Les Jeux Olympiques n’auront pas lieu

Ni à Tokyo, ni à Paris - par Natsuko Sasaki

paru dans lundimatin#265, le 30 novembre 2020

I

Les Jeux Olympiques n’auront pas lieu à Tokyo à l’été 2021. Le lundi 16 novembre, le président du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach, s’est déclaré « très confiant dans le fait que nous pourrons avoir des spectateurs dans les stades olympiques l’année prochaine », sans préciser les contenus d’une « immense boîte à outils dans laquelle [ils mettront] toutes les mesures » sanitaires [1]. Le quotidien japonais qui figure parmi les « Partenaires officiels Olympiques de Tokyo 2020 », Mainichi Shimbun, analyse que Bach a joué le rôle de soutien auprès du premier ministre japonais, lui qui s’obstine à tenir les JO coûte que coûte, en employant une rhétorique prudente (« Nous sommes au côté du Japon », « Nous partageons votre détermination » … ) afin d’éviter la responsabilité du CIO en cas « d’imprévu » [2].

Or, les JO sont une affaire dont une grande partie du revenu vient des publicités. Si les droits de marketing du programme The Olympic Partner (TOP) ne représentent que 18% du revenu du CIO, les droits de diffusion font 73% [3]. Ces diffuseurs qui paient une somme colossale au CIO vendent des spots publicitaires aux entreprises à un prix exorbitant. Une entreprise américaine paye entre $900,000 et $1 million à la National Broadcasting Company (NBC), qui fournit à elle-seule 40% du revenu du CIO, pour avoir un spot publicitaire pendant la diffusion olympique aux heures de grande écoute (en comparaison, la NBC vend un spot aux heures de grande écoute non-olympique à $120,000) [4].

Les Jeux Olympiques n’auront pas lieu à Tokyo parce que ce modèle d’affaires ne marche plus. Sans admirer les activités de ces sponsors, on peut constater un simple fait : les annonceurs choisissent où leur pub apparaît. Ils choisissent d’autant plus prudemment qu’il s’agit de sommes importantes. Avec un monde dans l’état que l’on connaît, un tel festival sportif qui manifeste une telle mobilisation de ressources ne serait pas un bon choix pour vendre leurs produits : bref, les JO ne sont pas un bon rapport qualité-prix [5]. Si cela était déjà en partie vrai avant la pandémie [6], ce l’est encore plus après – et surtout pendant la pandémie. Quiconque a joué « Plague Inc. » sait que les JO sont l’une des plus grandes occasions pour propager le virus. Dans un jeu vidéo, on peut se permettre de s’amuser en éradiquant l’humanité, mais dans un monde réel, ce n’est pas rigolo. C’est un pari risqué de sponsoriser une boîte de pétri, d’autant plus que le spectacle en question est le culte des corps sains et de la performance physique.

Les vaccins ? Le CIO propose de couvrir « tout ou partie des frais de vaccination des athlètes engagés l’an prochain aux Jeux » [7], tout en refusant de participer au budget de l’organisation des JO. Cette proposition généreuse repose sur beaucoup d’hypothèses fantasmagoriques et la plus absurde est la suivante : il y aurait une acceptation générale quant à la priorisation de la « famille olympique ». Ce n’est donc pas étonnant que 60% des sponsors nationaux des JO de Tokyo ne se sont pas encore engagés [8] à prolonger leurs contrats qui expirent fin décembre 2020. Comment organiserait-on sans leur argent ? Il faudrait de l’argent public pour combler.

On arrive au cœur du problème : pourquoi devrait-on organiser, avec les moyens publics, un spectacle qui ne peut pas fonctionner sans pubs ? Le modèle actuel des JO est né de l’échec financier cuisant des JO 1976 de Montréal pour lesquels les contribuables ont mis trente ans à rembourser la dette. En conséquence, pour l’édition 1984, il n’y avait qu’une ville candidate, dont le maire refuse d’assumer ses responsabilités fiscales – Los Angeles [9]. C’est ainsi que le mouvement olympique s’est mué en machine de cash sous la houlette de Peter Ueberroth, le président du Comité d’organisation des Jeux Olympiques (COJO) de LA 1984, en épousant le néolibéralisme naissant et en abandonnant quelques dogmes olympiques d’avant (« Business is business and sport is sport  » est une proclamation du cinquième président du CIO, Avery Brundage). LA1984 a réussi à générer des profits pour la première fois – et pour la dernière fois dans l’histoire des JO jusqu’à ce jour. À Séoul, à Barcelone, à Atlanta, à Sydney, les organisateurs ont rêvé du succès financier à leur tour, mais pour une raison ou une autre, il manquait quelques éléments pour se calquer sur la méthode d’Ueberroth. Puis, les JO 2004 d’Athènes ont grandement contribué à plonger la Grèce dans la faillite. Tous les JO post-Athènes ressemblent à ceux de Montréal d’une manière ou d’une autre.

Dans ce contexte global, il n’est pas surprenant qu’on n’ait jamais observé un grand enthousiasme collectif pour les JO au Japon depuis la phase de candidature, c’est-à-dire des années qui suivent immédiatement la catastrophe nucléaire. Le manque d’enthousiasme aurait pu se transformer en détestation avec un déclencheur au moment propice. Et le SARS-CoV-2 est apparu quelques mois avant la cérémonie d’ouverture.

Dans une courte scène du film d’animation sorti en 1988 « AKIRA », dont l’histoire se déroule en 2019 à Néo-Tokyo, on voit, à côté de l’affichage qui indique le décompte des jours avant les JO, un tag : 中止だ中止 (Annulez-les) (Spoiler : les JO de Néo-Tokyo sont bel et bien annulés). Il a été remarqué, bien avant la pandémie, par quelqu’un de clairvoyant qui a vu la similitude entre ce chef-d’œuvre cyberpunk et la réalité. Puis, avec l’arrivée de la Covid-19, c’est devenu viral sur les réseaux sociaux. Le déferlement de #中止だ中止 = #CanceltheOlympics n’est pas un épiphénomène [10] et les sondages par plusieurs organisations font également sentir ce zeitgeist : à peu près un Japonais sur quatre soutient les JO en 2021.

Dès le début de la pandémie au printemps 2020, il était quasi évident que ça n’avait pas de sens de reporter les JO avec tous ces coûts, estimés entre 2 et 5 milliards d’euros, liés au report (sites d’épreuve à re-réserver, billets déjà vendus à rembourser, logements du futur-ancien village olympique déjà vendus à indemniser, 4,000 employés au COJO à ne pas renvoyer …). En plus, il y a cette « immense boîte à outils » pour des mesures sanitaires dont Bach s’est vanté. A en croire les médias nippons, cette boîte à outils contient l’affrètement, un centre de santé au village olympique pour 30,000 personnes (athlètes, entraîneurs et personnel), cinq consultations par athlètes pendant leur séjour au Japon etc. Non seulement cela va à l’encontre de la « simplification » à la bouche de tous les organisateurs des JO ces derniers temps, mais c’est aussi une charge extrêmement lourde pour n’importe quel pays au bout du rouleau à cause de cette crise sanitaire. Comment les populations japonaises accepteraient toutes ces mobilisations des ressources médicales et autres pour un événement qui n’aurait pas lieu ?

Pourquoi les organisateurs ont choisi le report malgré tout ? On peut imaginer qu’ils avaient besoin du temps pour négocier avec les diverses parties prenantes (notamment les assureurs), mais il semblerait qu’ils croient vraiment pouvoir accueillir, avec ou sans vaccin. Il y a un nom pour ce biais cognitif : l’erreur de jugement du Concorde. On peut s’entêter dans une idée déraisonnable quand il s’agit d’un coût irrécupérable et considérable. Quand il s’agit d’une ou plusieurs dizaines de milliards d’euros, ça se comprend.

Maintenant le problème est clair comme le jour : un événement temporel susceptible d’être annulé par une force majeure ne doit pas être gigantesque au point de pouvoir engendrer l’erreur de jugement du Concorde. S’il est impossible de diminuer sa taille, il faut abolir. A vrai dire, même sans virus meurtrier, les JO étaient déjà trop grands pour faire accepter leur existence. En effet, « la plupart des villes candidates qui ont adopté le principe d’une consultation démocratique ont dû renoncer, en raison de l’opinion » [11] contre ce gigantisme et seules les villes qui écartent de leur population la consultation les accueillent. La Covid-19 n’a révélé aucun problème inconnu ou inattendu ; elle a juste accéléré le processus de la disparition des JO en crise existentielle depuis des décennies.

Les Jeux Olympiques n’auront pas lieu à Tokyo parce que tous les maux olympiques sont désormais sortis de la boîte de Pandore.

II.

Les Jeux Olympiques n’auront pas lieu à Paris à l’été 2024, car les organisateurs n’ont ni le temps, ni la volonté pour réaliser la condition sine qua non dans le contexte actuel : simplification. Ici, il ne s’agit pas des efforts symboliques présentés par le COJO de Paris 2024 lors du conseil d’administration du 30 septembre 2020. En reconnaissant le risque d’un dérapage budgétaire, accentué par la pandémie, ils ont supprimé deux grands sites temporaires – un stade aquatique et un aréna pour le volleyball – dans le but d’économiser une centaine de millions d’euros, mais n’ont pas touché quelques projets majestueusement inutiles sous la pression des élus qui voudraient des « héritages » dans leur circonscription. L’exemple suprême de ces projets inutiles, c’est le « cluster des médias » [12] qui serait construit sur l’Aire des Vents, faisant partie intégrale du parc départemental de la Courneuve, le seul espace vert de grande dimension de la plaine de France classé en Natura 2000. La survie des crapauds calaimites sur place est mise en question pour cette opération immobilière.

L’inutilité du « cluster des médias » est plus frappante que celle des autres projets olympiques et ce sont même les membres du CIO qui « s’étaient interrogés sur la nécessité de construire un village médias, la capacité hôtelière de Paris ayant été jugée suffisante ». [13] Mais il est, évidemment, faux de penser que ces élus, qui profitent d’une véritable loi d’exception qu’est la « loi olympique » [14] , trahissent la volonté noble du Comité international olympique pour leur intérêt politique. Certes, le CIO n’a qu’une seule préoccupation : la survie de son mouvement olympique. Il est préférable que les élus locaux ne fassent pas trop de bêtises pour que les populations acceptent les JO. Mais en même temps, le CIO sait très bien que personne n’accueillerait leurs Jeux sans avantage significatif et concret. A ce propos, la proclamation de Mathieu Hanotin, nouveau maire socialiste de Saint-Denis, est scandaleusement naïve ou hypocrite (probablement les deux) : « Les JO, c’est beaucoup plus qu’un héritage physique. C’est aussi le sentiment de fierté d’un territoire, d’une population, à travers les épreuves (…) ». Sans « héritage » physique, Paris n’aurait jamais voulu organiser ses Jeux. Si les JO ne sont pas profitables pour les BTP ou les promoteurs immobiliers, quelle ville voudrait dépenser des milliards uniquement pour l’opération [15] des JO ?

C’est la logique fondamentale des JO au XXIe siècle. Les JO sont le fruit de la complicité entre les profiteurs, les pouvoirs publics et le CIO : sans les travaux qui enrichissent quelques-uns, personne ne veut les organiser juste pour « la fierté d’un territoire ». Autrement dit, la seule motivation d’accueillir les JO, c’est de rendre possible une Trickle-Up Economy. Pour sortir de ce modèle vicieux et faire des JO une manifestation inoffensive, il faut diminuer considérablement leur taille. Mais c’est réalisable uniquement avec l’expulsion de certaines Fédérations Internationales (FI) des sports olympiques.

La vraie simplification des JO ne serait possible qu’en supprimant certains sports – et beaucoup de sports. Mais le COJO de Paris ne suggère jamais, même après l’arrivée de la Covid-19, que son édition ne voudrait pas le football, le basketball, le golf ou le tennis – pour ne citer que quelques FI pour lesquels les JO ne sont pas l’événement essentiel. En outre, comme si trente sports n’étaient pas assez, le COJO n’arrête pas d’ajouter les sports additionnels (le breakdance, l’escalade, le karaté, le skateboard … etc.). En tenant compte du nombre des sports additionnels aux JO de Paris, on peut raisonnablement douter de la capacité du COJO à réaliser la simplification. S’il est trop compliqué de réformer une telle organisation prise en étau entre les protagonistes sportifs internationaux souvent mafieux [16], il serait plus simple de la dissoudre.

En France post-Covid, c’est souvent la gauche sociale qui résiste à l’idée d’annuler les JO de Paris tandis que certains économistes de droite ont la lucidité minimale de se méfier des « retombées olympiques ». Pour comprendre les capitalistes anti-JO, il suffit de regarder les rapports financiers des éditions précédentes. Pour comprendre les sociaux-démocrates ou communistes pro-JO, il faut creuser un peu pour arriver à la source de leur pensée.

Des propos de Ken Livingstone, maire travailliste de Londres (2000-2008) lors de l’attribution des JO à sa ville, ont retrouvé des variations peu variées à l’outre-Manche douze ans plus tard. « Je n’ai pas posé la candidature pour les Jeux Olympiques parce que je voulais trois semaines de sport. J’ai posé la candidature pour les Jeux Olympiques parce que c’est le seul moyen de faire sortir les milliards de livres du gouvernement pour développer l’East End. » [17] Si on remplace « l’East End » par « la Seine-Saint-Denis », ça marche pour n’importe quel élu de gauche, de rose ou rouge, qui promeut les JO de Paris comme une opportunité pour l’un des départements les plus pauvres de la France. La fameuse campagne médiatique « un enfant sur deux ne sait pas nager en 6e en Seine-Saint-Denis » a été employée par certains pour défendre le Centre Aquatique Olympique (CAO) qui coûterait 174 millions d’euros.

Quel dommage que ces élus de gauche et leurs sympathisants aient juste copié des slogans vides pour Londres 2012, mais n’aient jamais regardé de près ce qui s’est passé à l’East End. En faveur des retombées pour le quartier défavorisé, la plus grande coopérative d’habitation au Royaume-Uni pour 430 résidents, Clays Lane, a été démolie, à l’instar du Park Village Estate pour les étudiants et des commerces de taille modeste pour faire place au parc olympique. L’Olympic Delivery Authority avait promis la construction de logements « abordables » sur le parc olympique de Londres, par exemple 40% des 1,500 logements aux futurs quartiers East Wick et Sweetwater [18], mais cette promesse a été trahie pour accueillir des affaires rentables. The Greenest Olympics ever ont rasé le jardin à Hackney, le Manor Garden [19], où les habitants cultivaient des patates, des carottes ou des tomates depuis un siècle. Deux sites des gens du voyage à la Lea Valley, habités depuis trois décennies, ont également disparu [20]. Il va sans dire que l’histoire de l’East End n’est pas un cas isolé, mais elle fait partie de la longue série de la gentrification olympique qu’on a observé dans toutes les villes hôte.

Ces gauches qui ont défendu les JO de Paris ou qui ne s’y sont pas opposés en croyant que « ce serait différent pour la Seine-Saint-Denis », font face à une grande difficulté dès que tous ces GPII olympiques apparaissent. Comment pourrait-on défendre la construction d’une piscine à 174 millions d’euros pendant la plus grande crise économique contemporaine ? Comment défendre le village olympique qui n’accueillerait pas les populations sur place avant les Jeux pour lequel de l’argent pour HLM serait mobilisé ? Le « cluster des médias » que personne – crapaud, riverain et même journaliste international – ne veut ? Comment pourrait-on poursuivre tous ces travaux sans attiser la colère tandis que des millions s’appauvrissent ? Comment pourrait-on dire que la jeunesse désespérée des ruines olympiques à Athènes, cruellement montrée dans le film « Park » de Sofia Exarchou [21], serait une exception grecque dans un contexte si incertain ?

Comment contrer les critiques écologiques et climatiques ? Ce n’est pas en annulant les JO qu’on peut freiner la fonte de la banquise arctique, mais nous avons désespérément besoin d’un acte hautement symbolique qui marque un changement du cours de l’histoire, qui montre notre prise en considération de la radicalité des rapport du GIEC, et qui confirme notre détermination à dire adieu à tout ce qui appartient à une autre époque géologique. L’enjeu n’est pas tant de déterminer si l’émission carbone des JO est relativement acceptable ou pas (estimée 1.56 Mt CO2 par les organisateurs), mais de savoir s’il fait sens de continuer une telle manifestation immanquablement accompagnée de grands et petits projets inutiles et imposées, comme si on vivait encore tranquillement à l’Holocène.

Ce n’est pas par hasard qu’Extinction Rebellion a organisé, le 17 novembre 2020, la première action de rue significative anti-olympique en France. Tandis que les critiques sociales contre l’olympisme ne feraient pas l’unanimité, il est impossible de défendre les JO du point de vue écologique et climatique. Si certains écologistes ne s’y opposent pas, soit en prenant la tradition olympique de la communication greenwashing au sérieux, soit en relativisant l’impact réel et symbolique, leur prise de position est forcément motivée par des raisons extra-écologiques.

En vérité, le soutien ou la non-opposition aux JO chez de nombreux gens réside souvent sur un sentiment admirablement simple : l’amour pour le sport. Le sport qu’on connaît aujourd’hui est certainement indissociable avec le mouvement olympique et de l’idéologie militariste (Citius, Altius, Fortius – « plus vite, plus haut, plus fort ») de son fondateur, Pierre de Coubertin. Mais l’histoire des Olympiades ouvrières (1925-1937) et des Olympiades populaires (Barcelone 1936) annulés montre qu’une autre pratique sportive aurait pu être possible – et pourrait être toujours possible. On dit que « de nombreux ouvriers-athlètes qui se sont efforcés d’atteindre des records ont été qualifiés de ‘bourgeois’ par leurs collègues » [22] aux olympiades alternatives. Cette histoire nous apprend : on pourrait aimer le sport sans être complice du CIO.

Les JO n’auront pas lieu à Paris parce qu’on fera la lumière sur cette histoire au centenaire des JO 1924 de Paris. Le hasard du calendrier oblige : on se rappellera à quel point le mouvement olympique était un véhicule idéologique des pires conservateurs d’il y a un siècle dans le pays qui a une grande responsabilité pour sa naissance et sa continuité. Les écrits de Coubertin sont disponibles sur le service numérique de la Bibliothèque nationale de France, Gallica ; ses pensées formidablement réactionnaires [23] même pour son temps, sont accessibles à ses compatriotes. Une fois mise en lumière, tout le monde se demandera pourquoi le projet excentrique bricolé à partir de fantasmes sur l’Antiquité grecque d’un baron raciste et misogyne a bénéficié d’un tel succès pendant si longtemps ; pourquoi il a survécu malgré un épisode non contingent de la complicité avec le régime nazi ; pourquoi n’a-t-on pas aboli le rituel du relais de la flamme olympique inventé par Joseph Goebbels.

D’ailleurs, un des successeurs de Coubertin, le cinquième président du CIO Avery Brundage, n’a pas survécu le mouvement Black Lives Matter. En juin 2020, le Musée d’art asiatique de San Francisco a décidé de retirer le buste de ce passionné d’art asiatique avec un héritage raciste, y compris sa contribution au « succès » des JO 1936 de Berlin [24]. Si « ce n’est que le début », comme le New York Times formule, comment les Français pourraient-ils laisser tranquille les héritages de Coubertin à leur tour ?

III.

Les Jeux Olympiques n’auront lieu nulle part après l’annulation de ceux de Tokyo et Paris, parce qu’on aura tourné la page irréversiblement.

[5Cet article de The Financial Times décrypte à quel point c’est un mauvais rapport qualité prix même sans pandémie : https://www.ft.com/content/dfc917ce-bda9-11e9-b350-db00d509634e

[6Par exemple, après le départ de McDonald’s, le CIO n’arrive pas à trouver un TOP dans le domaine de restauration.

[8A ce jour, novembre.

[9Le CIO a voulu que Florence soit la ville hôte pour les JO1984.

[15Certaines villes hôtes comme Paris ou Londres séparent le budget de l’organisation et la construction des « héritages ». Le budget organisationnel inclut le transport, le marketing, la sécurité et le salaire pour le personnel etc.

[16On n’exagère rien : cf. l’affaire Diack, Takeda ou Nuzman.

[22Jules Boykoff, Power Games : A Political History of the Olympics, 2016, Verso. p. 64

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