Cauchemars et facéties #58

Des nouvelles de l’internet.

Cauchemardos - paru dans lundimatin#104, le 15 mai 2017

Cette semaine : la reconnaissance faciale dans les aéroports comme dans les supérettes ; un directeur de cabinet adepte du flashball ; l’Etat startup ; les expériences airbnb ; la fonte des glaces, dans un océan plastique ; les cagoules et le FN...

CHAUD

Le 9 mai dernier, le quotidien le Monde titrait « Tous les indicateurs du réchauffement climatique sont au rouge » :

Tous les indicateurs sont, et demeurent, au rouge. Chaque jour, la perspective s’éloigne un peu plus de pouvoir conserver le climat terrestre sous la barre des 2°C d’augmentation de la température moyenne, par rapport à l’ère préindustrielle – aujourd’hui, plus personne ou presque ne nourrit encore l’espoir de le maintenir sous le seuil de 1,5 °C de réchauffement, pourtant inscrit dans le marbre de l’accord de Paris, adopté en décembre 2015 au terme de la COP 21.

Ainsi :

Le 5 mai, le dernier pointage de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) indiquait qu’un nouveau record était atteint, avec une concentration atmosphérique de CO2 de plus de 410 parties par million (ppm) relevé au laboratoire de Mauna Loa – un niveau jamais atteint depuis le pliocène, il y a quelque 2 millions d’années. Le taux atmosphérique de CO2 est demeuré sous 280 ppm tout au long du dernier million d’années.

Outre la concentration élevée de CO2, et la hausse moyenne des températures, les scientifiques notent une fonte accélérée des banquises :

Au mois de novembre, le déficit de glaces de mer par rapport à la moyenne 1980-2010 affichait 4 millions de km2, une anomalie sans précédent connu à cette période de l’année.

Or, la fonte des glaces polaires a notamment pour conséquence d’accroître la montée des eaux :

Celle-ci aurait été 25 % à 30 % plus rapide entre 2004 et 2015 qu’entre 1993 et 2004…

CONTRÔLES

Début avril, David Skuli (le Directeur central de la Police aux Frontières) présentait ses idées pour renforcer la sécurité des passagers, devant une commission parlementaire sur l’avenir de l’espace Schengen. Europe 1 résume ses conclusions ainsi :

Reconnaissance faciale, interrogation en quelque secondes des fichiers de police, tunnels électroniques « renifleurs » d’explosifs... la Police aux Frontières va se doter de technologies ultra-sophistiquées pour renforcer les contrôles dans les aéroports

Pour M. Skruli, « Certains espaces traditionnels, dans les ports et les aéroports, doivent être modernisés en privilégiant les interfaces homme-machine ». Le transit de passagers via Roissy devrait augmenter d’un tiers dans les trois années à venir, or M. Skruli souhaite conserver un trafic « fluide » tout en augmentant le niveau de contrôle (puisque « la menace terroriste va durer longtemps »). Et pour cela il souhaite que la police puisse s’appuyer sur de nouvelles technologies, tandis que « les agents de police ou les agents de sûreté devront agir à distance et être présents uniquement pour les levées de doutes ».

Les passagers pourraient être orientés vers des sortes de « tunnels électroniques » qui pourraient être chargés de « renifler » les traces d’explosifs sur les chaussures, de scanner intégralement le corps ou encore de vérifier instantanément la concordance éventuelle avec une photo des fichiers antiterroristes.

La reconnaissance faciale semble avoir les faveurs de M. Skruli, qui estime que cette technologie pourrait supplanter (l’identification par) les empreintes digitales. Son développement est déjà en cours :

D’après David Skuli, il faudrait également développer le « pre-check » (le contrôle en amont) et « multiplier les dispositifs de contrôle automatique aux frontières, comme Parafe (Passage automatisé rapide aux Frontières extérieures), en utilisant des technologies modernes de reconnaissance faciale. » L’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle teste déjà la Vision-Box, un nouveau système de reconnaissance faciale déjà utilisé aux abords de l’Eurostar. Quarante-et-un sas ont déjà été déployés à Roissy, Orly et Marseille dans le cadre du programme Parafe 2. Dans trois ans, ces portails devraient être 81 et atteindre les 160 à terme, avec un policier superviseur pour cinq sas, précise le directeur de la Police aux Frontières.

Par ailleurs, « en attendant la mise au point de ces technologies », la France utilise déjà Covadis (Contrôle et Vérification automatique des Documents d’Identité) :

Ce système se charge déjà d’interroger simultanément divers fichiers de police, mais il devra bientôt être également en mesure de lire les puces biométriques des passeports.

M. FLASHBALL

Le journal l’Humanité revient sur la nomination d’un directeur de cabinet de M. Macron :

Patrice Strzoda a été nommé ce dimanche, directeur de cabinet du nouveau président de la République. Agé de 64 ans, énarque, ancien préfet de la région Bretagne, il fut promu directeur de cabinet du Premier ministre Bernard Cazeneuve, nommé à Matignon en décembre dernier, avant d’être nommé préfet de la région Ile-de-France entre les deux tours de la présidentielle.

Or l’Humanité rappelle que M. Strzoda était en poste pendant le conflit relatif à la Loi Travail et qu’à Rennes la répression des manifestations avait été particulièrement féroce. C’est Jeanne, une étudiante, membre des Jeunes Communistes qui relate :

« des forces de l’ordre toujours au plus près des manifestants, des jets de cartouches de gaz lacrymogènes à tir tendu, parfois même jetées n’importe où y compris dans le métro, des coups de matraques, des tirs de flashball au-dessus de la ceinture ». On se souvient qu’un étudiant rennais a perdu un œil à cause d’un tir de flashball. « Or, le Préfet a toujours démenti avoir fait utiliser ce type d’arme », déplore encore aujourd’hui Jeanne. « Nous avons vécu pas mal d’assignations à résidence, d’interdictions de manifestation », poursuit l’étudiante, qui relate encore « les cortèges divisés par les nassages, pour isoler les étudiants des travailleurs », « pour pousser les jeunes au pas de course avec des camions vers une grande avenue ».

STARTUPS D’ETAT ET UBERISATION

Internetactu revient sur le sujet (complexe) de la « plateformisation du gouvernement et du secteur public ». En revenant notamment sur une intervention de l’entrepreneur Pierre Pezziardi :

Pierre Pezziardi a publié avec Henri Verdier (Administrateur général des données et Directeur interministériel du numérique et du système d’information et de communication de l’État) en janvier à la Fondapol (le think tank libéral) une note sur « Des startups d’Etat à l’Etat plateforme »

« L’idée est de faire des services publics autrement. Et notamment d’utiliser le principe de boucle de rétroaction continue », insiste Pierre Pezziardi, c’est-à-dire faire de manière que les services s’améliorent en observant leurs usages par le retour direct de ses utilisateurs. La plateformisation de l’Etat que défendent Piezziardi et Verdier vise à transformer des services publics en plateformes […] développer des formes numériques de services publics qui rétroagissent sur les manières mêmes de fonctionner de l’Etat.

Innover, nécessite de faire un pas de côté, c’est ce que permettent les startups d’Etat, avec leurs petites équipes dédiées et leur financement propre. L’enjeu est qu’elles produisent des ressources utilisables par d’autres, notamment sous forme d’API, de services web, qui sont un moyen d’initier de nouvelles formes de partenariats publics privés plus simples, « à vocation diffuse »

L’enjeu enfin n’est pas que l’Etat propose un service technique de serveurs et d’hébergements de projets, précise-t-il encore. « L’enjeu est de développer un système humain plus qu’un système technique, de développer des formes d’organisation permettant à des agents publics d’entreprendre », souligne Pezziardi. Plus qu’une infrastructure technique d’Etat, l’enjeu est de démultiplier les méthodes, d’initier des incubateurs de services publics dans d’autres administrations, de permettre à la méthode de faire école. A terme, estime Pezziardi, l’enjeu est de développer un réseau d’incubateurs publics qui partagent les mêmes valeurs, même s’ils sont opérés par différentes administrations.

Dans une table ronde qui suivait l’intervention de Pierre Pezziardi intervenait Clément Bertholet, co-auteur avec Laura Létourneau de « Ubérisons l’Etat avant que d’autres ne s’en chargent ». Le jeune haut fonctionnaire du corps des Mines qui travaille à la direction du budget, estime que l’ubérisation est déjà en marche. L’ubérisation est la « disruption rapide de modèles économiques existants par des plateformes numériques de confiance sans infrastructures physiques ni opérateurs et centrés sur le client », explique-t-il. Le Safety Check de Facebook est un exemple parfait d’ubérisation d’une fonction régalienne. Au Brésil, plutôt que de recruter des professeurs d’anglais, des écoles proposent à leurs étudiants de discuter en anglais avec des retraités californiens via Skype… Les services numériques marchent chaque jour un peu plus sur les plates-bandes des services publics. « Le péril n’est pas fantasmé. Au bout d’un certain temps, l’écart entre les solutions innovantes que proposent les GAFA et les archaïsmes de l’Administration sera si grand que les populations feront le choix des premiers », explique-t-il dans une tribune qui résume très bien le livre, sur le blog d’Henri Verdier. Pour Clément Bertholet, cette concurrence des Gafa est une opportunité de transformation des services publics qu’il faut saisir.

RATAGE

Peut-être aviez-vous entendu parler d’Amazon Go, le projet de supérette automatisée (notamment sans caisses) d’Amazon : « on entre, on est reconnu grâce à son smartphone, tracé par des caméras au fil des emplettes et l’on reçoit la note plus tard à la maison. »

La firme de Seattle avait ouvert un magasin-test pour l’instant réservé à ses employés. Mais Libération nous apprend que l’ouverture au grand public, prévue début 2017, est « reportée sine die. Car les tests se sont révélés catastrophiques. » :

En résumé : s’il y a plus de vingt clients dans le magasin, le système ne suit pas. De plus, ils doivent se déplacer lentement pour que les caméras ne les perdent pas. Enfin, le dispositif peine avec les enfants qui se servent tout seuls, les clients qui ont des lunettes et les produits replacés n’importe où. Bref, Amazon Go n’est pas capable pour le moment de faire face à la vie normale d’une supérette.

Il va falloir pour Amazon améliorer son système, ou attendre que les consommateurs soient encore un peu plus domestiqués.

MARCHANDISATION

« Airbnb s’est lancée dans une nouvelle offre de services » nous apprend Télérama :

Outre la location de meublés, la firme de San Francisco propose aux visiteurs de la capitale et de 23 autres villes, qu’il soient logés ou non à son enseigne, ce qu’elle appelle des « Expériences ». « Réservez des logements uniques et vivez là-bas comme des locaux », affiche-t-elle désormais sur son portail. Sur sa page Paris, on peut ainsi cliquer chaque jour sur une vingtaine de formules différentes, vendues entre 30 et 300 euros pièce : visiter le Marais « arty » avec Sylvie, faire le marché à Bastille avec Natasha, la tournée des bars avec Carina, une balade à Vélib’ avec Anto, regarder travailler un luthier rue de Rome... Ou, comme nous l’avons testé, vivre une « Pop-up house party » avec des fêtards du cru.

L’hebdo s’en inquiète :

Facturer une tournée des bars ou une sortie au théâtre (en sus des consommations et tickets d’entrée que cela occasionne), est-ce vraiment un progrès dans les rapports humains et l’idée que nous nous faisons de la vie en société ? Faut-il que, dans cette économie du partage qu’autorisent aujourd’hui les technologies dites nouvelles, la notion de partage devienne l’alibi facile – et passe-partout – d’une extension perpétuelle du domaine du commerce ? […] Se profile une société où, pour gagner sa croûte, on ira chercher son touriste le matin en VTC à Orly, on s’improvisera guide l’après-midi à Orsay, et le soir, on préparera l’édredon pour un autre client Airbnb dans la chambre du fils.

VASES COMMUNICANT

« Les prisons d’Île-de-France exfiltrent leurs détenus vers la province », titrait récemment le Figaro :

Depuis le 1er janvier 2017, la Direction de l’administration pénitentiaire (DAP), en lien avec sa direction régionale parisienne, a transféré vers des établissements situés en province 455 détenus d’Île-de-France. Auxquels il faut également ajouter une vingtaine de détenus qui ont été accueillis par des établissements pour longues peines de la région parisienne, afin de délester les maisons d’arrêt du même secteur.
D’ici à l’été, promet par ailleurs la DAP, ce sont 350 autres détenus qui seront encore exfiltrés. La seule région de Lyon devrait prochainement accueillir 90 détenus de région parisienne. Sur les trois premiers mois de l’année, ce sont les établissements des régions de Lille, Dijon et Rennes qui ont été le plus mis à contribution.
« Vous ne pouvez pas mettre des terroristes avec n’importe qui ou des personnes atteintes de graves troubles psychiatriques avec d’autres, par exemple. Et nous en avons beaucoup

BOUILLABAISSE

Le journal Libération profite du lancement de l’Odyssée Race for Water pour revenir sur la pollution des océans par les déchets plastiques.

Dans les mers et océans, le plastique est devenu un tueur en série. Croyant gober des méduses, les tortues s’étouffent, s’étranglent et succombent en masse. Dauphins, otaries ou oiseaux ne sont pas épargnés. En mer du Nord, les estomacs de 94 % des oiseaux contiennent du plastique. Les débris sont de toutes tailles, parfois minuscules. Issus de la fragmentation des sacs, bouteilles, pneus ou mégots mais aussi des fibres synthétiques des vêtements ou des exfoliants et dentifrices, les microplastiques (entre un micromètre et 5 millimètres de diamètre) représenteraient jusqu’à un tiers des quelque 10 millions de tonnes de plastique déversées chaque année dans les océans, selon l’Union internationale pour la conservation de la nature.

Résultat, ces derniers se transforment en une « soupe de plastique » toujours plus dense.

Selon la Fondation Ellen MacArthur, si rien n’est fait, le poids du plastique dans les océans sera égal ou supérieur à celui des poissons en 2050.

SURPRISE

Le conseil général de la Gironde s’apprête à expérimenter une sorte de revenu de base. Il s’agit pour l’instant d’un test limité, qui a vocation à être étendu si l’essai s’avère concluant et si le nouveau gouvernement ne bloque pas l’initiative.

Trois types de zones seront sélectionnées, urbaines, périurbaines, rurales. Pour avoir une « puissance statistique » suffisante, 60.000 personnes seront observées, dans divers groupes sociaux. Point intéressant : les « cobayes » n’auront pas forcément tous droit à la prestation, l’objectif étant de tester l’utilisation du revenu universel, mais aussi sa perception par l’ensemble de la population. Pour recueillir des données pertinentes, la Caisse d’Allocations Familiales de Gironde fera remonter des informations, et des enquêtes pourront être effectuées pour mieux observer les comportements des individus (vie associative, modification des dépenses, etc.).

Le Figaro précise que « plusieurs paramètres restent à fixer définitivement (montant exact, taux…) ».

Par certains aspects, la méthode choisie par le département surprend. Si le conseil général s’est entouré de chercheurs spécialistes du sujet, il a également souhaité s’adresser « aux citoyens et aux associations » pour définir les paramètres du revenu à tester, et a constitué des groupes de travail pour définir comment mieux « replacer l’homme au cœur des politiques sociales ». Des entrepreneurs, agriculteurs mais également des acteurs de l’économie sociale et solidaire, et même des jeunes en service civique ont donné leur avis et participé à l’élaboration du projet.
Après de nombreuses réunions, les groupes de travail ont recommandé un revenu de base de 1000 euros, dont -à la surprise des organisateurs- 200 euros en « monnaie locale », pour renforcer l’économie des zones concernées. Enfin, le département a lancé un simulateur sur Internet où les participants pouvaient gérer les paramètres du revenu et son financement. Résultat : les internautes se sont eux prononcés pour un revenu d’en moyenne 860 euros, financé par des impôts nouveaux, une hausse de la fiscalité des plus aisés, mais pas de hausse de TVA ni de baisse des autres allocations…

FOUILLES

A la suite de l’explosion dans le métro de Saint-Pétersbourg, le préfet de police de Paris (Michel Cadot !) avait pris un arrêté (limité dans le temps, mais reconduit plusieurs jours durant) autorisant les Officiers de Police Judiciaire et les agents agissant sous leurs ordres à procéder à contrôler l’identité de toute personne, « quel que soit son comportement » et :

à l’inspection visuelle et la fouille des bagages ainsi qu’à la visite des véhicules circulant, arrêtés ou stationnant sur la voie publique ou dans des lieux accessibles au public, sur les lignes, stations, gares, arrêts et couloirs des transports en commun de voyageurs par voie ferrée de Paris »

Quelle différence avec d’habitude direz-vous ? Habituellement, rappelle LCI :

D’ordinaire, les officiers de police judiciaire ne sont autorisés à des fouilles corporelles et des effets personnels d’une personne uniquement en cas de flagrant délit, d’enquête préliminaire ou sur commission rogatoire. Les pratiques sont d’ailleurs extrêmement réglementées.

ANONYMOUS

Le Figaro nous apprend que 80 000 cagoules ont été commandées par le ministère de l’Intérieur pour ses ouailles.

La revendication, ancienne dans les rangs de la police, est montée en puissance après l’assassinat d’un couple de policiers au nom de Daech, le 13 juin 2016 à leur domicile de Magnanville (Yvelines). La profession endeuillée, relayée par les syndicats, était montée au créneau pour réclamer un renforcement de leur anonymat. Avec cette requête répétée : « Nous ne voulons plus être des cibles vivantes ».

LIENS POLICE-FN

Dans le cadre de l’affaire des soupçons d’emplois fictifs d’assistants du FN au Parlement européen, la police avait perquisitionné le 20 février le bureau de Nicolas Lesage, directeur de cabinet de Marine Le Pen. Elle y a trouvé des documents qui ont justifié l’ouverture d’une nouvelle enquête, cette fois pour "violation du secret professionnel, détournement de données à caractère personnel contenues dans un fichier informatique, et recel ». C’est ce que nous apprend le Figaro :

Selon une source proche du dossier, les policiers avaient alors saisi dans le bureau de Nicolas Lesage une fiche issue du Fichier des personnes recherchées (FPR) ainsi que la copie papier d’un email envoyé par un CRS anciennement frontiste, Didier Chabaillé, à une adresse mail correspondant à Wallerand de Saint-Just, trésorier du FN.
Daté du 17 novembre 2015, quatre jours après les attentats djihadistes de Paris et Saint-Denis, cet email titré « Important / Pour info » transmettait le compte-rendu d’une réunion de direction de la Préfecture de police de Paris (PP) le 14 novembre 2015.

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