Cauchemars et facéties #6

Balade sur l’internet.

Cauchemardos - paru dans lundimatin#34, le 1er novembre 2015

Cette semaine on aura entendu parler de « débroussaillage », d’une « frange de zadistes » mélangiste, du « grand remplacement » des profs, de « shit » au McDrive, d’allemands voleurs de « brosse à dent », de deux deux tonnes de métal qui « disparaissent », de « corn-flakes » mutagènes, etc.

Quand vont-ils tenter d’expulser la ZAD (suite) ?

La semaine dernière le journal le Monde ne sentait pas trop une expulsion prochaine de la ZAD. La faute notamment à une souris amphibie. Le quotidien de référence a eu du (french) flair.

La préfecture de la Loire-Atlantique a annoncé, vendredi 30 octobre, que l’Etat engageait la « reprise des travaux » du projet, contesté, d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, suspendus depuis l’automne 2012. Dans un communiqué, elle précise en avoir informé les collectivités locales lors d’une réunion du comité de pilotage de ce projet.

Fair play, la préfecture a annoncé par où (et quand) elle comptait réinvestir le terrain…

Ces travaux, qui commenceraient « à partir de 2016 », doivent permettre la réalisation de la route (deux fois deux voies) qui conduira à l’aéroport et sera reliée aux RN137 (Nantes-Rennes) et RN165 (Nantes-Lorient). Les entreprises ont jusqu’au 23 novembre pour répondre à cet appel public à la concurrence, qui fixe à vingt-quatre mois le délai d’exécution du marché à compter de sa notification.

Dans son communiqué (relayé ici par la fondation Hulot, qui râle à 1 mois de la COP21), la préfecture indique avoir demandé aux « maîtres d’ouvrage de la future plate-forme et de sa desserte routière de mettre en oeuvre les démarches qui permettront de démarrer les travaux ».

Par ailleurs, la publication par la préfecture au Bulletin officiel des annonces des marchés publics d’un appel d’offres nous donne des indices sur les travaux qui devraient être engagés en premier : « des travaux de débroussaillage, de rétablissements d’accès et de clôtures de la desserte routière de l’aéroport du Grand Ouest. »

COP21


Le gouvernement français s’apprête à rétablir les contrôles aux frontières pendant un mois, le temps de la Conférence internationale sur le climat à Paris. Cette mesure d’exception est prise « en cas de menace grave pour l’ordre public ou la sécurité intérieure ».

Basta ! s’est procuré une note des autorités françaises, publiée par le Conseil de l’Union européenne, concernant « la réintroduction temporaire des contrôles aux frontières intérieures avec la Belgique, le Luxembourg, l’Allemagne, la Suisse, l’Italie et l’Espagne à l’occasion de la COP 21 ».

Ces mesures exceptionnelles débuteront le 13 novembre, soit deux semaines avant l’ouverture de la conférence. Elles prendront fin le 13 décembre, deux jours après la clôture de l’événement

Un haut responsable de la police nationale invoque « La crainte de violences » de la part de « black blocs » et d’«  une frange de ’zadistes’ qui risquent de se mélanger à eux ».

Ceci dit, alors que ces mesures ne sont pas encore mises en place, il n’y a pas que les « anarchistes » qui sont sont en train de se faire virer de la COP21. Ainsi, le cas de Mouhad Gasmi, « figure de proue de la lutte contre les gaz de schiste en Algérie ».

Le 21 octobre, il se rend au consulat de France à Alger, muni de l’invitation de la Coalition Climat 21, pour faire sa demande de visa. Le consulat lui accorde bien un rendez-vous, mais celui-ci n’aura lieu que le 5 janvier 2016, soit un mois après la fin de la COP 21.

Ronald ?


Le Figaro raconte :

Tout a commencé en 2013, dans ce McDonald’s d’un quartier plutôt calme, au nord de Lyon. Dès la tombée de la nuit et la fermeture des portes « il y avait des fêtes où étaient consommés shit, coke et alcool. À l’arrivée des deux nouveaux managers, en décembre 2013, les choses sont montées en puissance. Des soirées, notamment de poker, étaient organisées. L’alcool était planqué dans les frigos », explique un salarié.

L’histoire ne s’arrête pas là. Plusieurs soirs de 2014, l’employé remarque que des clients du « drive » demandent à être servis par deux personnes en particulier. « En fait, ils venaient acheter du cannabis et de l’herbe », explique l’employé en ajoutant que : « dès que le restaurant était fermé, la balance du bar à salade servait à peser le shit »

Rap en Tunisie

Surl Mag revient sur la répression que continuent de subir les rappeurs en Tunisie.

Ainsi en août 2013, « Weld El 15, est interpelé par la police après un concert et battu. » En 2013, toujours, le concert de Klay BBj au Festival International d’Hammamet a « tout bonnement été interrompu par la police, pour l’arrêter alors qu’il était dans les loges en compagnie de Weld El 15. »

Un autre des amis de Weld El 15 se nomme Emino :

Le rappeur tunisien était connu pour dénoncer dans ses textes les répressions policières du pays et était devenu, en l’espace de quelques mois de carrière, l’une des figures de proue du rap hédoniste local, chantant les femmes, le luxe et l’alcool.
Des thématiques familières au monde du rap, mais pas vraiment au goût des autorités locales. En 2012, il est arrêté pour possession de cannabis, et écroué. Après huit mois d’emprisonnement, il est finalement relaxé en 2013. Retour devant les tribunaux en mars de la même année, où il est cette fois-ci jugé en compagnie de son ami Weld El 15 pour insulte à agents, après avoir comparé dans la chanson Boulicia Kleb les forces de l’ordre à des « chiens ». Condamnés par contumace à deux ans de prison ferme, le jugement a finalement débouché sur un non-lieu. Mais pour Emino, la coupe est déjà pleine. Lors d’un nouveau jugement en juin 2013, le jeune homme lâche en avoir « marre » de ce pays. « On vous le laisse ! », aurait-il clamé devant son avocat, Me Ghazi Mrabet, déplorant par ailleurs « un acharnement contre la jeunesse ».

La Tunisie, il l’a désormais quittée. Sur la photo qu’il a partagé le 18 mars sur son compte Facebook, Emino pose fièrement devant le drapeau de l’EI sur le sol syrien, qu’il aurait depuis déserté pour rejoindre l’Irak.

Tarnac

Jeudi, le Populaire nous apprenait qu’un « groupe d’habitants » avait « empêché une perquisition à Tarnac ».

Peu d’éléments ont filtré sur les circonstances exactes de ce face-à-face entre les policiers et le groupe d’individus. Mais une chose est sûre, l’intervention a tourné court, mercredi matin à Tarnac. Les enquêteurs allemands et les policiers français agissaient dans le cadre d’une commission rogatoire internationale, a simplement confirmé le parquet de Tulle, sans plus de précision sur les éléments recherchés, ni la nature de l’enquête.

Sur les lieux, on sait toutefois que les policiers ont été encerclés par une quarantaine d’individus encagoulés, les poussant à faire demi-tour. « Ils avaient l’air de chercher des informations plutôt que des personnes », confie une source qui souhaite rester anonyme du côté de Tarnac.

Le groupe d’habitants a expliqué les circonstances de leur intervention ici.
On y apprend que « Les policiers présents, c’était un officier de police judiciaire, deux agents de la police technique et scientifique, deux policières allemandes envoyées pour l’enquête, et encore deux autres flics. » et qu’ils intervenaient pour une affaire allemande datant de 2002.

L’information de cette intervention a circulé assez rapidement, et très vite plusieurs dizaines de personnes sont venues expliquer aux bleus ce qu’on pense d’eux et de leur travail dans nos contrées. La perquisition de la caravane a d’abord été entamée, avec le consentement de la personne visée par l’enquête ; puis, par on ne sait quel jeu de tension et du sentiment de se faire une fois de plus humilier par la bleusaille, la réaction collective a finalement été de leur demander fermement de partir. Ils ont été poussés dehors, abandonnant sur place leurs ébauches de mises sous scellées (sous-vêtement, brosse à dent et Cie), et délaissant l’ordinateur de la personne visée dont ils s’apprêtaient à copier l’intégralité du disque dur…

DRH

Tout le monde connaît désormais Xavier Broseta.

C’est la cohue, ça pousse, ça tire, on tente d’aller dans une autre salle (...). Ma veste se déchire, je la prends dans mes bras avec mes affaires. Nous sommes poursuivis. Quelqu’un m’attrape par derrière, tire le col de ma chemise, si fort que le bouton du col lâche. On me tire fort vers l’arrière et moi je tire fort dans l’autre sens pour me dégager. Tous les boutons sautent, ma chemise y reste.

Mais on comprend mieux l’épisode de la chemise dans la suite de son interview au Parisien, résumée ici par le Monde. Le DRH d’Air France y explique qu’il souhaite proposer des contrats de travail différenciés à ses salariés en fonction de leur productivité :

Dans le premier, le salarié accepte d’atteindre la productivité demandée, son salaire reste identique à celui d’aujourd’hui. Dans le deuxième, il travaille encore plus mais gagne plus. Dans le troisième, enfin, il peut refuser de suivre cette hausse de la productivité, mais alors sa rémunération diminue. On a fait cette proposition aux pilotes, on peut l’étendre aux hôtesses et aux stewards. C’est sur la table.

Classe


Le 27 octobre 2015, vers 1h, un incendie s’est déclaré dans les locaux administratifs de l’usine Monsanto située à La Mézière, près de Rennes. Selon Ouest-France, qui penche pour « un acte criminel ». 

Le feu a pris dans des locaux administratifs inoccupés. Ce site est spécialisé dans les recherches sur des semences « classiques » (non-OGM) et notamment sur celles concernant le maïs. L’incendie a été rapidement maitrisé mais une centaine de mètres carrés de bureaux ont été endommagés.

Pas classe

L’imposante sculpture érigée par des inconnus dans la nuit du 19 au 20 octobre à Sivens (Tarn) en hommage à Rémi Fraisse, tué il y a un an par [...] un gendarme, a disparu, affirment les gendarmes.

Rappelons que cette sculpture mesurait plus de 2 mètres, pour 1,8 tonnes. Rappelons que la FDSEA avait organisé une manifestation pro-barrage en même temps que l’hommage à Rémi Fraisse le week-end dernier.

Toujours pas classe

On note :
Valérie Laupies enseigne en CM2 à Tarascon. « Elle est aussi vice-présidente du Collectif Racine, créé en 2013, et qui revendique le soutien de 40 000 “enseignants patriotes” encartés dans le giron du Rassemblement Bleu Marine et réunis dans 17 sections. »

Elle nous, apprend, via les Inrocks, que « petit à petit, les enseignants sont sensibles à nos idées. Ils sont confrontés à la réalité et subissent les ravages des minorités ».
Son collègue, Julien Langard, professeur d’histoire-géographie dans un lycée privé de Carpentras, confirme :

En 2002, les profs emmenaient les élèves par la main pour manifester contre Le Pen. C’était impensable de ne pas être contre le FN. Aujourd’hui, j’ai signé des cartes d’adhésion à des collègues. Le changement est considérable, même si l’idéologie gauchisante est encore très présente.

Pour l’Aïd-el-Kebir, j’avais neuf élèves dans ma classe ! La moitié était restée chez elle…”, [se plaint] Roland, un jeune professeur stagiaire encore en formation. “Et pas question de leur demander un mot d’excuse. Ils ont tous les droits.

Dans mon école, il y a des cours d’arabe après la classe, poursuit Valérie Laupies. “C’est incohérent. Ces élèves là se sentent prioritaires. Finalement, cette population qui tend à nous remplacer parvient à obtenir des choses et les Français ne bronchent pas. C’est une vraie régression…

Dégagement

Le Midi-Libre demande à M. Weiss (secrétaire général de la Fédération autonome départementale de la police municipale 34-30) de réagir à l’acquisition d’un véhicule sécurisé par la police municipale de Béziers.

L’idée est intéressante et assez innovante. Elle permet de placer la police municipale au cœur des problématiques, au centre des quartiers, sur les lieux des manifestations, et surtout au plus près de la population. [...] La mise en place des grilles de protection sur les vitres - si elles y sont -, peut paraître superflue, mais elle répond à des règles de sécurité en cas de “caillassage” par exemple. On peut toutefois s’interroger sur la nécessité de mettre en place un pare-chocs “dégagement”. C’est peut-être pour rajouter un côté impressionnant !

Vrac

Bouffe en carton
Selon Libé, l’association Foodwatch a analysé 120 produits alimentaires en France, en Allemagne et aux Pays-Bas.

Près de la moitié (43%) était contaminé par des hydrocarbures aromatiques d’huile minérale, qui peuvent être à l’origine de perturbations endocriniennes, de cancers ou de mutations génétiques. Parmi les produits incriminés, qui ont été contaminés par leur emballage : le riz Leclerc, les lentilles Auchan, les corn-flakes Intermarché ou encore du cacao Nestlé.

Bouffe chimique

Avec cette action, Greenpeace caricature le ton militant souvent employé par Leclerc dans ses publicités

nous le faisons pour révéler son vrai visage : la conséquence de son acharnement à acheter de gros volumes de fruits et légumes au prix le plus bas, c’est l’omniprésence des pesticides dans les champs et les assiettes.

Mannequin

Une tête de mannequin a été découverte ce dimanche matin accrochée à la porte du rond-point de La Borne mais également sur la lance de la statue de Jeanne d’Arc, à l’entrée de la collégiale Notre-Dame. [...]
Outre une tête de mannequin, dans laquelle a été empalée un pas de vis peint en rouge, un petit panonceau noir était aussi fixé avec du fil. En lettres blanches était écrit en anglais : « Justice is coming soon » (La justice va bientôt arriver). [...]
Dans le contexte actuel, les gens se sont particulièrement émus de ce simulacre. On retient l’apologie du terrorisme précise-t-on.

Vidéo

Sur la vidéo, on voit des policiers frapper un individu menotté avant de le traîner au sol, puis, un peu plus tard, tirer au flashball en direction d’un passant.

L’avocat de la victime, cité par Ouest France, a déclaré qu’il a subi « des violences physiques d’une extrême gravité », « coup au visage une fois menotté, jeté et traîné au sol inconscient », alors qu’il « n’opposait aucune résistance ni verbale, ni physique ».

Vidéo (bis)

Plusieurs vidéos, devenues virales, montrent le policier [américain, cette fois] qui attrape par le cou et la jambe la lycéenne, assise à sa table, la renverse violemment sur le dos, puis la traîne par terre à travers la classe. L’adolescente avait apparemment refusé d’obéir au policier qui lui demandait de sortir.

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