HOURRA l’Euro nouveau est arrivé !

« Grévistes, levez-vous, détachez-vous de vos piquets et venez tous au tripot qui vous accueille comme des enfants égarés. »

paru dans lundimatin#65, le 15 juin 2016

Citoyens supporters regagnez les rangs !
La fête du travail est terminée !
Maintenant participez à la plus belle fête : la grande fête de l’Euro !
La foute balle où tous se retrouvent et se réunissent.
Le tournoiement où tous se footent sur la gueule et se footent de votre gueule.
Où, enfin, les hooligans chassent les casseurs.
Car, eux, ils ne font pas de politique, ne visent ni les partis faillis ni les banques voleuses.
HOURRA, vive la grande fête des morts vivants !
Qui reviennent nous narguer avec leurs masques et leurs tatouages nationaux.
Pour la plus haute grandeur de l’Europe Unie.
Vive le hooligan nouveau !
Vive les conformistes déjantés !
Partout, dans les bureaux et les alcôves, dans les bars et les chambrées, dans les squares et les ruelles borgnes, dans les zones des zombies où règne l’Écran Géant, dans les trains, les gares et les ports, dans les raffineries et les usines d’incinération, se lève le vent du grand frisson. Patriotique et Européen.
Le vent violent qui estourbit et permettra aux troïkas, directes ou déléguées, d’œuvrer dans le silence ménagé par le bruit infernal du barnum.
Maintenant les casseurs, délivrez votre violence enfouie sur la route de la réunion.
Maintenant les bloqueurs, laissez le fluide spectral du Grand Spectacle envahir l’espace du grand oubli.
Grévistes, levez-vous, détachez-vous de vos piquets et venez tous au tripot qui vous accueille comme des enfants égarés.
Plus de Nuits Debout, mais des journées trépignantes, plus de discours constituants, mais des braillements en bandes embierrées.
Plus de manifestations de colère, mais des défilés bien organisés pour scander les ordres de la remise au pas.
Gloire au foute.
La fête, la fête, la fête.
Marchez courez hurlez battez-vous.
Formez la grande écume mousseuse qui effacera toutes les avancées, toutes les perditions, tous les égarements.
Et cachera l’ouvrage au noir des « créanciers » supportés par les gouvernements et les commissions.

Venez participer à la fête, c’est un ordre.

Pourquoi le sport organisé, par l’État et ses politiques faillis, par l’Union et ses bureaucrates haineux, par les Fédérations corrompues, pourquoi ce sport embrigadé est-il la forme supérieure de l’asservissement ? De l’avilissement par la mobilisation scandée ?
La suite au prochain numéro de lundimatin : le grand bruitage n’est pas encore terminé !

lundimatin c'est tous les lundi matin, et si vous le voulez,
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