« Vouloir la paix, est-ce vouloir la justice ? »

Des comparutions immédiates au tribunal de Bobigny

paru dans lundimatin#391, le 11 juillet 2023

Le 6 juillet dernier, une professeur de philosophie de Seine-Saint-Denis s’est rendue au tribunal judiciaire de Bobigny pour assister aux comparutions immédiates des jeunes « émeutiers » interpellés les jours précédents. Elle raconte ici la manière dont l’institution judiciaire prend le relais de la répression policière. Un récit édifiant mais finalement peu surprenant.

« L’expression la plus haute de la citoyenneté est l’émeute »

Marat

« L’enfant qui n’est pas embrassé par le village, l’embrasera pour en sentir la chaleur » proverbe africain

Mardi 6 juillet, de nombreux camarades et soutiens arpentent les trois salles de comparutions immédiates du tribunal judiciaire de Bobigny où se déroulent les jugements expéditifs et iniques des révoltés qui se sont courageusement soulevés en réaction au meurtre glaçant de Nahel. Tic-tac, les 100 jours d’apaisement touchent bientôt à leur fin et il ne faudrait pas que les festivités à venir, celles du 14 juillet, qui seront honorées de la présence d’un grand humaniste, en la personne de Modi, soient entachées par une odeur de brûlé, que la présence de braises leur portent ombrage, braises dont nous savons qu’elles demeurent et demeureront encore longtemps fumantes, jusqu’à la prochaine explosion qui ne manquera pas d’advenir tant les stigmates des galériens sont prégnantes. Bref, il faut faire place nette et foutre, fissa, tout le monde au trou ! Démonstration.

18e chambre, salle n°5, un camarade me livre le verdict d’auditions auxquelles je n’ai pu assister : 5 mois ferme avec maintien en détention pour un révolté, 3 mois de sursis pour un autre, enfin relaxe pour un troisième mais assortie de 1000€ d’amende pour dissimulation d’identité.

13e chambre, salle n°6, concernant ce dont je vais maintenant parler. Trois inculpés sont amenés dans le box, derrière une vitre, dans cette salle, vitre présentant une meurtrière permettant aux prévenus de pouvoir, a minima, communiquer avec leurs avocats, box assorti d’un micro, concédant aux accusés la possibilité de se faire entendre ; dispositif non présent dans une autre salle que je viens de quitter ne présentant ni vitre, ni micro surtout et rendant, de ce fait, souvent inaudibles les prises de paroles des prévenus. Trois très jeunes hommes sont donc présentés à la justice : un français noir de 18 ans, deux français d’origine arabe, respectivement de 19 et 18 ans. Les chefs d’inculpation sont, pour l’un, présence à proximité du saccage de la mairie de Bondy et participation à celui-ci, pour l’autre, présence à proximité et/ou participation au saccage du centre commercial de Bobigny, pour le troisième enfin, vol et/ou recel de fringues provenant dudit centre commercial, vol reconnu par le prévenu, ainsi que supputée participation aux incendies de la mairie et du centre commercial.

Il s’avère que les accusations portées, portées mais non du tout attestées !, reposent, pour l’essentiel, sur le bornage induit par la saisie et l’analyse des téléphones et que les condamnations qui seront appliquées s’appuient aussi sur de nombreuses conversations et vidéos snapchat, sur la base d’intentions que le tribunal considéra, tout au long du procès, non seulement comme des circonstances aggravantes mais encore comme des pour ainsi dire actes, à tel point que ces deux mots : intentions et actes, m’apparurent, aux termes des ’débats’, fort peu contradictoires, comme de simples substituts. Loin de moi l’idée de vouloir faire la morale à ces damnés de la terre, mais répétons-le, ad nauseam, le portable est, dans le cadre des procédures judiciaires, notre plus sûr ennemi !

Attaque de l’hôtel de ville de Bondy - un des prévenus ne cesse de répéter qu’il n’était pas directement présent sur les lieux des faits, au moment de l’incendie, mais à proximité, le bornage de son téléphone, bornage ne donnant pourtant qu’une approximation avec une latitude de centaines de mètres, est cependant considéré, tout du long, par le juge, comme une science exacte, au mètre près. En l’occurrence, le prévenu habite tout près de la mairie, à 200 mètres environ, comme le précise son avocate qui s’est tout simplement renseignée sur mappy. Mais le juge persiste et signe, le bornage, pourtant peu précis, est une preuve indiscutable.

S’ensuit l’égrenage des conversations snapchat échangées entre les prévenus le soir des émeutes. Moment qui permet, un peu, de détendre l’atmosphère, du fait que les messages rapportés par le juge ne siéent pas du tout à son éthos, ce qui suscite des rigolades dans la salle qui ne sont pas vraiment au goût des magistrats. - ’Wesh, faut tous les fumer un à un les schmitts. Longue vie à Nahel. C’est la guerre. On achète 100€ d’essence. Wala ça ouvre des distributeurs, des franprix. J’ai pris un tir de flashball dans la jambe, j’aurais dû pas venir. On va brûler le tribunal...’. - ’Que pensez-vous de tout cela ?’ demande le juge et d’ajouter : - ’Vous n’êtes que dans des faits délinquants, sans portée politique’ dont acte ! Un des prévenus, tentant de se défendre comme il le peut, répond : - ’Ces événements sont des actes de pure folie. Je suis contre les émeutes, ce sont les voitures, les commerces de mes parents qui brûlent. Et les vêtements, je n’ai fait que les récupérer, ils étaient là, par terre’. L’autre jeune homme : - ’Je reconnais, j’ai écrit certains de ces messages mais c’était de l’humour, de l’ironie. Ce n’était pas sérieux. C’était pour me donner une image. D’ailleurs la preuve, je ne l’ai pas fait, je n’ai pas acheté d’essence’. Piqué au vif, le juge en profite pour enjoindre au jeune homme un changement de ton : - ’Je vous conseille, jeune homme, de renoncer à votre ton plein de forfanterie’. - ’J’suis comme ça, c’est ma façon de parler’ précise celui qui vient de s’exprimer. Et le juge d’enchaîner : - ’Dans quelle société voulez-vous vivre ? Et pourquoi êtes-vous sorti dans la rue ?’. Sous son costume ouaté, le cerveau de ce magistrat semble avoir tout à fait oublié le contexte des événements, serait-il atteint d’amnésie, un effroyable meurtre de sang froid n’a-t-il pas eu lieu 6 jours auparavant ? Mais de Nahel, du meurtre commis par un policier, il n’en sera, de toute façon, jamais question durant cette longue après-midi... - ’Inciter à se livrer à des exactions et les commettre, c’est du pareil au même’ renchérit le juge ; les intentions, les paroles, les actes, tout cela c’est kif-kif pour ce monsieur, nous l’avions déjà bien compris.

Avant que la cour ne se retire, et parce que la parole revient toujours aux prévenus en dernier, le juge demande aux trois accusés s’ils ont quelque chose à ajouter. - ’Monsieur le juge, vous ne pouvez pas me condamner pour 30 minutes de curiosité. J’suis un enfant rempli de rêves ; monsieur le juge, donnez-moi la chance de me rattraper’ déclare le jeune de 19 ans. Silence, puis il ajoute avec grand à propos : - ’Qui jugez-vous en vérité ?’... - ’Pour quelques pantalons de survêtement, monsieur le juge, ne m’envoyez pas en prison. J’ai des projets, j’veux être brancardier. Ma grand-mère est très malade, j’fréquente beaucoup les hôpitaux, ce monde j’le connais bien, c’est là que j’veux travailler’ déclare en forme de supplique ce jeune de 18 ans qui a été placé chez sa grand-mère, qui est content de son éducateur qui l’aide dans toutes ses démarches et au quotidien. - ’Ces survêtements que j’ai volés, ils ne sont pas tous à ma taille, j’en ai pris pour moi mais aussi pour faire des cadeaux’ précise encore le jeune homme, comme si le juge pouvait être sensible à ce genre d’arguments... [1] à noter que deux des prévenus ont un casier vierge, tandis que l’autre n’a que deux inscriptions au sien et qu’il doit commencer à effectuer des TIG, pour 120 heures, le 15 juillet.

Verdict : - le jeune homme noir de 18 ans écope de 24 mois de prison dont 18 ferme, avec mandat de dépôt, il retourne donc immédiatement en taule, le juge lui inflige, de surcroît, 1500€ d’amende ; - le jeune homme d’origine maghrébine de 19 ans écope de 18 mois dont 12 ferme avec mandat de dépôt, donc retour immédiat à Fleury Mérogis, plus, lui aussi, 1500€ d’amende ; - quant au troisième jeune homme d’origine maghrébine de 18 ans, un placement en détention à domicile, sous surveillance électronique, de 12 mois, est prononcé, avec lever d’écrou ce soir même ; ainsi, demain, ce lycéen de terminale qui vient de passer le bac, comme il nous l’a appris, pourra, frais et dispo, passer son oral de rattrapage du bac ! [2]

à l’audition du verdict, l’un des jeunes inculpés trépigne puis finit par quasiment se lacérer le visage avec ses propres mains. Sa mère, présente dans la salle, l’observe avec une douleur qui suinte de tous les pores de sa peau...

À ceux qui conseillent aux galériens de refuser les comparutions immédiates, au motif évidemment recevable, exact même mais seulement en théorie, de pouvoir dignement préparer leur défense, rappelons que, comme durant la séquence GJ, soit durant ces périodes d’exception, qui confinent de plus en plus à la règle, et qui s’illustrent, en l’occurrence, par la circulaire de la honte de Dupont-Moretti demandant ’une réponse judiciaire rapide, ferme et systématique’ envers les auteurs de dégradations et de ’violences’, y compris les mineurs, l’usage, dans les tribunaux, est de systématiquement maintenir en détention les malheureux réprouvés, jusqu’à la date ultérieure de leur procès qui peut être fixée au mieux au mois suivant, au pire à plusieurs mois après. Mais quand tu as passé, ne serait-ce que deux jours à Fleury-Mérogis, ton jugement en est nécessairement altéré, ton objectif étant alors d’éviter, ne serait-ce qu’un jour de plus en taule, tu en es réduit à parier que tu pourrais avoir une chance d’être libéré, en acceptant la comparution immédiate, même si en fait, objectivement, tu n’en as aucune, particulièrement dans le présent contexte.

En rentrant chez moi, ce soir-là, je n’ai pas pu manger, cette ’justice’ avilissante m’avait filé la nausée, un sommeil agité me réveilla au milieu de la nuit, avec à l’esprit le vif souvenir d’un rêve éprouvant et singulier. J’étais sur un bateau de luxe qui louvoyait sur la Seine, invitée d’une party mondaine, où j’faisais un peu tâche, une sauterie où, de pièce en pièce, on dégustait des... fromages, tous plus appétissants les uns que les autres et dans ce rêve il était aussi question de chaussures. De fromages, très certainement parce que j’avais lu quelque part, la veille, qu’un prévenu avait été condamné à de la prison ferme pour recel d’un fromage provenant d’un supermarché saccagé, comme un autre pour vol d’une cannette de Redbull... De chaussures, à cause peut-être du vague souvenir d’une mère qui aurait jeté, de rage et de dépit, sa chaussure au milieu d’une salle d’audience, après que le verdict à l’encontre de son fils fut prononcé, soit en réaction à l’incarcération de celui-ci, et parce que c’est tout ce qu’elle avait sous la main pour manifester sa fureur ; mais cette histoire je l’ai peut-être inventée, peu importe. Quoi qu’il en soit, c’est bien ce que j’ai failli faire à l’issue du procès que je viens de relater, si seulement j’en avais eu le courage, parce que je ne pouvais pas quitter la salle d’audience sans faire quelque chose ; à défaut j’ai juste dit : courage ! aux trois mecs lorsqu’ils furent extraits de leur box, tenus par les keufs, les bras bien comprimés sous la pression des mains des condés, comme s’ils avaient l’once d’une possibilité de s’échapper.

Dans mon rêve, le bateau de luxe comportait de très multiples pièces, au parquet rutilant, et des fenêtres agrémentées de persiennes bleues laissant passer une lumière douce, chaude et tamisée ainsi qu’une onde rafraîchissante, soit tout le contraire de la chaleur étouffante et de l’éclairage merdique qui régnaient dans la salle d’audience de Bobigny. J’errais, de pièces en pièces, me délectant des divers fromages proposés à la dégustation. Puis, je me posai, plus longuement, dans l’une d’entre elle où un homme me fit essayer diverses paires de souliers, au motif que les miens n’étaient vraiment pas des chaussures ad hoc pour cette réception mondaine. Je choisis finalement une de celles qu’il me proposait et, à peine, les avais-je chaussées que je lui assenai un bon coup là où on rêve parfois de faire taire la gent masculine, le masculinisme exacerbé de beaucoup, de l’engeance testotéronée des condés tout spécialement qui arborent si souvent, en manif, une pose virile, jambes bien écartées, pour nous intimider avant que de nous frapper, toute honte bue, d’un coup de matraque bien puissant sans aucune sommation ni raison.

On dit des rêves qu’ils font parfois référence à l’histoire, que les rêves, intimes, voire égoïstes par définition, ne sont néanmoins pas imperméables aux événements du monde, aux plus féroces d’entre eux. Comme le montre Alain Parrau [3], le rêve, contrairement à ce qu’on pourrait a priori en penser, n’est pas étranger au monde extérieur, social et historique en particulier. Je me rappelle aussi d’un texte ou d’un livre de psychanalystes compilant les rêves de leurs patients centrés autour de la détestation de Macron. Macron qui nous pourrit l’existence depuis 6 ans déjà, et qui, non content de putréfier notre vie diurne, parvient même à parasiter notre existence nocturne. Combien d’entre nous, mobilisés depuis 2016 au moins, et arpentant toutes les semaines les rues, en manifestation sauvage ou syndicale, au risque d’être frappés, éborgnés, amputés, n’ont-ils pas cauchemardé qu’ils se faisaient massacrer par les condés, qu’ils étaient pris dans de véritables scènes de guerre : ’nous sommes en guerre !’.

L’an passé, un des sujets de l’épreuve de philosophie avait retenu mon attention : Sommes-nous responsables de l’avenir ? [4]. Cette année, c’est le deuxième sujet : Vouloir la paix, est-ce vouloir la justice ? qui vaut qu’on considère le traitement que les copies en donnèrent, du moins celles que j’ai corrigées.

Évidemment, a posteriori, depuis le meurtre de Nahel et les jours de révolte qui s’en suivirent, cet intitulé résonne particulièrement et hante mon esprit, du fait, bien sûr, de son lien avec l’actualité. J’essayais donc de me remettre en mémoire ce que les candidats qui avaient traité ce sujet en avaient dit, mais ce n’était pas évident de remettre la main sur ces souvenirs, sachant que j’eus 8 pauvres jours pour corriger plus de 120 copies et que je dus le faire, devant un écran, les yeux exorbités, depuis qu’un crétin, il y a de cela deux ans, décida de la numérisation des copies, nous condamnant à rester le cul plombé devant un ordinateur à essuyer maux de tête, migraines ophtalmiques et torticolis à foison.

Néanmoins, je suis parvenue à me remémorer de certaines choses qui m’avaient particulièrement frappées. Que de nombreuses copies faisaient allusion à la réforme des retraites, plus précisément aux manifestations qui s’en sont suivies, au climat parfois franchement émeutier, suite à l’adoption « définitive » de cette contre-réforme ; mais il était aussi bien souvent question, dans ces copies, de la guerre en l’Ukraine, ... à l’attention de monsieur le juge ne voyant dans les prévenus que des déliquants parfaitement dépolitisés.

Mais venons-en au contenu plus précis des copies. Certains élèves précisaient que la paix qui règne en France, depuis la fin des mobilisations contre la réforme des retraites, était précaire, de surface, que les tisons étaient encore bien chauds sous le calme apparent. Que le pouvoir avait réussi, à coups de gaz lacrymogène, de tirs de LBD et de lancers de grenade, à rétablir seulement un semblant de concorde dans notre pays. Les copies les plus fines parvenaient à démontrer qu’un climat de simili paix n’est pas toujours synonyme de justice authentique, que la paix en effet, précisaient certains candidats, règne dans de nombreuses dictatures sans qu’il soit pour autant possible de parler de justice, loin s’en faut. Que l’on peut, autrement dit, imposer la paix au sens de l’ordre et de la soumission, sans qu’aucune justice règne, au prix donc d’une chape de terreur imposée à l’ensemble de la société ; et de conclure que seule la volonté d’une justice authentique, sociale, de la mise en place d’une véritable justice égalitaire, peut être le moyen d’instaurer une paix digne de ce nom, non exempte pourtant de dissensus, de conflits bien orchestrés, bref du respect d’une véritable démocratie, pluraliste, qui ne signifie pas et n’a jamais signifié de faire vivre ensemble les hommes tel un troupeau de moutons avançant tous dans le même sens, têtes baissées, telle une engeance de pourceaux se contentant de consommer en la fermant : ’consomme et ferme ta gueule’.

Quant à la guerre en Ukraine et à ses conséquences à l’échelle de toute l’Europe et même du monde en son entier, certains élèves avaient la sagacité de remarquer que la paix ne pourra être (ré)instaurée qu’au prix d’une justice bien comprise mettant fin, notamment, à l’hégémonie inique de certaines puissances, à l’impérialisme délétère de ces mêmes puissances ou d’autres, à la lutte aussi contre le néocolonialisme dont les élèves de banlieue font sans cesse les frais.

Pour la première fois cette année, à l’encontre de la règle habituelle, qui laisse aux enseignants de philosophie, se concertant lors d’une journée d’harmonisation, toute latitude pour se mettre collégialement d’accord sur des exigences ou critères communs de correction, l’inspection de philosophie a décidé de pondre des ’éléments d’évaluation’, pour chacun des trois sujets proposés. Ceux-ci, aux dires de nombreux collègues, ne sont guère éclairants et certains conseils apparaissent même comme franchement choquants, notamment la recommandation, pour le sujet dont nous parlons, de valoriser les copies qui éventuellement mobiliseraient le concept de guerre juste ! Mais fort heureusement, nulle copie de mon paquet ne fit référence à ce concept pour le moins discutable, voire fétide. S’agirait-il de préparer la jeunesse à son futur embrigadement dans des guerres présentes ou à venir, comme la prochaine généralisation du SNU semble le préfiguer ?

Après l’effroyable assassinat de Nahel, la mort d’un homme à Marseille suite au tir d’un flashball, un autre entre la vie et la mort en Meurthe et Moselle, les rescapés de Sainte-Soline dont certains ne retrouveront jamais une vie normale, les 1.636.240€ récoltés par la cagnotte de la honte, les procureurs et les juges larbins de Dupont-Moretti, ETC, je me permets une question simple : reste-t-il quelques êtres humains dignes de ce nom parmi les magistrats des tribunaux de France ? Cette question rhétorique, elle est vite répondue : NON !

PAS DE JUSTICE, PAS DE PAIX ! JUSTICE POUR NAHEL ! SOLIDARITÉ AVEC TOUS LES INCULPéS !

La « justice » instituée étant hideuse :

« Il y a une chose et une seule dans la société plus hideuse encore que le crime, et c’est la justice répressive. Toutes les fois qu’un homme aujourd’hui parle de châtiment, de punition, de rétribution, de justice au sens punitif, il s’agit seulement de la plus basse vengeance. »
Simone Weil, La personne et le sacré

Alors oui, la prochaine fois, QUE CRAMENT TOUS LES TRIBUNAUX !

Une prof de philo dans le 93

Illustration : Non sono BRAV-i, Ravachel, xylogravure

Addendum

Autre salle, même ambiance, le dessinateur Mout’ nous a transmis ce récit dessiné des comparutions immédiates du 4 juillet à Lyon.
1


2


3

[1pour comprendre les motivations de ces jeunes racisés révoltés, leur désespoir et leur sentiment de déréliction, je recommande le visionnage de cette émision du Média : https://www.lemediatv.fr/emissions/2023/pourquoi-les-jeunes-de-banlieue-brulent-tout-a6mZt4T9Sn206ZM-hpi3Xw, dans laquelle Malika Mansouri, psychologue, psychanalyste et auteure de Révoltes postcoloniales au cœur de l’Hexagone, nous livre des explications très éclairantes.

[2pour jauger le deux poids deux mesures, selon que l’on soit originaire de tel ou tel quartier ou qu’on ait telle ou telle couleur de peau, et la clémence dont peut faire preuve la justice lorsqu’on est un jeune issu de quartiers huppés, on peut lire cet article du parisien : https://www.leparisien.fr/yvelines-78/les-pillards-du-centre-commercial-velizy-2-venaient-des-beaux-quartiers-07-07-2023-TVD47J3Z3BGNRAKBZS4FJU2TIM.php

[4Voir 
Sommes-nous responsables de l’avenir ? À propos du Bac de philosophie

lundimatin c'est tous les lundi matin, et si vous le voulez,
Vous avez aimé? Ces articles pourraient vous plaire :