L’histoire est racontée en détail sur la page facebook des étudiants en lutte. Un homme seul que personne n’a aperçu auparavant assiste à l’assemblée générale et change plusieurs fois de place pour suivre les débats. Du fait de ce comportement atypique, deux étudiantes vont le voir et demande à s’entretenir avec lui à l’extérieur de l’amphithéâtre. L’homme prétend d’abord s’appeler Damien Rigaud, être viticulteur dans le sud de la France et étudier l’oenologie à Bercy. Peu convaincus, les étudiantes lui demandent une preuve de son identité mais « Damien » n’en dispose pas. Lorsqu’il lui est demandé s’il travail pour les renseignements généraux, il prétend ne pas savoir de quoi il s’agit.
Au cours de la discussion, certains aperçoivent un fil qui relie la sacoche qu’il porte à sa bandoulière, très vite les autres étudiants sont avertis et bloquent les issues pour empêcher l’homme de s’enfuir. La sacoche ouverte, du matériel d’espionnage vidéo et audio est découvert :
Il s’agit donc d’une caméra miniature dissimulée derrière un bouton et d’un micro, le tout relié à un enregistreur numérique.
Quant à la carte SD saisie par les étudiants, elle contenait bien des enregistrements vidéo et audio de l’assemblée générale :
Selon le site Paris-luttes.info, l’équipement de surveillance pourrait correspondre à ces modèles :
https://www.hd-protech.com/lawmate/231-camera-bouton-lawmate-bu18-avec-micro-deporte.html
https://www.hd-protech.com/cameras-d-investigation/96-enregistreur-numerique-professionnel-lawmate-pv-500-evo2-1080p.html
Pour le moment, rien ne permet d’affirmer formellement qu’il s’agit bien d’une surveillance policière. Le doute étant toujours permis et rien n’empêche d’imaginer qu’un journaliste ait refusé de se présenter en sa qualité et préféré abandonner 700 euros de matériel derrière lui plutôt que de présenter ses excuses et sa carte de presse...
Pour essayer d’en savoir d’avantage, nous avons depuis vendredi dernier joint à une dizaine de reprises le service presse de la préfecture de Paris [1]. Nous leur avons transmis une liste de questions précises : ce matériel leur appartient-il ? Le cas échéant, quelle était la mission du policier présent ce jour-là ? D’autres surveillances de ce type ont-elles étaient menées à l’université de Paris 8 ou ailleurs ? De telles pratiques sont elles légales ? Comptez-vous récupérer le matériel saisi ?
Malheureusement et malgré notre insistance, aucun de nos interlocuteurs n’a accepté de nous répondre. Le service de communication de la préfecture n’infirme ni ne confirme quoi que ce soit. Il n’est pas au courant et attend depuis 4 jours une remontée d’informations des services compétents.