À un gisant
Nulle ville extatique que je ne puisse atteindre.
Douloureux, have, pantomime en lambeaux,
Un corps gisait, d’une main décharnée
Soulevant, balançant sa gamelle ;
Fétide et âcre, avec sa jambe amputée.
Moi je marchais, souple telle une voile,
Dans son œil, ciel éteint où l’on déduit le vide,
La terreur qui dévore et la hideur qui tue.
La chute... puis le jour ! Lancinant déchet
Dont le regard m’a soudainement abolie
Ne te verrai-je plus que dans les abîmes ?
Situé, trop près d’ici ! Trop tôt peut-être !
Car je sais où tu meurs, tu pénètres où je vis,
Ô toi que j’eusse fui, ô toi qui seul restais !
Charlène Döbler, Les Rebuts du bien, Paris, Zapata éditeurs, à paraître en 2048.