Incitation au déboulonnage

« Il revient ainsi aux habitant·e·s d’un territoire de déterminer et d’inventer les usages de ses espaces »

paru dans lundimatin#250, le 29 juillet 2020

Doit-on déboulonner les statues ? La question, posée depuis plusieurs années déjà par nombre d’artistes et de penseur·e·s de la décolonisation, connaît depuis peu une animation inédite en France. Il faut dire que ce crépuscule des idoles concrétisé le 22 mai dernier à Fort-de-France par plusieurs activistes ayant fait tomber deux statues de Victor Schœlcher a créé bien de l’agitation. L’acte n’est pourtant ni nouveau ni individuel puisque, dans la ville martiniquaise de Schœlcher elle-même, une statue de l’homme avait déjà été recouverte d’inscriptions puis restaurée par la municipalité au cours des dernières années.

Il n’aura pourtant échappé à personne que ces altérations plastiques (peinture, graffitis, banderoles) et ces chutes de statues effraient les instances du pouvoir hexagonal avec beaucoup plus de vigueur depuis que les voisin·e·s anglais·e·s (Bristol), belges (Anvers [1]) ou états-unien·ne·s (Boston, Richmond, Saint-Paul) sont aussi praticien·ne·s de ce déboulonnage.

Un engrenage d’émois multiples et de passions historiques nouvellement écloses s’est emballé à toute allure. La pratique de la conservation, dont les enjeux mémoriels concernent aussi bien l’espace du musée ou la toponymie de nos États modernes, révèle plus que jamais la teneur politique de ses partis pris. Le vocabulaire de la statuaire de propagande reformulé en bien historique et national accuse l’importance de cette question à laquelle nous peinons manifestement à répondre : que faire (ou défaire) de notre patrimoine colonial ?

Un trafic de traces : charge symbolique de la statuaire coloniale

Une question de grammaire s’impose avant tout : à qui se réfère le pronom « on » dans la question qui ouvre ce propos ? Oui, à qui revient le choix ou le droit de déboulonner ? Les statues dont il est question sont soit fichées dans les rues et les parcs, soit plantées au seuil ou au sommet des édifices, quand l’honneur qui leur est rendu n’est pas doublé d’un nom de boulevard ou d’une station d’autobus. Cet urbanisme de propagande qu’il faudrait aimablement considérer comme de la décoration d’époque s’impose aux yeux de toutes et de tous. Pourtant la rue n’est pas le salon privé de quelque propriétaire féru·e de statuaire coloniale (du moins, pas encore) et dont le mauvais goût n’importune que sa propre faiblesse de conscience. La rue, bien plutôt, est l’espace partagé, habité et vécu de toutes et de tous – et ceci infailliblement, en dépit d’un mobilier urbain qui peut préférer aux migrant·e·s et aux sans-abris l’image d’une fin de non-recevoir (siège dressé contre le sommeil du pauvre) ou celle d’une mutilation (barbelé).

À cet égard, la décision de déboulonner ou non les statues ne peut en aucun cas revenir exclusivement à des instances gouvernementales qui, naturalisant toujours plus leur pouvoir, veulent à la fois façonner l’espace public et refuser aux êtres qui le peuplent d’y reconnaître les signes de l’outrage éhonté qui s’y expose en morceaux pierreux de patrimoine. Car sans même parler du sort à attribuer à certaines figures infamantes dressées sur le pilotis de leur orgueil national, il est navrant de constater que « la République » ne reconnaît même pas l’offense qu’elle inflige à une grande partie de celles et ceux qu’elle se plaît à appeler ses enfants et à traiter, hélas, comme bien moins que tel·le·s.

Puisque le mobilier urbain fait mémoire et que les récits collectifs sont de grande importance, où sont alors les statues d’esclaves, d’affranchi·e·s, de femmes et d’hommes partis marron ? Est-ce le hasard qui nous fait uniquement croiser le poitrail fier de quelques ancien·ne·s dirigeant·e·s de l’empire colonial ? Où sont les statues des anarchistes, des grévistes, des féministes, des pacifistes ? Quelle coïncidence nous propose seulement de rencontrer des statues de monarques, de saint·e·s, de ministres et de militaires ? C’est une « universalité » quelque peu carencée qui semble inspirer cette exposition à la garde hautement surveillée. Aux un·e·s elle octroie un intouchable droit de mémoire et, plus encore, le prestige d’un hommage rendu sur la grand-place, car c’est là l’essentielle fonction de la figure érigée en statue de ville ou de parc ; aux autres elle soutire la mise en forme et la diffusion d’un récit, elle révoque la souffrance qu’elle a causée et elle aumône, charitable, les archives d’une domination devant lesquelles il faudrait s’extasier !

On ne comprend pas très bien l’injonction présidentielle à ne pas effacer de traces quand on ne trouve dans l’espace public et les programmes d’écoles élémentaires et secondaires que très peu de traces concurrençant l’officielle idéologie structurée en récit républicain national. On ne comprend pas trop non plus quelle étrange méthodologie documentaire organise la conservation des traces historiques de ladite République quand, dans le même temps, à l’Assemblée nationale, par exemple, le député Ciotti élabore une proposition de loi visant à interdire la diffusion d’images des agent·e·s de la République qui tuent les nôtres ou leur arrachent impunément et les yeux et les mains [2].

Ne s’agirait-il pas plutôt, pour « la République », de trier les traces ? De les choisir et de les organiser ? De planifier l’ordonnancement d’une partie d’entre elles et la suppression ou la dissimulation des autres ? Que l’on songe simplement à la fresque inaugurée dans la ville de Stains et à la rage négationniste qu’elle a déclenchée. Les noms et les visages peints d’Adama Traoré et de George Floyd devraient être effacés quand les corps sculptés de Colbert, Gallieni & consorts devraient continuer d’asseoir sur notre contemplation pacifique leur séant copieusement barbouillé de sang.

Pourquoi ne compare-t-on par les propositions contemporaines de nominations des rues [3] à toutes ces places du Maréchal Pétain renommées à la Libération ? De fait, nous écrivons et réécrivons en permanence.

Les fausses solutions : pancartes explicatives et statues concurrentes

Aucune des alternatives au déboulonnage proposées n’entame réellement l’éducation et le travail de décolonisation dont le pays a besoin de toute urgence. Toute pancarte explicative (que la majorité des passants ne lit ou ne remarque même pas), toute statue concurrente relève d’une démarche insuffisante. Quel sens pourrait-on prétendre trouver à l’érection d’une statue de Frantz Fanon en face de celle du Général de Gaulle ? À la juxtaposition du nom d’Édouard Glissant, gracieusement saupoudré dans un petit square ou une avenue du coin, à celui d’un Colbert continuant de baptiser des boulevards et des écoles ?

Il est inutile d’ajouter à la pile des hommes glorieux telle figure dissidente dont la reconnaissance posthume aura poli et mis à distance le caractère révolutionnaire ou réformiste. Les statues doivent tomber et les rues doivent être renommées, si l’on réfléchit par ce prisme de la nation toujours invoqué. Autrement, c’est une décision qui revient plus logiquement aux municipalités et aux localités, car ce sont elles qui pratiquent de façon physique et journalière les lieux où se vautrent les œuvres du burin colonial et les nominations du baptême urbain.

Nous ne nous contenterons pas d’un récit national allongé d’un appendice explicatif ; moins encore d’un livre saint enrichi de notes de bas de page vaguement progressistes [4]. Le récit des lieux doit changer et ses formes et ses contenus. Nous avons à nous intéresser à l’action collective et à sa résonance dans le temps long plutôt qu’au détail isolé de la figure peinte en héros, surgie de l’événement-rupture. Le récit contemporain (mondialisé, aurait dit Glissant) appelle l’abondance de voix et estime cette abondance.

La forme même de la statuaire que nous évoquons, comme le chiffre de l’empereur monomaniaque cartouché sur les ponts, renvoie à un assemblage sémiotique particulier, souvent réactionnaire, qu’une grande partie d’entre nous est incapable d’analyser – et pour cause, on ne nous y forma ni ne nous y incita, loin de là. Nombre ont pourtant très bien saisi que l’érection de statues ne relève en aucun cas d’une évidence nationale, quand la francité unit autant qu’elle divise la foule de ses ressortissant·e·s.

On sait aussi que la charge symbolique d’une statue varie aussi en fonction de son lieu d’exposition. À ce titre, le Monument à la gloire de l’expansion coloniale française [5] niché au fond du Jardin tropical de Paris n’est pas comparable en tous points de vue, par exemple, à la statue du Gouverneur des Mascareignes, François Mahé de la Bourdonnais (1699-1753), quant à elle érigée sur le front de mer abondamment fréquenté de Saint-Denis, à la Réunion [6]. À l’inverse, on imagine sans trop de difficulté que la Statue du Général de Gaulle [7] sise aux Champs-Élysées doublerait son intention d’hommage d’un outrage faramineux si elle était tout à coup déplacée jusqu’au Vieux Port de Marseille. C’est, à n’en pas douter, la raison pour laquelle des habitant·e·s des communes des Pavillons-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) et de Haumont (Nord) ont d’ailleurs repeint et orné de graffitis les bustes du Général qui s’y trouvent.

Ces exemples délivrent assez clairement l’indice de diversité du pays. On observe quotidiennement qu’il est composé d’individus dont la sensibilité aux hommages historiques que constituent les statues dressées ici et là ne saurait ignorer la teneur des relations que ledit pays a entretenues avec leur ascendance et entretient avec eux-mêmes. Celles et ceux que « la République » appelle ses enfants doivent pour beaucoup leur naissance à une modernité bâtie sur les fondations solides du capitalisme colonial. C’est la marmaille héritée de l’Empire, resurgie des continents où ce dernier s’immisça, pilla, mutila, expropria, assassina, viola et pour finir enfanta. À présent ce chaos de gosses disséminé·e·s s’entiche de la dignité de son ascendance et de la sienne propre et appelle au respect de son intégrité : quoi de plus légitime, in fine ?

Cette évidence n’en est pourtant pas une dans un État-nation où le principe d’unification entend satisfaire une sorte de fantoche français qui serait, comme tel soldat inconnu, personne et tout le monde à la fois – non un être humain mais une idée, en somme. Hélas les rues ne sont foulées ni par des idées ni par des fantoches mais bien par des êtres de chair, d’intelligence et d’émotion, que l’affront injurie et révolte, afflige et inspire. Barbouiller, déboulonner, jeter à l’eau sont autant de performances actées qui répondent à ces expositions parfois pluriséculaires de statues dont il est urgent de réinventer la scénographie. Dans l’impossibilité renouvelée de modifier et de discuter cette exposition d’œuvres constituées en patrimoine (remaniements et attributions de poste multiples, de la plus fine imitation d’une virtuelle méritocratie à l’élitisme le plus explicitement réactionnaire), la pensée critique, déplaisante aux propriétaires de l’information, ne pourra qu’agir son opposition dans la lutte spectaculaire.

La pratique du musée national en question : conservation et exposition

On n’insiste pas assez sur le fait que la décision d’ériger une statue procède de la volonté de rendre honneur à une figure et à un parcours de vie jugés honorables ou exemplaires. Ni sur le fait que la décision de conserver une statue prolonge, valide, pérennise et consent à ces honneurs. Pour notre 21e siècle, il s’agit avant tout de poursuivre le travail d’hommage et de glorification et non pas, comme il serait bien naïf de le croire, de simplement livrer aux passant·e·s et aux visiteur·e·s un document historique – cette dernière activité relevant des domaines de l’éducation, des musées, ou de toute entreprise dont la pédagogie constitue un élément majeur.

Il revient ainsi aux habitant·e·s d’un territoire de déterminer et d’inventer les usages de ses espaces : agglomérations, municipalités, lieux-dits devraient être sollicités dans leur intégralité (par référendum local, par exemple), afin d’évaluer la nécessité ou l’impertinence de tel ou tel hommage rendu sur la place publique [8].

Dans le cas d’une opposition aux honneurs publics, les statues iraient siéger dans des musées de villes, de régions ou nationaux, où les pancartes explicatives et les expositions de statues concurrentes incessamment évoquées par les partisan·e·s zélé·e·s de la conservation sauraient être bien plus habilement maniées par les curateur·rice·s, en plus d’autres innombrables alternatives muséales, que par des municipalités un jour « non affiliées » et le lendemain conservatrices.

Les commémorations constituées par ces expositions continues de statues sont inévitablement prolongées dans l’acte de conservation scénographique. Le droit d’occuper l’espace est donné, comme est donnée cette légitimité conférée par l’appartenance au patrimoine national. Sauf à considérer les œuvres comme une expression divine qui, par transsubstantiation, aurait émergé des mains des artistes, la patrimonalisation des statues est à analyser comme un phénomène historiquement et socialement situé, qu’il nous est donc tout à fait possible de transformer – et auquel nous participons, sinon par changement, par cet acte impensé ou volontaire de conservation dans la rue.

Il est particulièrement décevant de faire la liste des alternatives possibles et des inactions qui s’y sont substituées au fil du temps, compte tenu du nombre important d’artistes et de chercheur·se·s de tous horizons qui pensent à plein temps la conservation et l’exposition du patrimoine colonial français. Certes, il est bon de prévoir des installations nouvelles, telles ce Mémorial en hommage aux victimes de l’esclavage que le gouvernement prévoit d’installer dans le Jardin des Tuileries [9]. Mais la démarche est insuffisante si elle n’est pas suivie de projets globaux d’éducation et de transmission (où pourraient être sollicités par exemple le Mémorial ACTe de Pointe-à-Pitre ou la Fondation pour la mémoire de l’esclavage de Paris), d’une véritable attention à l’Histoire et à sa variété d’archives ou de trous – en bref : d’un travail approfondi de décolonisation de nos savoirs et de nos pratiques.

Il est d’ailleurs grand temps que les musées français achèvent leur éveil et en finissent de leur longuissime dessillement. Le patrimoine conservé et exposé dans les musées est soumis aux mêmes problématiques que celui exposé et imposé dans les rues. Jaser à l’infini sur l’exposition-événement des Magiciens de la terre de 1989 (Centre Georges-Pompidou et Grande Halle de la Villette, grand projet conduit Jean-Hubert Martin) ne semble guère nous préserver d’une sorte d’ignorance instituée à l’endroit de nos propres structures, de nos modes de lier politiques du savoir et régimes de visibilité. Un éclat ou deux [10] – et puis rien.

C’est pourquoi il faut espérer ne pas entendre parler avec béatitude pendant les trente prochaines années du fameux Modèle Noir du Musée d’Orsay (2019), lequel deviendrait l’exemple adoré d’un hexagonal progrès épistémologique concrétisé sous forme d’hapax. L’espoir, au contraire, réside dans la réorganisation massive des scénographies patrimoniales, dans la mise à disposition d’outils et d’instruments pédagogiques et critiques, dans la collaboration toujours décuplée de collectifs d’acteur·ice·s du contemporain. Les impulsions sont données, certes ; quantité d’œuvres, de lectures et gestes sont maintenant en attente de lieux d’accueil et de moyens de diffusion. Quid, par exemple, du Musée de l’Histoire de l’Immigration cent fois réorganisé mais toujours trop discret, comme invisible ?

Quant au Musée du Quai Branly, il saupoudre son peu d’exigence curatoriale de quelques expositions marquantes : en 2016, une Color Line dédiée aux artistes africain·e·s-américain·e·s soumi·se·s à la ségrégation, aujourd’hui une sorte de carte blanche dédiée à quelques artistes visuel·le·s contemporain·e·s (À toi appartient le regard, avec Christine Barthe au commissariat, un épisode contemporain toutefois notable dans l’historique du musée)… Voilà qui reste bien timide pour une collection si profuse d’objets pillés aux quatre coins (entendre : continents) du monde. Depuis des années, tous ces innombrables trophées restent plongés dans un noir velouté qu’un éclairage parcimonieux rehausse tout juste à la hauteur de ce sentiment de crainte respectueuse auquel l’œil fasciné des visiteur·se·s est incité. On se croirait à l’encontre d’on ne sait quelle « tribu », peu identifiable puisque tout y est décontextualisé et mort.

Évoquer le problème de restitution des œuvres d’art nous éloignerait de trop de l’incitation au déboulonnage vers laquelle cette réflexion souhaitait tendre. Ces excursions du côté des musées, grands conservatoires du patrimoine, auront peut-être eu l’avantage de montrer quelles intrications étroites lient de longue date la gestion du bien national aux prolongements racistes d’un négationnisme français. L’action collective est d’autant plus nécessaire que l’apanage décisionnaire n’illusionne plus que sa propre bureaucratie sur son droit d’occuper et de disposer de l’espace.

C’est finalement simple : sans le consentement des collectivités, toutes ces statues en marche finiront par s’écrouler les unes après les autres sous le geste répété d’un tacle vigoureux.

Illustration de Diane Aubrun
Texte d’Estelle Coppolani

[1La figure de Léopold II est particulièrement intéressante car elle permet d’interroger l’érection de statues imposée par les occupants de territoires anciennement ou présentement colonisés. À Kinshasa, en République Démocratique du Congo, ce grand roi mutilateur des hommes et de la terre possède encore sa statue, qui a connu de multiples va-et-vient entre espace public et espace muséal dans les dernières années. Aujourd’hui, la statue du criminel trône paisiblement dans le Parc présidentiel du Mont-Ngaliema. Des réflexions telles que celles de l’historien Amzat Boukari-Yabara sont salutaires pour nous aider à penser ces héritages coloniaux. Interrogé sur le sort à réserver à la statuaire coloniale importée, l’historien du panafricanisme a récemment suggéré leur remplacement par la mise à l’honneur de figures inspirantes et fédératrices telles que celles de Thomas Sankara au Burkina Faso. En ce qui concerne les uniques territoires français, il propose d’imaginer, dans cette logique continue d’élection de figures nationales et héroïques (laquelle mériterait d’être débattue), la commande de statues de Frantz Fanon et d’Édouard Glissant, par exemple. De telles alternatives, on ne peut plus modérées, restent de toute façon ignorées par le gouvernement français.

[3Au cours d’une balade, j’ai comiquement noté l’existence d’une « Impasse Émélie » à Paris. Le sous-titre indique : « Prénom de la femme du propriétaire donateur ».

[4Cette notion de progrès continue d’aveugler de naïf·ve·s militant·e·s dans leur bipartition anti/pro-lutte, réductrice et nécessairement déceptive. Le cas Schœlcher en donne un excellent exemple, soit qu’on l’oppose de bout en bout aux luttes des esclaves et des marron·e·s, soit qu’on rappelle avec une pointe de nostalgie l’éloge qu’en fit Aimé Césaire. La documentation nous rend évidemment les situations plus complexes. L’historienne et politiste Silyane Larcher, aux travaux précieux, portraiture l’homme en quelques lignes éclairantes dans une tribune rédigée au sujet de ces déboulonnages : https://blogs.mediapart.fr/silyane-larcher/blog/310520/deboulonne-ce-passe-que-je-ne-saurais-voir On trouve sous sa plume cette formule de « patrimonalisation de la domination subie ».

[5Jean-Baptiste Belloc, Monument à la gloire de l’expansion coloniale française ou à la plus grande France, 1913, pierre, sculpture en cinq morceaux, Jardin Tropical de Paris.

[6Faut-il s’esclaffer de rire ? À quelques rues de la statue, on trouve un collège portant le nom de l’homme ainsi qu’un restaurant homonyme estampillé « Cuisine du monde & clubbing ».

[7Jean Cardot, Statue du Général de Gaulle, 1998, Champs-Élysées, Paris.

[8Rappelons l’épisode minable de l’enseigne « Au nègre joyeux » (bois sculptés et peints) anciennement située Place de la Contrescarpe à Paris : en 2017, contre l’avis de plusieurs habitant·e·s, du conseil syndical de la copropriété sur la façade de laquelle l’enseigne était accrochée et de la mairesse d’arrondissement, le Conseil de Paris, après avoir planifié le retour de l’œuvre suite au décrochage lié à sa restauration, a finalement décidé tout seul de la léguer aux collections du Musée Carnavalet.

[10Il faut ici citer l’Africa remix orchestrée par Simon Njami et accueillie au Centre Pompidou en 2005 dans le cadre de sa tournée mondiale (Düsseldorf, Johannesburg, Londres, Stockholm, Tokyo). L’ambitieuse exposition dressait un panorama de la création africaine contemporaine.

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