[lundisoir]
Depuis le début de nos émissions à Lundi soir, on veut parler de luttes féministes, de comment on s’y prend pour dégommer quelque chose d’aussi réticulaire que le patriarcat, de comment ça participe d’une puissance plus générale. A l’heure où de vraies bascules anthropologiques sont en cours, avec le paquet de crispations et de violents contrecoups qui les accompagnent il était nécessaire de saisir ces changements dans leurs long cours et dans leur présent.
Mais trouver le ton, l’angle, les mots n’est pas si simple. S’agit-il de débattre vraiment de moyens, alors que ce sont des expériences et des histoires plurielles qui font la force des féminismes ? S’agit-il de déterminer ensemble des fins alors que le surplomb prescriptif est une des marques de fabrique du patriarcat qu’il s’agit de démolir ? Trouver le dispositif pour en faire un espace d’auto-détermination sans lâcher notre idée qu’il s’agit de déployer une puissance, depuis la fragilité même de bien des positions, nous a pas mal occupé l’esprit.
Alors finalement on a opté pour un format inédit dans nos émissions, on a lancé un paquet d’invitations et on s’est dit qu’on allait faire une fête et laisser le micro enregistrer des discussions qui s’improvisent, des moments d’échanges pas trop dirigés. Beaucoup n’ont pas pu se joindre pour cette émission mais beaucoup sont venu.e.s aussi. Le dispositif était peut-être un peu intimidant et ça n’a pas été si facile de participer toutes, pas si facile de déborder. Mais il nous semble qu’on a réussi à ouvrir l’espace qu’on voulait avec son matelas de bienveillance - on a vraiment essayé de trouver un autre mot mais il semble insister-, qui rend des partages d’histoires singulières et des constructions de collectifs et d’alliance sans surplomb d’évidence ou d’idéologie.
C’est l’épisode 1 d’une série qu’on veut là aussi plurielle. Celui-ci nous a paru faire sonner tout particulièrement des histoires de transmissions et d’alliances.
On se donne rendez-vous pour la suite en mars.
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