Les accords d’Astana vus d’Idlib- Entretien
Nous avions déjà déplié dans un précédent article sur l’ASL les objectifs de la politique de désescalade militaire mise en place par les acteurs étrangers en Syrie. De tous les angles qu’on le prenne, il n’y a qu’un seul camp à qui cela ne profite pas, c’est celui de la révolution syrienne.
Le 4 mai 2017 à Astana a été signé le dernier accord concernant le conflit syrien. Ratifié par les russes, les iraniens et les turcs, il prévoie la mise en place de « zones de désescalade ». Les rebelles ont bruyamment quitté la table des négociations pour protester contre cette « trêve durable », censée s’appliquer sous le contrôle d’observateurs internationaux russes et iraniens, alliés du régime de Bachar. Ainsi la diplomatie ne fait plus semblant de ménager l’intérêt des « deux parties ». Écartant peu à peu les rebelles des processus de décision concernant pourtant leur révolution.
Cet accord rentre dans une logique qui est déjà bien en place depuis les premières tentatives de trêves. Mais il y a toujours eu un écart entre ce qui existe sur le papier et la réalité du terrain. Pour autant comprendre ce qui a été signé ce 4 mai permet de saisir comment la diplomatie enterre la rébellion.
En Route ! a rencontré M., un révolutionnaire d’Idlib, zone concernée par l’accord. Souvenez-vous de ces colonnes de bus verts évacuant Alep à sa chute, c’est vers Idlib qu’ils se dirigeaient. Au fur et à mesure de la reconquête des territoires par le régime, les rebelles sont envoyés dans des poches de plus en plus réduites. Idlib est une des dernières.
Pour commencer, M. nous explique dans cet entretien les enjeux réels des accords d’Astana pour les rebelles et leurs ennemis. Puis il nous raconte comment coexistent dans la province d’Idlib les différentes factions de la rébellion (à savoir l’ASL, Arhar Al-Cham et Jabhat Al-Nosra) et leurs rapports avec les comités locaux.
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