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#421 | 25 mars
 
 
 
Dissoudra bien qui dissoudra le dernier...
 

Séparatisme, notes blanches et dissolutions
Un lundisoir avec Pierre Douillard-Lefèvre



Après avoir travaillé sur les armes et la militarisation de la police dans L’arme à l’oeil et Nous sommes en guerre, Pierre Douillard-Lefevre revient avec un nouveau livre : Dissoudre (Grevis). Il y est évidemment question de cette pratique policière et administrative remise à la mode par le gouvernement : la dissolution des associations et groupements de fait jugés subversifs ou contraire au bonnes mœurs républicaines. Mais pas que... Pierre Douillard-Lefèvre tisse un lien entre ces pratiques répressives ouvertement extra-judiciaires et le projet politique plus global qui vise à atomiser et neutraliser tous les corps collectifs qui pourraient échapper au contrôle et à l’économie. Un lundisoir qui sera exceptionnellement diffusé... mardi soir. En attendant, les bonnes feuilles sont accessibles sur lundimatin par ici.

 
 
 
 
 
La brute et la victime : un match truqué (2)
 

(Notes sur la fascisation planétaire et les moyens de s’y opposer)
Serge Quadruppani



Ce texte, dont la parution fut retardée par des circonstances indépendantes de notre volonté, est la deuxième partie annoncée de l’article La brute et la victime : un match truqué. Ce sont des notes dans un certain désordre, mais dont la logique souterraine ne devrait pas laisser indifférent.e. Y sont exposées quelques idées sur la manière d’affronter les formes très anciennes et très nouvelles du fascisme contemporain, en sortant de l’assignation au rôle de Victime sidérée par la puissance de la Brute.

 
 
 
 
 
La danse de la mort
 

Ghassan Salhab



Non, nous ne voulons rattraper personne. Mais nous voulons marcher tout le temps, la nuit et le jour, en compagnie de l’homme, de tous les hommes.
Franz Fanon, Les damnés de la terre

Comment ne pas s’interroger chaque jour encore plus face à la sanguinaire et insensée fuite en avant d’Israël, cette surenchère sans fin. Quel que soit le mot pour définir, extermination, carnage, boucherie, ethnocide, déportation, génocide, « en voie de … », la volonté de cet État d’en finir avec la population Palestinienne est désormais sans plus le moindre doute ni détour.

 
 
 
 
 
On est là - Marion Poussier
 

Brûle ce qu’il te plaît - Jane Sautière



Les différents programmes de réaménagement des berges du Canal Saint-Denis, accélérés par la tenue des JO en 2024, font de ce territoire en transformation un lieu difficile à occuper. Pourtant, dans ces espaces en cours de rationalisation, certaines formes de vies résistent et s’opposent aux usages à venir. Des corps s’affirment et des gestes persistent, comme un droit à s’approprier les lieux. Un reportage photo de Marion Poussier, suivi de Brûle ce qu’il te plaît un inédit de Jane Sautière.

 
 
 
 
 
Grève au Mammouth et barrages de caddies
 

Rennes 1975 : 3 semaines de lutte contre le premier « temple de la consommation »



Chercheur indépendant en histoire politique, Hugo Melchior s’est plongé dans les archives du musée de Bretagne. Il y a déniché les traces du premier mouvement de lutte dans le premier et plus grand centre commercial de Bretagne : Alma à Rennes. Débrayages et barrages de caddies, refus des nouvelles formes de management et fêtes populaires sur le parking, il retrace dans cet article cette bataille avant-gardiste qui a duré trois semaines au coeur de ce tout nouveau « temples de la consommation ». S’ensuit un film de 30 minutes réalisé depuis l’intérieur du mouvement par l’association Contraste.

 
 
 
 
 
Too many words
 

Tristan et Isolde de cet intello de Wagner (par Tiago Rodrigues)



L’acte I de Tristan et Isolde de Wagner mis en scène par Tiago Rodrigues, dont je tairai dorénavant le nom, est un moment crucial dans l’histoire du rapport de la Culture officielle et largement subventionnée avec son public. Il ne s’agit pas d’une quelconque adaptation qui trahirait, comme toute adaptation, l’original, ni d’une simple interprétation : le Tristan et Isolde de cet homme que nous appellerons ici l’homme cool est une œuvre de censure, la proclamation de l’irrémédiable désuétude de Wagner.

 
 
 
 
 
Effleurer l’ordre établi
 

Embrasser la plastique du monde,
La symphonie des corps à cœurs
Effleurer l’ordre établi
Le niquer, le renverser, l’achever
Le chaos quantique à Wall Street
Je boursicote mes relations
Les like, les swipe, les craque
Financiarisés jusqu’à la moelle
Nous sommes des parangons d’avanie
Trépanée à force de donner la patte,
Je suis vautrée dans une douce asphyxie.
Petit homme combustible d’une méga-machine,
La loi du marché prophétisée par l’hubris d’une poignée de faquins
La valve à tendresse brisée, (...)



Embrasser la plastique du monde,
La symphonie des corps à cœurs 
Effleurer l’ordre établi
Le niquer, le renverser, l’achever

 
 
 
 
 
CEA, EDF, ORANO, ENGIE, FRAMATOME, ALSTOM… ET ROSATOM VONT EN BATEAU
 

Carnet de guerre #15
Jean-Marc Royer



« Il n’empêche que le capitalisme français, bien que moins puissant, a intimement collaboré avec le capitalisme d’État russe, que ce soit dans les hydrocarbures, l’industrie pharmaceutique, le luxe, l’assurance, l’alimentation, la banque et surtout, depuis un demi-siècle, dans le domaine nucléaire, ce qui n’est pas rien. »

 
 
 
 
 
Produire de l’innovation, innover dans la production
 

STMicro : La spirale du désastre à la grenobloise



Le collectif STopMicro lutte depuis l’automne 2022 contre les conséquences écologiques, sociales et sociétales des agrandissements des multinationales STMicrolectronics et Soitec, deux méga-usines qui fabriquent des puces électroniques destinées à l’automobile, l’internet des objets ou encore l’armement. Pillage de l’eau potable, pollution massive, tout est bon pour ne pas rester sur la touche de la compétitivité et de l’innovation.

 
 
 
 
 
La Shoah après gaza
 

Pankaj Mishra



« Chaque jour est empoisonné par la conscience que, pendant que nous menons notre vie, des centaines de gens ordinaires comme nous sont assassinés ou forcés d’assister au meurtre de leurs enfants. »

 
 
 
 
 
Les forces du désordre
 

Une anthropologie de la police turque par Deniz Yonucu



Il ne faut pas se laisser décourager par les premiers paragraphes, un peu universitaro-centrés, de cet article. Cette critique d’un livre écrit en anglais par une anthropologue turque, avance sur deux axes : d’une part, elle nous renseigne sur une réalité peu connue en français, la vie des quartiers-ghettos ethniques des grandes villes turques avec un historique des formes d’autogestion qui s’y sont affirmées avant d’être presque anéanties par la police, d’autre part, elle procède à une analyse plus générale, et qui nous concerne aussi directement, sur le rôle de la police, non pas comme institution de maintien de l’ordre, mais comme productrice d’un désordre visant à « démanteler les structures organisationnelles et politiques locales, et plonger les quartiers dans le chaos et la peur. »

 
 
 
 
 
 
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