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#330 | 14 mars
 
 
 
Guerre en Ukraine : 10 enseignements syriens
 

Depuis leur expérience de la guerre et plus particulièrement de la brutalité de l’armée aux ordres de Vladimir Poutine, des exilés de la cantine syrienne de Montreuil partagent quelques enseignements.
Ce texte a été publié simultanément en français, en anglais, en allemand et en espagnol. Nous savons que cela peut sembler difficile de se positionner dans un moment comme celui-ci. Entre l’unanimité idéologique des médias dominants et les voix qui relaient sans scrupule la propagande du Kremlin, on ne (...)



Depuis leur expérience de la guerre et plus particulièrement de la brutalité de l’armée aux ordres de Vladimir Poutine, des exilés de la cantine syrienne de Montreuil partagent quelques enseignements.

 
 
 
 
 
Chiapas : les zapatistes descendent dans la rue contre la guerre
 

« Nous allons devoir affronter la même guerre injuste, il faut s’organiser »
[Photo-reportage]



Ce dimanche 13 mars, la commission sexta de l’EZLN avait appelé à une journée de mobilisation « contre toutes les guerres capitalistes » qui faisait suite à un communiqué publié le 2 mars intitulé, [Il n’y aura pas de paysage après la bataille}.
Dans cinq villes du Chiapas (San Cristóbal de Las Casas, Yajalón, Palenque, Ocosingo, Las Margaritas et Altamirano) ainsi que devant les caracoles zapatistes et au bord des routes proches des communautés, des dizaines de milliers de zapatistes se sont mobilisé·e·s. Reportage photo.

 
 
 
 
 
État des luttes en Guadeloupe
 

Une discussion avec Elie Domota
[lundisoir]



Depuis la métropole, la Guadeloupe est d’abord connue pour ses magnifiques plages de sable blanc et les hordes de retraités ou vacanciers qui viennent s’y étaler pour bronzer. En réalité, c’est certainement l’un des territoires « français » où la contestation de l’ordre des choses et du monde est la plus dense et la plus intense. On se souvient que de janvier à mars 2009, l’île connaissait un mouvement de grève générale et de blocages sans précédent. À l’initiative, le LKP (Liyannaj Kont Pwofitasyon), un mouvement indépendantiste regroupant une cinquantaine d’organisations syndicales, associatives, politiques et culturelles qui s’est depuis imposé comme la première force politique de Guadeloupe. Cette dernière année, un large mouvement de contestation de la politique sanitaire française s’est déployé dans l’île. Après de nombreuses manifestations populaires contre le passe sanitaire, la radiation de centaines de professionnels de santé et face au mépris ostensible du gouvernement, le mouvement a de nouveau recouru au blocage de toutes les routes en novembre et décembre. Pour ce lundisoir, nous sommes allés à Pointe-à-Pitre rencontrer Elie Domota, secrétaire général de l’Union Général des Travailleurs de Guadeloupe et porte-parole du LKP afin de receuillir son analyse des évènements récents et de la mobilisation en cours.

 
 
 
 
 
Lettres depuis l’ouest de l’Ukraine
 

De nombreux lecteurs de lundimatin connaissent Longo Maï, le réseau européen de coopératives autonomes et libertaires qui existe depuis 1973. Les lettres que nous publions ici émanent de l’une d’elles, installée de longue date dans l’ouest de l’Ukraine, en Transcarpathie. D’abord à vocation internes, pour partager le quotidien de la guerre, elles ont ensuite été rendues publiques via nos amis de Radio Zinzine, la radio locale qui émet à partir de Limans, en Provence, et dont le travail remarquable vaut (...)



De nombreux lecteurs de lundimatin connaissent Longo Maï, le réseau européen de coopératives autonomes et libertaires qui existe depuis 1973. Les lettres que nous publions ici émanent de l’une d’elles, installée de longue date dans l’ouest de l’Ukraine, en Transcarpathie. D’abord à vocation internes, pour partager le quotidien de la guerre, elles ont ensuite été rendues publiques via nos amis de Radio Zinzine, la radio locale qui émet à partir de Limans, en Provence, et dont le travail remarquable vaut le détour (on trouve sur leur site des interviews et des émissions sur la guerre en Ukraine avec des personnes d’Ukraine, de Russie et d’ailleurs). Plutôt qu’une analyse, il s’y dessine une chronique de la guerre depuis l’ouest de l’Ukraine, pour le moment épargné par les bombardements. La priorité est à l’accueil des réfugiés qui fuient la guerre, et la tentative de faire sortir tous ceux qui le veulent du pays.

 
 
 
 
 
Poutine, la poule et le couteau
 

Alors de loin, « ici », on voit des formes, des formes, les formes du pouvoir imbécile, despotyrannique, tout le monde les voit, les photos des voyeurs professionnels nous les montrent dans la presse pressée de nous montrer les formes de l’inénarrable, du tragicomique de la puissance assise sur son cul de gouvernance vachelarde et même plus, cette grande table où il siège tout au bout et s’adresse à deux rampouilles de l’armée assis eux à 15 mètres peut-être sur sa droite à l’autre bout, ces (...)



Alors de loin, « ici », on voit des formes, des formes,
les formes du pouvoir imbécile, despotyrannique,
tout le monde les voit, les photos des voyeurs professionnels
nous les montrent dans la presse pressée de nous montrer les formes
de l’inénarrable, du tragicomique de la puissance assise sur son cul
de gouvernance vachelarde et même plus,
cette grande table où il siège tout au bout et s’adresse
à deux rampouilles de l’armée assis eux à 15 mètres peut-être
sur sa droite à l’autre bout, ces burlingues de la burlingocratie, tout blancs,
l’un encore, dans une autre salle, où il est assis à signer quoi ?
des plans d’attaque peut-être ?

 
 
 
 
 
Propos barbares à l’attention des esprits analytiques
 

(essai de gnoséosophie 3)
Fred Bozzi



L’empire du savoir est certes résilient. Les esprits rationnels dépassent les erreurs, les calculateurs rendent volontiers compte de prédictions qui se seraient avérées délirantes. Des préconisations absurdes ? C’est que les chercheurs ont été manipulés. Des applications mortifères ? C’est que les hommes sont fous… Pourtant cette fois, la crise sanitaire a fait vaciller l’édifice. Les divergences ont fissuré certaines évidences, et montré que la connaissance devait muter. Aussi devrions-nous nous engouffrer dans la brèche – notamment pour éviter que le solutionnisme triomphe bientôt de nos aspirations, et attaquer la racine épistémique du problème écologique. Comment faire ? En remarquant d’abord que si la science fait taire les autres discours en situation d’urgence, c’est au nom du silence du monde. A partir de là, il semblera judicieux d’assumer le passage de la continuité silencieuse de l’expérience sensible à sa mise en discours. Bienvenu dans un texte peuplé d’esprits (scientifiques, analytiques, écologiques…), et qui voudrait montrer que l’existence (y compris savante) n’est pas réductible à ses conditions.

 
 
 
 
 
Implosion
 

Patricia Farazzi



Un jour elle a découpé son corps en plusieurs morceaux et elle a vu : les cercles concentriques empilés et ce liquide presque noir, d’une couleur de grenat, glissant, encerclant l’encre intérieure qui tourne en elle. Une danse plus imaginée que réalisée, une danse de désagrégation, une danse en lignes et en points.
Quand a-t-elle commencé cette danse intérieure, ce balancement d’un cercle à l’autre le long d’elle-mème  ? Peut-être quand le présent extérieur a commencé à produire un passé impensable ?
Un passé mort.

 
 
 
 
 
Kate Millet, la femme qui refusait toutes les cages
 

Traductrice de grandes écrivaines, ce qui lui a suggéré l’écriture du superbe Journal d’une traduction, Marie-Hélène Dumas est présentée par certaines notices comme romancière. Tout éloignée qu’elle est des mensonges putassiers (quoique parfois divertissants) de l’autofiction, peut-être faudrait-il inventer à son sujet le titre de bioromancière. Tout en publiant de bien beaux récits à fortes résonnances autobiographiques, elle s’est en effet consacrée aussi à la biographie, d’un homme d’abord (John Lennon) et (...)



Traductrice de grandes écrivaines, ce qui lui a suggéré l’écriture du superbe Journal d’une traduction, Marie-Hélène Dumas est présentée par certaines notices comme romancière. Tout éloignée qu’elle est des mensonges putassiers (quoique parfois divertissants) de l’autofiction, peut-être faudrait-il inventer à son sujet le titre de bioromancière. Tout en publiant de bien beaux récits à fortes résonnances autobiographiques [1], elle s’est en effet consacrée aussi à la biographie, d’un homme d’abord (John Lennon) et ensuite de femmes qui se sont affrontées à une question qu’elle connaît bien pour avoir co-dirigé une revue de critique artistique : la place des femmes dans l’art, laquelle ressemble plus à un pays en guerre (une guerre de guérilla) qu’à une place.

 
 
 
 
 
La guerre de l’attention, comment ne pas la perdre
 

Yves Marry et Florent Souillot
[Note de lecture]



Alors que depuis des années les organismes institutionnels, médiathèques publiques en premier lieu, s’appliquent à ringardiser le livre sur papier pour mieux imposer la lecture sur écran [2], dire tout d’abord que c’est d’un livre sur papier dont nous parlons ici. C’est que le lecteur d’aujourd’hui semble le préférer encore, même s’il avale sa part digitale journalière comme la plupart d’entre nous. Mais les politiques menées à grande échelle se font au service des grandes entreprises, où elles puisent leur inspiration, la société dans son ensemble est à l’évidence privatisée en esprit pour l’essentielle.

 
 
 
 
 
L’ivresse des communards
 

Mathieu Léonard
[Note de lecture]



Les discours réactionnaires, drapés d’ « oripeaux scientistes », ont tenté de discréditer et de dépolitiser les Communards en accusant leur supposée ivrognerie comme principale motivation. Dès lors, la lutte contre l’alcoolisme est utilisée pour stigmatiser les classes laborieuses et régénérer la nation, par les politiciens et les médecins. Cette obsession de la dégénérescence prépare le terrain à l’eugénisme et touchera jusqu’aux anarcho-individualistes et aux néomalthusianistes. Mathieu Léonard, loin de vouloir faire de la Commune un modèle d’abstinence, tente de faire la part des choses à une époque où le vin et l’alcool ne manquaient pas et dont la consommation était plus hygiénique que celle d’une eau rarement potable.

 
 
 
 
 
Les jours d’après
 

Vivre et lutter dans un monde pandémique
[REPORTÉ]



[L’organisation de la journée a rencontré quelques contretemps inattendus et fâcheux. Comme nous tenons à organiser une discussion à la hauteur des enjeux et du bilan nécessaire, nous préférons, tout en le regrettant, reporter cette journée à une date ultérieure. Avec toutes nos excuses.]

Après deux ans de pandémie, de tout et surtout de n’importe quoi, nous étions nombreux à nous dire qu’il fallait impérativement nous retrouver. Pour penser, mettre à plat ou en relief nos expériences, nous défaire de nos crispations, mettre en jeu nos certitudes. Nous avions donc convenu de ce rendez-vous, le 20 mars à La Parole Errante à Montreuil, pour reprendre pied et pourquoi pas repartir à l’assaut. Entretemps, nous sommes passés d’une crise à une autre, du Covid à la Russie, de la guerre au virus à une possible nouvelle guerre mondiale. L’urgence à laquelle nous nous accoutumons a ceci de remarquable : elle nous accule à chaque fois à l’impuissance et au commentaire. C’est déjà-là qu’il faut rompre. Au risque d’être à contretemps, il nous faut faire le pari du contre-pied. Il nous faut commencer à faire le bilan de ce que nous avons vécu ces deux dernières années. Ceci est une invitation, il y aura même un programme.

 
 
 
 
 
 
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