Hypervivre

(Retour sur la manifestation contre la ligne Lyon Turin)
Leïla Chaix

paru dans lundimatin#389, le 27 juin 2023

Tout avait pourtant commencé par une diarrhée, carabinée, la veille du départ en voiture. J’avais les jetons, je me chiais dessus. Le meilleur pote était venu depuis Paris, pour voir ici, checker un peu où on habite, et puis partir. Mais partir ça me faisait peur.

Je l’avais chauffé il y a des mois, à cette période (l’hiver) où les âmes glissent lentement dans le gris des chaussettes. Il allait plutôt mal dans le T2 parisien et je lui avais dit de venir chez nous, qu’on irait à l’action entre Lyon et Turin.

À l’époque je croyais encore que cette action se déroulerait vers l’Italie. Habitant la frontière, je m’étais dit banco. Mais les montagnes sont larges et les tunnels sont longs, et l’action était loin. On a donc hésité, puis on y est allé.e.s. L’important c’était d’y aller. J’en avais marre de consommer des images d’émeutes, de révolte ; j’en avais marre de voir, de cliquer, de m’abonner. J’avais envie d’en être.

La Maurienne je connaissais pas. Les promoteurs creusent où c’est calme, pour éviter les foules notables du genre NOTAV, No Bassaran ou juste gardarem lou larzac. Ils en ont eu pour leur forage : y’avait déjà du monde sur place et on est venu.e.s de partout en France et d’Italie ; 5000 personnes déterminées à venir défendre la Maurienne, vallée qu’ils comptent transformer en chantier à ciel ouvert.

Savoie, Maurienne. Que la Maurienne retrouve sa voix. Contre la mort se dressent les hyènes, et les hyènes y étaient nombreuses, avaient les crocs. J’ai vu des visages cagoulés, mais sous les cagoules y’a l’amour. J’ai vu des tatouages insensés, repassés par des markers noirs, pour ne pas être reconnus. J’ai vu des personnes masquées se dévêtir en deux secondes pour se foutre à poil dans une marre en gueulant le chant des gilets jaunes, le cul à l’air, sous un hélico de gendarmes qui se rinçaient l’œil. Une image digne des 70’s. Cagoules, strings et chatte à l’air. Franchement ça avait de la gueule. J’ai vu des graffitis marrants, notamment des références geeks : POUR LE ROAN. J’ai crushé sur un street-médic, revu des têtes d’amilitant.e.s. J’ai constaté que la lutte rameute (#lalutte), qu’Instagram fait venir des gens, que c’est stylé, que c’est sexy.

J’ai constaté que les discours, les prises de parole excessives, charismatiques et partisanes, dans certains cas ça fout la gerbe. J’apprécie bien Mathilde Panot, notre Booba de l’Assemblée, mais elle l’a joué Jean Jaurès, ça m’a gonflé. J’avais l’impression de faire partie d’une masse traduite, reformulée, récupérée. Ce ne sont pas nos pires ennemis, mais la gauche (ça tombe sous le sens) est maladroite et prévisible. Dans le genre fantômes j’ai vu des trucs auxquels, franchement, je m’attendais pas, comme des drapeaux EELV. J’ai trouvé leur présence vaseuse, inconséquente, inique, malsaine. Je me suis demandé via quelle grille de lecture politique les partis ont pu penser être les bienvenus. Venir défendre, soutenir, ok. Qu’iels mettent leurs corps politiques, parlementaires dans le torrent, ok d’accord, mais les drapeaux j’ai pas kiffé.

Mettre des logos là où les gens viennent, anonymes, rejoindre la lutte sans jamais se mettre en avant, c’est déplacé, opportuniste. On ne sait pas à qui bénéficie le coup de com’, ou bien qui rend service à qui. Ça ressemble à de la publicité. J’ai été comme scandalisée à la vue des drapeaux de la gauche, et j’ai compris les Gilets jaunes, corporellement. J’ai ressenti du mépris de chef, et une profonde méfiance face à la représentation. Tant qu’on est derrière un écran, on baigne tellement dans le spectacle qu’on ne fait pas la différence. Une image reste une image. Mais quand on entre dans le réel, dans l’expérience et la pratique, une image ça saute à la gueule, ça fait un trou et ça détonne, ça fait bizarre. C’est d’un registre déplacé, désagréable, comme une fausse note dans le concert ou une peluche dans la forêt.

Voir une lutte se faire ramener à d’ostensibles signes religieux, politicards, quand elle unit tellement de gens qui n’ont pas de voix, pas de convoi, pas de voiture, pas d’appartenance politique, mais des façons de faire autonomes, irrésumables, des sentiments d’appartenance, des affects précaires, des colères .. c’est réducteur et dégoûtant. Ça vampirise et ça piétine, ça occupe toute la place orale, ça récupère et ça réduit. Ça ressemble à de l’accaparement et de l’artificialisation. C’est ce contre quoi nous luttons.

On peut appeler ça convergence, composition, permaculture politique, alliance, plurivers, diversité des tactiques – mais dans les faits j’étais assise et j’écoutais des gens bien dire ce que je savais très bien déjà, ce que tout le monde incarne déjà, en + complexe. Je ne sais pas si on a besoin de traductions, de porte-voix, de marche-pieds.

Il faut que les personnes qui détiennent un certain pouvoir de parole apprennent peut-être à écouter. À être là, à être avec. C’est facile à écrire, à dire, mais à faire et à mettre en place, c’est difficile. Comme un papa qui doit apprendre à considérer ses enfants comme ses égaux. Comme un humain qui doit apprendre à considérer l’animal comme son égal diplomatique. Comme un homme face à la jeune fille, comme un prof face à son élève. Comme un bourgeois face à un pauvre. Comme tous les rapports de pouvoir.

Il n’en reste pas moins que le désir radical d’autonomie est super écritogénique. C’est + facile à énoncer qu’à pratiquer. C’est peut-être aussi la tension entre le désir d’être perçu.e.s, reconnu.e.s, visibilisé.e.s – et l’intention de disparaître, de rester masqué.e.s, invisibles, caché.e.s. C’est des tactiques, des manières d’être et de lutter. On est peut-être dans un nœud.

Toujours est-il, être soutenu est précieux, et je préfère la LFI à bien d’autres groupes parlementaires. Mais on est forcé.e.s de constater que les étiquettes sociopolitiques sont parfois superflues, obsolètes, hors de propos.

La présence des vieux partis institutionnels n’était peut-être pas seulement mue par un désir publicitaire opportuniste. C’était aussi pour réagir à l’annonce de dissolution, mais malgré tout ça détonnait. C’était chiant. Un parti n’est pas la nature qui se défend.

Après des prises de parole qui au début nous inspiraient et ont fini par faire descendre notre énergie, tandis qu’on cramait au soleil en applaudissant bêtement, on a fini par se lever. Et des personnes ont réclamé qu’on nous explique pragmatiquement ce qu’on allait foutre.

Après un brief contradictoire et laconique, on a terminé par comprendre qu’on allait partir tous.tes à pieds. L’éthos commun, le style de base, c’était blue block, visages masqués. Les antifas n’aiment pas les cams, iels disaient BOUGE aux objectifs. Les élu.e.s se sont mis.es en ligne pour protéger les policiers. Ou bien pour nous protéger nous, c’était pas clair. On a fini par se faire bloquer après une heure interminable de soi-disant négociations, pour marchander 2 kilomètres de marche sage en aller-retour. Clairement l’État envoie l’armée, et ne nous laisse aucune manœuvre. Des italien.ne.s étaient bloqué.e.s à la frontière, et nous entassé.e.s comme des con.ne.s sur une vieille départementale en plein cagnard. Ça chantait, malgré tout, quand même, et la fanfare ne lâchait rien.

*

Il y a eu plusieurs moments où je me suis demandé, au-delà de la production d’images médiatiques, ce qu’on était en train de fabriquer. Sur le moment je voyais des corps réunis pour produire de la résistance, de la beauté et du grabuge, mais je n’étais pas bien certaine d’appartenir à cette foule – je ne savais plus si je regardais, si je faisais, si j’en étais, et ce qu’on faisait. C’était comme un jeu vidéo. Ces moments de dissociations politiques sont indolores et précieux parce qu’ils instillent le doute et s’effacent assez vite. Ces trous d’air mentaux creusent comme un espace, un retrait qui permet, après coup, l’écriture.

*

On est parti.e.s à 4000, prendre la départementale, sous un soleil caniculaire et l’attention bienveillante des montagnes rocheuses, tout autour de nous. On a marché 1 kilomètre. Des camions de CRS nous attendaient à 600 mètres. Un bruit courrait comme quoi on allait bloquer l’autoroute, qu’on allait essayer de passer, et qu’un groupe de vieilles pacifistes allaient s’asseoir devant les flics, se faire gazer, qu’ensuite on pourrait s’amuser. Le bloc ne se tenait plus. J’ai rien compris. Je voulais aller avec les vieilles. Au début je répandais la rumeur informative avec une grande assiduité. Mais comme aucune des infos ne se traduisaient en acte rapide, ça a fini par m’agacer. Rien n’était clair, c’était le chaos, personne ne savait ce qu’on faisait. Des élu.e.s négociaient avec les flics. On nous empêchait de bouger.

J’ai constaté qu’en moi cohabitaient désir de clarté et mépris des règles imposées, ce qui exige alors d’agir, de faire partie de la réflexion.

Il me semblait que durant l’action, pour comprendre ce qui se produisait, ça demandait d’avoir un tél, Telegram, de détenir une sorte de code ou bien d’avoir de l’expérience, d’être de mèche avec des gens charismatiques et renseignés… Ou bien d’accepter de pas comprendre, de proposer. Accueillir le chaos technique et les doutes tactiques.

Les stratégies se contredisaient dans une harmonie bordélique. Il faisait chaud, nos âmes fondaient. Sous le soleil de Maurienne, on attendait d’autres infos sur pourquoi on n’avançait pas depuis deux heures. Le bloc n’était plus tenable. On entendait des sacs de pierres se déverser à nos pieds. Les orgas suppliaient d’attendre, de ne pas jeter la première pierre. Visiblement la négociation ne menait nulle part qu’à un retour à tête basse. On ne tenait plus les BB. D’ailleurs on voulait pas les tenir. Une personne hurle LA VIOLENCE DOIT VENIR D’EUX ! On répond à plusieurs personnes que c’est bon c’est déjà le cas, depuis des siècles. La première pierre fut jetée, et le bloc est passé devant. Les affrontements ont commencé. Quelqu’une a dit « VOUS ENVOYEZ LES GENS AU CASSE-PIPE, c’est ça que vous voulez ? ». On a chargé.

La police n’attendait que ça. Ils étaient prêts pour nous blesser, nous empêcher. Ça faisait déjà deux bonnes heures qu’on cramait comme des petits lézards aux queues coupées. Une émeute est une émotion, on ne retenait plus nos larmes. On a couru, pleuré du gaz.

En me cassant à moitié la gueule et en reculant j’ai cru que j’allais vomir mes yeux et j’ai pleuré en demandant « comment on peut gagner contre eux ? », j’avais envie de vomir mes tripes et je jalousais les lunettes que des centaines de gens avaient. Clairement j’étais mal équipée. On entend des grenades péter et toute la manif est bloquée. Les flics ont même foutu le feu à des broussailles avec leurs palets de lacrymo. Notre camp désorganisé était celui de la beauté.

Des militants assis par terre se prennent des cailloux sur la gueule, hurlent aux autres d’apprendre à mieux viser. Encore du gaz, grenades, sursaut. Un nez éclate, on hurle Médic, on montre du doigt où faut aller. Ça explose encore. Cette fois un pied, chaussure déchiquetée, éclatée. Le camp de la vie est réprimé par des mange-mort à boucliers. La police n’a aucun visage. Un manifestant court éteindre le feu causé par la police, par les chiens de garde de l’État. Après tout on est là pour ça.

Je ne trouve plus mon binôme. Je vois la outarde de Sainte-Soline, grande cigogne en guirlandes bleues, roses et violettes, grande marionnette en vannerie, ma seule amie à cet instant, et je vais m’abriter en dessous. Je veux de l’ombre. Une barricade vitrée et blanche commence à se constituer, un peu plus loin, un Algeco déshabillé a l’air fier d’être mobilisé. Tu parles d’un bien immobilier. Moi aussi je m’immobilise, je fais une pause. Je ne comprends rien. Les infos sont contradictoires, d’ailleurs on n’a plus trop d’infos, et les affrontements sont longs. Une daronne passe en jupe sandale, me dit allons aider le bloc ! Il faut que l’on s’allonge devant, faut qu’on les aide, iels nous protègent ! Je lui réponds qu’elle a raison, et je la suis. Romain m’attrape, dit qu’il me cherche depuis une heure. Je lâche la dame. On trouve B. On entend des gens dirent RIVIÈRE, IL FAUT TRAVERSER LA RIVIÈRE ! On en doute fort, y’a trop de courant. Mais on va voir. Y’a des corps qui descendent à l’eau, un mec musclé et torse nu qui ouvre la voie. Je m’dis qu’c’est pas très inclusif, perso je me vois pas faire ça. Heureusement y’a + téméraires : une chaîne humaine se crée dans l’eau. C’est parce qu’on pensait en mode individualiste que ça semblait impossible : les gens se seraient lancés seuls et certains seraient tombés à l’eau. Mais sur un mode communiste ça fonctionne : tout le monde se tient, on se lâche pas. 30 minutes passent et c’est une bonne centaine de gens qui traversent l’eau comme des fourmis inarrêtables. Les flics suivent, leurs camions bloquent l’autoroute : ultime collab.

Nous sommes de l’autre côté du fleuve, et les camarades sont aux prises avec des camions de CRS qui les bombardent, encore, de gaz. Illes reculent. On court aussi de notre côté, comme un miroir majoritaire de personnes pas si téméraires. On les suit pour les accueillir sur l’autre rive, le gros pied-de-nez de la journée, après tout iels l’ont réussi ! Les flics canardent jusque dans l’eau, veulent nous punir, que l’on se noie, je vois les ami.e.s qui se prennent tout dans la gueule tout en se tenant pour pas partir dans le courant, je les admire. Était-ce des groupes affinitaires volontaires et téméraires, ceux qui veulent bien mouiller le maillot et qui sont pas là pour niaiser ? Moi je n’ai su que regarder.

Je repense aux vomissements et à la courante qui m’ont vidée, jeudi dernier. La peur peut prendre des formes étranges, liquéfiantes. Rétrospectivement, il me semble que je me suis lavée et vidée comme pour un peu me préparer, pour être prête. Comme si mon corps faisait l’effort spirituel de se purger, afin d’être disponible après.

Plus tard en rentrant de la manif, en chantant fort À bas l’État et On est là, les milliers de manifestant.e.s ont fini par se foutre à poil et à passer des âmes masquées aux corps mouillés et dénudés. Tous les registres étaient mêlés : force et vulnérabilité. C’était l’Aquasplash politique après notre bitume-rando caniculaire. On a quand même fait quelque chose. On n’a pas fait l’embouteillage militant qu’aurait été notre convoi de mille voitures parties démanteler le chantier, mais on a été intenables et on a eu un camp radieux, magnifiquement organisé en 24 heures d’impro-galère. Ok chaos, je suis comblée.

Vivre sur un camp autogéré (pas trop par moi) pendant deux jours ça a quelque chose de plus grisant qu’une simple manifestation. C’est vivre déjà de la façon dont on voudrait que le monde soit. C’est venir se battre d’une manière qui correspond, déjà en germe, au monde qu’on veut voir advenir, réadvenir, se transformer.

Le quotidien est écrasant et ennuyeux, l’éternel retour du matin peut nous anesthésier l’esprit. On a besoin de ces temps-là pour nous happer et vivre pleinement, intensément : pour hypervivre. Pour faire monter des sensations et faire redescendre les idées, sortir du crâne, de l’isolement et de l’écran ; pour nous faire éprouver la lutte, la joie, la peur et l’amitié. Sortir de soi et de chez soi, des habitudes, des chemins connus et des sentiers artificiels. On est tous.tes sorti.e.s du placard.

L’orga avait fourni un taf monumental dont une partie n’a même pas pu être mis en œuvre, on nous en aurait empêché. On a donc fait 8 heures de bagnole pour mettre nos corps dans une action qui n’ayant pas pu avoir lieu, s’est transformé en une manif aller-retour avec un blocage d’autoroute trans-aquatique. On a beau rien avoir compris, un gros big-up doit être posé quoi qu’il en soit, car avoir organisé ça, avoir permis cette réunion, autant de désorganisation, d’indiscipline et de rigueur, quoi qu’il en soit et malgré tout, c’est virtuose. L’ange du mélange était des nôtres.

Le lendemain avant de partir y’avait des conférences techniques qui jouxtaient des rondes de sorcières en train de faire une danse spirale en cercles excentriques concentriques ; des gamines avec des chiens sales, tout le monde heureux et fatigué avec des bouquins à prix libre et les cantoches, la plèbe candide et velue. Je me suis dit : on se bat pour ça, pour que ça tourne. Pour ce chaos organisé.

Les montagnes sont des vagues aux lenteurs infinies. Nous sommes le cratère dans la roche, la montagne qui se lève tout en restant couchée. Nous sommes ce qui repousse partout, ce qui ne se dénombre pas. Nous sommes ce qui dissout déjà la toxicité du béton, de la guerre, des frontières.

Les montagnes sont des vagues qui avancent lentement, et qui se modifixent interminablement. L’imperceptible déplacement dont elles sont les actrices nous rappellent que la pierre est une eau comme figée, qui s’écoule, millénaire. Nous sommes comme les ruisseaux de cailloux qui s’écoulent. Nous sommes les mauvaises herbes qui repoussent sur les ruines, dans les friches, sur les bords. Nous sommes des insectes hyperactifs et borderlines. Nous craquons comme la pierre qui croule, et celle qui roule et qui dévale. Nous sommes ce qui dissout déjà la toxicité du béton. Nous sommes les rivières qui divaguent et les barrages qui rompent. Nous sommes ce qui, déjà, dézoome sur la carte infernale et s’accroche en réseaux mycéliens sous la sous-couche de mort dont ils recouvrent les sols. Nous sommes l’inverse de ce qu’ils veulent parce que nous avons la foi, la colère et l’orgueil. Nous sommes l’élan d’amour, d’amitié, de courage. Nous sommes les seules armes qu’ils ne peuvent pas produire.

L’émeute est l’émotion. On ne retient plus nos larmes

Les montagnes sont des vagues, en slow-mo, comme durcies. Elles ont la pierre tranchante et profonde, comme l’oubli. Nos colères sont montagnes et forment un ras-de-marée. Ça ne peut se narrer, ça se vit, ça se chante, ça s’interdéfinit … et indéfiniment, ça change à l’infini. Nous sommes des vipères, des ultra, des aimants. Nous sommes les insomniaques qui incarnent un réveil et qui face au désastre déterrent les dragons. Nous sommes des éperviers qui désirent hypervivre. Cœurs masqués aux corps nus, écorchés, électriques. Nous sommes le ras-de-marée qui glisse au ralenti pour venir fracasser les vitres des nantis. La brigade c’est pas nous, c’est les hyper-puissants qui s’inter-barricadent et maintiennent leur règne.

La puissance qu’on déploie fait frémir le pouvoir, notre orgueil leur fait peur, nos amours aussi. Notre joie, notre foi et la lucidité, nos larmes de colère et nos cœurs acérés, c’est tout ce qu’ils redoutent et ils en entretiennent la démolition et l’anesthésie. Ça dure depuis des siècles mais maintenant, c’est fini.

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