Fascisme ou Révolution [02/12/23]

Le programme

paru dans lundimatin#405, le 27 novembre 2023

Samedi 2 décembre à Paris, nous organisons une après-midi pour débattre et penser puis une soirée pour se rencontrer et danser. Un rendez-vous, une invitation et maintenant une présentation et un programme.

Parce que le « fascisme » dans sa généralité, semble venir de partout, d’en haut, comme d’en bas, du centre comme de la périphérie, de ses « gros lardons » néonazis, de ses « gentlemen fascistes [1] » aux ronds de cuir du Rassemblement national, aux bourgeois de Reconquête, en passant par cet horizon des événements, ce trou noir macroniste d’extrême centre, il s’agit pour nous de poser urgemment deux choses : une intelligence claire des menées fascistes et de leur sens historique actuel ; une intelligence claire des alliances révolutionnaires possibles. Soit : il nous faut une pensée du fascisme cohérente et une perspective pratique et partagée de la révolution.

Parce que, comme disait Orwell, « lorsque les fascistes reviendront, ils auront le parapluie bien roulé sous le bras et le chapeau melon » ; parce que, donc, le fascisme qui vient a de nombreuses formes ; parce que l’une de ces formes vient de l’état actuel des choses du pouvoir d’État — du macronisme —, une autre du lepenisme et du zemmourisme, soutenu par le capital réactionnaire, une autre encore des syndicats de police majoritaires, une autre, encore encore, du microfascisme groupusculaire de plus en plus énervé et ridicule. Parce que ces formes semblent, malgré leurs oppositions et leurs hostilités réciproques, dialectiquement en passe d’accoucher d’une sorte de néo-vichysme entrepreneurial unifié, selon une logique identitaire et civilisationnelle purement idéologique et abstraite — avec pour ennemi l’islam, les anarchistes, les gauchistes et les révolutionnaires. Parce que nous sommes à l’ère de l’antiterrorisme comme politique de l’abolition de la politique, à l’ère des guerres confuses et sans fin que l’on ne déclare plus que comme opérations de maintien de l’ordre au sein d’un pourrissement interminable conçu comme guerre civile. À l’ère des Béhémoths climatiques et des extinctions qui obligeront les fascistes fossiles à devenir des fascistes solaires — éco-fascistes prêts à défendre les arbres, mais pas les migrants. Parce que le spectre des années 30 est venu nous hanter et que son ectoplasme nous brouille la vision dans l’image confuse d’hier ; parce que tout cela : nous devons prendre acte de ce qui vient et en tirer les conclusions qui s’imposent. Nous avons besoin de savoir si la « rébellion est passée à droite », si les logiques contemporaines de la guerre — dans les reconfigurations impériales multipolaires — changent quelque chose aux formes de fascisme, si les hypothèses révolutionnaires dont nous héritons sont toujours ouvertes et opérantes et en quel sens, si nous croyons encore à la possibilité du bonheur, si des horizons utopiques ou messianiques se dessinent ou non, si nous sommes prêts à mettre un peu plus que nos idées dans le corps à corps. Parce que toutes ces questions sont ouvertes, il est urgent de les éprouver et de les trancher.

15h : Ouverture des portes

16h : Coordonnées et lignes du présent
avec Josep Rafanell i Orra, Ludivine Bantigny, Contre Attaque

17h : Circonscrire l’antagonisme, défaire la confusion
avec Catherine Hass, Pablo Stefanoni, Trou Noir

18h : Provoquer l’avenir
Jean Vioulac, Les Soulèvements de la Terre, Barbara Glowczewski, Alessandro Stella

19h : Discussion générale

20h30 : Soirée dansante avec Blintage

22h : Free Jazz

00h : Fermeture des portes

L’entrée sera à prix libre (avec une recommandation de 5 euros).
Exceptionnellement, les discussions commenceront à l’heure, pour s’assurer d’avoir une place assise, il est conseillé de venir tôt.

Le Consulat
14 Ave Parmentier
75011 Paris
Pour suivre l’évènement facebook

[1Auto-désignation de l’un des assassins du rugbyman argentin Aramburu.

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