Peu de mots, mais des gestes.
Elle relate l’année écoulée sur le front de la lutte contre une infrastructure électrique de RTE-EDF.
Nul besoin de dire le pourquoi de cette bataille contre les stratégies technocratiques d’une des plus puissantes entreprises en France. Assez de textes publiés ici même dans lundimatin en relatent l’importance. De plus, les tables des librairies sont maintenant farcies de livres qui dénoncent ce que, depuis 5 ans, sur le terrain, nous avons vécu au plus près. A savoir la lame de fond du capitalisme vert.
Cette vidéo donc n’a pas été conçue pour rajouter un énième argumentaire à la liste déjà longue de ce qu’il faut bien appeler le mensonge de la transition. Elle révèle le désastre de l’époque et jette dans les cordes ceux qui croient encore en un bon gouvernement écologique.
Qu’ils aillent voir sur place à quoi elle ressemble cette écologie là, qu’ils aillent voir la béance de la Terre déchirée et bétonnée, qu’ils aillent voir le sol à nu, les arbres coupés, les champs dévastés, et comme partout ailleurs il sentiront dans leur tripes et non par quelques « prise de conscience » qui ne vient jamais, le front de la guerre entre les vivants et le parti de la mort. Oui, nous disons le parti de la mort. Car c’est comme ça qu’il faut bien appeler le conglomérat d’industriels, politiciens, ingénieurs et leurs sociétés de com., à travers lequel le vieux fantasme morbide de l’Occident de se rendre maître et possesseur de la nature s’est répliqué à l’infini pour devenir ce fanatisme systémique en passe de rendre le monde purement inhabitable.
Depuis l’automne 2019 et l’expulsion de la ZAD de l’Amassada, la lutte s’est métamorphosée lentement, dans les profondeurs des êtres, comme toujours elle le fait, par vitalité. Et c’est dans cet élan patient et pour conjurer la tristesse qui nous affecte que ce petit film a été projeté pour la première fois lors des rencontres de cette fin d’été 2020 à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Cela prenait tout son sens aussi, non loin de là, sur la toute jeune ZAD du Carnet puisque l’extension du port de Saint Nazaire qui devrait bétonner des centaines d’hectares de terres se veut être une plate-forme logistique des énergies renouvelables.
Cette vidéo, comme le film « Pas res nos arresta » sont comme ces vacuoles dont parlait Deleuze, faites pour trouer les tuyaux de la société de contrôle, et d’entailler un peu plus le grand récit « du changement pour que rien ne change ». Ces objets cinématographiques intempestifs sont des armes. Que celles et ceux qui le souhaitent les diffusent, en discutent, s’organisent en conséquence. Nous nous tenons à leur disposition. Contact : amassada@riseup.net
