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#238 | 13 avril
 
 
 
La guerre des masques
 

Terminator, Xavier Dupont de Ligonnès, reconnaissance faciale et masque sanitaire



Si la seconde conjuration du masque se réactive c’est que les développements sociaux liés à la question du visage connaissent quelques remous depuis plusieurs mois. Entre reconnaissance faciale et incitation (voire obligation ?) au port du masque médical nous pensons qu’il y a une contradiction forte dans l’exigence de faire visage. À défaut d’avoir assez de recul pour la penser correctement, il nous paraît opportun de relever quelques-uns des termes du débat ainsi que des anecdotes révélatrices de la situation. Mais pour cela il nous paraît important de poser un préalable déjà partiellement développé dans un article précédent : une rapide définition des subjectivités occidentales contemporaines que l’on pose comme hypothèse centrale.

 
 
 
 
 
Pouvoir, domicile, mort : à l’ère du Covid-19
 

par Camille Espedite et Anna Borrel



À l’heure où plus de 3 milliards d’êtres humains acceptent, voire demandent, à être « confinés » chez eux pour se prémunir de l’épidémie de coronavirus, ce geste, inédit par son ampleur planétaire, pourrait révéler autre chose qu’un simple réflexe rationnel de protection. Comment cette quarantaine généralisée éclaire-t-elle justement nos existences au sein des sociétés occidentales ?

 
 
 
 
 
Distanciation sociale
 

Par Giorgio Agamben



Si l’année 2019 a été marquée par une vague mondiale de mouvements sociaux, le virus Covid-19 – motif d’état d’urgence en temps de « guerre » sanitaire – a brusquement mis fin aux manifestations. Décliné en diverses langues, le mot d’ordre « Restez à la maison » rappelle sans cesse qu’il s’agit à présent de limiter les risques de contagion. Disciplinant les existences, la « distanciation sociale » généralisée instaure une nouvelle norme de vie, dont les conséquences politiques restent à explorer. Envisageant ses effets sur la masse, à partir d’un passage d’Elias Canetti, Giorgio Agamben dépeint une volonté collective de contrôle impérieux des liens humains, dont la peur de la mort est sans doute le profond ressort.

 
 
 
 
 
Qu’est-ce qu’il nous arrive ? par Jérôme Baschet
 

Beaucoup de questions et quelques perspectives par temps de coronavirus



Il n’est sans doute pas faux de dire que le Covid-19 est une maladie du Capitalocène et qu’il nous fait entrer de plain-pied dans le XXIe siècle. Pour la première fois sans doute, il nous fait éprouver de façon tangible la véritable ampleur des catastrophes globales des temps à venir [1].

 
 
 
 
 
Une fin du monde aux couleurs de printemps
 

Serge Quadruppani



La charge symbolique est puissante.
L’histoire retiendra que l’une des premières manifestations d’insubordination collective dans la rue en Occident a eu lieu le 11 avril dernier à Rome à l’occasion des funérailles d’un vieux militant qui avait été successivement cheminot syndicaliste, militant de l’autonomie ouvrière, membre des Brigades rouges.

 
 
 
 
 
Dentales sourdes - Corinne Morel Darleux
 

En rebond à un poisson d’avril, puisque l’improbable nous a déjà rattrapés



Un mot comme « tu » ou « chose » entraînerait 5 à 10 fois plus de postillons qu’un mot comme « vous » ​ou « objet ». Considérant que certains mots conduisent à expirer plus d’air que d’autres, et risquent d’occasionner davantage de postillons, source essentielle de propagation du virus SARS-CoV-2, le comité recommande d’en « suspendre l’usage jusqu’à nouvel ordre ».
(Source du 1er avril : Coronavirus : évitons le tutoiement - Blog des correcteurs du Monde)

 
 
 
 
 
Enquête sur les logiciels de recueil de données en Psychiatrie
 

Construire la grève des données



Voici le résultat d’une enquête sur le recueil de données informatisées en psychiatrie menée par la Commission contre les outils gestionnaire du printemps de la psychiatrie : « Nous y faisons l’historique du RIM-P (Recueil d’information médical en psychiatrie) et mettons en avant comment cet outil est le bras armé de l’idéologie qui sous-tend les mesures d’austérité, de valorisation marchande et de réduction du sujet à ses neurones et sa chimie. Et comment il sert un régime de gouvernance par les chiffres et prépare la transition vers un système de tarification standardisé en psychiatrie pour janvier 2021. »

 
 
 
 
 
Féminisme, justice pénale, coronavirus et révoltes dans les prisons
 

Entretien avec Gwenola Ricordeau



Dans le cadre de la série d’articles intitulée Coronavirus et confinement, les rédacteurs et rédactrices d’Harz-labour ont interviewé Gwenola Ricordeau à propos de son dernier ouvrage, Pour elles toutes : Femmes contre la prison. « Cet entretien fut l’occasion d’aborder plusieurs des sujets traités dans son livre, pour en faire un résumé à l’usage de ceux qui ne l’ont pas encore lu, mais aussi pour demander des précisions et tenter d’aller plus loin. Nous avons aussi, bien entendu, échangé à propos de la situation inédite dans laquelle nous sommes plongés, et des révoltes en cours dans les prisons. »

 
 
 
 
 
Décaméron-19
 

Le Decameron de Boccace, chaque matin, à 8H00.



Nous avons demandé à des acteurs d’enregistrer depuis chez eux les nouvelles du Décaméron de Boccace. Ils ont répondu. Une série de miniatures sonores, de petites histoires du XIVe siècle. À partir du mardi 24 mars 2020, tous les jours à 8h, lundimatin publiera une nouvelle, lue par des acteurs français, mais aussi allemands, autrichiens, italiens, et autres. Cent nouvelles, une par jour, au petit déj pour les abdos et les zigos. [2]

Sylvain Creuzevault

 
 
 
 
 
« Pour un déconfinement néolibéral »
 

Ce qu’Emmanuel Macron annoncera ce soir



Partons d’une proposition initiale :
Le coronavirus s’est « échappé » du laboratoire politico-économique du néolibéralisme, déforestation, agriculture industrielle, déplacements accélérés et hors limites, délocalisation des chaînes productives, la grande externalisation, la globalisation.
Nous supposerons cette proposition démontrée.

 
 
 
 
 
La société du confinement
 

« On étouffe ici, vous ne trouvez pas ? »



En septembre 2019, La Parisienne Libérée a publié aux éditions La Fabrique un petit livre vert intitulé « Le nucléaire, c’est fini » (voir nos articles ici ou ). La dernière partie de cet ouvrage lance un appel qui résonne singulièrement aujourd’hui — « Soyons inconfinables » — et propose de définir le régime disciplinaire actuel comme étant celui d’une « société du confinement ». Nous reproduisons ici quelques extraits de ces réflexions prémonitoires.

 
 
 
 
 
Je ne vous pardonnerai pas
 

« Comment osons-nous pousser des caddies et abandonner nos morts ? »



Julie a perdu sa mère en quelques jours. Après avoir contracté les premiers symptômes du Covid-19, Danielle a été hospitalisée, et à partir de ce moment, dans une violence inouïe et habillée de droit, son corps ne lui appartenait plus.

 
 
 
 
 
Pierre et Jean
 

Mourir dans les EHPAD au temps du Macronat



Cet article revient sur la mort et la fin de vie de deux personnes, entre l’Ehpad et l’hôpital. En plus du fonctionnement aberrant des Ehpad, l’auteure décrit les allers-retours à l’hôpital, la dégradation de la santé, les impératifs de l’économie et, finalement, l’impossibilité de faire son deuil. Sur ce dernier point, nous vous recommandaons également la lecture d’un autre article que nous publions cette semaine intitulé « Je ne vous pardonnerai pas ».

 
 
 
 
 
Iran : la double peine
 

Jean-Luc Nancy - Parham Shahrjerdi



Sept ans séparent le moment présent du temps où le journal Le Monde publiait une tribune qui, tout en décrivant les crimes commis de la République islamique d’Iran contre sa propre population, alertait sur les dommages collatéraux des sanctions économiques contre le régime iranien. Aujourd’hui comme hier le constat est sans appel.

 
 
 
 
 
La Peste et la Colère
 

« Ce que nous vivons aujourd’hui est un temps suspendu qui nous est imposé, qui n’est pas le fruit d’une action autonome d’opposition au monde. » Par Charles Reeve.



Comment croiser et faire entrer en résonnance les réflexions sur l’étrange et singulière période que nous vivons ? Une période qui, par son côté tragique, met en relief les faiblesses et les limites du système capitaliste mondialisé, faiblesses qui, hier encore, passaient pour l’expression de sa force et de sa puissance.

 
 
 
 
 
Dialogue entre Pangloss et Walter Benjamin
 

Par temps de Covid-19



Les répliques de Pangloss sont tirées de deux bibles : les œuvres complètes de Leibniz et le Mirage de la justice sociale de Friedrich Hayek. Celles de Benjamin, évidemment, des siennes.

 
 
 
 
 
Lire Matzneff
 

« La platitude du style semble rendre la structure de son désir encore plus transparente »



Lire Gabriel Matzneff, à vrai dire, cela ne nous avait jamais traversé l’esprit. Des contributeurs de lundimatin ont cependant jugé utile, la médiatisation de l’« affaire » passée, de se pencher sur son oeuvre. Passés les extraits les plus sordides souvent relayés par la presse, on découvre une structure littéraire, une manière de se penser comme auteur, qui permettent de mieux appréhender les enjeux politiques du scandale.

 
 
 
 
 
Annonce du bordel cosmique
 

Au sujet de la Grande bifurcation



La plupart des habitants de la planète subissent aujourd’hui la réalité de ce qui – dans un avenir prochain – pourra se voir désigné comme « le Grand confinement ».

 
 
 
 
 
Et soudain nous fûmes défaits
 

« Il se trouva même des enragés pour rêver à un virus vengeur qui bloquerait tout, réussissant là où ils ont toujours échoué... »



Quelles seront les conséquences à moyen et long terme de cette « crise » du Coronavirus sur nos vies ? Personne ne le sait pour l’instant. Pourtant deux grandes tendances semblent se dessiner, l’une que l’on pourrait qualifier d’« optimiste » est convaincue (ou s’auto-convainc) que plus rien ne pourra être comme avant et qu’une reconfiguration de l’organisation sociale est inévitable. L’autre plus « pessimiste », perçoit tous les signes d’une mise au pas sans précédent et d’une recomposition brutale du capital. Ce dont nous sommes convaincus, pour notre part, c’est que la situation est extrêmement ouverte, qu’il n’y aura pas de retour à la normale mais une lutte entre deux états d’exception : celui du gouvernement et de l’économie d’un côté, celui de la plèbe et du commun de l’autre. Ce texte que nous avons reçu nous a néanmoins beaucoup plu, comme son auteur nous l’indique « dans mon esprit, la forme-de-vie-vaincue est celle qui pourra reprendre le combat d’aussi bas qu’elle se trouve, Si souvent dans l’histoire des mondes les humbles furent vaincus sans que jamais pourtant le pouvoir parvienne à dormir en paix. ».

 
 
 
 
 
Cinéma des confins
 

[Vidéos de la semaine]



Si vous ne passez pas assez de temps sur internet, trois vidéos cette semaine pour agrémenter vos journées confinées.

 
 
 
 
 
« Par les enfants, pour les enfants »
 

Quatrième semaine



Pour cette quatrième semaine confinée, nous poursuivons notre nouvelle rubrique : « Par les enfants et pour les enfants ». Si vous avez plus de 12 ans et que les fautes d’orthographes vous font peur : passez votre chemin. Merci à Passâmes, Arianne, Rose et Sarah.

 
 
 
 
 
 
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