Stratagèmes des fraternisations
Ut Talpa
Dans Le Moment Fraternité, publié en 2009, Régis Debray affirme la « viscérale parenté du conspiratif et du fraternel » (284). Et à la fin du Manifeste conspirationniste, publié en 2022, on peut lire : « La joie de conspirer est celle de la rencontre, de se découvrir des frères et des sœurs là même où l’on s’y attendait le moins » (377). Au principe de toute conspiration, il y a, semble-t-il, une fraternisation. Sans elle, sans fraternisation, les conspirateurs ne valent pas plus que l’insipide Comité des Possédés de Dostoïevski. Ce petit groupe terrorisé par Stavrogine et Verkhovenski, dont le seul trait d’union est le meurtre de l’étudiant Chatov. Meurtre qui, d’ailleurs, à peine consommé, accomplira au contraire sa dissolution définitive.
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