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#176 | 28 janvier
 

Chères lectrices, chers lecteurs,
Désolé pour le retard, tous les articles de cette semaine sont enfin en ligne. Une enquête dans les rues de Paris par la comédienne Cécile Carbonel et de l’anthropologue Alexandre Pierrepont, un super reportage auprès d’un groupe « animaliste » par Joseph Andras, prix Goncourt 2016, une drôle d’interview de l’artiste russe Piotr Pavlenski (c’est lui qui avait incendié l’entrée de la Banque de France en 2017), un improbable communiqué vidéo de foulards rouges radicalisés, une lettre lycéenne, une vingtième lettre jaune, une bande dessinée, de la poésie lyrico-diasporique et pas mal d’autres choses.
Bonne semaine,
LM

 
 
Dans les rues ruineuses de vie
 

Cécile Carbonel & Alexandre Pierrepont



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Il est quasiment seul avec son drapeau, il est davantage planté que son drapeau dans le sol retourné de la place François-1er. Il se balance sur ses pieds près de la fontaine centrale, de ses griffons ailés et élégants ; il observe au loin les nettoyeurs de la brigade anti-criminalité protéger la propriété privée, l’ordre républicain. Il a forcément l’air un peu perdu dans ces « beaux » quartiers, sous ce ciel argenté. Mais quand une poignée de fauteurs de troubles transpercent la place en courant, il lève le pouce. Personne n’est perdu aujourd’hui.

 
 
 
 
 
D’une guerre sans trêve - Joseph Andras
 

Reportage au long cours auprès de militants antispécistes



Actions coup de poing le jour, animaux sauvés des abattoirs, « association de malfaiteurs », sanctuaire, opérations nocturnes, désobéissance, tribunal, action directe. L’écrivain Joseph Andras est allé à la rencontre des militants de l’organisation antispéciste 269 libération animale et nous a confié ce reportage au long cours.

 
 
 
 
 
Piotr Pavlenski premier Gilet Jaune ou artiste visionnaire ?
 

« Quand d’autres personnes brulent Banque de France c’est reconnaissance de mon travail »



Le 15 octobre 2017, l’artiste russe Piotr Pavlenski présente sa dernière œuvre, « Éclairage », au public français : il met le feu à la porte d’entrée de la Banque de France avant de se faire arrêter par la police.

Pavlenski revendique un art politique. En 2012, il se cout les lèvres en soutien aux Pussy Riot, en 2013, il s’enroule nu dans du fil barbelé devant l’assemblée de Saint-Pétersbourg afin de protester contre une loi interdisant la « propagande de l’homosexualité » et se cloue le scrotum devant le Mausolée de Lénine une « métaphore de l’apathie, de l’indifférence et du fatalisme politique dans la société contemporaine, habituée à rester le cul assis devant la télé », explique-t-il alors.
En octobre 2014, il escalade, nu, un mur de l’enceinte du centre Serbski et se coupe un bout de l’oreille droite pour protester contre ce qu’il affirme être une utilisation politique des centres de psychiatrie. En novembre 2015, il met le feux aux portes du FSB, les services secrets russes et déclare : « le FSB opère par la terreur et détient le pouvoir sur 146 millions de personnes. La peur transforme les gens en masse agglutinée de corps disparates ». Accusé d’agression sexuelle contre une comédienne, il se réfugie en France en janvier 2017 et demande l’asile politique en assurant que ces accusations sont un coup monté des services russes.
Le photographe Yann Merlin a rencontré Piotr Pavlenski à de nombreuses reprises. De leurs discussions est ressortie ce texte singulier, mélange d’extraits d’interviews, d’éléments biographiques et de montages visuels. On y croise Walter Benjamin, des gilets jaunes et des performances artistiques comme autant d’assauts contre la société.

 
 
 
 
 
Du nouveau sens des couleurs - Philippe Tancelin
 

...« sans raison garder »...



Il semblerait que depuis le « voir rouge » courroucé des autorités à-travers leur répression du mouvement des gilets jaunes et devant sa persistance, le gouvernement au nom de la « raison garder » se soit senti obligé d’ajuster sa vision des couleurs à une certaine réalité sociologique du pays.
S’appuyant sur maintes études dispensées gratuitement par une frange de diplômés dont les sondages disent leur lassitude sinon leur exaspération devant le mouvement des gilets jaunes, le pouvoir avec les aides médiatiques dont il dispose, s’est engagé depuis quelques jours dans une campagne de reconquête, non pas de l’opinion publique mais de sa pratique publique de l’opinion, à savoir « la communication ».
C’est ce que signifie l’opération de lancement sur orbite électorale du « Grand débat » à l’adresse de toutes, tous, avec la complicité des docteurs en pacification par le « logos ».

 
 
 
 
 
Lettre jaune #20 : Appuyons sur OFF !
 

« L’homme providentiel, c’est nous ! »



Depuis le début du mouvement des gilets jaunes de mystérieuses Lettres Jaunes sont diffusées sur les ronds-points et les réseaux sociaux. Avec toujours autant de justesse et de poésie, cette 20e missive pose les jalons d’une stratégie de combat :« nous rassembler toujours plus nombreux pour que la raison froide d’en haut cède la place au bon sens d’en bas. »

 
 
 
 
 
ZAD de Notre-Dame-des-Landes : 5 personnes mises en examen pour enlèvement et séquestration
 

De la répression politique par le droit commun



Le 17 janvier 2018, Edouard Philippe annonçait l’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dames-des-Landes. Des années de lutte, d’occupation et d’affrontement acculaient finalement l’État à reculer et renoncer. Cette « victoire », tout le monde le savait, allait cependant s’accompagner d’une cruelle contrepartie : l’écrasement sur la zone de tout ce qui débordait l’état de droit, un retour à l’ordre.

 
 
 
 
 
Clochard [Bande dessinée]
 

Emmanuel LeGlatin - L.L. de Mars



 
 
 
 
 
Sommet du G7 à Biarritz : ça passe ou ça casse ?
 

Du 24 au 26 août 2019 le G7 se tiendra à Biarritz. Depuis plusieurs mois, de nombreux groupes et organisations s’organisent pour accueillir accueillir comme il se doit les chefs d’État au coeur du pays Basque.
Cela ressemble à une séance d’échauffement avant le challenge. A notre droite, les services de l’Elysée, le préfet ainsi que le maire de Biarritz, s’évertuant à vouloir organiser l’événement dans les meilleures conditions. A notre gauche, les mouvances locales opposées au sommet qui préparent la (...)



Du 24 au 26 août 2019 le G7 se tiendra à Biarritz. Depuis plusieurs mois, de nombreux groupes et organisations s’organisent pour accueillir accueillir comme il se doit les chefs d’État au coeur du pays Basque.

Cela ressemble à une séance d’échauffement avant le challenge. A notre droite, les services de l’Elysée, le préfet ainsi que le maire de Biarritz, s’évertuant à vouloir organiser l’événement dans les meilleures conditions. A notre gauche, les mouvances locales opposées au sommet qui préparent la réponse à leur façon, pressées elles aussi face à une échéance qu’elles estiment d’envergure.
On commence par montrer ses biceps de part et d’autre. Le G7 veut se refaire la devanture par un travail préalable enclenché auprès de ses alliés du coin potentiels et avérés : élus, chambre de commerce, conseil de développement, société civile.

 
 
 
 
 
PANEGYRIQUE POUR L’INSURRECTION DES GILETS JAUNES
 

« Le jaune nous a toutes et tous radicalisé »



Panégyrique : « Discours à la louange d’une personne illustre, d’une nation, d’une cité », Dictionnaire Le Petit Robert, 2004

Le glas de la macronie a déjà sonné en France. Ce régime finira, comme il a commencé, par une parodie. Mais n’oublions pas que ce sont les gouvernants et les classes dominantes d’Europe qui ont permis à Emmanuel Macron de jouer pendant dix-huit mois la farce féroce du libéralisme forcené.

 
 
 
 
 
Des païens aux pailleux
 

« Les appartements d’un roi. Un bouffon. Un roi. »



« Les archers barrent l’entrée des palais aux malhabiles qui n’ont aucun moyen de nuire, non aux audacieux bien armés. [...] Ce ne sont pas les armes qui défendent un tyran, mais toujours quatre ou cinq hommes qui le soutiennent et qui lui soumettent tout le pays. [...] En somme, par les gains et les faveurs qu’on reçoit des tyrans, on en arrive à ce point qu’ils se trouvent presque aussi nombreux, ceux auxquels la tyrannie profite, que ceux auxquels la liberté plairait. »
Étienne de La Boétie, Contr’un

 
 
 
 
 
La Parole des Immatures
 

« Il faut réfléchir aux conséquences avant de priver une jeunesse de voix... »



Nous recevons et transmettons ce texte, écrit par une de nos lectrices lycéennes et que nous avons trouvé touchant.
Nous nous souvenons parfaitement de ce que cela coûte de rester toute la semaine, toute l’année, assis dans une classe à se taire. La mise au pas, la sélection, la fatigue, l’ennui et toutes les petites humiliations. Nous nous en souvenons parfaitement même si paradoxalement nous les avons refoulés de notre mémoire pour n’avoir plus comme seuls souvenirs que les bons moments avec nos camarades de classe, la poignée de professeurs sympathiques, les fous rires, les premières fois, les premiers mauvais coups. Lycéens, nous aurions aimé raconter ce que nous vivions comme l’auteur de ce texte y parvient.

 
 
 
 
 
ENF(R)ANCE
 

… Ulysse méditait devant la mer déserte...



… Ulysse méditait devant la mer déserte...

écoute, je vais arrêter d’écrire, parce que je ne dis plus rien.

il y a une fenêtre ouverte,
c’est tout,
depuis longtemps.

 
 
 
 
 
La riposte macronienne
 

« Qui sont les foulards rouges ? »
[Vidéo]



Qui sont les foulards rouges ? À ce stade, difficile de se faire une idée, mais les premiers signaux ne sont pas très encourageants.

 
 
 
 
 
 
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