En vacances et sans répit !

paru dans lundimatin#205, le 23 août 2019

[Nous avions publié cette annonce de départ en vacances partiel début juillet avec la naïveté de tous les employés qui imaginent encore pouvoir bronzer sans que leur smartphone ne les oblige à quelques tâches oubliées ou supplémentaires ; comme si cette époque n’était pas en train d’abolir définitivement la distinction entre travail, loisirs et repos. Pour reprendre les mots de notre stagiaire estivale : « Quand on aura gagné, on pourra se reposer ! »]

Chères lectrices, chers lecteurs,
Comme chaque année, nous allons prendre quelques vacances et passer de la frénésie de nos éditions hebdomadaires à des publications moins cadencées mais régulières et au fil de l’été (nos contributeurs peuvent donc continuer de nous envoyer leurs articles par les canaux habituels). Évidemment, nous aurions préféré laisser nos ordinateurs au bureau et nous déconnecter complètement de tous ces écrans pendant deux mois mais nous savons qu’en face il n’y a pas de trêve y compris pendant les congés d’été.

Nous pensons notamment à Steve, disparu depuis le 21 juin suite à une intervention policière à Nantes. Nous constatons le silence poisseux de tout le personnel politique et le désintérêt effarant de tant de nos confrères [1].

Nous pensons aux enseignants qui tiennent bons et s’attaquent courageusement aux réformes Blanquer et à ses communicants.

Nous pensons à tous nos jeunes lecteurs qui vont devoir vendre des chichis sur les plages à des touristes dépressifs et désagréables pour pouvoir financer l’année qui vient.

Nous pensons aux gilets jaunes qui ont cramé leur budget vacances pour aller défoncer Paris et qui n’auront pas les moyens de partir.

Nous pensons à la surboum organisée par M. Macron pour ses amis du G7 fin août à Biarritz et qui justifie l’occupation militaire et annoncée de toute la région. Un dispositif spécial est déjà organisé pour gérer des centaines de gardes à vue.

Nous pensons à nos collaborateurs et amis qui s’apprêtent à passer l’été en prison. On les salue, ils se reconnaitront et on se réjouit de les revoir.

Comme il n’y a pas de raison de s’arrêter, on continue.

LM

[1À l’exception extrêmement notable de Nantes Révoltée sans qui l’amnésie médiatique aurait déjà pris le dessus.

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