pouvoir. Quand la donner à un tiers élu ne suffit plus, il faut alors la poser, indéniable, sans trembler. La voix. Le courage de dire son histoire, de concurrencer le tumulte, de porter son récit et réclamer une écoute. Crise en cours au royaume des images : les stars brillent dans la douleur du silence.

« Nous sommes déjà exilés. Dans le noir, il faut prendre le tremblement de notre cœur et en faire une pompe à vélo. »

Il y a quelques années, le mot « crise » était sur toutes les lèvres. Le terme de transition semble aujourd’hui l’avoir supplanté. Nous avons réalisé que ce que nous vivions n’était pas une « crise » provisoire, qui passerait avec quelques sparadraps, un ou deux plans de relance, et une flopée de parachutes dorés.

Paris, quartier de la Chapelle : quand une ferme pédagogique s’installe sur les terrains de « la misère » que la France ne veut pas accueillir

On fait de la transhumance en ville. C’est nouveau, à plus d’un titre. Car ce n’est plus au bénéfice de l’animal qu’on se propose de le promener de square en pelouse, mais de « l’homme » qui joue au berger.

« Elles s’attifent et s’apprêtent dès la nuit tombée pour "faire la vie" ce qui signifie livrer son corps, si possible à des Blancs. »
[Bonnes feuilles]

L’âge de la première passe : avec ce livre (Collection Verticales, Ed. Gallimard), le romancier Arno Bertina livre un récit nullement fictionnel, résultat de cinq longs séjours au Congo, à Pointe Noire et Brazzaville, à l’invitation d’une petite ONG qui s’efforce d’aider des mineures prostituées. Souvent orphelines et déjà mères, elles s’attifent et s’apprêtent dès la nuit tombée pour « faire la vie », suivant l’expression qu’elles utilisent – ce qui signifie livrer son corps, si possible à des Blancs.

Des habitants et militants du milieu associatif critiquent la politique du maire EELV

Nous sommes habitant-e-s de Grenoble et sommes investi-e-s dans les luttes associatives, militantes, sociales et culturelles de la ville depuis de nombreuses années. En 2014, Eric Piolle a été élu à la tête de la mairie sur un programme s’étiquetant à la gauche de la gauche. Il a construit sa campagne sur le tissu social, politique et associatif riche que nous représentons.

[Archive]

Pour participer aux débats entourant les Césars 2020 et à l’occasion de la journée mondiale des femmes et des violences policières qui ont émaillé la manifestation nocturne de la veille à Paris, nous avons exhumé ce texte d’archive, paru en 1977 dans le journal féministe Donne Contro, émanation des « Comités autonomes ouvriers romains ». Face aux viols et agressions sexuelles, les auteurs proposent de s’en prendre directement au patriarcat, plutôt que d’abandonner leur confiance à ses représentations institutionnelles et légales.

Morceaux choisis de Time Over ? Le temps des soulèvements, d’Alain Bertho,

On trouvera ci-après des extraits du dernier livre d’Alain Bertho, Time Over ? Le temps des soulèvements [1].
Dans ce livre, les lecteurs réguliers de lundimatin ne risquent pas de se sentir dépaysés. Son premier mérite est en effet de nous offrir une excellente synthèse de l’époque.

De Ludivine Bantigny - [Note de lecture]

Nos amis d’Antiopées nous on transmis une nouvelle fiche de lecture sur le livre à paraître de Ludivine Bantigny sur les Champs-Élysées (éditions La Découverte). Au menu, luxe, calme, volupté, exploitation...et Gilets Jaunes.

Ludivine Bantigny, « La Plus Belle Avenue du monde ». Une histoire sociale et politique des Champs-Élysées. Éditions de La Découverte, 12 mars 2020.

« Les luttes actuelles ne se posent plus immédiatement en terme d’appropriation des moyens de production, mais de confrontation directe avec l’État plus qu’avec le patronat. »

En France, paradoxalement, c’est dans les années qui suivent mai 1968 que les syndicats dits ouvriers [2] se transforment en véritable « force tranquille », anticipant et redoublant la stratégie du Programme commun de la gauche. Le recentrage de la CFDT d’abord, les droits syndicaux dans l’entreprise (lois Auroux de 1982) ensuite, semblent faire entrer le syndicalisme français dans une social-démocratisation déjà en place dans la plupart des pays d’Europe de l’Ouest.

Justin Delareux

après la fuite,
cerné partout en dehors de nous,

[Vidéo]

Le 17 février dernier dans le cadres des lundisoir, Sandra Lucbert venait discuter de son article Procès France Télécom : Quelle forme peut prendre une guerre ? au théâtre de l’Échangeur de Bagnolet. Pour les absents, la captation vidéo de la présentation et de la discussion qui s’en est suivie.

La journée du 1^er décembre 2018 à Paris comme vous ne l’avez sans doute jamais lue — et donc jamais vue

Nous publions quelques pages d’un document poétique non signé distribué lors de rassemblements politiques et publié récemment aux Presses du Réel, dans la collection al dante, soit, dans cette cinquième et dernière partie, la journée du 1^er décembre 2018 à Paris comme vous ne l’avez sans doute jamais lue — et donc jamais vue.

Pierre Musso - Alexandre Moatti - Sabu Kohso

La pause de midi passée, la journée « la révolution est une question technique » consacrée à l’énergie se poursuivit, avec des interventions en parallèle dans les deux salles de l’Echangeur.

« Contre la métropole »
[Tribune]

A l’approche des élections municipales parisiennes, des urbanistes, architectes et autres « écologues » ont récemment interpelé les électeurs quant aux enjeux du « Grand Paris ». Dans Le Monde du 19 février, une tribune collective en appelle à une métropole « attractive, solidaire, durable et démocratique », 4 jours plus tard dans Libération, c’est au tour du Groupe sur l’urbanisme écologique d’invoquer un « socioécosystème urbain » écologiquement responsable. La tribune que nous publions aujourd’hui, signée par une cinquantaine de chercheurs, collectifs, acteurs du monde de la culture et intellectuels, vise à trancher utilement le débat : il ne s’agit pas d’aménager le Grand Paris mais de vivre contre la métropole. [3]

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Paris le 15 mars

Ces dernières années, les manifestations en France ont brutalement renoué avec la violence politique. Pour beaucoup, une manifestation qui « se passe bien » est une manifestation ratée. Vitrines d’agences bancaires brisées, publicités saccagées, concours d’inventivité et de blagues tagguées sur les murs des centre-villes dépressivement bourgeois ; tout ce qui s’apparente à un symbole du pouvoir, de la domination, de l’étouffement, est devenu une cible. Mais le pouvoir est ce qu’il est et il ne se laisse pas intimider. La répression est féroce et frappe désormais bien au-delà de ses cibles habituelles et habituées. Nous publions aujourd’hui en collaboration avec plusieurs autres médias, cet appel signé par 363 militants, artistes, chercheurs, avocats, etc. à ce que se tienne à Paris le 15 mars, une assemblée de riposte aux violences d’État. [4]