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#95 | 27 février
 

Ce numéro 95 sera mis en ligne tout au long de la journée.

 
 
Les manifestants nantais pensaient-ils devoir affronter la police pour s’opposer au FN ?
 

Une manifestation avait lieu ce samedi à Nantes contre la venue de Marine Le Pen.



Une manifestation avait lieu ce samedi à Nantes contre la venue de Marine Le Pen. Dans le concert de réactions outrées qui a suivi cette mobilisation, François Fillon, candidat à la présidence de la République, a notamment dénoncé le « climat de quasi guerre civile » qui se développe dans le pays et a demandé à ce que des mesures soient prises pour que « les ennemis de la démocratie cessent de perturber cette campagne présidentielle. »

Par ailleurs, certains observateurs et militants se demandaient le lendemain pourquoi les manifestants s’en étaient pris aux forces de l’ordre, dans une manifestation censée s’opposer au Front National. Avec en corollaire la question de savoir si de telles pratiques ne desservaient pas « leur cause ». Outre le récit de la manifestation par notre envoyé spécial, nous avons tenté d’attraper quelques paroles de participants concernés par ces questions.

 
 
 
 
 
Émeutes : "Il y a un « langage des actes », à nous de l’entendre"
 

Entretien avec l’anthropologue Alain Bertho.



Alain Bertho est professeur d’anthropologie à l’Université de Paris 8. Il travaille notamment sur le phénomène des émeutes qu’il recense quotidiennement et mondialement. À titre d’exemple, pour ce dimanche 26 février, son blog évoque en vrac : NationalKashmir : affrontements à Pulwama – 25 février 2017
Expulsion : affrontements à Berne – 25 février 2017
Manifestation anti FN : affrontements à Nantes – 25 février 2017
Université : affrontements à Toukra – 25 février 2017
Fermeture de LCF et City FM : affrontements à Lomé – 25 février 2017

Il a notamment publié Le temps des Émeutes (2009, Bayard) et plus récemment Les enfants du chaos (2016, La Découverte).

Sans surprise, les émeutes en réaction au viol de Théo par des policiers d’Aulnay-sous-Bois ont été unanimement vilipendées par tout ce que la France compte de politiciens et d’intellectuels médiatiques. Il s’agit, comme à chaque éruption populaire qui s’extraie du cadre démocratique, de feindre l’indignation autant que l’étonnement. Pour qu’elle puisse être contenue, la vérité de l’émeute doit être recouverte à tout prix.
Nous avons posé quelques questions à M. Bertho afin qu’il éclaire la séquence d’Aulnay de son point de vue scientifique et historique.

 
 
 
 
 
« Blocus accidentel »
 

En première ligne du mouvement de manifestations réclamant #justicepourtheo, les lycéens étaient particulièrement irrités par le traitement médiatique de leur journée de mobilisation du 23 février.



 
 
 
 
 
En vidéos : occupation et manifestation à Bure.
 

Contre le projet d’enfouissement de déchets nucléaires.



 
 
 
 
 
BURE, LA RIPOSTE DE LA FORÊT, ACTE II
 

Retour sur la manifestation, à Bure, contre le projet d’enfouissement de déchets radioactifs.



Selon l’Agence France Presse :

Selon la préfecture de la Meuse, la situation a dégénéré en milieu d’après-midi, quand « un groupe d’une cinquantaine d’individus cagoulés, armés de pierres ou d’engins incendiaires, s’est attaqué à la clôture de l’écothèque, un bâtiment appartenant à l’Andra, puis a élevé une barricade de pneus et les a enflammés ».

« Devant leur avancée et leur intention manifeste de s’attaquer aux bâtiments et aux forces de l’ordre placées devant ces derniers pour les sécuriser, les gendarmes ont été contraints de faire usage de la force pour se protéger et protéger les bâtiments », poursuit la préfecture dans un communiqué diffusé samedi soir, soulignant que les opposants ont pour leur part « déclaré deux blessés légers ».

« Des dégradations ont été constatées. L’Andra compte déposer plainte. Une enquête est en cours. Deux interpellations ont d’ores et déjà été effectuées », conclut la préfecture.

Selon ce témoignage que nous avons reçu en provenance de Bure :

 
 
 
 
 
Back to the 70’s : la lutte contre la centrale nucléaire de Golfech
 

Le tribunal de Bar-le-Duc a renvoyé son jugement au 5 avril concernant l’occupation du bois Lejuc (près de Bure) par des opposants au projet d’enfouissement de déchets nucléaires. Cela laisse le temps de se replonger dans l’histoire du mouvement antinucléaire français.



Alors que le tribunal de grande instance de Bar-Le-Duc a renvoyé au 5 avril son jugement quant à l’occupation du bois Lejuc - entamée au cours de l’été précédent avec pour objectif de bloquer une nouvelle phase des travaux menés par l’ANDRA dans le cadre du projet CIGEO - il paraît intéressant de revenir sur l’histoire du mouvement antinucléaire en France dans les années 1970 et 1980 et plus particulièrement sur l’histoire de la lutte contre l’implantation d’une centrale électronucléaire à Golfech. En effet, la réalisation d’un centre d’enfouissement des déchets radioactifs constitue la dernière étape du développement d’un complexe militaro-industriel nucléaire français entamé au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale. Ce complexe nucléaire n’a jamais fait consensus au sein de la population. Au contraire, il a engendré des mouvements de résistances dans de nombreux lieux où l’État a choisi de le développer. Ces batailles furent rudes, longues et épuisantes mais parfois victorieuses (on pense ici à Plogoff). Surtout, ces mouvements de résistances se sont inscris dans un temps longs, dix à vingt ans pour certains, et ont été caractérisé par la multiplicité des tactiques employées.

 
 
 
 
 
Cauchemars et facéties #55
 

Errance sur l’internet. Les résultats : des préfets contre des requins, des préfets contre des lycéens, des policiers, des fichiers, des esclaves, des espions, plus de papillons.



 
 
 
 
 
 
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