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#414 | 5 février
 
 
 
Les paysans indiens en mission
 

Enjeux et défis du Kisan Andolan, mouvement social de 2020-21
Joël Cabalion



Alors que la contestation des agriculteurs en France s’est résorbée dans un accord entre le gouvernement et la FNSEA, elle semble néanmoins rebondir à l’échelle européenne. Dans cet excellent article et depuis le Centre de Sciences Humaines de New Delhi, Joël Cabalion revient sur la genèse des gigantesques manifestations paysannes indiennes de 2020-2021 et ce qu’elles nous disent d’une résistance globale à la fois multiforme et souvent désespérée face au néolibéralisme. Le cas indien dévoile nos angles morts et permet d’élargir le débat sur la question de l’agriculture et de ce qu’elle implique lorsqu’elle doit s’accorder au règne de l’économie.

 
 
 
 
 
Qu’est-ce que la « wokeness » ?
 

Émilie Carrière



Nous publions une traduction instantanée d’un texte important d’Émilie Carrière. Si la qualité de la traduction est acceptable, nous attendons avec impatience sa version humaine stylisée. En attendant, la convergence de vues sur la pseudo-question « Woke » entre ce texte et certains de nos engagements théoriques et politiques nous enjoint à le publier sans attendre. Au quatrième trimestre 2021, l’idéologie antiwokiste est venue relayer, en France, la dénonciation extatique de l’islamogauchisme, lui même venu grand-remplacer les diatribes de boomers contre le « politiquement correct ». Un des gestes critiques les plus visqueux de ce camp-là aura été de se prendre pour des Lumières quand ils ne faisaient qu’exprimer leur obscurité.

 
 
 
 
 
Empêchons l’assassinat de la culture palestinienne
 

150 personnalités de la culture dénoncent la stratégie d’effacement de l’armée israélienne



« À travers les activités artistiques et les institutions culturelles, l’existence même du peuple est visée. » Après le saccage du célèbre « Théâtre de la Liberté » le 13 décembre dernier par l’armée israélienne, un ensemble d’artistes et de personnalités dénonce cette stratégie d’effacement. « Massacrer l’enfance et la jeunesse, détruire les installations éducatives, abattre les porteurs de sa culture, c’est assassiner un peuple. »

 
 
 
 
 
Crosse en l’air ?
 

Darmanin, la police et les agriculteurs



Depuis le début des manifestations d’agriculteurs, les médias semblent s’être déniaisés d’un coup en découvrant le « double standard » du traitement politique et policier réservé à l’expression publique d’une colère collective. Un immeuble endommagé à coups d’explosifs, un bâtiment des douanes détruit par le feu, un autre incendié, des édifices publics dégradés, des axes routiers bloqués, des domiciles privés agressés.
Aura t-on entendu parler d’éco-terrorisme ? « On ne répond pas à la souffrance en envoyant des CRS » explique Darmanin, laissant à tant d’autres manifestants matraquées, mutilés, emprisonnées, grièvement blessés, le fait de ne s’être livrés qu’à des divertissements sans autre raison que de vouloir rompre avec ce que le chef de l’Etat a appelé « la géographie de l’ennui ».

 
 
 
 
 
Hors-la-loi / Immigration
 

Valentine Fell



Au fil des mois de décembre et janvier derniers, le petit monde politique a débattu, voté, adouci puis durci la « loi immigration » de Gérald Darmanin. En son cœur, une idée très simple, désormais présentée comme banale : comment par le droit, extraire du droit commun une certaine catégorie de personnes vivant sur le territoire. Dans ce très beau texte, Valentine Fell puise dans notre histoire commune et dans la mémoire familiale, pour éclairer ce que ce genre de petit déplacement a pu amorcer par le passé ; ce dont ces législations sont le premier engrenage.

 
 
 
 
 
Philosophie politique du nucléaire
 

Jean-Marc Royer



Les récentes classifications du nucléaire comme énergie verte ou alternative préfigurant ladite « transition écologique » [1] par les instances européennes ou la conférence de Dubaï, nécessitent que l’on y revienne sérieusement… Le gigantesque plan de relance français également. D’autre part, la guerre entre un état qui possède l’arme nucléaire et un autre qui a six centrales sur son sol réactualise toutes les formes de désastres inhérentes à son existence depuis 1945. C’est l’objet du texte suivant en dix-huit thèses, que de revenir sur l’essence du nucléaire afin d’en proposer une théorie critique.

 
 
 
 
 
« warda, une rose ouverte »
 

Ghassan Salhab



fragments pour Rosa Luxemburg
pour Karl Liebknecht
pour celles et ceux qui
tous nos martyrs

 
 
 
 
 
L’école
 

Mireille Jean-Gilles



Ce n’était pas une usine, pas une prison, pourtant on aurait pu y penser, c’était immense, plein de cellules,plein de salles, en fait, en définitive, il m’a semblé qu’il ne s’agissait banalement que d’une école, ce n’était pas la sortie de l’usine, il ne s’agissait que de la sortie des classes, des classes d’enfants petits et criards ou moyens et goguenards. La prison, pardon l’école, avait en son sein un nombril, un nombril immense qui devait sans doute correspondre à ce que l’on appelle une cour, la cour était enfin muette car en moins dix minutes toute l’école fut désertée, le signal avait été donné pour qu’enfin les lieux fussent évacués, il était cinq heures.

 
 
 
 
 
Une journée particulière à Buenos Aires
 

Deus oeconomiae est fascista
Carnet #5
Jérémy Rubenstein



Cette semaine a été marquée par les « débats » parlementaires menant au vote de la loi dite « omnibus » (comprenant des centaines d’articles) qui a été sanctionné vendredi 2 février par une ample majorité. Elle devrait être encore amandée -probablement sur des points non-essentiels- la semaine prochaine, puis passera au Sénat. Durant ces « débats », un intimidant dispositif policier a été déployé autour du Parlement, qui est parvenu à rompre avec la tradition des mobilisations populaires accompagnant les moments importants de la vie parlementaire.

 
 
 
 
 
L’oeil est dans les décombres
 

Guy Laviguerie



Apollinaire [2] ni Baudelaire
ne t’en auraient dit cette chose
qu’après shoah en un temps clos
viendrait de ceux-là mêmes
devenus les Dépositaires
l’industriel accablement
d’injures au ciel et à la Bible

 
 
 
 
 
Parce que nous ne sommes pas des numéros !
 

Brasero n°3 - Note de lecture



L’atmosphère de diversion qui régente les sociétés par le biais de puissantes médiations marchandes ou institutionnelles, faisant naître des intérêts qui n’en sont pas vraiment, ne cesse d’opérer l’endormissement des populations captives, sinon hagardes. Rien de plus facile que de constater l’aimantation des regards par les vitrines ou les écrans ; le goût du lointain qui n’est plus guère que l’occultation du palpable ; le basculement des distances, comme ces voyages qui n’en sont plus ; tout semble contribuer à l’objectivation de soi et des autres. Perte sensible, fascination pour les personnages creux et autres sortes de leurres. On en oublierait à quel point les individus que nous sommes sont riches de leur vie et de leur caractère propre, combien la société humaine est diverse et passionnante par elle-même.

 
 
 
 
 
Comment les agriculteurs et étudiants Sri Lankais ont renversé le pouvoir en 2022
 

Entretien vidéo avec une activiste Sri Lankaise



Le 9 Juillet 2022, le monde entier assistait à un spectacle plutôt rare : des dizaines de milliers de manifestants Sri Lankais, agriculteurs, étudiants, jeunes, travailleurs, mettaient en fuite le président Gotabaya Rajapaksa et prenait d’assaut son palais. Parvenus à l’intérieur du bâtiment, soit au cœur symbolique du pouvoir, les occupants décident alors de se réapproprier son luxe et sa démesure en poussant de la fonte dans la salle de sport présidentielle ou en organisant des concours de plongeons dans la piscine personnelle du chef de l’État.
Si les images de cette mise en commun spontanée et populaire ont réjoui et amusé la planète entière, nous nous sommes entretenu avec une activiste Sri Lankaise active dans le mouvement afin qu’elle nous raconte les différentes étapes du soulèvement [3].

 
 
 
 
 
 
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