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#221 | 16 décembre
 
 
 
Vers une contre-révolution ?
 

Comprendre la situation en Bolivie



Depuis maintenant plus d’un mois, la Bolivie vit une crise politique et sociale majeure. Il est cependant difficile d’avoir une vision claire tant la plupart des analyses restent prisonnières d’une rhétorique stéréotypée, éloignée de la complexité sociale et politique du pays, et aussi du vécu de nombreux Boliviens. Il ne s’agit pas ici d’exposer une quelconque vérité sur la situation bolivienne mais de déconstruire un certain nombre de clichés alimentés par la polarisation dans laquelle s’enfonce le pays depuis plusieurs semaines. Nous sommes ainsi coincés entre deux « histoires » concurrentes, celle du coup d’Etat réactionnaire et celle du soulèvement populaire et démocratique. Or il semble que la situation ne corresponde à aucun de ces archétypes politiques si pratiques. C’est en tous cas ce que tend à démontrer cet article que nous a fait parvenir un jeune ami Bolivien.

 
 
 
 
 
Adresse à celles et ceux qui prennent les usagers en otage, gênent le commerce et gâchent la magie de Noël
 

Sur la nécessité d’aller plus loin



Nous ne le lisons pas que dans les résultats des sondages du Figaro, nous le vérifions dans la rue à chaque manifestation du mouvement en cours : il a la sympathie d’une bonne part de la population.

 
 
 
 
 
Le père Noël rejoindra-t-il la grève ?
 

La mise en scène est impayable, le vaudeville presque parfait, et le public au comble du suspense : mais que va faire Laurent Berger ? Edouard Philippe transigera-t-il sur l’âge pivot ? Jean-Paul Delevoye va-t-il enfin prendre sa retraite ? Emmanuel Macron devra-t-il « parler aux Français » avant le 31 décembre ? Les cortèges seront-ils plus fréquentés le 17 décembre que le 5 ? Que d’inconnues ! Que de retournements possibles ! Que d’impatience !
Il était temps, il faut dire, que l’on restaure l’une (...)



La mise en scène est impayable, le vaudeville presque parfait, et le public au comble du suspense : mais que va faire Laurent Berger ? Edouard Philippe transigera-t-il sur l’âge pivot ? Jean-Paul Delevoye va-t-il enfin prendre sa retraite ? Emmanuel Macron devra-t-il « parler aux Français » avant le 31 décembre ? Les cortèges seront-ils plus fréquentés le 17 décembre que le 5 ? Que d’inconnues ! Que de retournements possibles ! Que d’impatience !

 
 
 
 
 
CONTRE STOCAMINE ET SON MONDE - SE DONNER ENFIN LES MOYENS
 

Un centre d’enfouissement de déchets ultimes, ayant subi un important incendie il y 17 ans, continue d’héberger des milliers de tonnes de produits toxiques.



Ce vendredi, les services de l’Etat ont autorisé la remise en service de l’usine Lubrizol de Rouen qui avait pris feu le 23 septembre dernier. Triste ironie, le soir même, une raffinerie du Havre subissait un incendie, plus rapidement maîtrisé. Le discours du préfet de Seine-Maritime a pu rappeler de mauvais souvenirs aux normands, en substance : "il n’y a pas de danger mais restez chez vous". Dans le cas de la réouverture précipitée du site de stockage de produits chimiques de Lubrizol, l’une des nombreuses interrogations qui subsiste concerne la "dépollution" du site industriel en lui-même. Qu’est-ce qu’il sera fait des milliers de tonnes de déchets toxiques qui ont brulé lors de ces journées de septembre ?

Il existe en Alsace, un centre de stockage de déchets de « classe 1 » (déchets dangereux) et « classe 0 » (déchets hautement toxique). Il se nomme Stocamine, et ce site d’enfouissement de déchets "ultimes" a fonctionné de 1999 à 2002, réceptionnant 42000 tonnes de poubelles chimiques.

 
 
 
 
 
Imprévisible & déterminé
 

« Depuis deux semaines, un important mouvement lycéen se propage dans la métropole lilloise »



La grève contre la réforme des retraites a passé le cap des 10 jours. En attendant la prochaine grosse journée de mobilisation (le 17/12) on peut dire qu’elle tarde à trouver ses formes, là où ces dernières années chaque lutte d’ampleur avait su s’inventer une particularité : le blocage (en 2010), la jeunesse comme fer de lance (2006), le débordement (les GJs), les occupations (95).

Notons tout de même que l’automne 2019 commence à prendre des couleurs singulières (et plus chaudes) à quelques endroits, par exemple à Lille. La capitale nordiste a brièvement fait parler d’elle dans la presse nationale à cause de l’arrestation arbitraire de deux étudiants de la fameuse ESJ (école supérieure du journalisme). Cet événement ne doit pas cacher la forêt, ni des centaines d’arrestations arbitraires que chaque journée de manifestation produit aujourd’hui en France, ni des agitations qui secouent la métropole lilloise. Le média « Lille Insurgée » nous a fait parvenir ce texte qui revient sur les blocages lycéens qui ont animé les 10 derniers jours, et qui devraient vraisemblablement se poursuivre cette semaine.

 
 
 
 
 
Trois stratagèmes de Walter B
 

« Qu’est-ce que la raison farouche ? »



« Aussi combattif qu’il puisse paraître, la dialectique éristique qui, suivant la définition de Hegel, « épouse la force de l’adversaire pour l’anéantir de l’intérieur », ne se trouve pas dans l’arsenal de Fuchs. Chez les chercheurs qui succédèrent à Marx et Engels, la force destructrice de la pensée se relâcha, n’osant plus défier le siècle. »

Selon Walter Benjamin, depuis Marx et Engels, l’arsenal offensif de la pensée s’est affaibli. Sa force destructrice s’est relâchée. Elle n’ose plus défier son siècle. Ce qui lui fait défaut, c’est une forme de dialectique. Quelle dialectique ? La dialectique éristique. C’est-à-dire une forme de rationalité qui, selon Hegel, « épouse la force de l’adversaire pour l’anéantir de l’intérieur ». Mais comment redonner à la raison « une allure pour ainsi dire martiale » ?

 
 
 
 
 
Arrêté après les émeutes de Hambourg, Loïc Citation est depuis un an en procès en Allemagne.
 

Kafka au pays du G20



Tout le monde se souvient du sommet du G20 qui se tint à Hambourg début juillet 2017. Pas moins de 20 000 policiers, 3000 véhicules, 11 hélicoptères, 185 chiens, 70 chevaux et une dizaine de canons à eau étaient censés assurer la tranquillité de cette réunion des représentants des 20 pays les plus riches. Pourtant, la manifestation tourna au vinaigre et après deux jours d’émeutes les forces de police durent reconnaître leur échec, tant stratégique que politique. Le ministre fédéral de la justice allemande concluait alors qu’« Il n’y aura plus de G20 dans une grande ville allemande ». Cela aurait pu en rester là mais c’était sans compter sur l’amertume et la rancœur de la police allemande qui a depuis lors déclenché des opérations répressives inédites tant par les moyens mis en œuvre que par leur étalement dans le temps.

 
 
 
 
 
Un temps chelou
 

Un bilan météorologique de la grève en cours



La grande grève de décembre, que l’on annonçait avant qu’elle arrive – dans des AG ratés – comme un moment historique, a commencé. Elle est là, massive, illimitée, suivie, même la CFDT l’a rejoint dernièrement.

Pourtant, sans surprise, pas d’arrêt général de la machine, pas de rassemblement spontané de parisien.e.s enfin libéré.e.s du travail, pas de barricades à Saint-Michel. Un temps et une humeur maussade, des métros automatiques, des jaunes partout, du télétravail et des trottinettes électriques.

 
 
 
 
 
Delenda est
 

« Sans haine, mais sans hésitation. »



C’est le propre de tous les moments politiques que de réactiver un certain nombre d’évidences et de partages. Faut-il réformer la société ? Bouleverser l’existant ? Réparer le monde ? Le texte qui suit a été rédigé par un un collectif d’enseignants-chercheurs, Kylo V. Nèr, et propose de trancher ces éternelles questions, à leurs yeux, « Il n’y a rien qu’à détruire. »

 
 
 
 
 
La Domination et les arts de la résistance. Fragments du discours subalterne
 

James C. Scott [Notes de lecture]



C’est assurément un « maître livre », comme l’écrit Ludivine Bantigny dans sa préface. Pourquoi ? Parce qu’il apporte un nouvel éclairage sur les rapports de domination. À propos de ces derniers, nous nous satisfaisons trop souvent d’une alternative binaire quelque peu simpliste : soit il y a de la domination « pure et dure », et une soumission tout aussi pure – et molle – des dominé·e·s (on pense à l’esclavage ou à d’autres situations de tyrannie, dont le patriarcat, par exemple), soit il y a aussi domination, mais avec le « consentement », en quelque sorte, des dominé·e·s – et c’est le motif de la « servitude volontaire ». Vous aurez déjà compris en lisant ces premières lignes que James C. Scott n’accepte ni l’un ni l’autre terme de l’alternative (une de ces alternatives « infernales » que dénonce la philosophe Isabelle Stengers comme l’un des sortilèges du capitalisme).

 
 
 
 
 
Il faut cesser de bavarder, et être impitoyable !
 

André Bernold



La comédie a assez duré, l’insurrection est à l’ordre du jour, et la destitution immédiate des coupables du désastre.

 
 
 
 
 
C’est quoi, un capitaliste ?
 

Olivier Bordacarre



Olivier Bordaçarre, écrivain, dramaturge et comédien est notamment l’auteur de La France tranquille, ouvrage dans lequel il interrogeait les dérives potentiellement fascistes de la France contemporaine. Il publie cette année son sixième roman, Le sexe du ministre aux éditions Phébus. Il revient ici sur le lien entre capitalisme et fascisme.

 
 
 
 
 
Mayday : En grève jusqu’à la retraite ! [audio]
 

L’émission de radio Mayday se penchait cette semaine sur le mouvement de grève en cours.



La grève c’est bon pour les oreilles. C’est en tout cas une bonne occasion de se remettre à écouter de la radio : en voiture pour ne pas regretter l’arrêt des TER, sur un piquet de grève quand on s’ennuie des « On lâche rien’ », au fond de la classe pour ne plus écouter un prof-jaune, en manif pour atténuer le son des désencerclantes, au fond de l’AG pour ne pas entendre une future Sibeth Ndiaye...

Exemple avec l’émission Mayday.

 
 
 
 
 
Moi la grève je l’aime bien
 

Un poème



moi la grève je l’aime bien
parce qu’au lieu de me dépêcher — je suis obligée
d’prendre mon temps.

 
 
 
 
 
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Nos lectrices et nos lecteurs ne le savent peut-être pas tous mais l’algorithme qui fait battre le coeur de Facebook est particulièrement facétieux et dans une certaine mesure à un coup de fil du ministère de l’Intérieur lorsqu’un contenu est jugé peu recommandable par ce dernier. Certes, facebook reste un moyen de diffusion important pour toucher par delà notre lectorat habituel mais il existe d’autres supports que nous allons essayer ces prochains temps.
C’est notamment le cas de la messagerie (...)



Nos lectrices et nos lecteurs ne le savent peut-être pas tous mais l’algorithme qui fait battre le coeur de Facebook est particulièrement facétieux et dans une certaine mesure à un coup de fil du ministère de l’Intérieur lorsqu’un contenu est jugé peu recommandable par ce dernier. Certes, facebook reste un moyen de diffusion important pour toucher par delà notre lectorat habituel mais il existe d’autres supports que nous allons essayer ces prochains temps.

 
 
 
 
 
 
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