Le tube de l’hiver : Blanche-Neige sous les lacrymos

Alicie sort son premier single

paru dans lundimatin#417, le 26 février 2024

Depuis deux jours, c’est le son qui tourne en boucle dans les bureaux de lundimatin : Piles, le premier single de Alicie. Blanche-Neige sous les lacrymos, refrains qui s’accrochent au cerveau. Une chorégraphie impeccable et de l’auto-tune autonome. Ça aurait dû être le tube de l’été mais nous sommes encore en hiver : « Et nous appelons style, le déni qui habille nos peurs les plus infantiles ».

Au croisement du théâtre, du RnB et de la psychanalyse, Alicie et son nom venu d’un autre temps se plantent dans le monde contemporain en un mélange indiscernable d’humour et de sérieux.
Alternant élans harmoniques post-romantiques et sanglots autotunés, Alicie tente une autodérision solennelle pour tenir debout dans la tempête. Ses chansons aux beats électro-soul présentent un personnage lunaire, candide et névrosé, pas spécialement fier de se vautrer dans le Drame — c’est le nom de son premier EP. Elle vient d’en sortir le premier single, Piles.

Le morceau déploie les questions qui tourmentent Alicie au retour d’une manif à l’ampleur douteuse. Titubant entre le je et le nous, elle s’y questionne sur son rapport au groupe. Et en attendant de trouver des réponses, elle s’invente des aventures de princesse. Car la seule chose certaine, c’est qu’elle refuse de se résoudre au désenchantement du monde.

Pour écouter Alicie sur toutes les plateformes de streaming possibles et imaginables, c’est par ici, pour la suivre sur Instagram, c’est par-là et si vous utilisez encore Facebook : sa page.

Nous sommes cinq cent mille
Sous les projectiles
La rue fourmille de flics en civil
Au regard hostile
Ça brûle sous mes lentilles et j’aimerais pas être hémophile

Retour fébrile
À domicile
Notre élan malhabile
Bien loin de les déciller
Leur fit l’effet d’une camomille

Tout part déjà en vrille, j’me sens jeune et sénile
Un jour pliable, un autre indocile
De vacille à sautille
L’équilibre est fragile
Et j’oscille
Entre délires d’intuition divine et réveils difficiles

Changez-nous les piles
Épilez nos soucis
Les emmerdes défilent
Invisibles à nos villes
Elles sont où nos pastilles
Pour quand la mer sera changée en huile ?

Nos différends s’empilent
Et accroissent en filigrane
Une paranoïa débile
Et nous appelons style
Le déni qui habille nos peurs
Les plus infantiles

Ma self-esteem est en péril
J’ai pas l’esprit tranquille
Depuis qu’hier, dans tes pupilles
J’ai croisé mon profil
Et me suis découverte puérile

Les pensées qui se faufilent en moi comme des aiguilles
Semblent toutes issues de la même famille
Ce cerveau qui grésille
Combien de temps va-t-il
Me passer encore la même compil’ ?
Je suis horripilée à l’idée de n’être pas gentille

Nos différends s’empilent
Et accroissent en filigrane
Une paranoïa débile
Et nous appelons style
Le déni qui habille nos peurs Les plus infantiles

J’finirai sur une île
Pour faire rimer l’exil
Avec un Lexomil
Au parfum peu subtil
En demandant au gros Bill :
« Alors, c’était ça le deal ? »

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