Réédition de l’oeuvre de Nanni Balestrini, qui consacra le mouvement italien de 77.
Les métropoles s’embrasent à la suite. Santiago, Hong-Kong, Barcelone, Beyrouth. Il est temps. Temps de prendre la suite du premier (et dernier ?) mouvement insurrectionnel métropolitain. C’était il y a 40 ans, et c’était en Italie.
On a coutume de dire que l’histoire du mouvement de 77 est mal connue en France. L’activité éditoriale consacrée au sujet s’est tout de même accrue ces dernières années. Avant cela il fallait compter sur Nanni Balestrini, écrivain d’avant-garde (Gruppo63) devenu militant politique (Potere Operaio). Qui sortit en 1992 (1987 en Italie), les Invisibles. Qui avait fait paraître, avant cela, Nous voulons tout (sur l’automne chaud de 69), et dont on découvrit (enfin) en France, il y a quelques années, La Horde d’or. Et qui est malheureusement décédé le 20 mai dernier, à l’âge de 84 ans.
Les Invisibles, c’est ce monologue, d’un souffle (sans ponctuation), qui met face à face deux moments d’une même vie, dans ces années-là : celui de l’engagement et de la lutte - la rencontre, la joie, les émeutes - et celui de la défaite - l’incarcération, la solitude, la violence. Invisibles sous les masques, rendus invisibles par la prison.
L’ouvrage était initialement sorti chez POL, mais ce sont les éditions du Monde à l’envers qui le rééditent aujourd’hui. Et qui nous offrent ces quelques extraits.
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