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#345 | 27 juin
 
 
 
Retours d’Ukraine
 

Avec Romain Huët, Perrine Poupin et Nolig
[lundisoir]



Voilà quatre mois que la guerre en Ukraine a commencé et se prolonge. Elle épuise les attentions, la situation se banalise. On suit l’évolution des lignes de front jour après jour. Bloc de sens contre bloc de sens s’affrontent pour donner sens à une guerre au sein de laquelle toute prise de position est suspecte. Ce qui est brouillé n’est pas tant le regard qui est posé sur la guerre que les jeux internationaux qui s’y déploient. Au début de l’invasion Russe, nous avions consacré une émission spéciale à l’Ukraine, le lundisoir de cette semaine tentera d’y faire suite. Dans cette confusion générale, nous avons invité quelques-uns de nos amis s’étant rendu sur place pour aider ou documenter.

 
 
 
 
 
L’anarchéologie de Jean Vioulac
 

« La seule question qui vaille : comment s’en sortir ?  »
[Entretien]



Lors d’un récent lundisoir, nous avons discuté d’anarchisme et de philosophie avec Catherine Malabou. Elle nous a exposé les difficultés qu’il y avait à penser, dans la tradition occidentale de la philosophie, la forme de vie anarchiste. Des sept auteurs qu’elle aborde dans son livre Au Voleur ! Anarchisme et Philosophie, un seul s’approchait le mieux d’une pensée acérée de l’anarchisme : Michel Foucault lorsqu’il élabore son « Anarchéologie ». Or, par une conspiration des circonstances, sortait presque en même temps le livre du philosophe Jean Vioulac intitulé Anarchéologie. Fragments hérétiques sur la catastrophe historique. Jean Vioulac ne se demande pas si l’anarchisme est pensable. On ne peut penser, au contraire, que depuis ce point de mire. Et seule une pensée véritablement anarchéologique est susceptible de répondre à la question : Comment en est-on arrivé là ? Prolégomènes à la question : Comment s’en sortir ? 

 
 
 
 
 
La Souveraineté adamique
 

Une mystique révolutionnaire
Entretien avec Ivan Segré



Dans ce livre, Ivan Segré, philosophe et talmudiste, conduit une démonstration qui fait se rejoindre l’exercice philosophique et l’exercice talmudique, à savoir respectivement, selon ses propres mots (Judaïsme et Révolution, 2014) composer un exposé « clair, concis, distinct » à propos d’un corpus « dialectique, labyrinthique et rusé ». Si ce n’est qu’il s’agira moins, ici, du Talmud que de la Bible et de l’émergence du monothéisme. La souveraineté adamique propose en effet une lecture stimulante du texte biblique, et plus particulièrement de la Genèse, lecture qu’il poursuit dans ses retranchements cabalistiques ; jusqu’au point où cette démonstration mène à des divergences logiques et politiques. Contre une lecture conservatrice des textes, contre une captation hellénistique, romaine, ou paulinienne, l’auteur revient au sens contenu dans l’écrit biblique, et à sa potentialité révolutionnaire.

 
 
 
 
 
Communiqué officiel de l’Équipe Terrestre d’Écologie (ÉTÉ)
 

« Dilater la richesse, le sens et la portée du geste sportif pour l’arracher aux serres appauvrissantes et polluantes du capitalisme. »



Depuis leur annonce, l’organisation de la coupe du monde de football au Qatar en 2022 et des Jeux Olympiques à Paris en 2024, suscite de très nombreuses critiques et mobilisations. Pour beaucoup, ces évènements sportifs mondiaux sont d’abord d’immenses machines de propagande, de gentrification et de profits. Et les scandales les entourant ne manquent pas : corruption, mort de dizaines de milliers d’ouvriers sur les chantiers du Qatar, destruction de pans entiers de l’agglomération parisienne pour y construire infrastructures dont la population n’a que faire. Cependant, cette indignation s’accompagne souvent d’une critique superficielle du sport, de ce qui dans sa pratique reste irréductible au capitalisme. Ce texte, en forme de manifeste, propose un contrepied, notamment au communiqué officiel de l’équipe de France de football paru le 1er avril chez nos amis de la revue Terrestres. Il s’agit de former une autre équipe qui prendra au sérieux l’écrasement capitaliste du monde, l’écologie, mais aussi « le sens et la portée du geste sportif ».

 
 
 
 
 
Formation à la laïcité : un enseignant poursuivi pour une fable
 

« Qu’elles nous semblent éloignées, dans ces nuages si lourds,
Ces valeurs qui toutes et tous nous animent tous les jours. »



Il s’agissait d’un projet cher à Jean-Michel Blanquer, s’assurer par le biais de formations instaurées à la rentrée 2021, que tous les enseignants du pays connaissent, respectent et fassent respecter la laïcité et les valeurs de la République dans leurs classes. Comme à chaque effet d’annonce gouvernemental visant à nourrir la bêtise réactionnaire, le pathétique laisse rapidement place au désagréable. A Pantin, un professeur est convoqué par le rectorat et sous le coup d’une plainte pour outrage et diffamation. On lui reproche, au cours d’un conseil d’administration de son établissement, d’avoir lu une Fable dénonçant l’indigence de la formation à laquelle ses collègues et lui-même venaient d’être soumis.

 
 
 
 
 
Liban : Nos forces
 

Ghassan Salhab



Depuis Beyrouth, au coeur de la rage qui refuse de s’abandonner au désespoir, notre ami Ghassan Salhab continue de raconter l’effondrement. « Que les commencements sont beaux », c’est ce que vient nous rappeler le graffiti ci-dessus.

 
 
 
 
 
“Loin loin”. Art et politique de la désertion
 

« Cette guerre d’hier, cette guerre d’aujourd’hui devraient inviter, avant toute chose, à une lutte sérieuse, raisonnée, contre la guerre en soi »

Pierandrea Amato et Luca Salza



Au départ de l’invasion Russe et avec le déclenchement de la guerre en Ukraine, le soutien au peuple ukrainien, à sa résistance est apparu évident pour tous (en dehors de l’habituelle réaction rouge-brune, évidemment). Dans ce texte à contrepied, Pierandrea Amato et Luca Salza, proposent de renouer avec une certaine tradition anti-militariste : refuser de prendre parti pour un camp, déserter cette forme particulièrement vile de « la guerre ». Certains y verront une posture artistique confortable en vis-à-vis des milliers de morts et des villes rasées. D’autres jugeront précieux ce rappel essentiel : nous sommes en guerre contre le pouvoir, y compris sur sa définition même de la guerre.

 
 
 
 
 
« La Liberté avant tout »
 

Depuis le camp de réfugiés kurdes de Lavrio, en Grèce.



Une amie de lundimatin s’est rendue dans le camp de réfugiés kurdes de Lavrio au au sud-ouest d’Athènes. Elle raconte comment celles et ceux qui ont fuit la répression en Turquie y sont accueillis et tentent de faire vivre, au sein du camp, l’idéal d’autogestion défendu par leur peuple dans le Rojava.

 
 
 
 
 
Chroniques d’Ukraine #4
 

Peut-on tourner le dos à « sa » guerre ?
Romain Huët



Habitué des zones de conflit, le chercheur français Romain Huët s’est rendu pendant un mois en Ukraine afin de documenter le vécu quotidien de la guerre, cette « expérience de l’écroulement du monde ». Nous publions cette semaine ses 4e et 5e Chroniques d’Ukraine et nous le retrouverons ce lundisoir pour reprendre la discussion entamée au lendemain du déclenchement de la guerre avec des chercheurs et des activistes s’étant rendus sur place.

 
 
 
 
 
Chroniques d’Ukraine #5
 

Les ruines, l’insouciance et la banalisation de la guerre



Habitué des zones de conflit, le chercheur français Romain Huët s’est rendu pendant un mois en Ukraine afin de documenter le vécu quotidien de la guerre, cette « expérience de l’écroulement du monde ». Nous publions cette semaine ses 4e et 5e Chroniques d’Ukraine et nous le retrouverons ce lundisoir pour reprendre la discussion entamée au lendemain du déclenchement de la guerre avec des chercheurs et des activistes s’étant rendus sur place.

 
 
 
 
 
Que faites-vous des virages ?
 

Daniel Pozner



Que faites-vous des virages ?

Fines mouches

Fusibles

Pièces manquantes

Spirales

Diable au corps

 
 
 
 
 
Les « International Working Brigades » bloquées à la frontière du Rojava
 

Récit d’un voyage au Kurdistan



Le 1er juin, 29 internationalistes provenant des États-Unis, d’Allemagne, d’Italie, d’Espagne, de Catalogne, de France et d’Australie se sont regroupés à Souleimaniye, une ville du Kurdistan irakien. Ils y préparent alors un voyage d’un mois au Rojava organisé par la Commune Internationaliste de cette région syrienne autonome depuis dix ans. Quatre jours auparavant, Erdogan annonçait fièrement à son parlement une nouvelle offensive militaire visant à annexer d’autres régions du Rojava dont la ville de Kobané, une déclaration prévisible au vue de l’intensification des frappes aériennes ces derniers mois.

 
 
 
 
 
Écrire, lutter, aimer « dans la tempête qui souffle sur l’univers »
 

A propos de la biographie de Jacques Stephen Alexi par Michel Séonnet



Sous la forme d’un conte, cette biographie de l’écrivain haïtien, Jacques-Stephen Alexis, nourrie de large extraits de ses romans, revient sur le parcours, l’écriture, la lutte de cette figure attachante que le dictateur François Duvalier, « Papa Doc » fit disparaître. Nous reste ses pages et sa mémoire. Et ses vœux « à tous ceux qui souffrent, luttent, espèrent et croient toujours ».

 
 
 
 
 
Le gros nécrotératoplasme extraterrestre [4/4]
 

Túpac & Micaela, Pérou
(Chants d’utopie, XXXII)
Brice Bonfanti



Voilà quelques années que les chants d’utopie de Brice Bonfanti, ses personnages et leurs horizons, nous baladent à travers le monde et les époques. Dans la continuité des trois premiers cycles parus chez Sens & Tonka, nous publions ces 32e chants : Le gros nécrotératoplasme extraterrestre. Divisés en 8 parties, illustrées par MajorMinuit, ils se racontent sur 4 publications [1].

 
 
 
 
 
 
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