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#379 | 17 avril
 
 
 
La moindre des choses
 

Sur quoi débouche notre moment politique ? Avec la fin de la « séquence institutionnelle », les syndicats qui s’en remettent au 1er mai et le RN qui prépare tout haut son embuscade pour 2027, certains pourraient croire que la macronie est en passe de gagner son pari : semer le pourrissement pour que rien ne germe. Si à lundimatin nous sommes enclins à penser autrement, on nous dira que notre avis est un peu trop partisan. C’est pourquoi nous proposons à nos lecteur.trices cet exercice : (re)lire ce (...)



Sur quoi débouche notre moment politique ? Avec la fin de la « séquence institutionnelle », les syndicats qui s’en remettent au 1er mai et le RN qui prépare tout haut son embuscade pour 2027, certains pourraient croire que la macronie est en passe de gagner son pari : semer le pourrissement pour que rien ne germe. Si à lundimatin nous sommes enclins à penser autrement, on nous dira que notre avis est un peu trop partisan. C’est pourquoi nous proposons à nos lecteur.trices cet exercice : (re)lire ce dialogue écrit au lendemain des vœux du nouvel an, où on entend la macronie annoncer la mort de la République. Et apprécier la cristallisation des évidences : ce qui était encore un exercice un peu périlleux de comparaison du pouvoir en place avec les « gouvernements représentatifs » des contre-révolutions du XIXe, n’est-il pas devenu un affect politique assez facilement partageable ? Nous vous laissons en juger à la lecture.

 
 
 
 
 
À celles et ceux qui ont marché à Sainte-Soline
 

Quelques réflexions à chaud depuis les Soulèvements de la Terre



Trois semaines se sont écoulées depuis cette journée du 25 mars à Sainte-Soline, qui restera gravée à jamais dans nos chairs et nos mémoires. Le temps est depuis suspendu au jeu de ping-pong entre les offensives agressives du gouvernement, et nos contre-offensives visant à rétablir un semblant de vérité sur le déroulé des faits et le contexte politique actuel. Cela nous a poussé, entre plein d’autres initiatives, à accepter des conditions de parole qui étaient loin d’être des possibilités d’expression satisfaisantes, à l’instar de certains plateaux télé. Pour les personnes blessé.es et pour la suite, nous ne pouvions laisser libre cours à tant d’indécence et de mensonges, de la part d’un exécutif littéralement en roue libre. Mais il faut maintenant sortir de la réaction d’urgence et prendre le temps de creuser un certain nombre d’interrogations légitimes. Nous commençons à peine le nécessaire retour critique et collectif sur ce week-end que nous préparions depuis des mois, néanmoins, il nous tient à cœur de livrer quelques explications et interprétations qu’il suscite chez nous.

 
 
 
 
 
Pour une esthétique de la révolte
 

Entretien avec le mouvement Black Lines



Des gigantesques peintures murales en soutien aux mouvements en cours aux banderoles de têtes noires et blanches, si vous êtes allés dans la rue à Nantes ou à Paris ces huit dernières années, la signature Black Lines n’a pas pu vous échapper. Ce lundi, nous avons invité deux membres du collectif afin de discuter de l’idée qu’ils se font de l’art, de la manière dont ils se sont rencontrés, travaillent et agissent au cœur des mobilisations. Leurs banderoles comme autant de fines pellicules qui viennent matérialiser le point de contact entre dispositif policier et foule insurgée.

 
 
 
 
 
Marat 2023
 

« L’expression la plus haute de la citoyenneté est l’émeute »
Erwan Sommerer



Le retour à Marat est utile si l’on veut saisir une pensée et une pratique contestataires radicales en période révolutionnaire, sous leur forme la plus exacerbée, lorsque toutes les questions fondamentales – celles du pouvoir, de l’État, de l’insurrection – sont posées.

 
 
 
 
 
Les Soulèvements de la Terre seront-ils dissous le 19 avril ?
 

Appel à contre-dissolution



Jeudi 13 avril dernier au sortir du conseil des ministres, Olivier Véran annonçait que la dissolution des Soulèvements de la Terre n’avait finalement pas été actée, le dossier nécessitant un examen plus approfondi. La dissolution pourrait néanmoins être décrétée mercredi 19, en attendant, le mouvement nous a transmis cet appel à contre-dissolution qui propose quelques pistes depuis les comités locaux qui fleurissent aux quatre coins de l’hexagone. Il invite également à aller manifester le 22 et 23 avril "contre le démarrage des chantiers de l’autoroute A69 et pour sauver du bitume 400 hectares de terres agricoles, de zones humides, de forêts et autres formes de vie."

 
 
 
 
 
Un week-end d’affrontements au Nord du Soudan
 

[Sudfa]



Depuis le matin du samedi 15 avril, des violences entre l’armée et la milice des Forces de soutien rapide ébranlent le Soudan, causant d’énormes dégâts, des blessé.e.s et des mort.e.s. Les comités de résistance, porte-paroles de la révolution de 2019, demandent la paix dans le pays. Nous relayons ici un nouveau texte de l’équipe de Sudfa, qui fait le point sur la situation à travers le pays depuis ces derniers jours.

 
 
 
 
 
Féminisme et capitalisme : rime impossible
 

Klerma Ree



En plus d’étouffer sournoisement les raisons objectives de la domination, d’invisibiliser encore davantage la condition des femmes pauvres, d’œuvrer au maintien et à la perpétuation d’un système de production mortifère, un des risques du « feminism washing » est qu’il entraîne en réaction un « feminism bashing ». Disons-le d’emblée afin que les choses soient claires : c’est précisément l’écueil que ce texte souhaite éviter. Il vise donc l’exact inverse : faire de la place aux luttes féministes authentiques en réglant leur compte une bonne fois pour toutes à tous ces féminismes de circonstance, à cet onguent idéologique dont s’oignent sans honte les politiques opportunistes et les marchands véreux.

 
 
 
 
 
Sur les rois
 

David Graeber & Marshall Sahlins



Voici quelques jours que nous autres, abonnés à la newsletter des éditions la Tempête, avons reçu l’avis de parution de ce pavé (quasi 700 pages, excusez du peu !). C’est un événement à ne pas manquer, selon moi : une archéologie de la souveraineté, par deux anthropologues qui, hélas, nous ont quittés il y a peu (Graeber en 2020, Sahlins l’année suivante). Les lecteurices d’Antiopées et lundimatin connaissent probablement David Graeber [1], figure emblématique d’un certain « tournant anarchiste » de l’anthropologie, à moins que ce ne soit l’inverse – un tournant anthropologique de l’anarchie.

 
 
 
 
 
Le Nouvel Autel du Capital
 

Stéphanie Chanvallon



Alors que travailler à épuiser la Terre, consommer en rang, se nourrir d’écrans et de jeux semblaient ritualiser la soumission au Capital, voilà que les rues s’animent de joyeux mouvements, de générosité spontanée et coudes à coudes, de consciences accrues des désastres écologique, social et démocratique en cours. Rassemblements sauvages et débordements sont de la partie ; rien n’est parfait, et c’est justement là qu’on peut voir une forme qui échappe et qui donne de l’espoir : il se passe quelque chose.

 
 
 
 
 
k-soeurs mes frères
 

cachez-vous bien des cognes



K-sœurs mes frères
cachez-vous bien des cognes
mais vous cassez pas d’ici
à coup de mauvais coups
mauvaises manières
et mauvais œil
il y a tout un monde à défaire
à toute allure
sous nos galures
l’Histoire se démène

 
 
 
 
 
Posez le crayon
 

Conseils techniques pour une stratégie de la flemme en entreprise



 
 
 
 
 
Lee Kyung-Hae, paysan suicidé par l’OMC, ou le film impossible
 

Jean Claude Leroy



Qui se souvient de Lee Kyung-Hae, Sud Coréen, représentant de la paysannerie de son pays, qui allait se donner la mort lors d’une rencontre de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) à Cancùn, au Mexique, le 10 septembre 2003. La lame qu’il se planta dans le cœur était celle d’un couteau suisse. C’est à Genève, où siège l’OMC, qu’il avait mené auparavant une grève de la faim, pour les mêmes raisons.

 
 
 
 
 
 
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