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#329 | 7 mars
 
 
 
Ukraine
 

[lundisoir]



Près de 15 jours après les premières offensives russes en Ukraine, la guerre sature nos espaces publics. Plane dans tous les esprits la menace d’une troisième guerre mondiale d’autant plus terrible qu’elle serait nucléaire. L’anxiété collective conduit à des mouvements de soutien paniqué et souvent non-assuré quant à savoir quoi penser sur ce qui est en train de nous arriver et ce que nous sommes en train de devenir.

 
 
 
 
 
Les jours d’après
 

Vivre et lutter dans un monde pandémique
Une rencontre le 20 mars, à la Parole Errante (Montreuil)



Après deux ans de pandémie, de tout et surtout de n’importe quoi, nous étions nombreux à nous dire qu’il fallait impérativement nous retrouver. Pour penser, mettre à plat ou en relief nos expériences, nous défaire de nos crispations, mettre en jeu nos certitudes. Nous avions donc convenu de ce rendez-vous, le 20 mars à La Parole Errante à Montreuil, pour reprendre pied et pourquoi pas repartir à l’assaut. Entretemps, nous sommes passés d’une crise à une autre, du Covid à la Russie, de la guerre au virus à une possible nouvelle guerre mondiale. L’urgence à laquelle nous nous accoutumons a ceci de remarquable : elle nous accule à chaque fois à l’impuissance et au commentaire. C’est déjà-là qu’il faut rompre. Au risque d’être à contretemps, il nous faut faire le pari du contre-pied. Il nous faut commencer à faire le bilan de ce que nous avons vécu ces deux dernières années. Ceci est une invitation, il y aura même un programme.

 
 
 
 
 
Maudit soit le pouvoir
 

(L’apocalypse, et après, et encore)
Frédéric Neyrat



Puisque la peur est devenue monnaie courante, faisons un marché : échangeons-là avec un imaginaire qui la dépasse en causes et en effets.

 
 
 
 
 
Les féministes russes s’opposent, dans la rue, à la guerre de Poutine.
 

Résistance féministe contre la guerre



Le texte ci-dessous est écrit par des féministes russes souhaitant rester anonymes pour des raisons de sécurité, qui se sont regroupées pour s’opposer à l’invasion de l’Ukraine. Le féminisme a, jusqu’à aujourd’hui, relativement échappé aux vagues de répression du régime russe. Le féminisme est donc, dans la Russie contemporaines, l’un des rares mouvements d’opposition encore florissant.

 
 
 
 
 
Anarchistes et guerre
 

Perspectives anti-autoritaires en Ukraine



Cet article a été rédigé par des anarchistes, anti-autoritaires et antifascistes ukrainiens peu avant l’invasion russe, qui a débuté le 24 février dernier. Ce texte revient sur les événements de ces dernières années, du soulèvement de Maidan à partir de 2013, à la guerre au Donbass de ces huit dernières années, en passant par le développement de l’extrême-droite en Ukraine et les menaces d’invasion de plus en plus pressantes au cours de ces derniers mois. Les rédacteurs reviennent notamment sur leur tentative de développement d’un mouvement libertaire, autonome et antifasciste, opposé à la fois aux mouvements néo-nazis ukrainiens, à la gauche pro-Poutine, et s’opposant de façon concrète à l’invasion russe du territoire ukrainien. Ce texte élaboré collectivement, dans lequel les rédacteurs ne masquent pas leurs propres divergences (notamment à propos des liens à entretenir avec l’Union Européenne et l’OTAN), permet de comprendre un contexte, et de saisir la façon dont certains participants aux mouvements en Ukraine analysent les luttes et la guerre en cours.

 
 
 
 
 
« En haut, ils ont des contraintes aussi ! »
 

L’écoleDeLaRépublique, la « dotation horaire globale » et les suppressions de poste. Récit d’un carnage



Les lectrices et lecteurs de lundimatin commencent à connaître Hugo Dorgere, notre envoyé spécial et spontané depuis ce lieux mystérieux où l’on fabrique nos enfants : l’éducation nationale. Après « L’école, elle te laisse rien », « Je veux plus aller à l’école » et « Monsieur, enlevez-moi mon zéro ! », un nouvel épisode en immersion et en apnée.

 
 
 
 
 
L’invention d’un moment dystopique
 

La fiction sécuritaire de notre temps
Gabriel Azaïs



Ce long article propose une analyse de la situation pandémique mondiale à partir du livre de Patrick Zylberman, Tempêtes Microbiennes, et en particulier des notions de « preparedness » (la « préparation ») et de « worst case scenario » (scénario du pire) qui ont été les notions motrices d’un tournant dans les politiques sanitaires des années 2000 aux États-Unis. Il n’est pas question de dire simplement que le moment que nous vivons serait dystopique : il s’agit de montrer en quoi le scénario, la fiction et la dystopie sont devenus des catégories opérantes dans un nouveau paradigme de gouvernement.

 
 
 
 
 
Au principe de liquidité totale, opposons la consistance d’être solidaire
 

Sandrine Deloche & Martin Pavelka, pédopsychiatres



Face à la crise démocratique, les travaux de Zygmunt Bauman sociologue, de Bernard Stiegler philosophe et de Cornelius Castoriadis philosophe économiste et psychanalyste nous aident à penser ce délitement d’un être ensemble. Une déliaison consécutive à deux expansions ou plutôt à leur conjugaison additionnelle. En premier lieu, l’avènement des formes d’organisation issues de la rationalité instrumentale qu’importe le secteur alloué. Pour qui s’ajoute la suprématie du monde virtuel composé d’une multitude de points uniques, faux semblables mais irrémédiablement solitaires et sans lien (déconnectés entre eux).

 
 
 
 
 
Au procès du 13 novembre
 

Religiosité, radicalité, dangerosité
Le glissement des concepts



En janvier dernier, Valentine Fell a assisté aux audiences du "procès du 13 novembre" lors desquelles étaient auditionnés les accusés des attentats de Paris. Elle raconte ici l’audience, de Mohamed Bakkali, jugé pour « complicité de meurtres en relation avec une entreprise terroriste » et « association de malfaiteurs terroriste criminelle » ; il encourt la prison à perpétuité. On comprend le fonctionnement de la justice et du racisme à travers des ressorts particulièrement subtils : le silence de l’accusé, l’applomb et les soupirs de son frère venu témoigner et les rumeurs plus ou moins sarcastiques dans l’audience. Surtout, elle met en avant le glissement sournois qui s’articule autour de la notion de "radicalisation", qui relie la religion avec la "dangerosité".

 
 
 
 
 
Le grand retour des guerres inter-impérialistes
 

À supposer qu’elles aient cessé un jour



Nous voilà donc projetés « en arrière », quelque part vers 1914.
L’avantage de l’histoire, par rapport à une vie singulière « de passant », est que, dans l’histoire, on peut « refaire sa vie », c’est-à-dire que l’on peut recommencer en ayant en mémoire « les événements » passés ; on peut alors imaginer corriger ce qu’il ne fallait pas faire (ce qui est impossible pour une vie singulière).
Malheureusement, cela, la possibilité de recommencer, ne signifie pas que les mêmes erreurs ou errances ne vont pas se reproduire ; la compulsion de répétition, décisive pour « le passant », se retrouve dans l’histoire.

 
 
 
 
 
« Le monde peut basculer, d’un instant à l’autre »
 

Rencontre avec Mitia Fedotenko



Nous rencontrons Mitia à distance, le temps d’un échange, pour cet artiste chorégraphe en pleine période de préparation autour de son nouveau projet « Roulette Russe » : l’invasion russe du territoire ukrainien ordonnée par Vladimir Poutine vient de débuter depuis seulement quelques jours au moment de notre entretien. Tandis que le monde est suspendu aux nouvelles du front, sidéré par l’éclatement d’une guerre sur le sol européen, nous éprouvions le besoin de proposer un autre regard sur les événements – une vision singulière qui permette de comprendre et de penser cette épreuve commune.

 
 
 
 
 
Déclaration d’anarchiste russes contre l’invasion de l’Ukraine
 

Depuis le jeudi 24 février dernier, des milliers de Russes descendent courageusement dans les rues de plusieurs dizaines de villes du pays, pour faire entendre leur opposition à Poutine et à l’invasion de l’Ukraine. En parallèle, phénomène à la fois inédit de par son ampleur et particulièrement risqué, des milliers d’informaticiens, de fonctionnaires, de scientifiques, de journalistes, de médecins, de membres du clergé, d’avocats, de professeurs et d’acteurs culturels, signent des pétitions demandant la (...)



Depuis le jeudi 24 février dernier, des milliers de Russes descendent courageusement dans les rues de plusieurs dizaines de villes du pays, pour faire entendre leur opposition à Poutine et à l’invasion de l’Ukraine. En parallèle, phénomène à la fois inédit de par son ampleur et particulièrement risqué, des milliers d’informaticiens, de fonctionnaires, de scientifiques, de journalistes, de médecins, de membres du clergé, d’avocats, de professeurs et d’acteurs culturels, signent des pétitions demandant la fin de la guerre ou le départ de Poutine. Selon plusieurs rumeurs, les premières contestations et désertions au sein de l’armée ont déjà lieu.

 
 
 
 
 
Nous sans l’État
 

Yásnaya Elena Aguilar Gil
[Note de lecture]



Nouvelle note de lecture de nos amis de la Bibliothèque Fahrenheit, cette fois sur le livre Nous sans l’État de Yásnaya Elena Aguilar Gil. Née dans l’État d’Oaxaca, formée en littérature et en linguistique à l’université de l’UNAM, elle passe l’État et ses différents dispositifs au crible de sa critique, pour proposer d’autres options.

 
 
 
 
 
 
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