Est-ce qu’il se passe quelque chose ?

Antoine Hummel

paru dans lundimatin#254, le 14 septembre 2020

Ce sera sans doute le livre des années 20 (en leur début) qui ramasse le mieux ce que nous vivons ou prétendons vivre — et autant dire que ça charcle.
Ça commence à l’EHPAD, en passant par un kiné vite troqué par un osthéo… Le tout traversé par du déjà-vu, lu, entendu, d’Edouard Philippe à Fredric Jameson, de Raoul Vaneigem aux Témoins de Jéhova — soit un livre de montage. Et puis tout y passe, puisque la question posée est : Est-ce qu’il se passe quelque chose ?

Citation, donc, puis larges extraits…
« Anne Boyer a écrit : " La liberté, on conçoit ce que c’est quand on fait la vaisselle, parce que c’est exactement ce qui n’est pas comme être en train de faire la vaisselle. " À moins d’avoir été touché par la grâce nationale et de ressentir dans sa chair le premier terme de la devise ou le second amendement, il est vrai que la liberté demeure pour nous un concept – à peine intelligible, positivement inéprouvable. »

Comment savoir s’il se passe quelque chose ? Comment voir ce qui se passe ? Est-ce qu’il y a des choses qui sont censées se passer, qui le doivent ? Comment laisser opérer ce qui doit se passer pour que ça se passe bien ? L’œuvre de se passer travaille-t-elle à faire passer plusieurs choses ? L’œuvre de se passer en laisse-t-elle tomber certaines dans le passage ? Les choses oubliées dans le passage, ou tombées là, sont-elles susceptibles d’être recensées et ressaisies par le prochain courant de se passer ? Les courants de se passer s’annulent-ils ou s’alimentent-ils ? Y a-t-il des congestions, des tourbillons événementiels quand deux se passer se rencontrent ? Comment se passer de se passer pour décrire les courants, les reliefs, les climats temporels ? Est-ce que se passer est le petit nom, le métonyme accidentel, du courant d’air constant dans le couloir du temps homogène et vide ? À brise de temps constante, se passer gonfle-t-il davantage les voiles des explorateurs ou des déserteurs, des dérogeants ou des honnêtes gens ?

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Ne nous payons pas de le savoir. Ne nous payons pas d’y répondre. Ne parions pas sur nous pour répondre.

Divisons notre âme en deux parts : une qui console, et une qui sollicite.

Censons. Recensons. Estimons. Pesons. Circonstancions. Testons. Dépistons. Appareillons. Soucions. Faisons le rationnel. Éprouvons qu’il n’y a jamais rien à faire. Et la joie positive de ne pas être en taule.

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Ceci n’est pas un exercice et voici la consigne. Retrouver l’essentiel, son sens, celui des choses. Relire Proust, restructurer son intérieur, désherber l’entre-dalles de la cour, nettoyer les rideaux, les plinthes, les carreaux extérieurs de la loggia, partager un repas en famille, prêter une oreille bienveillante à l’auto-tune des autres. Plonger dans l’état profond, ascétique ou communautaire, oublié mais latent, où la ressource existe, insoupçonnée. Adhérer à sa condition confinée, au-delà des anciennes conditions, extraire l’occasion du marasme, la ressource du moment, se faire pionnier de soi, tout en intensité, à même ce petit morceau de monde qu’on aime irréductiblement : la résidence, la cour, le pâté ou le bloc, le lot irréductible, les profondeurs insoupçonnées du T3. Ressentir des symptômes n’est pas suffisant ; il faut que ça dure ; et se tenir à jour de mains propres en attendant que ça passe. En famille ou en solitaire, en guerre.

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Désherber la cour intérieure, lessiver l’extérieur des carreaux, relire Proust, peuvent conférer à leur sujet l’impression de prendre soin de soi et de son interface domestique, le sentiment d’éprouver le concept de liberté, de volonté, la sensation du mot « ardeur » battant dans la poitrine. Faire la vaisselle, non.

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On se fait ordinairement de ce qu’il faut entendre par personnel des idées légères et confuses. On appelle personnel l’ensemble des personnes qui ont paru ou paraîtront, comme additionnées toutes ensemble ; ou bien on rêve dans le personnel un être collectif provenant du jeu et de l’influence réciproque de toutes les personnes les unes sur les autres. Il faut avoir du personnel une idée plus nette, plus profonde. Le personnel est une vie générique, collective, immortelle, capable de se concentrer ou de se répandre. C’est en se concentrant ou en se répandant, en dépassant le temps et l’espace qui le contiennent et le tiennent affairé, en mobilisant sans limite ses dispositions au service, en explosant génériquement dans les pattes des indépendants, libéraux, détenus et auto-entrepris, que le personnel, en toute rigueur, assumera pleinement le rôle qui lui revient dans la situation.

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Il y a manifestement des choses qui se passent et qu’on ne sait pas. Nombreuses aussi sont, au plus profond de nous, les choses que nous ignorons que nous savons : ces choses, je les nommerai notre ressource. Et il y a encore, à fleur de nous, toutes ces choses que nous ignorons que nous ignorons. Ces choses, je les appellerai notre sort.
Au total, avouons que nous ne savons pas ce qui se passe ; nous avons seulement une idée de ce qui se produit. Nous ne sommes pas maîtres des questions ; nous ne sommes, modestement, que les répondants contraints d’une nécessité douloureuse. Ne laissons jamais cette humilité nous quitter. Chacune des questions est une grâce, un avertissement, un message. Répondons-y-leur promptement. Apprenons à vivre au rythme des incertitudes ; ce sont les nôtres, elles dureront, et c’est tout le rapport de l’Homme à son milieu et à son terme qui est bouleversé.

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À moins d’« avoir », comme officiellement cinq pourcent des foyers de France environ, une servicière à domicile (« Shiva. On a tous besoin d’attention »), et de l’avoir, moyennant bonus et promesse d’étrennes, maintenue en service malgré le confinement, nous continuons en mars, avril, mai deux mille vingt, à faire la vaisselle comme en février. Peut-être y mettons-nous moins d’ardeur qu’à la redéco du salon ; il est possible que nous y éprouvions moins vivement le concept de liberté, moins intensément celui de volonté – toujours est-il que nous voici, faisant la vaisselle, rêvant de courir sur la plage au milieu des gros chiens sans attestation.

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Est-ce que recenser ce qui se passe consiste à enregistrer les variations de ce qui se passe (pour se rendre sensible son caractère cursif, insaisissable hors son mouvement), ou à diviser ce qui se passe (pour briser la berceuse et la séduction du courant) ? Est-ce qu’il faut plonger dans le courant des choses qui se passent sans chercher à le maîtriser, et s’y invétérer, s’y laisser altérer, au risque d’une identification sensible avec ce qui se passe, mais avec la certitude que tant qu’on y baigne on n’en manque rien ? Ou est-ce qu’il faut dresser la liste des choses qui se passent – au risque de souscrire au modèle perceptif déjà presque hégémonique de l’événement, mais au bénéfice escomptable d’une série signifiante et ouverte, dont le dernier terme serait l’huissier provisoire, l’actualisateur, le reconnoteur souverain ?

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On se fait généralement de ce qu’on appelle généralement personnel une idée générale qui ne correspond guère à la diversité des situations dans lesquelles se trouve, après s’y être constitué, ce qui pour nous en est venu à s’appeler aujourd’hui, et tout naturellement, le personnel. On entend dire à son sujet : c’est la somme des personnes nées et élevées pour servir ; ou bien on délire dans le personnel un mammouth vorace et hostile à toute évolution de ses statuts. Il faut avoir du personnel une idée plus nette, plus profonde. Le personnel est une vie générique, collective, immortelle, capable de se disperser et de s’amasser, un grand corps solidaire aux actions de grâce d’une diversité inouïe. C’est en se dispersant et en s’amassant, en dépassant le temps et l’espace qui le contiennent et le tiennent affairé, en mobilisant sans limite ses dispositions au service, en innervant génériquement dans le corps social que le personnel, en toute rigueur, assumera le rôle qui lui revient dans l’histoire.

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Un même feu nous touche ; un même cieu nous couve. Toute rémission comme toute atteinte sont des faits communautaires, des responsabilités collectives, des motifs de réjouissance et d’affliction unanimes, les sources d’un honneur et d’un déshonneur nationaux. Si les choses continuent de se passer ainsi, c’est d’abord nous, moi le premier, qu’il faut interroger. Qu’avons-nous fait, qu’avons-nous ne pas fait, à l’évidence ? Le moment révèle nos failles, nos torts, nos insuffisances en série.
Saisissons l’occasion de ressentir, comme aux heures les plus graves, cette condition commune sous l’orbe national.

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Anne Boyer a écrit : « La liberté, on conçoit ce que c’est quand on fait la vaisselle, parce que c’est exactement ce qui n’est pas comme être en train de faire la vaisselle. » À moins d’avoir été touché par la grâce nationale et de ressentir dans sa chair le premier terme de la devise ou le second amendement, il est vrai que la liberté demeure pour nous un concept – à peine intelligible, positivement inéprouvable.

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Nous avons notre part dans ce qui se passe ; nous pouvons en avoir une dans ce qui échoit. Que les choses évoluent, que leur cours s’infléchisse ou s’inverse, qu’un événement de notre initiative affecte favorablement le sort, et c’est tout le peuple routinier qui se lève, reprend le chemin de l’immunité, avec l’élan des fondations.
En attendant que ces efforts portent leurs fruits, croyez-le : ce qui se passe se passe non seulement de ce qu’on le ressent mais de ce qu’on y prend part. Hissons-nous à la hauteur de ce qui se passe. Éprouvons notre immunité future, notre vulnérabilité présente, la vie dans toute sa véhémence, son intensité, son éclat.

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Dans un cas (désherber la cour intérieure, ou bien lessiver les carreaux), on peut dire qu’on prend soin ; dans l’autre (faire la vaisselle), on en est réduit à dire qu’on se foule. Nous pousse à nous fouler la certitude pratique que que la vaisselle soit faite (plus que l’activité consistant à la faire) est une chose essentielle à la vie de la maison.

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Est-ce qu’on peut décrire ce qui se passe depuis ce qui se passe – comme voir la lumière dans la lumière, sentir la vanille dans la glace goût vanille, remonter la saveur dans la chips goût saveur, assister au printemps qui pousse dans le temps qui passe, déclarer la guerre dans la guerre déclarée ? Et, de là, est-ce qu’on peut en venir à penser que ce qui se passe a un sens, veut dire quelque chose qu’il faudrait comprendre parce que ce qui se passe est le signe que quelque chose se produit ou que quelque chose arrive et dit ce que je suis en montrant où j’en suis ? Est-ce que ce qui se passe laisse des traînées, des références pour la pensée, des cailloux pour le retour (à la normale, chez soi, à soi) – comme la lenteur des nuages à se déliter, à se dissiper, à se recomposer, laisse des traces à penser sur la célérité des sphères ?

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La parole est claire, l’information est transparente. Si quelque chose se passe, c’est sûrement que ça peut se passer. Nous croyons sans bienveillance aux discours, d’où qu’ils viennent et quoi qu’ils nous disent. Ils veulent dire ce qu’ils disent, ça rassure. Les causes, elles, mobilisent ; les effets sollicitent. Les questions ont le souffle court. Nous voulons bâtir une France du mérite, du travail, une France des opérations intérieures. Ce soir, je pose des règles neuves, de nouveaux interdits, et nous formulons qu’il y a des contrôles. Enjoignons-vous. Ne nous relâchons pas. Déconfinons-vous en douceur, et disposez-vous à la joie toute neuve d’être en liberté retrouvée.

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Faisons-nous aussi profus, aussi labiles que ce qui se passe. Fondons-nous dans ce qui se passe. Profitons de ce qui se passe pour nous en poser de bonnes et de nouvelles. Ne subissons pas ce qui se passe. Imprimons notre volonté à ce qui se passe. C’est le moment où jamais de chevauchons ce qui se passe, de rentrons-y dedans, avec la fougue des fondations.
Ils reviendront ce zèle, cette foi chamailleuse dans un monde nouveau et cette générosité dans l’émeute qui font le charme de notre Nation réfractaire ; il reviendra le décompte des vitrines brisées, des voitures brûlées ; elle reviendra l’apologétique économique des classes commerçantes, employées, salariées, moyennes ; elle prendra fin l’attente ; il passera le temps des privations ; avoir une vie normale nous l’aurons de nouveau ; plus le temps passe, moins nous en aurons pour longtemps.

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Le compromis de vente était signé, les plans presque bouclés, de l’emplacement de l’âtre dans le salon à la couleur des dalles conduisant à l’immense entrée, raconte Manager dans une entreprise de fabrication de véhicules motorisés destinés au transport terrestre de personnes et de biens. Le prix mirobolant de la bâtisse – un million deux cent mille euros – n’avait pas freiné son couple, coutumier des coups immobiliers et des belles plus-values. Il y a encore deux mois, on était sûrs que tout ça avait un sens, admet Directrice Commerciale dans le prêt-à-porter. Quand soudain, coup d’arrêt. Cette mise en retrait du monde, comme la décrit Cadre dans la vente de jet-ski, a permis à chacun de questionner sa place. Et de laisser émerger des désirs de bifurcation. C’est un point de rupture, analyse Philosophe spécialisée dans l’intime, qui entraîne à la fois des désirs de bifurcation et des rêves déréels. On découvre nos dépendances et nos impuissances. Jeune Active, tout juste sortie de longues études, a vécu un cauchemar : d’abord rattrapée par le fantôme de ses ambitions passées, c’est la vulnérabilité du système capitaliste qui finit par lui sauter au visage.

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On se fait volontiers du personnel une idée partielle, mal formée, une idée mièvre, faible écho des humanismes passés. On appelle personnel tout ensemble de personnes ayant un jour servi, s’étant disposé à servir sans trouver d’emploi, se tenant en réserve prêt à servir, se destinant à servir à moyen ou long terme, servant en ce moment même ; ou alors on se berce de l’idée que des personnels, pluriels, multitudinaires, irréductibles à leur genre, joueraient la symphonie du monde sans que jamais il leur soit nécessaire de se réaccorder ou de se recaler sur un tempo précis. Il faut avoir du personnel une idée plus nette, plus profonde. Le personnel est une vie générique, collective, immortelle, capable de se déployer et de se rétracter, une unité de forces mobiles jamais prises à revers. C’est en se déployant et en se rétractant, en dépassant le temps et l’espace qui le contiennent et le tiennent affairé, en mobilisant sans limite ses dispositions au service, en habitant génériquement dans les plis du monde, en réaffectant la personne en son sein que le personnel assumera pleinement le rôle que les événements actuels requièrent de lui.

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En matière de ce qui passe, est-ce que ce qui circule est distinct de ce qui véhicule ? Est-ce que le cours des choses véhicule ce qui se passe, ou est-ce que les choses qui se passent en constituent le cours ? Est-ce que ce qui se passe forme une forme courante et cohérente circulant gentiment en s’étirant à l’infini, de sorte que rien n’a jamais fini de se passer tant que quelque chose continue de se passer ? Ou est-ce que ce qui se passe est le courant de toutes les formes, quelles qu’elles soient, un torrent boueux, joyeusement dissipé, qui charrie tout ce qui s’y jette à l’allure de ce qui entend se passer ? Et alors est-ce que se passer, c’est s’y passer – dans le courant – ou est-ce que c’est seulement, cas rare qui justifie qu’on considère que quelque chose se passe, incidenter le cours, le dévier ou le faire dévier ?

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Il nous faut nous fouler, faire la vaisselle, devenir nos propres patrons, nos propres personnels, pour éprouver l’insatisfaction à partir de laquelle une brèche s’ouvrira dans la sensation, devenant perspective pour la pensée, et faisant apparaître à la conscience, depuis la berge désolée où nous nous trouvons faisant la vaisselle, une figure possible de la liberté.

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Pour Manager, Directrice, Cadre, Philosophe, Jeune Active, comme pour de nombreux Français, la trêve imposée a agi comme un puissant révélateur. Formatrice en marketing rêve désormais de tout plaquer pour une vie plus simple. On a senti au fond de nous qu’on allait faire une bêtise : voulions-nous continuer cette quête effrénée et chimérique au toujours plus beau, plus grand, ou écouter pour une fois nos tripes ? se félicite le couple, qui envisage désormais un avenir sans crédit. Quinquagénaire du spectacle d’images animées projetées sur un écran abonde : dès notre arrivée, comme un réflexe de survie face à l’avenir incertain, on s’est mis à semer des plantes potagères dont une partie au moins est utilisée pour l’alimentation humaine. Cadre dans la vente de jet-ski, lui, envisage de quitter la multinationale pour laquelle il vend des petits véhicules de loisir nautique propulsés par un hydrojet lui-même actionné par un moteur à combustion, pour une petite entreprise vertueuse à taille humaine, pourquoi pas dans la vente de véhicules terrestres à propulsion humaine entrant dans la catégorie des cycles et composés de deux roues alignées.

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Est-ce que ce qui se passe suit nécessairement ce qui se passait, dans une succession apostolique d’événements maintenant le règne de se passer, perpétuant l’ancienne tradition de ne pas se disperser en matière de temps ? Y a-t-il des conflits d’héritage, des guerres de succession, des révisions souveraines au moment des actualisations, des querelles qui porteraient, par exemple, le dernier venu des ce qui se passe à faire une ellipse de trois, six, huit cents se passer vers l’arrière, s’imposant aux yeux de nous tous – sujets prostrés de ce qui se passe, rêveurs de ce qui s’est passé, déprimés de ce qui pourra bien advenir – comme poursuivant l’œuvre de ce qui se passait à l’époque de l’invention de la fonderie, du règne de Kubilai Khan, de l’introduction de la Peste à Athènes, du deuxième jour de l’éruption du Krakatoa ?

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On se fait volontiers du personnel, de l’État, de la crise, des rapports une idée partielle, mal formée, une idée mièvre, faible écho des conceptions passées. On appelle personnel tout état de service incarné, État toute instance impersonnelle générale, crise tout état de choses présentant la nécessité d’une décision instante, rapports l’ensemble des points de contact interpersonnel sur l’application de traçage ; ou alors on se flatte l’esprit par une série de déterminations plurielles ; nos personnels mobilisés, les collectivités sur le pont, des liens à retisser, une crise parmi d’autres à traverser. Il faut avoir du personnel, de l’État, de la crise, des rapports une idée plus nette, plus profonde. Le personnel est, dans le corpus des phrases et des gestes qui sauvent, une puissance d’archive et d’intervention ; l’État est une vie générique, collective, immortelle, capable de se resserrer et de se relâcher, d’inciter et de retenir, de pousser le temps et de le passer ; la crise est une formidable opportunité mais de quoi ; les rapports appartiennent à ceux qui font l’effort de les avoir.

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Il n’aura pas notre Nation ; il ne passera pas sur notre lifestyle ; nous veillerons sur nos personnels, nos agents, nos éboueurs, nos journalistes, ma BAC, nos terrasses, ma force d’âme, notre abnégation patriote. Regardez-les, dans nos rues, dans nos établissements et dans nos rédactions, rivaliser de dévouement et ne rien lâcher sur le zèle. Ils ont répondu à l’appel, ils ont entendu la parole est claire, l’information est transparente, la personne se la donne depuis l’intérieur de personne, moi le premier. C’est un adage médical bien connu que la plupart des maux se guérissent d’eux-mêmes si on leur donne suffisamment de temps. Nous sommes ce temps, et lorsque les réanimateurs jugeront que la réanimation n’a pour effet que de prolonger que de huit jours, ils feront le rationnel de ne pas se lancer dans une conclusion prévisible.

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Ainsi nous concevons, ardemment bien que négativement, qu’être libre, c’est être en train de se libérer de faire quelque chose. Activité fébrile, constante, processuelle et transitive, médiée par des questions rêveuses ou angoissées, par exemple Quelle est ma place dans le monde ? ou Que ferai-je des restes ?

« Faire le monde est un plaisir concret, mais la nature du reste du monde reste à déterminer. »

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