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#232 | 2 mars
 

Désolé pour ce second envoi, la newsletter de la semaine dernière est partie par erreur cette nuit. Voici donc l’édition de cette semaine. Bonne lecture ! LM

 
 
Le coronavirus et l’état d’exception en chacun
 

« Le corps est la cible par excellence du pouvoir souverain. »



« Le pouvoir est domination : tout ce qu’il peut faire, c’est interdire, et tout ce qu’il peut commander, c’est l’obéissance. »
Michel Foucault

A ceux qui prétendent, d’extrême droite à gauche, que nos empires s’inquiètent réellement pour leur population - « cette fois-ci ils veulent vraiment notre bien » -, autrement formulé que nos empires n’ont pas d’intérêt dans cette crise sanitaire, nous nous permettons de leur répondre en ajoutant quelques traits à l’excellente description d’Agamben parue dans Il Manifesto il y a trois jours.

 
 
 
 
 
Xu Zhiyong : « Lettre ouverte pour la démission de Xi Jinping »
 

Wuhan : Etat d’urgence épidémique [3/4]



Dans ce texte à la fois parodique et sincère, Xu Zhiyong revient sur la conduite de Xi Jinping ces dernières années, se moque de son peu de charisme, de ses tendances autoritaires et de sa bêtise, en s’adressant directement à lui à la deuxième personne. En mandarin, il est rédigé dans un style qui emprunte à la fois au langage classique et au langage familier, avec de nombreuses références politiques. Toutes les notes ont été ajoutées. Le texte étant assez long, certains paragraphes (qui listaient notamment des exemples ou développaient certains points) ne sont pas traduits, mais sont signalés par des crochets. Merci aux personnes qui ont aidé pour la relecture et laissé leurs commentaires.

 
 
 
 
 
Mexique : du côté des femmes
 

Pour en finir avec les féminicides au Mexique, des femmes s’organisent.



Le féminicide au Mexique n’est pas un problème récent. Dans les années 90 l’état du Chihuahua a attiré l’attention au moment où l’on commençait à connaître des cas de violences brutales envers des femmes, notamment des disparitions, viols et étranglements à Ciudad Juarez. À ce moment-là, les nouvelles des femmes assassinées étaient perçues dans le reste du pays comme des faits isolés. Mais le journaliste américain Charles Browden [1], qui désignait cette ville frontalière comme le laboratoire d’expérimentation où le capitalisme testait le futur, a fini par avoir raison. On peut observer aujourd’hui, au Mexique, comment ce problème, loin de se dissoudre, s’est répandu sur tout le territoire avec pour résultat la précarisation des vies de millions de femmes mexicaines qui subissent chaque jour différentes formes de harcèlement. [2]

 
 
 
 
 
Entretien avec les occupantes de l’université de Mexico
 

« On assassine nos filles dans les écoles et ailleurs, YA BASTA, camarades ! »



À Mexico, dans sa plus prestigieuse université, l’UNAM (Université nationale autonome du Mexique), la faculté de philosophie et de lettres a été occupée pendant presque trois mois par des femmes. Nous sommes allées les rencontrer fin décembre. [3]

 
 
 
 
 
Rappel à l’art
 

« Vendredi 14 février 2020, journée dédiée à la manifestation imagée de celles et ceux qui sʼaiment, Pavlenski a bien fait tomber le décor. »



Avouons-le, s’il y a bien un domaine que notre rédaction a pris l’habitude de négliger, c’est celui de l’art contemporain. Par absence de goût certainement, mais aussi par désintérêt. Qu’une banane scotchée sur un mur soit vendue 120 000 dollars ou que des artistes ready-made rachetés par LVMH s’échouent à la fashion week peut bien susciter quelques bavardages, mais dans le fond et hormis quelques gogos, tout le monde s’en fiche. Force est de constater cependant que si la dernière « œuvre » de Piotr Pavlenski ne nous semble pas avoir beaucoup plus d’intérêt, la masse de bavardages qu’elle a suscité reste sans commune mesure. Paradoxalement, et c’est le sens de ce texte que nous a confié une fidèle lectrice, les seuls que l’on a pas entendu papoter ces dernières semaines, c’est justement ce petit milieu de l’art contemporain devenu soudainement muet.

 
 
 
 
 
Petit Guide pratique, ludique et illustré de l’Effondrement
 

Un entretien illustré avec les auteurs



Plutôt que d’angoisser devant leur écran ou de préparer des conserves dans un bunker à la campagne, deux auteurs de BD et un faux graphiste se sont mis en tête de rire de l’effondrement.

 
 
 
 
 
La révolte de la psychiatrie. Les ripostes à la catastrophe gestionnaire
 

de Mathieu Bellahsen et Rachel Knaebel [Bonnes feuilles]



Ce mercredi 4 mars, les éditions La Découverte publient La révolte de la psychiatrie. Les ripostes à la catastrophe gestionnaire, de Mathieu Bellahsen et Rachel Knaebel, une plongée passionnante dans la mise en ordre managériale de de la psychiatrie française, c’est-à-dire dans son effondrement. Nous en publions ici quelques bonnes feuilles.

 
 
 
 
 
La folie comme le ciel
 

[Émission radio - par Mayday]



En parallèle de la sortie de La révolte de la psychiatrie. Les ripostes à la catastrophe gestionnaire, de Mathieu Bellahsen et Rachel Knaeben, aux éditions La Découverte et dont nous publions les bonnes feuilles, voici une émission de radio sur la folie (à retrouver sur l’audioblog de Mayday) :
« Quelque part en France, des personnes, non-professionnelles, s’organisent pour offrir de leur temps et de leur présence aux personnes en souffrance psychique. Ailleurs, des professionnel.les d’un hôpital psychiatrique se mobilisent contre la fermeture d’unités de service et les coupes budgétaires qu’ils subissent de plein fouet depuis une grosse décennie. D’autres forment des réseaux d’entendeur.euses de voix, parce qu’elles ne partiront pas et qu’il faut bien vivre avec. À notre micro, on vous livre des expériences psychiatriques intimes, et des récits barges. »

 
 
 
 
 
Fin de leur histoire
 

« Le temps que durera notre stupéfaction donc... »



Je cherche une prise. Un repère. Ma main trouve une épaule qui l’accueille. J’avance soutenu à ton épaule. Une main, à son tour, s’accroche à moi. Je tombe et tu me relèves. Tu tombes et je te relève. Nous avançons péniblement dans une atmosphère irrespirable – cela fait bien longtemps que nous respirons avec peine.

 
 
 
 
 
Notes de lectures sur un fil
 

De l’école de Francfort à la ZAD



Plusieurs livres dont je souhaitais parler se sont enchaînés tels des perles de savoir le long d’un fragile fil de métal : il y est question de l’école de Francfort, du lien entre fascisme et management néolibéral, ainsi qu’entre esclavagisme, nazisme et capitalisme, du Printemps d’Athènes et de la Troïka, de Kafka et du Livre d’Esther, du « régime pulsionnel » des hommes de pouvoir, du « principe d’autorité », du mouvement des Gilets jaunes, des rapports entre Rimbaud et la Commune, enfin de la ZAD, chacun de ces thèmes étant brièvement abordé du biais d’un livre paru récemment, ou à paraître.

 
 
 
 
 
1312BPM : Les gouvernements ne tiennent plus que par leur police - Feat Emmanuel Moreira
 

[Chanson française]



Un peu de musique...

 
 
 
 
 
Contre les artifices de la démocratie
 

Eduardo Casais



Stimulante lecture du texte de Micah L. Sifry, paru dans The New Republic en février 2017 déjà, sous le titre « L’armée perdue d’Obama » [4]. L’intérêt réside dans la trame du récit qui nous ramène au « syndrome du casse-coeur », une invariante de la pratique démocratique qui, depuis le moment reculé des débats devant l’assemblée athénienne [5], se répète chaque fois que les chefs politiques, pour apaiser leur soif de pouvoir, descendent de leur Olympe pour frayer avec le peuple, et qui prit une fréquence accrue depuis les flirts des leaders jacobins avec les sans-culottes dans la France de la fin du 18e siècle.

 
 
 
 
 
Ode au peuple rebelle Afghan
 

Hjalmar Jorge Joffre-Eichhorn



Imaginez que vous vous retrouviez au milieu d’une manifestation politique massive, la première qui traverse les rues de votre capitale après de nombreuses années. Imaginez des gens de tout type avec leurs pancartes, leurs slogans et leurs revendications, exigeant un peu plus de vie et de dignité non seulement pour eux-mêmes, mais pour la société dans son ensemble.

 
 
 
 
 
Bure : Communiqué des Bombes Atomiques
 

L’Andra renoncerait-elle à entasser des déchets nucléaires dans la Meuse ?



C’est la période des carnavals et des farces...

 
 
 
 
 
Le vernis s’écaille
 

Mobilisation des installateurs et installatrices d’œuvres d’art, ouvrier·es de la culture française



La bannière d’Art en grève porte la lutte commune des travailleur·euses de l’art. L’œuvrière, association des installateur.rices d’œuvres d’art est constituée depuis deux ans. Elle a pour objectif de faire reconnaître ces métiers par les instances publiques afin de trouver une solution légale et appropriée à l’emploi des technicien.nes de l’exposition. Les camarades en lutte installatrices-teurs d’art nous font parvenir cette tribune qui exposent les raisons de leur engagement dans le mouvement actuel contre la soi-disant « réforme » des retraites.

 
 
 
 
 
Néolibéralisme ou Turbocapitalisme ?
 

Ou le capitalisme deleuzien. Par Jacques Fradin.



Cette semaine Jacques Fradin se penche dans un long texte sur les « accélérationalistes » du capitalisme (« faire avancer le capitalisme plus vite pour obtenir plus vite son explosion finale »). Et notamment sur ce que ces derniers doivent à la pensée de Gilles Deleuze (le siècle actuel n’est-il pas, comme prévu, deleuzien ?).

Il faut lire cet article en ayant à l’esprit la réflexion engagée lors de la première journée de conférences consacrée à la révolution comme question technique (journée lors de laquelle M. Fradin était intervenu), et aussi le récent article de Patrick Condé, dans ces colonnes, critique de la « Bonne fée électricité ». Ou encore le très éclairant ouvrage d’Andrew Culp, Dark Deleuze, récemment paru aux éditions Divergences.

 
 
 
 
 
 
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