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#271 | 18 janvier
 
 
 
Avant d’en finir
 

Imaginons. ILS auraient gagné. Ils auraient réussi à maîtriser la situation délicate dans laquelle eux aussi, cette fois-ci, sont plongés. Ils auraient réussi à installer un « nouveau régime de croissance », à relancer l’économie. Et cela voudrait dire tout d’abord qu’ils auraient réussi à dépasser la contradiction flagrante de la politique qu’ils défendent. Car cette politique, qu’ils appellent « développement économique », ne peut concilier le soin nécessaire à apporter aux vivants, à leur régénération, à leur (...)



Imaginons. ILS auraient gagné. Ils auraient réussi à maîtriser la situation délicate dans laquelle eux aussi, cette fois-ci, sont plongés. Ils auraient réussi à installer un « nouveau régime de croissance », à relancer l’économie. Et cela voudrait dire tout d’abord qu’ils auraient réussi à dépasser la contradiction flagrante de la politique qu’ils défendent. Car cette politique, qu’ils appellent « développement économique », ne peut concilier le soin nécessaire à apporter aux vivants, à leur régénération, à leur désir de vivre, et les impératifs de ce développement.

 
 
 
 
 
À propos du brassage
 

Lettre à la ministre de l’enseignement supérieur



On pouvait s’y attendre mais c’est enfin annoncé, les universités ne réouvriront pas pour le début du second semestre. Des centaines de milliers d’étudiants vont devoir continuer à s’instruire cloitrés dans leurs 9m2, les yeux vissés à quelques petites fenêtres Zoom. Alors que des centaines de témoignages d’élèves désespérés inondent les réseaux sociaux, Frédérique Vidal, ministre de l’enseignement supérieur, a justifié ces mesures d’isolement par le « brassage » qu’impliquerait la vie étudiante avec ses pauses cafés et les « bonbons partagés avec les copains ». Un étudiant lyonnais nous a confié cette lettre de réponse à la ministre dans laquelle il insiste sur le stress, le vide et l’errance qui règnent dans les campus et auxquels le gouvernement semble ne rien vouloir comprendre.

 
 
 
 
 
La violence de la neige
 

Paris : Retour sur la manifestation contre la sécurité globale



Hier, premier jour de neige à Paris.
A la fenêtre, comme chaque premier jour de neige de chaque année, je m’émeus, et tout s’émeut, retourne à la mémoire primordiale de la saison : l’enfance, ce temps où tu apprends à marcher et où tu ne sais pas encore faire ; l’effort des pas dans la neige et l’espèce de faveur, ce cadeau tombé du ciel, un lit pour se coucher en famille et mourir tout doucement.

 
 
 
 
 
À fin d’inventer nos tourments
 

Raoul Tarez



Et s’il cessait de souffler dans son instrument ? Et s’il cessait tout à coup de faire sonner la vie à travers ce cuivre ? Et s’il cessait tout simplement d’être là où il est, prêt à nous abandonner, à se risquer dans l’ailleurs d’un monde où nous ne serions de toute manière pas accepté·e·s ? Dans un monde où nous n’aurons qu’à nous complaire dans un silence en-deçà du langage, désert de tout sentiment vibratile, figé·e·s par le blanc vide de nos yeux ? Que se passerait-il s’il nous lâchait tout à coup dans un monde sous cellophane, embourbé d’aluminium et englouti par d’innombrables boîtes Tupperware ?

 
 
 
 
 
Théâtre : « Nous sommes des lieux de désordre »
 

« Ce n’est ni essentiel ni utile à qui que ce soit, à quoi que ce soit. »



Alors que les théâtres sont fermés depuis on ne sait même plus trop quand, et qu’ils ne réouvriront semble-t-il qu’après les pistes de ski, Jérôme Favre appelle, plutôt qu’à quémander, à assumer le caractère inutile de la pratique théâtrale. Et l’invite à renouer avec son caractère dangereux. Si cela requiert une transformation : « Faisons-le dans des églises en ruine, jouons-le dans des hangars abandonnés, des salles des fêtes humides, sur des gradins de paille, derrière des coulisses de carton... »

 
 
 
 
 
Politique et gestion de la violence
 

Quelques notes à propos de l’assaut du Capitole



Au soir de l’assaut du Capitole à Washington, une camarade américaine prenait quelques notes quant au rapport entre démocratie, citoyenneté et violence. Nous avons jugé bon de les traduire pour les partager.

 
 
 
 
 
La petite graine de la terre interdite
 

À Karim Khima ainsi qu’à tous les détenus du Hirak



En décembre dernier, Karim Khima, président de l’Association pour la protection de la nature, « militant écologiste, connu également pour son engagement dans les activités du hirak à Béjaïa » (selon la presse), était poursuivi par le tribunal de Béjaïa dans le cadre de deux procès différents, notamment pour « incitation à attroupement illégal ». En cause ? Sa participation à l’organisation de deux rassemblements, l’un contre un projet de construction d’une nouvelle promotion immobilière de 36 logements de standing, l’autre contre la privatisation arbitraire du Lac Mezaia (devenu soudainement parc de loisirs payant Ali Vava) et pour son classement comme zone protégée. Si Karim Khima a été relaxé dans le cadre de la première affaire, il a été condamné à 2 mois de prison ferme pour la seconde.

Une lectrice nous a fait parvenir ce poème, dédié à Karim Khima ainsi qu’à tous les détenus du Hirak

 
 
 
 
 
Notre ami Guy Valente est mort
 

Notre ami Guy Valente est mort hier. Quiconque est passé un jour par Eymoutiers peut commencer à deviner ce que représente la perte de celui qui fonda et tint longtemps une belle librairie, Passe-Temps, qui existe toujours, dans cette bourgade de 2000 habitants. Mao « établi » (militant en usine), passé par la prison pour son militantisme, il avait ensuite, dès le milieu des années 70 choisi de vivre de son labeur en milieu rural, sur le plateau de Millevaches, où il n’a jamais cessé d’être du côté (...)



Notre ami Guy Valente est mort hier. Quiconque est passé un jour par Eymoutiers peut commencer à deviner ce que représente la perte de celui qui fonda et tint longtemps une belle librairie, Passe-Temps, qui existe toujours, dans cette bourgade de 2000 habitants. Mao « établi » (militant en usine), passé par la prison pour son militantisme, il avait ensuite, dès le milieu des années 70 choisi de vivre de son labeur en milieu rural, sur le plateau de Millevaches, où il n’a jamais cessé d’être du côté de la lutte (du combat contre l’enrésinement aux Nuits du 4 août).

 
 
 
 
 
James C. Scott - L’Œil de l’État
 

Moderniser, uniformiser, détruire
[Fiche de lecture]



Nos amis du blog Antiopées, nous recommandent cette semaine un ouvrage de James C. Scott. Le professeur américain (Yale) est surtout connu en France pour Homo domesticus, tentative de rendre compte de l’émergence et du déploiement des premiers États « au cours des dix millénaires ayant précédé notre ère ». L’ouvrage présenté ici (L’Œil de l’État) a mis vingt ans pour traverser l’Atlantique (et surtout être traduit en Français) mais n’en reste pas moins central dans l’oeuvre de l’anthropologue anarchiste.

 
 
 
 
 
« C’est con, la convivialité ! »
 

Jean-Claude Leroy



comme l’a dit tout haut une députée
« le problème c’est la convivialité »
comme quoi c’est con un.e député.e
car on le sait depuis longtemps
que le problème c’est la convivialité
et si personne ne parlait à personne
et se contentait de consommer en travaillant
les affaires marcheraient rondement mieux
plus le droit d’émettre un avis, même de contentement,
plus le droit de critiquer, de contester, de se battre,
que d’énergie inutile économisée !

 
 
 
 
 
« Plonger dans l’inconnu avec des idées claires »
 

Martine Vidal (1924-2021)



« Effleuré d’une anxiété légère, on est tenté de s’arrêter, en alerte,
ou, au contraire, de hâter le pas,
se disant : quelque chose va finir »
Daniel Blanchard

Le 13 janvier dernier, Martine Vidal est décédée. Née en 1924, elle prit part à la Résistance, milita, à partir de 1946, au sein de la Fraction française de la gauche communiste (un groupe bordiguiste), avant de rejoindre, avec son compagnon d’alors, Jacques Gautrat – plus connu sous le nom de Daniel Mothé –, Socialisme ou Barbarie (SouB), en 1952 [1]. Elle y demeura active jusqu’à la scission de 1963, participant ensuite au groupe qui fonda Pouvoir Ouvrier.

 
 
 
 
 
Sylvia Pankhurst - Féministe, anticolonialiste, révolutionnaire
 

« C’est un mauvais système et il doit être anéanti. Je donnerais ma vie pour ça. »



Militante féministe, antifasciste, anticolonialiste, Sylvia Pankhurst (1882-1960) renonce tôt à sa carrière d’artiste pour se consacrer à la fusion des deux mouvements de transformation sociale les plus importants en Grande-Bretagne au tournant des XIXe et XXe siècles : la défense des droits des femmes et celle des travailleurs. Elle lutte avec les suffragettes, au sein de l’Union politique et sociale des femmes, fondée par sa mère Emmeline, sera emprisonnée une douzaine de fois, nourrie de force pour briser ses grèves de la faim, avant de s’en écarter en 1914 alors que toute action et revendication sont suspendues pour « soutenir l’effort de guerre ». Elle contribue à la fondation du parti communiste britannique avant d’en être exclue, refusant de renoncer à son antiparlementarisme.

 
 
 
 
 
LES PEUPLES VEULENT الشعوب تريد
 

Du 18 au 22 janvier : rencontres internationales numériques
— SYRIE-TUNISIE-SOUDAN-LIBAN-FRANCE-CHILI-USA —



Du 18 au 22 janvier se tiendra la seconde édition des rencontres internationalistes de la Cantine Syrienne de Montreuil : Alternatives révolutionnaires - SYRIE-TUNISIE-SOUDAN-LIBAN-FRANCE-CHILI-USA -
Tous les jours, discussions internationales en ligne de 18h30 à 20h30. Transmission en direct et enregistrement de podcast-

 
 
 
 
 
 
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