Voir en ligne
   
 
 
 
#321 | 10 janvier
 
 
 
Sur la catastrophe en cours et comment en sortir
 

Serge Quadruppani & Jérôme Floch



Si l’épidémie de Covid a pu temporairement dérouter les gouvernements du monde entier, elle n’en a pas moins désorienté les forces subversives. Qu’elle serve désormais ouvertement de cheval de Troie aux pires poussées réactionnaires autant qu’à l’instauration de dispositifs de contrôle inédits n’est pas surprenant, ce qui l’est davantage c’est l’hébétude dont nous ne parvenons pas à sortir nous-mêmes. Dans ce texte, Serge Quadruppani, Jérôme Floch et quelques autres proposent de recenser ce qui jusqu’à présent fait diversion, les faux amis comme les mauvaises oppositions. Une tentative humble mais salutaire d’y voir clair.

 
 
 
 
 
Pour des études noires sans compromis
 

Norman Ajari



Les 7 et 8 janvier, se tenait à la Sorbonne un colloque intitulé Après la déconstruction. Reconstruire les sciences et la culture. Introduit par Jean-Michel Blanquer himself, un parterre d’universitaires réactionnaires s’y est retrouvé pour disserter de la lourde menace que ferait peser la recherche critique sur la bonne moralité de ses étudiants. La sulfureuse question du « wokisme » y a d’ailleurs été évoquée frontalement. Si scientifiquement les interventions semblent avoir été à la hauteur de toutes les attentes, le caniveaux, l’audace et la vulgarité de l’opération n’en sont pas moins significatives. Comme on ne rit jamais très longtemps de pareille déchéance, nous publions en guise de réponse indirecte, l’introduction de Noirceur le dernier livre de Norman Ajari qui paraît à point nommé le 14 janvier prochains aux Éditions Divergences. Il y est précisément question du spectre qui hante certaines têtes blanches ou chauves.

 
 
 
 
 
[lundisoir]
 

Pas de lundisoir cette semaine, rendez-vous lundi prochain... En attendant, n’hésitez pas à voir et partager les épisodes précédents.
Version podcast Pour écouter nos lundisoir en conduisant ou en repassant, c’est par ici : Pour vous y abonner, des liens vers tout un tas de plateformes plus ou moins crapuleuses (Apple Podcast, Amazon, Deezer, Spotify, Google podcast, etc.) sont accessibles par ici.
En attendant Vous pouvez visionner les lundisoir précédents : L’étrange et folle aventure de nos (...)



Pas de lundisoir cette semaine, rendez-vous lundi prochain... En attendant, n’hésitez pas à voir et partager les épisodes précédents.

 
 
 
 
 
L’accession du nazisme au pouvoir en janvier 1933
 

et
Nouvelles du totalitarisme démocratique (janvier 2022)
[Carnets de réclusion #9]



Est-il pertinent de comparer les années 30 et l’accession du nazisme au pouvoir à la période que nous vivons ? C’est la question que pose Jean-Marc Royer à travers cette enquête historique minutieuse, neuvième note de ses carnets de réclusion.

 
 
 
 
 
Les écrivains face à Vichy
 

Alain Parrau



Comment se sont comportés les écrivains face à l’occupation allemande et au régime de Vichy ? Alain Parrau revient méthodiquement sur une dizaine de figures littéraires, d’André Gide à Céline en passant par Claudel, Giraudoux, Brasillach, pour montrer, citations à l’appui, comment ils furent plus ou moins proches ou admiratifs de Hitler, Pétain et Vichy. « Ce qui est en jeu ici, à travers le rappel des hésitations, des ambiguïtés et des compromissions de nombreux écrivains face au régime de Vichy, c’est la question du fascisme et de la responsabilité intellectuelle et morale des écrivains face à un régime qui affiche clairement son ambition de détruire les conditions mêmes de toute pensée libre. »

 
 
 
 
 
Rêver : Machines sauvages
 

Stéphanie Chanvallon



Le sauvage murmure dans les profondeurs du monde l’appel enivrant.
Ici ou ailleurs, par le foisonnement des vies, son écho résonne.
Et dans les empreintes, formes, reliefs ou mouvements, il surgit soudain.
Autant qu’il échappe, sans se dissocier de nous, il nous transfigure.
Déjà évanoui. L’insaisissable demeure dans sa force vive.

 
 
 
 
 
« Dimanche 9 janvier 2022, à 10h30, je me suis fait vacciner et je pleure »
 

Reçu en pleine nuit alors que nous bouclions l’édition de la semaine, ce témoignage anonyme nous a interpelé. Lorsque l’on débat du vaccin, que l’on soit pour ou contre également, toute la discussion repose sur un plan argumentatif. A-t-on raison ou tort de se faire vacciner ? Le vaccin est-il vraiment efficace ? Est-ce par égoïsme que certains le refusent ? Le rapport bénéfice-risque est-il bien positif et pour qui ? Etc. On raisonne, on calcule, on mesure, à tort ou à raison. Mais n’y aurait-il pas (...)



Reçu en pleine nuit alors que nous bouclions l’édition de la semaine, ce témoignage anonyme nous a interpelé. Lorsque l’on débat du vaccin, que l’on soit pour ou contre également, toute la discussion repose sur un plan argumentatif. A-t-on raison ou tort de se faire vacciner ? Le vaccin est-il vraiment efficace ? Est-ce par égoïsme que certains le refusent ? Le rapport bénéfice-risque est-il bien positif et pour qui ? Etc. On raisonne, on calcule, on mesure, à tort ou à raison.
Mais n’y aurait-il pas des refus qui soient leur propre principe et échappent justement à toute rationalisation, qu’elle soit scientifique ou ésotérique ? Et s’il y avait des résistances purement sensibles et intimes qui n’appelaient aucun commentaire, seulement qu’on les entende ?

 
 
 
 
 
« Je me sens moins seul »
 

Post-scriptum au terrain vague
Fred Bozzi



Nous n’étions pas très nombreux au rendez-vous sur le terrain vague, mais c’était vraiment un bon moment, convivial et solennel. Les sourires et les gestes n’étaient pas forcés, j’ai eu l’impression que nous étions prêts à nous réapprivoisiner. En tout cas notre rencontre m’a permis de renouer un dialogue que j’avais cru rompu, et ça m’a donné du baume au cœur. Finie la parano.

 
 
 
 
 
Mort de Wissam El-Yamni après son interpellation par la police
 

10 ans



Le 9 janvier 2012, Wisasam El-Yamni décédait à l’hôpital des suites de son interpellation par la police de Clermont-Ferrand quelques jours plus tôt. Tout au long du week-end, des banderoles ont fleuri aux quatre coins de le ville mais aussi de toute la France. Nous en avons profité pour joindre son frère Farid.

 
 
 
 
 
Faire du « chez toi » un lieu du soi
 

Nos petits corps que l’obscurité fragilise, se défont doucement de la peur du grand



Journal d’une déchireuse.
Du cul aux gestes mièvres, dépeindre. Se déprendre pour habiter. D’une rue puante du centre ville au métal rouillé d’un train de marchandises. Peindre quelque chose, même presque rien. Faire de nos frémissements quelque chose de fluo et d’intime.

 
 
 
 
 
« It’s time to cancel everything ! »
 

(Le journal impossible)
Emmanuel Thomazo



J’appelle solitude la foule.
(Pascal Quignard - L’homme aux trois lettres)

Des femmes fatiguées, des hommes mélancoliques, des enfants absents, des vieillards prostrés, des soldats amputés, des pantins désarticulés, sans parler de ceux que l’on ne qualifie pas… (Que du beau monde, en somme !)

 
 
 
 
 
Une audience de justice vaut bien dix cours de philo
 

Au procès du 13 novembre avec quelques lycéens



Une poignée de lycéens est agglutinée aux premiers rangs de l’ancienne 23e Chambre correctionnelle du Palais de justice de l’Ile de la Cité. Têtes aux longs cheveux blonds, bruns, bouclés appuyées sur le dossier de bois verni des vieux bancs de cette salle, que les doigts de leurs camarades tressent sous le regard bienveillant de leur prof de philosophie. Les fenêtres, hautes entre les boiseries de la salle, font tomber en plaque diffuse, la lumière d’un soleil d’hiver.

 
 
 
 
 
Jean-Mich’ le ministre et Perrine sa conseillère com’ dans...
 

Tout le monde déteste le ministre !



 
 
 
 
 
NTBLR [7/ ?]
 

Robin Garnier-Wenisch



C’est midi, le soleil est haut, tellement haut que personne ne le voit. Le soleil est tellement haut qu’il s’occupe à dorer le dos des gros nuages rampants qui nous servent de plafonnier quasi 7/7. Le soleil est si haut que pourtant, même sans le voir, ça gargouille dans les bidons un genre de chanson qui dirait qu’il fait faim. La place bidon devient place cantine, même sous la bruine. C’est joli, ça fait des petits îlots de dos arrondis qui se placent côte-côte. Des petits tas d’humain·e·s qui se colle-colle pour faire un cercle sous les arcades ou sous la pluie quand y’a plus de place dans les arcades. La flotte plic-ploc dans les gueuletons, c’est chiant ça fait comme un bouillon de graisse au fond des barquettes en plastique. Ça parle fort, ça gueule, ça rigole et ça se jette des frites sur la gueule. Tout ça, c’est des jeunes. C’est que des jeunes qui mangent ici vite fait avant de retourner se mettre au chaud dans les classes. C’est que des jeunes qui mangent et qui s’emmerdent, c’est des jeunes qui déjeunent.

 
 
 
 
 
Appel à dons
 

Si vous souhaitez soutenir lundimatin, c’est maintenant !



2021 touche déjà à sa fin et tout semble indiquer que 2022 aura malheureusement bien lieu.
Les temps sont mauvais, la bêtise règne. En surface à tout le moins. Il nous faut trancher dans la confusion, produire de l’intelligence commune et tracer des chemins. C’est en tous cas le pari de cette étrange machine collective qu’est lundimatin. De moins en moins sidérant, le désastre s’épuise, pas nous.

 
 
 
 
 
 
m'inscrire / me désinscrire