Paul Valet (1905-1987), la fulgurance au sortir de l’abîme

paru dans lundimatin#477, le 27 mai 2025

« Nous sommes loin, avec Valet, des beautés généralement réputées comme poétiques. Alors que plusieurs se sont vantés de faire de l’anti-poésie ou de l’apoésie, la voici à l’état pur, serrée au plus près des images, réduites aux matériaux essentiels du langage. »
Maurice Nadeau  [1]

Il est réapparu en 2020 à l’occasion de deux livres qui chacun compilait plusieurs recueils épuisés depuis longtemps. Quoique disparu depuis une trentaine d’années, un poète de premier plan, c’est-à-dire bien davantage qu’un simple auteur de poèmes, revenait se signaler à l’attention de lecteurs fatigués peut-être du maniérisme des modes littéraires.

Dans la tourmente des années 1940 et des tragédies qui s’y rapportent, la famille de Georges Schwartz disparaissait les fours crématoires et le réseau de résistance auquel lui-même appartenait a été décimé à plusieurs reprises, il ne réchappe du désastre que par chance ou par miracle. Ainsi qu’il s’en ouvrira, ces épreuves lui ont fait recouvrer l’insécurité originelle, celle du naissant comme celle du mourant. Il est alors un survivant ayant pris le parti de la vie contre celui de l’existence, c’est-à-dire le parti d’une certaine verticalité contre celui d’une installation dans la durée. Faire carrière n’a donc aucun sens, fût-ce en tant que poète. Médecin dans une banlieue ouvrière, à Vitry-sur-Seine, il confesse n’avoir pas beaucoup de patients, peut-être, dit-il, parce qu’il ne se montre pas assez docte, trop peu bavard et peu rassurant. Ses lecteurs aussi sont plutôt rares, mais parmi eux Paul Éluard, Henri Michaux, René Char, et il aura aussi pour amis Maurice Nadeau, Pascal Pia et Emil Cioran. Ou encore Jean Dubuffet. Solitaire que les très fines antennes ont repéré, il s’exprime sous le nom de Paul Valet.

« Entre la vie et la mort
Je me glisse

Contre la vie et la mort
Je me heurte

Hors la vie et la mort
Je me rue »  [2]

Né d’un père ukrainien et d’une mère polonaise, il a grandi en quatre langues : russe, polonais, allemand et français. Il a cinq ans quand, rentant de l’école il trouve son père effondré, en larmes, alors sa mère lui explique qu’il est arrivé un grand malheur : Tolstoï est mort. Voilà qui campe une généalogie où Pouchkine, Gogol, Tolstoï sont présents au même titre que les ancêtres biologiques, où les romanciers et les poètes sont souvent cités par un père par ailleurs industriel et commerçant, mais épris au plus haut point d’art et de littérature. Ils habitent à Moscou, Georges est un pianiste virtuose et précoce, il donne très tôt des concerts (Chopin, Scriabine, Bach, Liszt) en Russie et en Pologne. Encore lycéen, il est témoin en 1917 des révolutions en cours, février puis octobre. Il assiste aux meetings avec intérêt, y entend Lénine, Trotsky, Zinoviev, Kamenev…

Les biens familiaux sont confisqués par le pouvoir bolchevik. Dans un entretien accordé à son ami Guy Benoit, poète et éditeur  [3] qui fit beaucoup pour sa reconnaissance, Valet se rappelle son père très content, expliquant à sa femme et à ses enfants qu’il est ruiné et qu’en fait il s’en trouve soulagé, qu’ayant cessé d’être riche, il n’aura plus de soucis. Et Paul Valet de souligner : « Ça, c’est l’âme russe. »

À dix-sept ans, alors que la famille Schwartz s’est exilée en Pologne, voulant démontrer la perfection poétique de la folie, il rédige en polonais un premier long poème, Trzask, traduit plus tard en français sous le titre Fracas.

« …
C’est le dimanche.
Je suis moi-même.
Avec les chiens, je danse.
Je m’en fous des hommes.
J’agite mes mains un peu partout.
Le cœur bat fort.
Ont éclaté les logorrhées,
Ont bien giclé un peu partout.
Je suis un fou.
Je suis malade.
Je crie : Jésus Maria
Frappe ma gueule contaminée !
Fuyez, Fuyez
Devant la peste
Méchante et rouge.
Pensée est morte.
Je ne pense RIEN
Ne pas penser avec la foule.
Je suis poète.
Je suis idiot.
… »  [4]

Au lycée, alors que la lecture de Nietzsche le dissuade de tout engagement partisan, il est cependant exclu pour son activité perturbatrice. Acculé par le proviseur inquisiteur, il s’était déclaré non pas communiste mais… citoyen du monde.  [5] Suite à cette exclusion, Georges et son père arrivent en France où le jeune homme sera scolarisé et poursuivra ses études supérieures. Nous sommes en 1924 quand il décide d’interrompre sa carrière de pianiste et de devenir médecin. Il effectue son service militaire en vue d’obtenir la naturalisation, sauf que, là encore, il se montre rétif, c’est décidément une forte tête ; refusant de dénoncer un militant communiste, il est dégradé. Déjà licencié en philosophie, le voici en 1934 docteur en médecine, il s’est marié quatre ans avant avec une jeune chimiste d’origine polonaise, Hala ; naturalisés, ils sont officiellement français tous les deux. Dans un essai issu de sa thèse et consacré à la « stérilisation eugénique des anormaux », Georges Schwartz prend nettement position contre les idées exterminatrices en vogue, notamment en Allemagne nazie, et défend au contraire des principes humanistes : «  Il semble bien qu’en raison de l’imperfection de nos connaissances sur l’hérédité de la plupart des affections du système nerveux, le but véritable de la véritable eugénique doive être le respect de la vie, la protection des faibles, et la sauvegarde de leurs droits.  »  [6] Deux ans plus tard, il s’installe en cabinet à Vitry-sur-Seine.

Mobilisé en 1939, envoyé dans le « trou de la Sarre », il est démobilisé en 1940. Avec sa femme et son fils (né en 1938), il déménage en Auvergne, au Puy-en-Velay. Médecin des agents parachutés depuis Londres, il est un des pionniers de la résistance dans cette région où il implante le mouvement « Libération ». Responsable politique du mouvement sous le nom de Seguin, il est le chef du 1er bureau de l’Armée secrète et il lance en 1944 le quotidien de la résistance « L’Appel de Haute-Loire ». Hala a été aussi très active au sein du même mouvement, encourant les mêmes risques.

« FOSSE COMMUNE

J’ai si longtemps dormi dans la fosse commune
Que les lieux communs ne me font pas peur

J’ai si longtemps veillé dans les plaines maudites
Que je me suis uni aux mauvais horizons

J’ai si longtemps marché contre le vent de mort
Que je porte en moi la haute résolution »  [7]

La clandestinité des années solitaires passées au contact de la nature, transforme les individus, les ensauvage à jamais ou presque. Paul Valet a parfois raconté combien est difficile le retour à la routine ; la « redomestication », en quelque sorte. À la libération, lui et sa famille regagnent Vitry. Il apprend que ses parents et sa sœur ont été emprisonnés puis gazés à Auschwitz. Pas de victoire, pas de délivrance, outre la tragédie qui assomme, « C’est d’un péril extrême / Que vient ma survivance »  [8], la vie dans toute sa nécessaire banalité doit reprendre ses droits. Il faut à l’esseulé toute sa ressource intérieure pour réembrasser le quotidien ordinaire, et ce sera sans jamais taire la part la plus intraitable et la plus libre qui réside en lui, à fleur de peau.

« Être debout sur la brèche du temps et regarder en bas. C’est plein d’hommes, pucerons et punaises. Et ça grouille, et ça se chatouille, et ça fourmille, et ça frétille, comme si de rien n’était. – Sublime est la tenue de la catastrophe quand tout oscille imperceptiblement avant de crouler. »  [9]

Se voulant serviteur, il a choisi Paul Valet comme pseudonyme. C’est que, dit-il, «  la pensée va au-delà de la parole et, pour exprimer ma pensée, il faut que je la soumette aux lois de la parole. Je suis donc le valet de la parole, le valet de la poésie. »  [10]

« TROIS GÉNÉRATIONS

Le père mourut dans la boue de Champagne
Le fils mourut dans la crasse d’Espagne
Le petit s’obstinait à rester propre
Les Allemands en firent du savon »  [11]

C’est qu’ici, comme le note Alain Jégou  [12] sans ambages à propos de cette écriture : « La réalité dépasse l’affliction. Poésie redoutable du ‘‘regard clandestin’’ porté sur un monde crispé. »  [13] Ce qui pousse Paul Valet à écrire, ce qui sourd dans sa « pulsion poétique », c’est une angoisse, « une poussée d’un flou inconscient dont [il] ignore l’origine et le caractère  »  [14]. Guy Benoit voit dans « l’auto-contradiction » la colonne vertébrale de sa poétique, « dans votre cas, lui dit-il, se contredire est autant un mal qu’un souverain bien ». À son interlocuteur le plus attentif, Valet déclare : «  L’homme est malade, Benoit. L’humanité est malade. Toute la tête est malade. C’était hurlé par un prophète de l’Ancien Testament. Il faudrait le répéter sans se lassser. Et vous me demandez si aujourd’hui mon point de vue est encore le même. Je n’ai pas de point de vue ‒ j’ai des poings sans points ! »  [15]

« Le jour ou les contraires
Ne seront plus contrariés

Il y aura peut-être
Un peu de contre-monde »  [16]

À la fin des années 1940, Paul Valet se lie d’amitié avec le poète-éditeur Guy Lévis Mano qu’il va souvent visiter dans son atelier, rue Huygens, où il fera quelques rencontres. Notamment celle de Paul Éluard. Après un premier livre à la librairie Horizon (1948)  [17], il publiera quatre recueils à l’enseigne de GLM  [18], occasion de choisir son nouveau patronyme, après celui de la résistance politique, celui de la « résistance poétique »  [19]. À Éluard, qui « se contraignait à écrire des textes politiques »  [20], d’ailleurs, il écrira une réponse sous forme de poème, en voici quelques courts extraits qui aideront à bien situer l’endroit d’où parle Paul Valet : «  Quand vous dites / Qu’il faut marcher avec ceux qui construisent le printemps / Pour les aider à ne pas être seuls / Et pour ne pas être seul soi-même / Dans sa tour de pierre / Dévoré de lierre / Je vous donne raison // […] Mais je sais / Que pour libérer l’homme des haltères de misère / il ne suffit pas de briser les idoles / Pour en mettre d’autres à leur place publique / Mais qu’il faut piocher et piocher sans fin jusqu’au fond de l’abcès / Et boire ce calice jusqu’à la lie / […] On ne libère pas l’homme de ses maudits États / En le condamnant à vie par un modèle d’État / La vérité n’est pas un marteau que l’on serre dans sa main / […]…  [21]

Par ailleurs, il n’a pas encore été dit que Paul Valet est aussi peintre… L’historienne de l’art Dora Vallier évoque à cet égard une personnalité exceptionnelle « loin de toutes les écoles, pré-impressionniste et cependant proche parfois de l’abstraction, rude, spontané, incontrôlable et impossible à classer, le langage de Paul Valet tire sa force de l’émotion qu’il cherche obstinément à classer, le langage de Valet tire sa force de l’émotion qu’il cherche obstinément à transmettre sans atténuer l’intensité originelle. Il s’agit de l’émotion d’un homme dominé par l’angoisse ».  [22] Il expose ses tableaux en 1955 à la galerie « Cahiers d’Art » sous l’égide d’Yvonne Zervos  [23], toutefois c’est une peinture qui reste malheureusement peu visible, on connaît surtout les dessins qui sont reproduits dans certains recueils, hantés par l’oppression, le crime collectif, l’humanité écrasée par la tyrannie. En sus de son activité de création, l’artiste-poète poursuit jusqu’en 1970 son travail de médecin, toujours à Vitry-sur-Seine où il habite. À Madeleine Chapsal qui l’interviewe pour L’Express, il précise : «  Médecin conventionné ! J’ai adhéré à la convention collective avec beaucoup de joie. Je suis contre la médecine privée. Je trouve que la médecine doit être sociale, fonctionnarisée, malgré le désavantage matériel. »  [24] Et quand elle lui demande s’il trouve, comme certains de ses lecteurs, peut-être, que la poésie qu’il écrit est déprimante, il ne répond que par un sourire et une invitation à visiter son merveilleux jardin.

Hors de portée des radars habituels, né juif et introspectant les sagesses les plus variées (bouddhisme, théosophie, hindouisme, pensée grecque, etc.), il évolue dans une certaine nuit essentielle, connaissante, tragique, d’où s’extrait sa parole grinçante, mordante, directe. Une parole qui existe d’abord en tant que parole. Et Valet-poète ne craint pas le paradoxe, s’en abreuve volontiers, répondant à toute urgence, fruit de surgissements. C’est que, comme l’observera Dominique Labarrière  [25], Valet est constamment à découvert : « Un tel poète n’avance pas masqué ; il avance dans la distance. Seule, elle permet l’écriture et le compagnonnage. Le décentrement de l’auteur va de pair avec son ignorance : l’urgence qui l’amène à tenter ses coups de sonde dans l’entourage immédiat comme dans l’inconnu le rapproche de ces ‘‘philosophes de l’avenir’’ que Nietzsche voulait ‘‘tentateurs’’.  »  [26] Voyons maintenant ce qu’Yvonne Vineuil  [27] nous en dit  : « Paul Valet, c’est un curieux produit de nombreuses civilisations. C’est une sorte d’aboutissement de toutes les sagesses amassées, de tous les dons développés. Et, en même temps, c’est un barbare, un révolté. Il a besoin de retourner aux sources, de recommencer le monde. Suprêmement cultivé, il se veut de retour à l’homme brut. Parfois saint, parfois démon, selon la tentation. C’est de ce heurt, je pense, que lui vient son inspiration. »  [28]

Quant à Jacques Lacarrière, auteur d’un bel essai sur Paul Valet : « Tout ras de terre devient […] avec Valet un ras de ciel. Cette idée ou croyance que le ciel est en haut ‒ inscrite en nos cerveaux depuis des millénaires ‒ n’est qu’un pur mirage que Valet s’ingénie à dissiper avec une joie maligne. Pour lui, ciel, terre et enfer, raison, transe et démence sont parfaitement interchangeables. Ascension, élévation, lévitation, tout cela n’existe que dans les fables et pour les fabulistes ou, à la grande rigueur, sur les plafonds de la Renaissance italienne. La vérité, la réalité, c’est que ciel et enfer, extase et dépression, sublimation et dépravation ont autant d’horizons humains et quotidiens indissociables. »  [29]

Homme discret, presque retiré, « l’ermite de Vitry »  [30] s’était pourtant lié d’amitié avec Maurice Nadeau comme avec Pascal Pia  [31], ou encore Maurice Saillet  [32]. Plus tard avec Jean Dubuffet qui lui sera fidèle durant les temps difficiles. Nadeau éditera ses poèmes ainsi que la première traduction de poèmes signés Joseph Brodsky, futur prix Nobel, lequel viendra rendre visite à Valet lors de son passage à Paris alors qu’il allait rejoindre les États-Unis, après son expulsion d’URSS. Par ailleurs, Paul Valet est aussi le traducteur du Requiem d’Anna Akhmatova  [33], une des grandes influences de Brodsky.

Les années passant, les nuits deviennent plus difficiles ; insomniaque, il connaît des souffrances insupportables dont il est en partie la cause, son angoisse porteuse de sa propre histoire mais aussi des suppliciés de toute époque, il la fabrique autant qu’il la subit, comme s’il cherchait quelque espace essentiel entre raison et folie. « Ma propension, explique-t-il, c’est d’appuyer sur l’irrationnel de l’esprit humain, sur ses options contradictoires, pour en tirer un élan poétique qui lui confère une force inconnue jusqu’à présent.  »  [34] Ses nerfs paraissent à saturation, l’agitent beaucoup, des pertes d’équilibre lui provoquent des chutes, il tombe souvent. Interné plusieurs semaines dans une clinique, il refuse d’être trépané, mais se voit ainsi dans un lieu où il retrouve cinquante après la folie qu’il avait louée dans son premier poème, Trzask. Des notes relatives à ce séjour, il tire un livre témoignage limite, Solstices terrassés, que publiera Guy Benoit, lui redonnant une visibilité à un moment où les éditeurs de la place ont oublié Valet. Et d’autres, plus tard, découvriront à leur tour une œuvre et un poète salubre et destructeur, celui pour qui et par qui « l’Être saccage l’Avoir »  [35].

Si Paul Valet reste bien sûr ignoré de personnes aussi averties que Di Mano et Garron dans leur fameuse anthologie  [36], outre celui de Jacques Lacarrière en 2001 (malheureusement épuisé)  [37], un livre vient de lui être consacré. Ouvrage volumineux certes, mais aussi boursoufflé, il faut bien le dire, du fait de l’égocentrisme débordant de son auteur, pourtant homme de goût. Dans cet essai, riche sur le plan documentaire, Gabriel Dufay, emporté par une sorte d’élan juvénile, s’engouffre malheureusement dans l’instrumentalisation la plus décoiffée de l’œuvre de Valet. Convoquant ses propres héros (sans exception !), qui peuvent être aussi les nôtres, mais pas forcément ceux du lapidaire auteur de Mémoire seconde, il multiplie les analogies miroitantes, autant de reflets de lui-même, Dufay, et c’est ainsi un flot bavard autocentré où le lecteur est noyé, distrait, qui aimerait se contenter d’un portrait minimal pour mieux aller vers l’œuvre et s’y laisser prendre. Cependant le livre est riche d’informations, d’extraits et de poèmes, et laisse même une bonne et heureuse place à des textes inédits, Paul Valet ayant laissé à sa mort plusieurs ensembles dont certains sont encore en attente d’édition. C’est pourquoi il faut saluer tout geste en faveur d’un poète aussi étrillant que le fracassé fraternel Paul Valet, en des temps de prostration et d’effondrement autant spirituels que politiques.

« Mon chant impalpable
brisera toute haleine »  [38]

Jean-Claude Leroy

*

Ouvrages disponibles :
Paul Valet, Paroxysmes (préface de E.M. Cioran), Le Dilettante, 1988, 10 €.
Paul Valet, Que pourrais-je vous donner de plus grand que mon gouffre ?, Le Dilettante, 2019, 17 €.
Paul Valet, La parole qui me porte et autres poèmes, Poésie/Gallimard, 2020, 8 €
Gabriel Dufay, Paul Valet, être fou plutôt qu’à genoux, Les Belles Lettres, 2025, 25 €.

[1Maurice Nadeau, in France Observateur, 1er septembre 1955.

[2In La parole qui me porte, éditions Mercure de France, 1965.

[3Le poète Guy Benoit a créé la revue et les éditions Mai hors saison au sortir de mai 1968, dans la lignée du Grand Jeu et de son emblématique appel « Révélation-Révolution », publiant des hommages à Armand Robin, Paul Chaulot, Francis Giauque et œuvrant pour la découverte ou redécouverte de poètes d’importance tels que Jean-Daniel Fabre, Théo Lésoualc’h, Dominique Labarrière, Nanao Sakaki, et… Paul Valet. L’œuvre poétique de Guy Benoit a été publiée par Millas-Martin, Mai Hors Saison, Cadex, EST Samuel Tastet éditeur, L’Éther Vague, et plus récemment par les éditions Les Hauts-Fonds.

[4In Cahier Paul Valet (sous la direction de Guy Benoit), Le Temps qu’il fait, 1987

[5Cf. Paul Valet, le gisant debout, émission de France Culture (1987) produite par Pierre Drachline, écoutable en ligne ici : https://www.youtube.com/watch?v=B6_Z5waa8To&ab_channel=%C3%89CLAIRBRUT

[6Cf. Georges Schwartz, La stérilisation eugénique des anormaux, Amédée Legrand éditeur, 1934. Cité in Gabriel Dufay, Paul Valet, être fou plutôt qu’à genoux, Les Belles Lettres, 2025.

[7In Paul Valet, Paroles d’assaut, Éditions de Minuit, 1968.

[8In Que pourrais-je vous donner de plus grand que mon gouffre ?, Mai hors saison n° 9, 1983.

[9In Solstices terrassées, Mai hors saison, 1983, repris in Que pourrais-je vous donner de plus grand que mon gouffre ?, Le Dilettante, 2020.

[10Entretien avec Madeleine Chapsal, L’Express, en 1963.

[11In Paul Valet, Les poings sur les « i », Mercure de France, 1955.

[12Alain Jégou (1948-2013), poète et marin-pêcheur, inscrit dans la lignée de la Beat Generation, avec un intérêt marqué pour les Améridiens. Il a publié un grand nombre de recueils et quelques ouvrages en prose.

[13Alain Jégou, Autour de Paul Valet, revue Foldaan n° 8, 1988.

[14Entretien avec Guy Benoit, Cahier Paul Valet, Le Temps qu’il fait, 1987.

[15Ibid.

[16Poème de 1986 reproduit dans le Cahier Paul Valet, op. cit.

[17Paul Valet, Pointes de feu (avec un dessin de Marek Swarc), Horizon, 1948.

[18Sans muselière (avec 12 dessins de l’auteur), 1949 ; Poésie mutilée (avec 7 dessins de l’auteur), 1951 ; Comme ça (avec 3 dessins de l’auteur), 1952 ; Matière grise (avec un frontispice de l’auteur), 1953.

[19Cf. Le Grand Hors-Jeu n° 66, dossier Paul Valet-Mutin intégral, préparé par Guy Benoit, 1992.

[20Cf. Entretien avec Madeleine Chapsal, op. cit.

[21In Paul Valet, Sans muselière, GLM, 1949. Repris dans Le Grand Hors-Jeu n° 66, op. cit.

[22Dora Vallier in Art News and Review, Londres, Vol. VII, n° 25, 6 janvier 1956.

[23Yvonne Zervos (1905-1970) a participé aux Cahiers d’Art et a dirigé la galerie M. A. I., à Paris.

[24L’Express, 15 août 1963. Reproduit dans le Cahier Paul Valet, op. cit.

[25Dominique Labarrière (1948-1991), poète, fondateur de la revue Rue rêve. Voir à son sujet L’Année poétique 1977 (1978) ou Mai hors saison n°13.

[26In Cahier Paul Valet, op. cit.

[27Yvonne Vineuil (1908- ?), vice-présidente de la section française de la Ligue Internationale des Femmes pour la Liberté et pour la Paix, poète et traductrice. Grande amie de Paul Valet qu’elle a rencontré par l’intermédiaire de Guy Lévis Mano.

[28In Cahier Paul Valet, op. cit.

[29Jacques Lacarrière, Paul Valet. Soleils d’insoumission, éditions Jean-Michel Place, 2001.

[30« L’ermite de Vitry » est un texte de Cioran à propos de on ami Paul Valet, publié dans le Cahier Paul Valet (Le Temps qu’il fait, 1987), op. cit. et repris en préface du recueil (posthume) Paroxysmes (Le Dilettante, 1988).

[31Pascal Pia (1903-1979), écrivain et journaliste, principal animateur, avec Albert Camus, du journal Combat.

[32Maurice Saillet (1914-1990), écrivain et critique, cofondateur de la revue Les Lettres nouvelles avec Maurice Nadeau.

[33Anna Akhmatova, Requiem, Éditions de Minuit, 1969.

[34Entretien avec Guy Benoit, in Cahier Paul Valet, op. cit.

[35In Mémoire seconde. Mai hors saison, 1984, repris in Que pourrais-je vous donner de plus grand que mon gouffre ? Le Dilettante, 2020.

[36Yves Di Mano et Isabelle Garron, Un nouveau monde : poésies en France 1960-2010, Flammarion, 2017.

[37Jacques Lacarrière, op. cit.

[38In Paul Valet, Mémoire seconde, op. cit.

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