L’éthique de la polémique

Ivan Segré

Ivan Segré - paru dans lundimatin#404, le 26 novembre 2023

Lundimatin n’étant pas un appareil idéologique d’État ni l’organe conscient dont on ne sait quel parti électoraliste, les « lignes mélodiques » qui y émergent sont plus proches, selon Ivan Segré, de celles du « free jazz » que d’un orchestre mené à la baguette. À ce titre, Ivan Segré nous a proposé une habile variation universaliste sur le conflit israëlo-palestinien en réponse à la re-publication récente d’un article de 2018 qui, entre les lignes, s’adressait à son travail. Et même si lorsque le piano tente un solo, il lui faut d’abord jouer des coudes et des bémols contre les instruments à vent qui, un instant auparavant, prenaient excellemment tout l’espace sonore, il n’en demeure pas moins qu’on aime toujours lorsqu’un écart bouscule le groove.

Fait singulier : lundimatin a jugé pertinent de publier une seconde fois un article déjà paru, intitulé « Que lire pendant l’occupation ? ». Seul le sous-titre a été modifié : en juillet 2018, c’était « A propos de la Palestine et de Lundimatin »  ; en novembre 2023, c’est devenu « comment éclairer la question palestinienne ». Pour justifier la seconde publication de cet article, lundimatin explique :

« Nous republions ici ce texte, paru en juillet 2018 et qui venait interroger l’absence d’articles de lundimatin traitant de la marche du retour et de la résistance palestinienne. Il nous paraît doublement important de le lire ou de le relire : d’abord parce qu’il éclaire brillamment la condition palestinienne, ensuite parce qu’il polémique avec un niveau d’exigence aussi rare que nécessaire. »

Il est remarquable que lundimatin prenne ainsi position en faisant un tel éloge d’un article dont la cible explicite se trouve être un contributeur régulier. Car si le texte publié deux fois est anonyme [1], sa cible ne l’est pas : « Ivan Segré ».

Pour appréhender un tel phénomène, il importe d’avoir intégré un principe qui singularise lundimatin : le site n’est pas construit suivant une architecture classique, celle d’un orchestre unifié par la baguette d’un rédacteur en chef, mais suivant une orchestration qui, en prolongeant l’analogie, relèverait davantage du free jazz, où les lignes mélodiques n’obéissent à aucune sorte de hiérarchisation, ni d’unification. L’article, sa republication suivant l’adage « mieux vaut deux fois qu’une », et l’éloge enthousiaste qui l’introduit témoignent donc d’une ligne mélodique qui, dans lundimatin, est manifestement soucieuse, par les temps qui courent, d’embrasser le drapeau de la résistance palestinienne et, pour ce faire, de régler son compte à « Ivan Segré », dont les convictions sionistes se sont exprimées maintes fois. Reste à apprécier ce en quoi cet écrit «  éclaire brillamment la condition palestinienne » et « polémique avec un niveau d’exigence aussi rare que nécessaire ». C’est, en quelque sorte, à moi de jouer.

Y-a-t-il des fausses notes dans le free jazz ?

L’auteur commence par observer qu’il n’a pas été question de la « marche du retour » palestinienne (mai 2018) dans lundimatin : « À Lundimatin, il y a eu autour de cette question un terrible silence ». Il en parle donc, de cette marche, et de sa répression sanglante par les soldats israéliens. Puis, il évoque ce qu’il appelle « la singularité » de l’oppression israélienne : « La singularité de celle-ci, dont certains ne veulent pas entendre parler, se révèle surtout dans l’ordinaire de l’occupation […] ». Quelques lignes plus loin, « certains » réapparaissent sous sa plume : « Si certains dans vos pages ont pu s’acharner à dénier la spécificité palestinienne en faisant un décompte des morts […] ». Il y aurait donc eu un « terrible silence » qui ne serait pas sans rapport avec le fait que « certains », à lundimatin, « ne veulent pas entendre parler » de ce que l’auteur appelle la « singularité » israélienne en matière d’oppresseurs, et la « spécificité palestinienne » en matière d’opprimés. L’influence exercée par « certains » pose donc question. Et l’auteur, comme il entend bien poser la question et tâcher d’y répondre, est bien obligé, pour finir, de me nommer : « Cette question gagnerait peut-être à être abordée en dehors de toute personnalisation. Le problème, c’est qu’en évoquant les dits et non-dits sur la Palestine à Lundimatin, il est difficile de ne pas parler d’Ivan Segré, comme le montre une simple recherche... ». Une simple recherche montre en effet que j’écris dans lundimatin, et que sur ce site bon nombre des textes abordant la « question palestinienne » sont de moi. C’est donc que, sur cette question, j’aurais réduit au silence les autres contributeurs, m’imposant à lundimatin comme le seul individu ayant l’autorisation d’en parler. Et apparemment, j’aurais été obéi, du moins un temps...

L’auteur, souhaitant écrire « à propos de la Palestine et de lundimatin », est donc contraint de parler de moi, ou plus exactement de mes textes, du moins de ceux qu’il a lu, à savoir deux livres, La réaction philosémite (Lignes, 2009) et Les Pingouins de l’universel (Lignes 2017), ainsi que trois articles, l’un paru sur le site du journal Le Monde, « Dits et non-dits au sujet des Juifs et des Arabes », et les deux autres parus dans lundimatin, « Israël : l’impossible boycott » et « La vision de BHL ». L’auteur en produit quelques citations, les commente, puis il conclut : « Segré cherche à tout prix à sauver le sionisme du point de vue de ce qu’il appelle son ‘‘progressisme’’. Le problème, c’est que pour cela il lui faut mentir. »

J’ai publié dans lundimatin, depuis 2015, pas moins de soixante-dix articles. Si je ne crains pas de « mentir » pour avancer mes idées, c’est peu honorable pour lundimatin. Et c’est d’autant moins honorable que ce qui scandalise visiblement l’auteur, c’est que je parvienne à imposer mes mensonges aux autres, et singulièrement à lundimatin, site d’information et de réflexion alternatif sur lequel j’exercerais une forme d’emprise, voire de terreur, relativement à la « question palestinienne ». Et le pire est encore à venir. Car l’auteur conclut son article sur cette saillie :

« Si cette seule conviction suffit à perturber Mac Beth et tous ceux qui s’agrippent au Dunsinane israélien, au point de multiplier les check-points jusque dans les livres et les sites, ils pourront se rassurer en se rappelant la prédiction attribuée à Moshe Dayan – une des sœurs fatales qui les a conduit vers le pouvoir démesuré et pourtant si précaire qu’ils craignent tant de perdre : ‘‘Les Arabes ne lisent pas, et s’ils lisent ils ne comprennent pas, et s’ils comprennent, ils n’agissent pas’’. »

Il suffirait donc de se reporter à mes écrits, au moins à certains d’entre eux, cités et commentés par l’auteur, pour que la vérité apparaisse dans sa cruelle nudité : je suis fourbe, dominateur et raciste. C’est le portrait-robot du sioniste, tel qu’il circule dans une certaine frange, massive, de l’opinion arabe et occidentale. Et c’est donc fort logiquement que je multiplierais « les checkpoints jusque dans les livres et les sites ».

Il y aurait beaucoup à dire sur les procédés auxquels recourt cet article polémique paru d’abord en juillet 2018, dans la version « été » de lundimatin (période durant laquelle mon emprise sur le site se serait relâchée), puis republiée le 13 novembre 2023. Mais coupons court : lundimatin célèbre la manière dont l’auteur «  polémique avec un niveau d’exigence aussi rare que nécessaire ». Est-ce à dire que j’aurais en effet multiplié les « checkpoints » dans lundimatin, auquel cas l’indépendance revendiquée de ce site alternatif s’avèrerait finalement très relative ? Ou est-ce à dire que c’est une accusation sans fondement dont le « niveau d’exigence » ne dépasse pas celui du fantasme nauséabond ?

La citation mélodique et son commentaire pathétique

S’il est un point sur lequel l’auteur fait cependant preuve d’un minimum d’honnêteté, c’est qu’il me cite. Et je l’accorde volontiers, c’est là, me concernant, «  un niveau d’exigence aussi rare que nécessaire ». Les autres polémistes, eux, n’ont pas, en général, l’imprudence de me citer. Je n’ai donc rien à ajouter à ce sujet : il revient au lecteur de prendre acte de la clarté de mes énoncés et de les comparer aux contorsions exégétiques du polémiste.

Un seul de ses commentaires appelle une réponse de ma part. Il concerne l’ultime citation que l’auteur reproduit en guise de preuve de ma fourberie maladive. Elle est extraite d’un article paru sur le site du journal Le Monde (et non dans lundimatin comme il l’écrit par erreur). Voici comment il l’introduit et la commente :

« Mais dans un autre article publié sur Lundimatin, ‘‘Dits et non dits au sujet des Juifs et des Arabes’’, il déploie encore une fois son art de l’esquive et de la concession recouvrante, en écartant ainsi le négationnisme du premier ministre israélien :
‘Qu’un homme d’appareil, comme Netanyahou, falsifie l’histoire afin de servir ses desseins politiques, c’est dans l’ordre des choses aux yeux de qui ne se berce pas d’illusions quant aux ressorts de la raison d’État.’’ Tiens donc, rien que la falsification d’un ‘‘homme d’appareil’’. Je laisse les professionnels de la cohérence se rappeler le discours à l’ONU d’Ahmadinejad sur l’Holocauste, et imaginer qu’on puisse le banaliser ainsi : ‘‘Qu’un homme d’appareil, comme Ahmadinejad, falsifie l’histoire afin de servir ses desseins politiques, c’est dans l’ordre des choses aux yeux de qui ne se berce pas d’illusions quant aux ressorts de la raison d’État.’’ On nous permettra quant à nous de ne pas nous bercer d’illusions quant aux ressorts du sionisme ».

Au sujet de Netanyahou, qui a affirmé que c’est le grand mufti de Jérusalem qui a convaincu Hitler d’exterminer les Juifs, j’ai en effet écrit cela : « Qu’un homme d’appareil, comme Netanyahou, etc. ». Et ce faisant, j’aurais procédé en fourbe : « art de l’esquive et de la concession recouvrante ». Et le polémiste, malin, de me prendre aussitôt à mon propre piège en comparant le négationnisme de Netanyahou à celui d’Ahmadinejad. Suis-je donc pris au piège ? Si seulement il avait compris mes écrits, le polémiste aurait aperçu que c’est son peu de perspicacité qui est ici pris au piège. Car, de mon point de vue, ce qui vaut pour Netanyahou vaut pareillement pour Ahmadinejad : qu’un homme d’appareil, comme Ahmadinejad, falsifie l’histoire afin de servir ses desseins politiques, c’est dans l’ordre des choses aux yeux de qui ne se berce pas d’illusions quant aux ressorts de la raison d’État.

Reste qu’on peut néanmoins relever quelques différences, à ce sujet, entre Netanyahou et Ahmadinejad, à savoir, par exemple : a) le chef d’Etat israélien, soit qu’il ne le veuille pas, soit qu’il ne le puisse pas, n’organise pas en grandes pompes des colloques internationaux au sujet de l’élaboration, par le grand mufti de Jérusalem, de la « solution finale » ; b) aussitôt après sa sortie, le chef d’Etat israélien s’est fait remettre à sa place par l’opposition ainsi que par des universitaires israéliens ; c) assurer que le grand mufti de Jérusalem aurait convaincu Hitler d’exterminer les Juifs n’est pas exactement la même chose, en termes de déni, qu’assurer que l’extermination des Juifs est une invention juive.

Il n’empêche, l’auteur en est convaincu : je suis fourbe. Après l’avoir lu deux fois, je n’ai toujours pas compris comment, à partir des textes cités, il a pu conclure une chose pareille. Mais il vous assure que s’il le voulait, il pourrait étaler mes fourberies, manœuvres et mensonges sur des centaines de pages : « J’avoue cependant que je tire moins de satisfaction que Segré à entrer ainsi dans la traque indéfinie des incohérences et des non-dits d’un texte. On pourrait en relever des milliers dans les siens. Il faudrait juste pour cela avoir le temps et l’envie. »

Il n’en a ni le temps, ni l’envie, mais il en a la capacité : des « incohérences », il pourrait donc « en relever des milliers » dans mes écrits. On se contentera, en attendant, de celles qu’il a mises au jour, à savoir : a) j’ai comparé la répression en Palestine et en Syrie ; b) j’ai critiqué l’appel au boycott d’Israël ; c) j’ai écrit au sujet de la création de l’Etat d’Israël que « les Juifs ont obtenu un Etat » ; enfin d) dans un article, j’ai usé d’un « art de l’esquive et de la concession recouvrante » au sujet des propos de Netanyahou imputant au grand mufti de Jérusalem l’idée de la « solution finale ». La démonstration de ma fourberie maladive est donc faite. Reste que pour ma part, les seules lignes de cet article qui m’ont paru démonstratives, ce sont les citations qui ont été faites de mes écrits. Le reste est littéralement pathétique.

Le bien et le mal

A la fin de son texte, l’auteur recommande quelques lectures sur la situation israélo-palestinienne :

« Outre Un boycott légitime cité plus haut, on pourra lire le très bon livre d’Éric Hazan et Eyal Sivan, Un État commun. Je conseille aussi la lecture des Pingouins de l’universel, pour ceux qui voudraient se faire un avis. Selon moi, l’ouvrage illustre à merveille le caractère fallacieux de ce nouveau sionisme de gauche, que ses concessions, ses mots d’ordres (« marxiste », « universaliste », « progressiste »...) et ses manœuvres retorses ne parviennent pas à cacher, comme j’ai essayé de le montrer dans la recension. Pour un récapitulatif historique et factuel beaucoup plus honnête sur l’histoire du sionisme et son lien à l’antisémitisme, on pourra consulter le livre de Dominique Vidal : Antisionisme = antisémitisme ? »

Pour ce qui est du livre Un boycott légitime (La Fabrique, 2013), je vous recommande à mon tour la lecture d’un article paru dans lundimatin, « Israël : l’impossible boycott » ; et pour ce qui est du livre de Dominique Vidal (Libertalia, 2018), je vous signale l’émission diffusée sur « Actualités des luttes », où nous débattons lui et moi à ce sujet [2].

Ceci dit, revenons à l’essentiel : l’auteur conclut donc en invitant son lecteur à lire « le très bon livre d’Eric Hazan et Eyal Sivan » paru aux éditions La Fabrique en 2012 ; les auteurs, comme le titre du livre l’indique, y défendent l’idée suivante : Un Etat commun du Jourdain à la mer. Et ce livre de Hazan et Sivan, le polémiste l’oppose donc à mon livre, Les Pingouins de l’universel (Lignes 2017), livre qui, selon lui, illustrerait en revanche « le caractère fallacieux de ce nouveau sionisme de gauche », « ses manœuvres retorses », etc. Autrement dit, il y a d’un côté un « très bon » livre, celui de Hazan et Sivan, de l’autre mon livre, celui d’un fourbe.

Le problème, c’est que dans les Pingouins de l’universel, je prends précisément position en faveur d’un Etat commun israélo-palestinien, binational et bilinguistique, du Jourdain à la mer. Mais cela, le polémiste ne le mentionne pas. Et s’il ne le mentionne pas, c’est donc qu’il juge que cela ne change rien à l’affaire. Aussi, forcément, je me pose la question : quelle fourberie me reproche-t-il, au juste, le polémiste ? Et quel est ce « niveau d’exigence » qui enthousiasme tant certains instrumentistes de lundimatin ? Car si le « très bon livre », c’est celui de Hazan et Sivan, parce qu’ils y défendent l’idée d’un Etat commun du Jourdain à la mer, alors pourquoi le très mauvais livre, fourbe, dominateur et raciste, c’est le mien, Les Pingouins de l’universel, où je défends pourtant également cette idée, celle d’un Etat commun du Jourdain à la mer ?

La réponse à cette question, aussi intriquée soit-elle au premier abord, coule de source : il y a une bonne et une mauvaise manière de concevoir un Etat commun du Jourdain à la mer. La bonne manière, c’est de concevoir un Etat commun dont la légitimité nationale est, en dernière analyse, exclusivement arabo-palestinienne, la présence juive étant une concession, bon gré mal gré, au fait colonial sioniste. Et la mauvaise manière, c’est l’option qui est la mienne dans Les Pingouins de l’universel, où s’exprimerait donc, à suivre le polémiste, « le caractère fallacieux de ce nouveau sionisme de gauche », avec « ses manœuvres retorses », etc., puisque dans ce livre, en effet, je conçois un Etat commun du Jourdain à la mer, mais cette fois clairement et explicitement fondé sur la reconnaissance, en Palestine, d’une légitimité égale des faits nationaux arabe et juif, palestinien et israélien.

Conclusion

Donc, oui, s’il s’agissait de hisser le drapeau de l’intransigeance palestinienne dans sa résistance au sionisme, la ligne mélodique qui, dans lundimatin, m’est résolument hostile, a eu raison de publier deux fois cet article et d’introduire ce fait singulier par ces mots : « il polémique avec un niveau d’exigence aussi rare que nécessaire ».

Mais en ce cas, ne tournons pas autour du pot : s’il s’agit de légitimer le seul fait national palestinien et de réduire le sionisme à un « fait colonial » dont il est nécessaire de se débarrasser, d’une manière ou d’une autre, alors ce « niveau d’exigence » est celui d’une guerre interminable dont, par définition, nul ne sortira jamais vainqueur, et où tous les coups, manifestement, sont permis.

C’est pourquoi, contre ceux qui veulent rendre illégitimes les aspirations nationales des uns par différence avec celles des autres, et vice-versa, l’éthique de la polémique consiste à reconnaître la légitimité des uns et des autres et à combattre sans merci les pogromistes des deux camps, arabes et juifs, palestiniens et israéliens qui, eux, se nourrissent de l’illégitimité existentielle des uns par différence avec les autres.

En effet, bâtir un avenir égalitaire israélo-palestinien n’est possible qu’à la condition de poser, dès à présent, l’égale légitimité, en Palestine-Israël, des aspirations nationales juives et arabes, israéliennes et palestiniennes, sans quoi il ne peut être question que d’un cessez-le-feu plus ou moins durable. Or, comme l’écrit Spinoza dans son Traité politique, « la paix n’est pas l’absence de la guerre ».

Ivan Segré

[1A moins de se rapporter aux notes, qui renvoient au blog d’Ali Saber sur Mediapart. J’ignore s’il a lui-même souhaité voir son article publié une seconde fois. Le modification du sous-titre semble l’indiquer.

[2Le débat fut organisé par la librairie « Envie de lire » à Ivry. L’enregistrement radio est accessible sur le site « Actualités des luttes » : https://actualitedesluttes.info/emission/la-question-de-l-antisionisme-et-de-l-antisemitisme.

Ivan Segré est philosophe et talmudiste
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