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#317 | 13 décembre
 
 
 
Appel à dons
 

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2021 touche déjà à sa fin et tout semble indiquer que 2022 aura malheureusement bien lieu.
Les temps sont mauvais, la bêtise règne. En surface à tout le moins. Il nous faut trancher dans la confusion, produire de l’intelligence commune et tracer des chemins. C’est en tous cas le pari de cette étrange machine collective qu’est lundimatin. De moins en moins sidérant, le désastre s’épuise, pas nous.

 
 
 
 
 
La Cavalière et les autres
 

Entretien avec Nathalie Quintane



Dans cet entretien réalisé par la revue en ligne Trou Noir, l’écrivaine Nathalie Quintane nous parle de son nouveau livre La Cavalière qui revient sur une affaire survenue dans les années 1970, dans la petite ville de Digne-Les-Bains. Une affaire de mœurs, comme ils disent : « Des partouzes chez la jolie prof de philo du lycée mixte. » en guise de gros titre dans un journal à scandales. Elle, la prof de philo, c’est Nelly Cavallero, passée par le Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception, aujourd’hui décédée, a été radiée de l’Éducation Nationale en 1976 pour « incitation de mineurs à la débauche ». Ce retour à Digne est l’occasion pour Nathalie Quintane et pour Trou Noir de chercher à comprendre ce que les soubresauts sexuels et politiques des années 1970 ont encore à nous raconter. Les écarts de générations, de slogans, de lois, d’attitudes et de langages sont au cœur de La Cavalière.

 
 
 
 
 
Fondation Luma : L’art qui cache la forêt
 

[lundisoir]



La fondation Luma, à vocation philanthropique, sise dans la ville d’Arles, revendique son engagement pour la création sous toutes ses formes. Son plus éclatant symptôme est une tour érigée par l’architecte Frank Gehry inaugurée en juillet dernier. Du haut de ses 56 mètres, elle surplombe la cité. Position confortable depuis laquelle sa fondatrice – l’héritière Maja Hoffmann, environ 450e fortune mondial grâce à l’empire pharmaceutique Hoffmann-Laroche, qui s’est notamment illustré par la catastrophe industrielle de Seveso – peut remodeler la ville de 53000 habitants à la guise de ses ambitions.

Quelques amis arlésiens de passage par la mégalopole nous ont suggéré de manger ladite tour. « Quel appétit ! », nous sommes-nous d’abord réjouis. « Mais quel mauvais esprit ! », nous sommes-nous ensuite offusqués. Mais c’était avant de les écouter. Bonne dégustation.

 
 
 
 
 
Lettre d’un anesthésiste-réanimateur
 

Un lecteur de lunidmatin qui s’avère être médecin anesthésiste-réanimateur nous fait par de ses impressions sur les deux dernières années, depuis le début de la pandémie eau printemps 2020 jusqu’à la vaccination de masse et la situation actuelle. Il décrit l’évolution de l’ambiance, allant d’un travail d’équipe pour faire face à la situation exceptionnelle jusqu’à l’imposition de règles de plus en plus absurdes et la stigmatisation abberante croissante des non-vaccinés.
Printemps 2020
À tout égard cet épisode (...)



Un lecteur de lunidmatin qui s’avère être médecin anesthésiste-réanimateur nous fait par de ses impressions sur les deux dernières années, depuis le début de la pandémie eau printemps 2020 jusqu’à la vaccination de masse et la situation actuelle. Il décrit l’évolution de l’ambiance, allant d’un travail d’équipe pour faire face à la situation exceptionnelle jusqu’à l’imposition de règles de plus en plus absurdes et la stigmatisation abberante croissante des non-vaccinés.

 
 
 
 
 
« Trop la classe » : l’inversion renversante
 

Covid, distanciel et classe inversée



La rhétorique de la transition numérique a ses secteurs de prédiléction, parmi lesquels on trouve la santé, l’éducation ou encore l’agriculture. Cet article se concentre sur l’éducation et relie les nouvelles pédagogies en vogue aux innovations numérique pour essayer de comprendre si le « smart » nous rendra vraiment plus intelligents.

 
 
 
 
 
La peur fait école
 

« Choses vues » cette semaine au collège



Urgente est la situation. Risque terroriste, risque sanitaire : risques urgents, état d’urgence. État d’extrême urgence donc, puisque les risques, de natures différentes, s’additionnent. Comment ne pas avoir peur ? Comment les dépressions pourraient-elles ne pas s’accumuler elles aussi ? Encore un risque qu’il faudrait prévenir, si l’on veut, en bonne logique, tout surveiller, tout contrôler. Voyons comment l’école s’y prend, entre « Plans de mise en sûreté » qui font pleurer les élèves et délégation de services aux GAFAM pour les arrimer devant des écrans.

 
 
 
 
 
Fugue vs Fug
 

Monchoachi



Depuis quelques temps, le poète Monchoachi a entrepris une longue investigation poétique, Lémistè, visant à mettre en évidence le projet dévastateur d’une civilisation, ainsi nommée ’Occident’, au regard d’une manière d’habiter la terre. Après deux premiers volets consacrés à l’Amérique et à l’Afrique, vient de paraître aux Editions Obsidiane, ’Fugue vs Fug’ consacré à l’Europe.

 
 
 
 
 
Des nouvelles de Julian Assange
 

« Comment peut-il être juste d’extrader Assange vers le pays qui a comploté pour le tuer ? »



Suite à la décision de la Haute Cour de justice britannique qui donnait vendredi dernier son feu vert à l’extradition d’Assange vers les États-Unis, voici un récapitulatif de la procédure depuis l’année dernière ainsi qu’un appel à ne pas abandonner le soutien envers le journaliste, qui risque 175 ans de prison aux États-Unis.

 
 
 
 
 
L’ère de l’intello indigent ?
 

Proposition d’erratum pour L’ère de l’individu tyran d’Éric Sadin, au sujet de Julian Assange et WikiLeaks



Suite à la décision de la Haute Cour de justice britannique qui donnait vendredi dernier son feu vert à l’extradition d’Assange vers les États-Unis, nous publions ici un article qui remet les idées au claires à propos de Julian Assange et de WikiLeaks. Pour ce faire, les auteurs proposent de corriger le dernier livre d’Éric Sadin, L’ère de l’individu tyran.

 
 
 
 
 
Les servitudes amérindiennes : un débat complexe
 

David Jabin & Philippe Erikson



La discussion anthropologique au sujet de l’esclavagisme chez les Yuqui d’Amazonie se poursuit. Dans un article paru la semaine dernière, Ivan Segré a proposé un « cours élémentaire d’anthropologie » et réitéré que la prétendue découverte d’une formation sociale endogène fondée sur la division entre maîtres blancs et esclaves noirs chez des chasseurs-cueilleurs d’Amazonie était « grotesque ». Le Professeur Philippe Erikson et le docteur en ethnologie David Jabin lui répondent et, précisant certains de leurs arguments, ils abordent « la question, cruciale, des couleurs de peau » dans la forêt amazonienne.

 
 
 
 
 
NTBLR [3/ ?]
 

Sous la semelle de ma chaussure, le sol colle comme une flaque de miel, mais un miel qui pue sa race. Les poubelles près des bancs dégueulent de canettes de bière trop fortes et, près des quelques touffes de végétation, des boîtes de kebabs en polystyrène orangés se laissent griffer par les branches. C’est le matin. C’est toujours le matin que je passe par là, le soir je coupe ailleurs un peu plus haut, mais le matin je passe sous les arbres qui pèguent sous la semelle de mes godasses. Tous les matins (...)



Sous la semelle de ma chaussure, le sol colle comme une flaque de miel, mais un miel qui pue sa race. Les poubelles près des bancs dégueulent de canettes de bière trop fortes et, près des quelques touffes de végétation, des boîtes de kebabs en polystyrène orangés se laissent griffer par les branches. C’est le matin. C’est toujours le matin que je passe par là, le soir je coupe ailleurs un peu plus haut, mais le matin je passe sous les arbres qui pèguent sous la semelle de mes godasses. Tous les matins ça pègue et quand ça ne pègue pas, ça glisse à cause de la pluie. Tous les matins ça pègue ou ça glisse : c’est ça mon lot quotidien. Je me lève, je bois mon café, je mets mes godasses et je sors pour que le sol vienne péguer ou glisser sous mes semelles.

 
 
 
 
 
« Il faut égorger la langue française »
 

Terrorisme des sentiments moraux
« Enjoy the ride » IV



Ce quatrième volet de la série « Enjoy the ride » poursuit le projet d’une « prose à streamer », voire d’un chamanisme du péril. Le petit prince de Marseille, Zamdane, avait synthétisé cette idée simple qu’on voudrait bien lui voler : « T’écoutes comme si c’était un podcast ». T’écoutes, donc, et même tu réécoutes : to stream, ça ruisselle. Et parfois, à la faveur de la grâce du stream et des bifurcations, au détour d’une phrase, d’un son, d’une couleur, d’un bloc de sensations, d’une expérience fabulée ou d’un souvenir de quelque chose que tu n’as jamais vécu, ton âme s’arrache de sa torpeur, secouée, et puis tu vois, réellement - même pas tu « poétises », tu vois (c’est important) [1].

 
 
 
 
 
 
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