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#318 | 20 décembre
 
 
 
Puissance du féminisme, histoires et transmissions
 

[lundisoir]



Depuis le début de nos émissions à Lundi soir, on veut parler de luttes féministes, de comment on s’y prend pour dégommer quelque chose d’aussi réticulaire que le patriarcat, de comment ça participe d’une puissance plus générale. A l’heure où de vraies bascules anthropologiques sont en cours, avec le paquet de crispations et de violents contrecoups qui les accompagnent il était nécessaire de saisir ces changements dans leurs long cours et dans leur présent.
Mais trouver le ton, l’angle, les mots n’est pas si simple. S’agit-il de débattre vraiment de moyens, alors que ce sont des expériences et des histoires plurielles qui font la force des féminismes ? S’agit-il de déterminer ensemble des fins alors que le surplomb prescriptif est une des marques de fabrique du patriarcat qu’il s’agit de démolir ? Trouver le dispositif pour en faire un espace d’auto-détermination sans lâcher notre idée qu’il s’agit de déployer une puissance, depuis la fragilité même de bien des positions, nous a pas mal occupé l’esprit.
Alors finalement on a opté pour un format inédit dans nos émissions, on a lancé un paquet d’invitations et on s’est dit qu’on allait faire une fête et laisser le micro enregistrer des discussions qui s’improvisent, des moments d’échanges pas trop dirigés. Beaucoup n’ont pas pu se joindre pour cette émission mais beaucoup sont venu.e.s aussi. Le dispositif était peut-être un peu intimidant et ça n’a pas été si facile de participer toutes, pas si facile de déborder. Mais il nous semble qu’on a réussi à ouvrir l’espace qu’on voulait avec son matelas de bienveillance - on a vraiment essayé de trouver un autre mot mais il semble insister-, qui rend des partages d’histoires singulières et des constructions de collectifs et d’alliance sans surplomb d’évidence ou d’idéologie.
C’est l’épisode 1 d’une série qu’on veut là aussi plurielle. Celui-ci nous a paru faire sonner tout particulièrement des histoires de transmissions et d’alliances.
On se donne rendez-vous pour la suite en mars.

 
 
 
 
 
Cybernétique et révolution
 

Cybersyn : un projet de gestion cybernétique dans le Chili de Allende
[Vidéo inédite]



Alors qu’une coalition de gauche vient de remporter cette nuit l’élection présidentielle chilienne face à un nostalgique de Pinochet, la rubrique cyber-philo propose un petit film sur le projet cybersyn, tentative de gestion cybernétique de l’économie sous Allende, interrompue par le coup d’état de 1973. À partir d’images d’archives, la vidéo questionne ainsi certains points de convergence, de malentendus ou d’antagonismes entre cybernéticiens et révolutionnaires au tournant des années 70.

 
 
 
 
 
Appel à dons
 

Si vous souhaitez soutenir lundimatin, c’est maintenant !



2021 touche déjà à sa fin et tout semble indiquer que 2022 aura malheureusement bien lieu.
Les temps sont mauvais, la bêtise règne. En surface à tout le moins. Il nous faut trancher dans la confusion, produire de l’intelligence commune et tracer des chemins. C’est en tous cas le pari de cette étrange machine collective qu’est lundimatin. De moins en moins sidérant, le désastre s’épuise, pas nous.

 
 
 
 
 
Grenoble : les bibliothécaires en lutte contre le pass sanitaire
 

« C’est pas possible de casser ce lien avec le contrôle ! »



En France, le débat sur le pass sanitaire et désormais vaccinal, s’est essentiellement formulé, médiatiquement, à l’échelle individuelle : mon pass est-il compatible avecma liberté ? Ma santé vaut-elle la mise en place de dispositifs de contrôle extraordinaires ? Dans certains corps de métiers pourtant, d’autres questions ont émergé pratiquement et collectivement. Ce fût notamment le cas parmi les bibliothécaires de Grenoble : si les non-détenteurs de pass peuvent travailler et aller au supermarché, comment s’expliquer qu’on les empêche d’accéder aux livres ? Est-il acceptable pour une personne dont la vocation consiste habituellement à tout mettre en œuvre pour rendre la lecture accessible de se transformer en contrôleur de pass dont la fonction devient tout à coup d’en limiter l’accès ? Dans ce passionnant entretien, une bibliothécaire de Grenoble nous raconte 4 mois de lutte et de désobéissance contre un dispositif jugé aberrant, discriminatoire et éthiquement inconciliable avec son métier.

 
 
 
 
 
« Monsieur, enlevez-moi mon zéro ! »
 

Notes et évaluations, le petit enfer de l’éducation nationale



Partout dans le monde, les éducations nationales utilisent la note pour valoriser le travail des êtres enfermés entre leurs murs. Outils de gouvernance érigés au rang de totem, elles permettent de discipliner les esprits sans toucher les corps. Elles produisent l’illusion d’un classement objectif des élèves, comme s’ils n’étaient que la somme d’eux mêmes, complètement indépendants des circonstances matérielles qui nous façonnent. Le système éducatif français renforce sa sélection sociale et oblige donc les enseignants à évaluer tout azimut leurs élèves. Ce texte qui fait suite à l’excellent « Je veux plus aller à l’école » que nous avions publié le mois dernier, propose de revenir sur cette situation, sur ce qu’elle fait à ceux et à celles qui peuplent l’école, sur la base d’expériences vécues. Il tente aussi modestement d’imaginer d’autres possibles que l’existant.

 
 
 
 
 
Référendum en Nouvelle-Calédonie : le jour d’après
 

« C’est la paix mais c’est une paix inadmissible, dans l’immobilisme et la compromission. »
Retour à Ouvéa



C’est peu de dire que le référendum du 12 décembre dernier concernant l’indépendance de la Nouvelle Calédonie fut un fiasco. Seuls 43,9% des inscrits sont allés voter suite aux appels aux boycotts des indépendentistes Kanaks. Alors que Macron et Lecornu ont entériné le résultat sans broncher, c’est évidemment la colonisation sous ses formes institutionelles et démocratiques qui continue d’exercer sa violence et son pouvoir. Julien Sartre, notre envoyé spécial en Nouvelle-Calédonie, revient sur ce pseudo-référendum et les 30 années écoulées depuis 1988 et le massacre d’Ouvéa. À travers les paroles Kanaks, c’est une étrangle boucle de l’histoire qui semble parcourir actuellement ce territoire, avec une constante : « la lutte continue ».

 
 
 
 
 
Sécurité privée et privatisation de la police
 

Enquête à Milipol



« La sécurité ne peut se faire, globalement, qu’avec la participation des acteurs du privé », les conférenciers de la dernière édition du salon Milipol ne pouvaient être plus explicites.
Marginale et décriée au début du XIXe siècle, la sécurité privée est aujourd’hui composée de 175 000 agents, dépassant les effectifs de la police nationale et devenant ainsi un maillon essentiel de la sécurité intérieure de l’État. À l’aune de la Coupe du monde de rugby 2023 et des JO 2024, vitrines et paroxysmes des déploiements sécuritaires, cet article propose de décrypter la place que la sécurité privée occupe désormais dans notre quotidien, de son origine à nos jours, et le futur radieux qui semble lui être réservé.

 
 
 
 
 
Comment (ne pas) abolir la police ?
 

Les trucs et astuce de la ville de Minneapolis
CrimethInc.



Après le meurtre de George Floyd à Minneapolis le 25 mai 2020, la ville, comme le reste du pays d’ailleurs, est secouée par de grandes manifestations et de joyeuses émeutes. Deux semaines plus tard, une partie du conseil municipal de Minneapolis annonce le démantèlement du MPD (Minneapolis Police Department, police de Minneapolis) jugé structurellement raciste et donc irréformable. Cette promesse ne sera jamais tenue, ainsi à mesure que le mouvement perd de la puissance dans la rue, la mairie en profite pour essayer de doucement enterrer le projet. Un referendum local est finalement annoncé pour trancher la question. Il a eu lieu le mois dernier et a vu les défenseurs du MPD l’emporter d’une courte tête. Seulement le résultat contraire aurait-il été réellement un victoire ? Nos amis du collectif CrimethInc. explorent ces questions dans un texte riche d’enseignements.

 
 
 
 
 
Le consumérisme à travers ses objets
 

La naissance des vitrines commerciales
Jeanne Guien



Il est devenu de bon ton de parler de société de consommation. Ce qui était une conceptualisation subversive dans les années 60 et 70 est doucement devenue une banalité inoffensive. On recycle, on répare, on revend sur leboncoin et on évite le surplus. Avec les économies faites, on se rapièce une bonne conscience. A rebours, Jeanne Guien se penche sur des objets du quotidien pour les historiciser : un gobelet, une vitrine, un mouchoir en papier, un déodorant pour sentir bon, un smartphone pour se connecter aux autres. Et c’est depuis leur extrême banalité qu’elle déplie le rapport au monde qu’ils charrient, produisent en retour et soutiennent. Comme nous suspectons une part non négligeable de notre lectorat de s’en prendre régulièrement aux devantures des magasins, nous reproduisons ici ces bonnes feuilles de Le consumérisme à travers ses objets qui permettront aux unes et aux autres d’étayer philosophiquement leur intuition : les vitrines doivent tomber. Nous en discuterons très bientôt avec Jeanne Guien un lundisoir.

 
 
 
 
 
Comment l’Etat a contribué à transformer les Antilles en dynamite
 

Un regard sur les finances des communes des DOM à la lumière de la révolte antillaise
Mireille Pierre-Louis



Que se joue-t-il, sur les plans institutionnel et administratif, dans les soulèvements qui ont lieu depuis quelques semaines en Martinique, en Guadeloupe, en Guyanne et à la Réunion ? Quel rapport les dénommés « Dom-Tom » entretiennent-ils avec l’État français depuis les 20 dernières années ? Si vous êtes prêts à suivre la langue de la complexité des rouages administratifs français, cet article répondra à ces deux questions. Mireille Pierre-Louis explique ici dans le détail comment l’État s’est désengagé sur le plan budgétaire dans les DOM ou encore comment la préquation nationale (ce mécanisme de redistribution pour combler les inégalités entre collectivités territoriales) ne leur profite pas, au contraire. Après le pseudo-référundum en Nouvelle Calédonie, dont il n’est pas question ici, c’est une autre manière de mettre en avant la poursuite de logiques coloniales sur le plan institutionnel. Bonne lecture.

 
 
 
 
 
« La justice jugée quel retournement »
 

Prise d’otage et musique bretonne
Un hommage à Khalki, Thiolet et Courtois



Il y a 36 ans, le 19 décembre 1985, Patrick Thiolet et Georges Courtois étaient jugés pour braquage devant la cour d’assises de Nantes. Au beau milieu du procès, Abdelkarim Khalki, ex-codétenu de Georges Courtois, fit irruption armé dans le tribunal. Une prise d’otage s’ensuivit lors de laquelle les trois brigands firent entrer les caméras de France 3 afin de mettre en scène, avec beaucoup d’humour, le jugement de leurs juges.

Afin de célébrer et de se remémorer cet élan de courage devenu mythique, les tabanards nous proposent cet An-dro agrémenté d’images d’archives.

 
 
 
 
 
NTBLR [6/ ?]
 

Robin Garnier-Wenisch



Le vrai problème au fond, au fond du fond, le vrai problème, le problème qui préoccupe vraiment les habitant·e·s, le problème qu’on dit comme ça LE problème, en faisant un hoquet quand on le dit. Comme si ça devait sortir et qu’au moment où ça sort ça nous faisait un bien fou et en même temps, ça nous faisait presque mal de le sortir. LE problème qu’il faut qu’on le dise, parce qu’on ne peut plus faire semblant. On ne peut plus ignorer LE problème numéro un, en tête de la liste des problèmes. LE problème qu’il faut régler, ce qui ne veut pas dire qu’après c’en sera fini des problèmes, mais LE problème qu’il faut régler rapidement pour justement pouvoir se focus bien comme il faut sur les autres problèmes qui deviendront à leurs tours et chacun dans le bon ordre bien sagement bien comme il faut les uns derrière les autres d’autres « LE » problème. LE problème numéro un : c’est la drogue.

 
 
 
 
 
 
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