Réflexions sur La Zone d’intérêt de Jonathan Glazer
Alain Parrau
Depuis La Dernière Etape, toute première fiction sur Auschwitz tournée en 1947 dans le camp lui-même par Wanda Jakubowska [1], jusqu’au Fils de Saul de Laszlo Nemes en 20l5, et La Conférence de Matti Geschonneck en 2023, le cinéma n’a cessé d’affronter l’événement des camps et du génocide, de construire et de diffuser les images d’une réalité en grande partie privée d’images [2]. Ignorant l’interdit fondé sur le motif métaphysique de l’irreprésentable, dont Claude Lanzmann s’était fait le gardien sourcilleux, de nombreux réalisateurs ont délibérément choisi de répondre à un désir de voir dont le caractère problématique, et les questions qu’il soulève, se trouvent au cœur de toute réflexion sur les rapports entre cinéma et histoire.
|