Make American Eugenics Great Again

Brèves remarques sur la race et l’eugénisme dans le mouvement MAGA

paru dans lundimatin#497, le 17 novembre 2025

Si de ce côté de l’atlantique tout le monde connait le mouvement MAGA de Trump (Make America Great Again), certaines de ses branches ou de ses divisions nous sont beaucoup moins familières. C’est notamment le cas de la tendance MAHA, pour Make America Hot Again qui souhaite d’abord s’adresser aux femmes conservatrices. Ce que cet article révèle, c’est que malgré « les lignes de fractures qui traversent la coalition hétéroclite, l’attelage baroque, qui entoure le président Trump », ce qui tient ce mouvement MAGA c’est une pratique de la race, des références explicites à l’hérédité et une hiérarchisation des corps.

« Cet hiver-là, Los Angeles avait brûlé. Quelques semaines plus tard, une coulée de boue avait emporté avec elle les lettres de HOLLYWOOD. Partout au monde on avait vu les neufs lettres charriées par la terre, ensevelies finalement dans ses entrailles crottées, et le siècle apparaissait comme une gigantesque accumulation d’indices. »
Fasel

Let’s make america great again – Reagan ‘80. Voilà ce que nous pouvions lire sur les affiches de campagne de Ronald Reagan, lors de l’élection présidentielle américaine de 1980, année marquée par un fort taux de chômage, une forte inflation et une stagnation de la croissance économique. Cette « désintégration de l’économie », selon les mots de Reagan, représentait pour lui une grave menace pour l’existence même des USA, une menace qui aurait pu les détruire [1]. Pour ne pas « régresser » en voulant rendre le monde meilleur, le peuple américain, « le plus généreux au monde, qui a créé le niveau de vie le plus élevé », devait se remettre à travailler : « It is time to put Americans back to work. » [2] Dit autrement, il s’agissait d’accueillir les américains dans « une grande croisade nationale visant à rendre à l’Amérique sa grandeur ! [a great national crusade to make America great again !] ». Le rêve de Ronald Reagan était de « reprendre en main [le] destin national » des USA ; rêve bâtit sur les fondations que serait « l’esprit américain [the American spirit] » [3]. Près de 40 ans plus tard, Donald Trump a fait de ce slogan une marque déposée et un mouvement : le mouvement MAGA [Make America Great Again]. Il s’agit d’une coalition hétéroclite qui regroupe bon nombre des fractions conservatrices, dont nous aurions du mal à faire ici un tableau synoptique : les libertariens y côtoient des catholiques intégristes, la branche populiste de Steve Bannon coudoie celle des « tech bros » dont fait partie Elon Musk [4].

De cette constellation et de ses bigarrures, c’est sur un élément apparu récemment, en apparence saugrenu, que nous nous concentrerons : les MAHA, pour Make America Hot Again [5], dont l’une des instigatrices et des principales animatrices est Raquel Debono. Le projet des MAHA peut paraître simple, presque anodin : que le « conservatisme » soit à la mode, que « le conservatisme soit à nouveau cool ». Pour cela, le mouvement MAHA veut offrir des lieux de rencontres pour célibataires conservateurs dans les villes « bleues » (Démocrates), qualifiées d’« enfers libéraux [liberal hells] ». Raquel Debono ne s’en cache pas, par cette initiative elle avait « vraiment envie de participer à la guerre culturelle en cours, pour faire bouger les lignes ». Dans ce très bref article, nous nous proposons de faire de cet objet, les MAHA, un terrain d’expérience pour l’analyse, qui devrait nous révéler, au moins partiellement, ce qui se joue aujourd’hui et maintenant aux USA, et plus largement dans le monde.

Le mouvement MAHA entretient des liens étroits avec des applications de rencontre pour conservateurs (Date Right Stuff) et des magazines « féminins » conservateurs (Evie et The Conservateur) : il est par exemple possible de se procurer une casquette rose flashy brodée du slogan Make America Hot Again sur la boutique en ligne du Conservateur. The Conservateur a aussi parrainé des soirées du mouvement MAHA, sa rédactrice en chef, Caroline Downey, s’étant exprimée, à l’une d’elles, en ces termes : « Ce que fait The Conservateur, c’est mettre en avant ce qui est objectivement beau – un certain art de vivre – une vision du monde objectivement supérieure, et rendre justice à ces femmes méconnues dans notre culture. » [6] Selon les participantes à ces soirées, les « libéraux » célébreraient l’obésité et les « chirurgies mutilantes ». De plus, The Conservateur se présente, sur son site internet, au moyen d’une référence appuyée à la conquête de l’Ouest et à la destinée manifeste des USA ; le magazine se fixe pour objectif de « restaure[r] le raffinement moral et esthétique [des USA] perdu depuis longtemps. » [7] Ces magazines « féminins » participent, selon leurs propres mots, à la « guerre culturelle » en cours. Ils proposent une certaine esthétique des corps et érotisent le conservatisme, plus particulièrement « le » corps de « la femme conservatrice ».

Rendre les USA « hot again » c’est les rendre « hot & healthy again ». Les MAHA entretiennent des liens intimes avec une autre branche du mouvement MAGA, l’une des plus influentes, sa « doctrine biologique » [8], qui a pour porte-voix l’antivax/complotiste Robert F. Kennedy Jr : le mouvement « Make America Healthy Again » [9]. Sans entrer dans le détail, ce dernier prône la santé « holistique », le retour à la « nature » et la conservation de l’environnement ; il trouve sa « cohérence » idéologique dans un complotisme pour lequel les tropes antisémites sont structurants : la mauvaise santé générale de la population américaine serait le résultat d’une entreprise d’intoxication à grande échelle planifiée par des élites mondialistes, les « grands maîtres du mensonge » (la « Big Pharma » par exemple). Les femmes, les mères, se placent à l’avant-garde du mouvement MAHA. Le magazine Evie est l’un des relais des thèses complotistes du mouvement, en publiant par exemple des articles sur le prétendu lien entre la vaccination contre le SARS-CoV2 et le cancer. The Conservateur, pour sa part, publie des articles sur la thématique du « Make America Beautiful Again », dans lesquels il est autant question de la « beauté physique », du lifestyle, que de la « beauté » d’espaces naturels états-uniens immaculés, intouchés, qui devraient être préservés, notamment de la « sanie » charriée par les « migrants » [10].

Sydney Sweeney Has Great Jeans/Genes – L’apparence physique, la hotness, le lifestyle, les choix politiques, les partis pris idéologiques et les positionnements moraux fonctionnent comme marques, immédiatement perceptibles, de différences inscrites dans « la roche de la biologie », dans les « gènes ». Dans cette « perception populaire » MAHA, exemplairement syncrétiste, le « biologique » et le « culturel » ne sont pas placés, au moyen d’une analyse formelle, dans un rapport de causalité, comme dans le racisme doctrinaire ; ils sont bien plutôt placés sur le même plan : « biologie » et « culture » ne sont que les deux faces de la même pièce [11]. La vidéo d’invitation à la soirée MAHA du 21 avril 2025, « Conservatives have good genes », postée sur les réseaux sociaux de Raquel Debono, offre un bel exemple de ce « syncrétisme » raciste :

Les conservateurs ont de bon gènes, on organise une fête pour vous le prouver. Célébrons ensemble nos bons gènes [...] les valeurs transmises de génération en génération [inherited], la stabilité financière et les mâchoires bien dessinées. Cet été la tendance est à la supériorité génétique et idéologique. [12]

C’est dans ce contexte de bipolarisation et d’inscription de celle-ci dans l’immuable, dans la permanence, ou plus justement dans ce contexte de survenance de discours ouvertement racistes, en ce sens précis [13], que la montée des violences politiques aux USA devrait être replacée. Lorsque la « conversion » et la « purification » sont impossibles, c’est-à-dire quand la différence est biologique, « génétique », que la race devient un facteur immédiat d’intelligibilité, seule l’élimination physique peut en venir à bout. En parallèle, certains corps, certaines apparences physiques, vont désormais de pair avec certains positionnements politiques. Raquel Debono oppose l’Amérique hot conservatrice à « l’Amérique laide et grosse [ugly fat America] » libérale ; en ligne, elle va même plus loin, en appelant au « retour » du body shaming : « Excluons ! [...] rétablissons l’exclusion des personnes. [Let’s exclude ! [...]  bring back excluding people.] » Les questions relatives à la perte de poids par la prise d’Ozempic ou encore le style et le « visage Mar-a-Lago [Mar-a-Lago face] » [14] prennent, à l’aune de ces quelques réflexions éparses, une patine nouvelle.

Les soirées MAHA sont aussi révélatrices des lignes de fractures qui traversent la coalition hétéroclite, l’attelage baroque, qui entoure le président Trump ; tout comme l’a été le calandargate, scandale qui a éclaté dans les sphères conservatrices après la parution du calendrier « Conservative Dad’s Real Women of America 2024 Calendar », de la marque de bière « conservatrice » Ultra Right Beer, dans lequel des influenceuses conservatrices posent en maillot de bain une pièce. Outre la pruderie propre à certaines franges catholiques conservatrices, les réactions à cette publication mettent en lumière des querelles concernant la définition de la « femme blanche américaine », de la « culture » conservatrice américaine et des « valeurs » traditionnelles. Si la vitalité du pionnier est consensuellement exaltée, quid de la pionnière ? Alors que pour certaine fractions du mouvement MAGA, tels les « conservative christians », les événements de Make America Hot Again ou les publications de Evie et du Conservateur ne sont que du rebranding de la libération sexuelle en objet marketing conservateur, d’autres, plus proches du libertarianisme, y voient l’affirmation identitaire de la femme conservatrice, d’une forme de girlbossing de droite. Raquel Debono, de son côté, se définit comme une « conservatrice urbaine [city conservative] » [15], très différente de « la républicaine du Texas » en ce qu’elle est « très modérée (sic) sur les questions sociales » ; selon l’une de ses vidéos TikTok, elle est : pro-choix, contre l’impôt, pro-arme et « pour » les gays.

L’analyse du mouvement MAGA ne peut donc se départir d’une analyse nuancée qui laisse la place aux dissensus internes, aux contradictions, qui les consigne, les confronte et, ce faisant, cherche à trouver, en creux, les déterminations propres à ce mouvement. Par-delà les pariochalisms, les idéologies sexistes et racistes sont les briques élémentaires du discours conservateur aux USA, dont les manifestations sont « altérées » par le vin d’autel servi par les différentes chapelles. Lors du calandargate, la controverse prenait pour objet la représentation de la femme conservatrice, qui dans le calendrier était dénudée et lascive, en un mot hot [16]  ; cependant, elle a aussi permis à toutes et à tous d’affirmer, en chœur, leur transphobie. La focalisation exclusive sur la dimension apparemment conflictuelle de la controverse ne permet pas de saisir l’hypothèse fondamentale sous-jacente à la production de ces images et de ces discours : les femmes conservatrices de ce calendrier sont attirantes sexuellement et donc en bonne santé – elles ont de bons gènes. Le conservatisme, la « beauté », la bonne santé, le corps sain, les bons gènes sont « indistincts et indistinguables » [17].

Cette biologisation positive du social a pour agent de contraste les politiques anti-migrants de l’administration Trump, dont le mug shot pourrait être la pose affectée d’une Kristi Noem, secrétaire à la sécurité nationale des États-Unis, toute apprêtée, devant une dizaine de corps sans visages, identiques, en rangs, alignés les uns derrière les autres, en cage, dans un « centre de confinement pour terroriste » du Salvador [18]. Les violents raids de la police de l’immigration, de l’ICE [Immigration and Customs Enforcement], dont les agents sont masqués, qui kidnappent des gens dans les rues, les magasins, dans les stades, les tribunaux, les écoles, etc., en raison de la couleur de leur peau et, donc, de leur origine supposée, nous en offre un autre exemple ; tout comme le déploiement de la garde nationale dans des villes démocrates pour en « nettoyer les rues ». Dans le cas d’espèce, blancheur, richesse et citoyenneté américaine s’amalgament pratiquement. Lifestyle et exclusion raciale se rejoignent ; sur Instagram, The Conservateur a posté et épinglé sur son compte une courte vidéo d’une jeune femme blanche en minijupe et crop top, casque audio vissé sur la tête, virevoltant en rythme dans la rue, avec pour sous-titre descriptif : « pov : les rues sont propres et la frontière est sécurisée [pov : the streets are clean and the border is secure] ». La supériorité « génétique et idéologique » de certains corps va avec l’infériorité d’autres.

Une des préoccupations fondamentales du mouvement Make America Hot Again est celle de l’hérédité et de la transmission intergénérationnelle de caractéristiques raciales supérieures, d’une « superior worldview », des « great genes ». Ce qui sourd de ces pratiques encadrant la « préférence » sexuelle, c’est un eugénisme positif nouveau, une hygiène raciale nouvelle pour laquelle les fonctions sécuritaires de l’État, réduit à son bras armé, pourraient assurer la sélection, négative, des corps. Toutes les franges du mouvement MAGA sont préoccupées par le faible taux de fécondité des femmes américaines et le déclin de la population nationale (le « birth dearth ») [19] ; les solutions proposées, contradictoire, révèlent encore une fois l’hétérogénéité idéologique de la coalition. Schématiquement, un « natalisme pro-famille [pro-family natalism] » des chrétiens conservateurs s’oppose à un « pronatalisme tech [tech pronatalism] » de la « tech right  » [20]. Alors que les premiers voient dans la famille nucléaire américaine blanche [21] et la procréation « naturelle » le vecteur de l’accroissement d’une population saine, nécessaire à la « survie de la civilisation », les seconds font appel à la technologie pour sélectionner des embryons « génétiquement supérieurs » et soutiennent des projets d’ectogénèse. Peter Thiel, par exemple, membre de la PayPal mafia et très influent néo-réactionnaire américain [22], finance l’application de suivi de cycle menstruel 28 développée par le magazine Evie, dont l’objectif affiché est de « démystifier et [de] dé-stigmatiser la santé menstruelle en permettant aux femmes d’assumer leur nature féminine » [23] ; sur son site, l’entreprise de « femtech » 28.co affirme que l’application allie « fitness féminin et bien-être holistique », qu’elle offre aux femmes « des entraînements [...] personnalisés [...], des profils nutritionnels conçus pour la santé hormonale et des informations scientifiques sur [elles]-même[s], [leurs] relations et [leur] travail, adaptées à [leur] état émotionnel actuel. » [24]

Simone et Malcolm Collins, qui avaient pour projet de créer une cité-État sur l’Île de Mann pour en faire un centre dédié à la « production en série d’êtres humains génétiquement sélectionnés » [25], sont les figures de proue du pronatalisme aux USA ; ils sont bien conscients des divergences mais aussi des points d’accords à ce sujet dans la mouvance MAGA :

Nous sommes une coalition de personnes extrêmement différentes dans nos philosophies, nos croyances théologiques, nos structures familiales [...] Mais nous sommes tous d’accord sur un point : notre ennemi principal est la monoculture urbaine, la culture unificatrice de gauche. [26]

Les différentes tendances cherchent, notamment au cours de Natal Conferences [27], à s’accorder, à rendre cohérentes des propositions conservatrices prétendument divergentes [28]. Ce qui ressort, une fois encore, de ces différentes positions, en apparence antagoniques, c’est l’indistinction entre le culturel et le biologique, les valeurs et la transmission héréditaire de celles-ci ; Charlie Kirk ne disait rien d’autre : « Se marier. Avoir des enfants. Construire un héritage. Transmettre ses valeurs. Rechercher l’éternel. Rechercher la joie véritable. » [29]

Le motif de la « menace existentielle » est donc, depuis Ronald Reagan, au moins, persistant aux USA ; la peur de la « désintégration économique » révèle aujourd’hui, peut-être à peine plus qu’hier, ses dimensions raciales cachées. La nouvelle « grande croisade nationale » ordonnée par Trump et appelée de leurs vœux par les partisans du mouvement MAGA, résolus qu’ils sont à rendre à « l’Amérique sa grandeur », a pour pilier de soutènement un « esprit Américain » biologisé. La prospérité nationale est associée à des corps « au travail » [30] qui incarnent l’immutabilité de la nation et de son esprit. Le principe racial assure la cohésion d’une société hautement stratifiée par réduction du groupe majoritaire à la portion congrue des individus « aux bons gènes ». Cette socialisation doublement négative [31] butte elle-même, avec le « patriarcat producteur de marchandises », sur sa borne interne ; les rapports sociaux patriarcaux sont en cours de « barbarisation » [32]. La race, la différence biologique, structure de façon centrale, « matérielle », le principe de synthèse sociale du patriarcat producteur de marchandises. Bien qu’étant une détermination sous-jacente au contexte capitaliste, nous observons, aujourd’hui, une résurgence de discours ayant trait à la race et au racisme « biologique » ; dans le contexte de crise du patriarcat-capitalisme, ces discours sont reconfigurés selon les motifs de la postmodernité et de ses identités smart, flex et hybrides. Ainsi, les discours eugénistes d’aujourd’hui ne sont pas identiques à ceux des années 1930 ; Malcolm Collins rejète lui-même la dénomination d’eugénisme et lui préfère celle de « polygénisme [polygenics] » [33]

Les différentes fractions du mouvement MAGA, en conflits apparents sur de nombreux sujets, se retrouvent dans leur pratique de la race et leur référence explicite à l’hérédité, à une hiérarchisation des corps. Alors que la représentation de « la femme » américaine conservatrice génère des controverses au sein du camp conservateur, il n’en demeure pas moins qu’une différence biologique essentielle la caractérise : le sexe « biologique » reste signifiant socialement, porteur d’une division et d’une hiérarchie sociale. Le corps, et le corps des femmes en particulier, représente une certaine prospérité économique en puissance, dont l’immutabilité et l’altérisation assure matériellement la cohésion et la reproduction du rapport social global.

Certes, après nos quelques maigres réflexions, un grand nombre de questions reste en suspens ; nous avons tenté d’ébaucher quelques pistes de recherche. Il reste que, ce qui a cours aux USA devrait plus que nous interpeller, il n’y a pas là qu’une simple question « politique » ou « idéologique » ; il s’agit plutôt de la réalité, concrète, de la pratique de la race dans le patriarcat-capitalisme – quand la référence à l’immutabilité biologique (re)fait surface, bien qu’elle soit toujours structurante, c’est avec elle l’élimination et l’extermination pures et simples qui insidieusement deviennent concrètement possibles, qui prennent la suite, sans frottements, de la discrimination quotidienne. Les positions et les discours les plus « extrêmes » ne font que révéler les concepts « limites », les déterminations, les catégories fondamentales, qui unissent les franges des plus « modérées » aux plus « radicales » du mouvement MAGA. Par exemple, les différentes normes de la féminité prennent racine dans une essentialisation commune de la différence de sexe. L’étude du mouvement Make America Hot Again jalonne, encore grossièrement, un terrain d’expérience pour l’analyse de la « race », du sexe et du capital ainsi que de leurs agencements, leurs articulations, leurs imbrications, leurs médiations.

« Cet hiver-là, Los Angeles avait brûlé. C’est peut-être pour cela que nous portions sur toutes les images un regard suspicieux. Peut-être pour cela qu’apparaissait dans toutes les discussions la nouvelle querelle des images. »
Fasel

Collage photo : Cécile Fasel (c)

[2Idem.

[4Voir les livres de Quinn Slobodian, p. ex. Hayek’s Bastards, pour se familiariser avec ces constellations.

[5À ne pas confondre avec les MAHA, Make America Healthy Again, nous y reviendrons.

[9Pour un aperçu très éclairant de ce mouvement, se reporter au formidable article de Cécile Fasel, « Le Janus de la santé trumpiste », Rev Med Suisse, Vol. 21, no. 938, 2025, pp. 2016–2016.

[10Voir aussi le « style réactionnaire »,de Jean Raspail et de son épigone Sylvain Tesson. Se reporter, par exemple, à l’extrait du livre de François Krug, Réactions françaises, publié sur Mediapart : « Dans son roman, Raspail décrivait la saleté et la bestialité d’immigrés indiens. Dans l’Himalaya, Poussin et Tesson croisent justement le chemin de pèlerins hindous : “Partout la vallée est jonchée de détritus et d’immondices [...]. Dans l’air flotte des remugles nauséeux, et du sol imbibé transpire une sanie infecte. La montagne elle-même dégage une odeur de mort et de déjection [...]. Tout le parcours est conchié par ce passage du ‘camp des saints’.” » 

[11Colette Guillaumin, « La différence culturelle », dans Michel Wieviorka (dir.), racisme et modernité, Paris, La découverte, 1993, p. 149-151.

[12Tiktok @raqisright.

[13Voir Colette Guillaumin, L’idéologie raciste.

[15Raquel Debono qualifie aussi ce mouvement de « New Right  », ou de « New MAGA people ».

[16Certains ont suggéré de les représenter avec des enfants, ou enceintes...

[17Colette Guillaumin, « La différence culturelle », art. cit.

[21Idem. : “Civilization, in a very real sense, only survives if people view family formation and childbearing as a fundamental, pre-market element of the human experience. ”

[23Nous soulignons, https://28.co/about

[24Idem.

[28https://www.bbc.com/news/articles/c5ypdy05jl9o : ’The tech right bring a lot of energy to the discussion,’ says Roger Severino, Vice-President of Domestic Policy at the Heritage Foundation. ’We’ve been discussing how we could blend these various strains on the right. We’re trying to cohere the movement.’

[29Get married. Have children. Build a legacy. Pass down your values. Pursue the eternal. Seek true joy.

[30Aussi au sens de corps fertiles, procréateurs.

[31Wulf D. Hund, Marx and Haiti.

[32Voir Roswitha Scholz, Le sexe du capitalisme.

[33Du fait de l’utilisation du polygenic risk score lors de la sélection des embryons.

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