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#246 | 8 juin
 
 
 
Voilà à quoi ressemble l’histoire
 

Les États-Unis, le monde et le capitalisme - Par Paul Mattick Jr.



Le texte de Paul Mattick Jr. publié ici exprime de façon condensée le sentiment qui habite nombre de radicaux nord-américains devant le mouvement actuel massif de contestation qui gagne toute la société urbaine aux Etats-Unis. Il est dérisoire de penser la situation américaine actuelle dans le cadre de la vieille politique. Comme le dit Paul Mattick Jr., on assiste à un retour inattendu de l’Histoire, on vit un moment extraordinaire non prévu, l’un des plus intenses depuis les années 1960 ! Dans une vidéo devenue virale publiée par le New York Time, on voit le maire démocrate de gauche de Minneapolis, en T-shirt devant une foule qui lui demande de dire son accord sur « la suppression de la police. Ce n’est qu’un des aspects de la crise actuelle mais qui traduit la complexité et l’ambiguïté de la situation. Devant son refus, le jeune politicien quitte les lieux sous les cris de « Shame on you ! go home ». Il ne pouvait en être autrement.

 
 
 
 
 
Etats-Unis : Vigilantisme, super-héros et colonialité du pouvoir
 

Elsa Dorlin [Vidéo]



Alors que la question de la police et du racisme se retrouve au coeur du débat public, tant aux Etats-Unis qu’en France, nous republions cette vidéo que nous avions réalisée avec la philosophe Elsa Dorlin en 2017, à l’occasion de la parution de son livre Se défendre, une philosophie de la violence. Il y est question des origines historiques et coloniales du vigilantisme et de sa continuité jusqu’à nos jours dans la figure du super-héro. Depuis cette généalogie, on saisit mieux pourquoi la police a toujours été un scandale.

 
 
 
 
 
Manifestation du 2 juin : Les cahiers au feu et le préfet au milieu
 

« Il arrive parfois que la science de l’ordre échoue à mater le réel. »



Les deux mois de confinement n’ont pas eu le même sens pour tout le monde. Pour la jeunesse des banlieues, ils ont signifié la fin de l’école, la réclusion à la maison, les rues saturées de police. Beaucoup plus de malades dans les quartiers populaires et par conséquent beaucoup plus d’amendes. C’est ici, dans la ceinture des métropoles, que le confinement a pu ressembler à une expérimentation à l’échelle de toute une génération : absenter la jeunesse de son corps, lui interdire le dehors, la gaver d’images, replier toute sa vie dans la télé-existence et la guérir définitivement de son attachement au monde. La famille, la couette, l’ordinateur et la crainte : le rêve d’un gouvernement sans contrainte.

 
 
 
 
 
Requiem pour les étudiants
 

Giorgio Agamben



Lancée dans l’épopée médiatique chantant l’héroïsme sanitaire, l’Europe s’invente un étrange « monde d’après » où la vraie vie serait on line. La prochaine rentrée universitaire semble ainsi placée sous le signe de l’enseignement virtuel, présenté comme une nécessité moderne face à la menace virale qui, selon la prévision de certains experts, serait encore présente en septembre. Revenant aux sources de l’université, Giorgio Agamben décrit une sclérose de l’institution, l’usage politique du virus précipitant la mort de la forme de vie étudiante. Exhortation au sursaut vital, le texte invite à une renaissance, ranimant la flamme de la mémoire afin que surgisse une « nouvelle culture ». Face au pouvoir technologique imposant la séparation par l’écran, le moment est venu de tisser autrement les liens sensibles d’intelligence que toujours suscite le désir d’étudier : pour de futures universitates.

 
 
 
 
 
Jean-Patrick Manchette, l’écriture de la radicalité
 

Serge Quadruppani



Un volume de correspondances de Jean-Patrick Manchette (1942-1995) intitulé Lettres du Mauvais Temps vient de paraître aux éditions de la Table Ronde. On ne saurait trop recommander de se procurer par tous les moyens possibles ce livre, où l’on trouvera assurément, dans une écriture à la fois élégante et marrante, un démontage de quelques Grandes Têtes Molles de la fin du XXe siècle. J.-P. Manchette, qui est, soit dit en passant pour nos jeunes lecteurs, l’auteur de polar le plus important de l’après-68 et un grand écrivain tout court, était aussi un camarade, partisan comme nous d’en finir avec le capitalisme et sa civilisation.

 
 
 
 
 
Nous respirons à nouveau
 

« Nous le savons par l’histoire, aucune force n’est imbattable »



25 mai 2020 : encore une image de brutalité policière qui passe sur internet, cette fois un petit onglet en forme d’œil la recouvre pudiquement, l’image est floutée et les géants du numérique – ajoutant leur petite censure perso « bienveillante » – me préviennent de la violence des images que je risque de voir. Deux mois d’immobilité à regarder des violences policières sans pouvoir réagir, sans pouvoir mettre en commun ma souffrance et mon désespoir. Deux mois d’impuissance à tanguer entre le déni et l’exposition, entre une protection nécessaire et une volonté de savoir, dans un rapport plus que jamais boulimique aux infos militantes. J’hésite et je passe, je ne clique pas pour lancer la vidéo, je n’en ai pas le courage.

 
 
 
 
 
5G mon amour - Nicolas Bérard
 

[Bonnes feuilles]



Depuis plus d’un an et particulièrement ces derniers mois, les sabotages d’antennes-relais se sont multipliées, en France (voir l’article du Parisien paru il y a quelques semaines) et en Europe. À Grenoble, où plusieurs antennes ont été incendiées en mai, le procureur Éric Vaillant privilégie la piste de « l’ultragauche anarcho-libertaire ». D’autres incriminent volontiers des « complotistes » pour qui la 5G serait responsable de la diffusion du dernier Coronavirus. Dans 5G mon amour, Nicolas Bérard apporte un autre éclairage à cette question : que l’on soit électrohypersensible, simplement muni d’un peu de bon sens ou que l’on tende l’oreille à des médecins et des scientifiques qui s’inquiètent depuis quelques années à ce sujet, il y a aurait des raisons parfaitement raisonnables modérées de refuser la 5G.

 
 
 
 
 
Contre la tétanie – le pessimisme révolutionnaire !
 

Benjamin, les surréalistes et la révolution - Par Dietrich Hoss



À partir des quelques expressions (« I can’t breathe »), sloguans (« Nous ne reviendrons pas à la normalité, car la normalit était le problème ») et autres mots d’ordres (« Bloquons tout ») qui façonnent le présent et les luttes en cours, Dietrich Hoss déduit que ces derniers manifestent un certain sens du pessimisme. D’après lui, cette nouvelle sagesse de l’époque entre en écho avec la formule de Walter Benjamin selon laquelle il fallait faire de « l’organisation du pessimisme l’exigence du jour ». Dans cet article, Hoss cherche donc à déterrer l’origine de cette formule, dans le corpus et les influences du mouvement surréaliste. L’enjeu est de construire une autre image de la révolution et des luttes en cours : « déserter la lutte séculaire pour le pouvoir en faveur d’une action de démontage de son assise matérielle et immatérielle, dans les institutions et dans les têtes, pour une réorganisation de la vie en commun, d’en bas ».

 
 
 
 
 
Crise pandémique, néo-togliattisme et initiative de classe, une question ouverte
 

Italie : Que se passe-t-il du côté des mouvements ?



Le gouvernement, la Confidustria et les syndicats confédéraux relancent une fois de plus « l’unité nationale - tous unis contre le covid ». Puis, après avoir vaincu le virus, nous pourrons revenir pour manifester « de manière démocratique et citoyenne »... [1]

 
 
 
 
 
Chile Desperto : un reportage sonore dans le Chili insurgé
 

Épisode 1 : No Fueron 30 Pesos



Chile Desperto est un reportage sonore, un récit mêlant les voix d’une trentaine de personnes rencontrées dans un Chili en pleine transformation. Le 18 octobre 2019 surgit « l’estallido », l’explosion, comme le nomment d’abord les Chiliennes et les Chiliens. Mais cette révolte s’est mue en quelques mois en un phénomène qui, pour beaucoup, ressemble déjà à une Révolution. Si le système néo-libéral mis en place sous le régime de Pinochet ne s’est pas encore effondré, le peuple chilien a bel et bien rompu avec sa normalité en se retrouvant durablement dans ses rues et sur ses places.
C’est précisément ce virage que ce documentaire tente d’explorer à travers six épisodes, dans une perspective à la fois chronologique et thématique.

 
 
 
 
 
Rosa Luxemburg - Les lettres de prison
 

Alexandre Costanzo



« Notre terre est belle, voilà au fond ce que cherche à nous dire Rosa Luxemburg. Et c’est précisément parce qu’elle est belle que cela vaut la peine de se battre, et que pour sa part, comme elle le déclare, elle est prête à mourir sur "une barricade ou dans un pénitencier". »

 
 
 
 
 
« Tous contre un, par les ex-pères »
 

Chinoiserie de temps de crise (A tribute to ghosts)



« Bas les masques les amuseurs publics !!!!
Maintenant que nous sommes tous à terre !!
Maintenant que le spectacle vivant est en mort clinique !!
L’avenir sans joie, et sans liberté !!
La dignité dû à un travail épanouissant, un privilège !!
L’air pur et un environnement préservé un luxe !! »

 
 
 
 
 
Décaméron-19
 

Le Decameron de Boccace, chaque matin, à 8H00.



Nous avons demandé à des acteurs d’enregistrer depuis chez eux les nouvelles du Décaméron de Boccace. Ils ont répondu. Une série de miniatures sonores, de petites histoires du XIVe siècle. À partir du mardi 24 mars 2020, tous les jours à 8h, lundimatin publiera une nouvelle, lue par des acteurs français, mais aussi allemands, autrichiens, italiens, et autres. Cent nouvelles, une par jour, au petit déj pour les abdos et les zigos. [2]

Sylvain Creuzevault

 
 
 
 
 
 
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