Retour sur la victoire d’un anti-candidat
En France, en Italie, au Brésil ou aux États-Unis, les dernières grandes élections ont fait du « candidat sorti de nulle part » un phénomène courant... Il est devenu visible, depuis quelques années, que le choix anti-système est une façon comme une autre, pour le système, de se perpétuer. Qu’il se présente sous la défroque du VRP fringant, du clown, du banquier, du gendre idéal ou du porc à frange immonde, du militaire fascisant ou du beauf décomplexé, le candidat anti-système apparaît clairement comme un produit du système et de sa communication, visant à prolonger le bavardage infini, le petit jeu d’oppositions, de crispations, d’indignations, de commentaires, que sa caducité, son inanité, de plus en plus visibles, menaçait d’interrompre.
Seulement il y a peut-être autre chose qui s’est joué en Tunisie lors des dernières élections. Quelque chose aurait déraillé. Un grand réagencement des évidences politiques serait en train d’avoir lieu dans le seul pays arabe où la révolution n’a pas laissé place à la guerre ou au retour sanguinaire de la dictature.
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