Débats au sein du Black Power 

Une critique des stratégies séparatistes

paru dans lundimatin#426, le 29 avril 2024

À la suite de notre entretien avec Norman Ajari, qui réengageait la tradition radicale noire dans le sens de la souveraineté autonome noire, Florian Gulli nous avait proposé une réponse historico-politique. La voici. Dans les discussions antiracistes, la référence au moment du Black Power (après 1965 aux États-Unis) est centrale. Notamment pour un type de stratégie : le refus des coalitions et la construction d’organisations non-mixtes. Nous voudrions montrer que ces options stratégiques, qui n’étaient pas neuves si l’on pense à la Nation of Islam et à l’Universal Negro Improvement Association, sont loin d’avoir fait consensus parmi les militants.

Dans l’ouvrage Black Power qu’il co-écrit avec Hamilton, le leader du Student Nonviolent Coordinating Committee, Stokely Carmichael dénonce « les mythes de la coalition » [1] entre militants blancs et noirs dans la lutte contre le racisme aux États-Unis. Les groupes avec qui pourraient s’allier les Afro-américains devaient abjurer les « valeurs et les institutions fondamentales de la société » [2]. Mais, était-il ensuite répété, le Blanc, « quel que soit son degré de libéralisme », en était alors incapable. La prémisse du raisonnement était la suivante : « face aux revendications du peuple noir, les multiples factions blanches s’unissent et présentent un front commun » [3]. Dont l’objectif aurait été de maintenir les Noirs à leur place. Les Blancs faisant bloc, l’urgence politique sera de faire en sorte que les Noirs serrent les rangs et se dotent de leurs propres organisations.

Conformément à cette analyse, le SNCC décide en 1966, à une courte majorité (19 voix pour, 18 contre et 24 abstentions [4]), d’exclure ses militants blancs. Cette proposition, qui est parfois attribuée à Carmichael, émanait en réalité de militants d’Atlanta qui avaient publié un manifeste en ce sens. Néanmoins, souligne l’historien Clayborne Carson, dans l’ouvrage qu’il consacre au SNCC, bien que Carmichael « refusa les formulations extrêmes du séparatisme, implicites dans la demande d’exclusion des Blancs », il « approuvait de nombreuses opinions présentées dans le document de synthèse et, ironiquement, il est devenu leur principal vulgarisateur  [5].

Il faut rappeler toutefois qu’à l’intérieur du SNCC, les Blancs étaient très largement minoritaires à la fin des années 1960. La plupart des cadres nationaux du SNCC étaient noirs, et il en était de même pour les cadres locaux et les militants. En d’autres termes, la voix des Noirs de l’organisation n’était pas menacée d’être confisquée ou étouffée et la direction de l’organisation était entre les mains de leaders afro-américains. L’exigence de séparation allait donc bien au-delà d’une question démocratique parfaitement légitime de parité dans les prises de décision.

Comment les militants d’Atlanta du SNCC ont-ils justifié la construction d’une organisation politique non-mixte racialement ? La première justification avancée découle implicitement de la définition du racisme comme systémique. Le système raciste produit des individus racistes. « Lorsque nous regardons la masse des Blancs, écrivent les militants d’Atlanta, [...] nous voyons en réalité 180 millions de racistes » [6]. Quant aux Blancs engagés dans le mouvement des droits civiques, ils sont regardés comme « les serviteurs blancs et les missionnaires dans les pays colonisés qui ont travaillé avec les populations coloniales pendant une longue période et ont développé à leur égard une attitude paternaliste ». En d’autres termes, ces Blancs sont encore racistes, quoique d’une autre manière que les suprémacistes revendiqués.

Le second argument semble plus solide : « Si les Noirs se sentent intimidés par les Blancs, ils ne seront pas enclins à exprimer la rage qu’ils ressentent à l’égard des Blancs [...]. Il faut créer un climat dans lequel les Noirs puissent s’exprimer eux-mêmes ». L’argument renvoie à un contexte précis, un moment de la vie du SNCC à l’été 1964 dans le Mississippi. Martin Luther King relate ainsi l’épisode : « Un grand nombre d’étudiants blancs du Nord étaient venus à leur aide lors du déchaînement racial qui avait alors ravagé l’État. Les militants du SNCC avaient vu les jeunes gens blancs les mieux organisés, les plus sûrs d’eux-mêmes et les plus puissants qui soient, accourir au secours des Noirs les plus pauvres… et les submerger purement et simplement. Cet été-là, Stokely et les autres avaient probablement conclu inconsciemment que l’aide blanche n’était pas profitable aux Noirs, car elle ne faisait qu’augmenter leur sentiment d’impuissance » [7].

Les militants d’Atlanta tirèrent la conséquence suivante, conséquence à laquelle Carmichael parvenait aussi : « si nous voulons aller vers une véritable libération, nous devons nous séparer des Blancs, un projet entièrement noir est nécessaire pour que le peuple se libère ».

***

Considérons d’abord les coalitions. Il est tout à fait significatif que le chapitre du livre Black Power consacré aux coalitions ne dise pas un seul mot du New Deal, le programme du président Roosevelt mis en œuvre de 1933 à 1938. Pourtant de nombreux observateurs ont depuis longtemps souligné l’importance décisive de ce moment pour les Afro-américains. Dès 1948, Oliver C. Cox, dans Caste, Class, and Race, écrivait : « sans accorder une attention considérable au ’problème noir’ spécifiquement, le président Franklin D. Roosevelt a sans aucun doute fait plus pour élever le statut des Noirs aux États-Unis que tous les autres dirigeants, blancs et noirs confondus, au cours des décennies qui l’ont précédé » (582).

Harold Cruse, l’auteur de The Crisis of the Negro Intellectual, souligne lui aussi ce refoulement du New Deal : « Il est intéressant de noter que Carmichael et Hamilton, dans leur chapitre sur ’Les mythes de la coalition’, ne consacrent pas un seul paragraphe à la coalition du New Deal et à ses implications pour les Noirs en général. Dans la mesure où Carmichael et Hamilton nourrissaient de si profonds doutes quant à la ’pertinence’ des coalitions entre Noirs et Blancs, le fait qu’ils aient négligé la ’coalition’ entre Noirs et Blancs la plus marquante du XXe siècle - le New Deal - constitue une lacune importante de leur livre. Il ne s’agit pas de prétendre que les politiques du New Deal de Roosevelt ont satisfait tous les leaders noirs, mais elles ont satisfait les masses dont les voix ont permis à Roosevelt de rester au pouvoir en 1936, 1940 et 1944 » [8].

L’oubli du New Deal n’est pas difficile à comprendre. Il met à mal l’argumentation hostile aux coalitions et l’idée d’un système monolithiquement raciste qui ne saurait par définition admettre de progrès pour les Noirs. Les gains obtenus lors du New Deal sont par ailleurs peu compatibles avec la perspective de Carmichael qui ne pense les Afro-américains qu’en tant que minorité raciale, et jamais par exemple en tant que composante de la classe ouvrière. En effet, écrit l’historien Fabien Curie, « si les Afro-Américains bénéficièrent du New Deal, c’est davantage en tant que catégorie socio-économique défavorisée qu’en tant que minorité raciale » [9]. Bien sûr, il ne saurait être question d’idéaliser le New Deal, dont les premières années ne concernèrent principalement que les Blancs. Néanmoins le second New Deal, à partir de 1935, fut profitable aux travailleurs afro-américains.

Un exemple : la mise en œuvre de la Works Progress Administration (WPA) en 1935 : « Les Noirs américains bénéficièrent pleinement de ce programme ; à titre d’exemple, un tiers des personnes employées par le WPA à Chicago en 1939 étaient noires (Cohen : 279). Au niveau national, la proportion d’Afro-Américains qui bénéficièrent des emplois du WPA se situait entre 15 et 20 %, alors qu’ils ne représentaient que 10 % de la population américaine (McElvaine : 193). Le salaire moyen d’une personne employée par le WPA n’était alors que de 55 dollars, mais l’agence permit néanmoins à de nombreuses familles noires américaines de survivre. Le rôle de l’agence ne fut toutefois pas seulement d’ordre économique : grâce à son programme d’éducation, le WPA permit à 250 000 Afro-Américains d’apprendre à lire et à écrire, et donna par là-même du travail à 5 000 enseignants noirs ». Les travailleurs agricoles ne sont pas oubliés : « Dans le Sud, les Noirs américains purent s’appuyer sur une nouvelle entité créée en 1937, l’Agence de sécurité agricole (Farm Security Administration ou FSA). Il s’agissait pour le gouvernement d’acheter des terres, puis de les louer ou de les vendre à de petits exploitants agricoles. Grâce à des taux d’intérêt peu élevés, nombre de fermiers purent ainsi réhabiliter leurs terres, voire en acquérir de nouvelles. À la tête du FSA, Will Alexander, originaire du Sud, veilla à ne pas renouveler les erreurs de l’AAA en évitant toute discrimination à l’égard des fermiers noirs. Dans l’État de Louisiane par exemple, cette nouvelle agence aida 791 fermes à voir le jour, et un tiers d’entre elles était occupé par des fermiers noirs. Le FSA employa en outre un grand nombre de superviseurs noirs » [10].

Mais la meilleure preuve de l’efficacité de cette coalition populaire par delà la ligne de couleur est le soutien franc des masses afro-américaines à Franklin Delano Roosvelt aux élections suivantes (80%). L’historien souligne en outre un point décisif : « L’image positive du président auprès des Noirs américains ne pouvait être attribuée à ses prises de position ou à ses actions à l’encontre de la ségrégation et de la discrimination raciales, dont on a vu qu’elles étaient presque inexistantes. Ce sont les aides sociales et économiques du New Deal, dont les Noirs bénéficièrent pleinement, qui conférèrent à Roosevelt ce statut populaire auprès des Afro-Américains » [11].

***

Considérons pour finir la question des organisations et de leur composition « raciale ». En 1966, le SNCC décide de devenir une organisation exclusivement noire. Quelles furent les conséquences de cette décision ?

Les propositions séparatistes présentées par les militants d’Atlanta, et que Carmichael rejoignait dans nombre de ses discours, loin de renforcer l’organisation, l’ont profondément affaiblie. D’abord financièrement : en effet, « à l’instar des autres organisations du mouvement noir, le CORE et le SNCC dépendaient pour leur fonctionnement des donations de sympathisants et de fondations libérales, telle la Fondation Ford. Or ces Blancs libéraux, généralement effrayés par le séparatisme, se détournèrent largement des deux groupes, provoquant une crise financière aux effets désastreux » [12]. Elles l’ont affaiblies ensuite en privant de nombreuses sections locales du SNCC de militants blancs aguerris qui avaient fait leur preuve, parfois au péril de leur vie, dans les États du Sud quelques années plus tôt. Enfin, le séparatisme n’ayant été décidé qu’à une courte majorité, il provoqua de nombreux conflits entre militants noirs. Le langage séparatiste, qui vise à exacerber les tensions entre Blancs et Noirs, est une rhétorique qui divise aussi les Noirs. « La référence aux idéaux raciaux, écrit Carson, ne permet pas toujours d’unir les communautés noires et peut même intensifier les conflits parmi les Noirs. » [13].

Que penser maintenant de l’argument relatif à l’intimidation des Noirs par les Blancs ? Nulle doute que cette intimidation ait existé. Mais l’interprétation qu’en donnent Carmichael et les militants d’Atlanta mérite discussion. On peut rappeler les mots de Martin Luther King : « Les militants du SNCC avaient vu les jeunes gens blancs les mieux organisés, les plus sûrs d’eux-mêmes et les plus puissants qui soient, accourir au secours des Noirs les plus pauvres… et les submerger purement et simplement » [14]. Le pasteur pense cette expérience militante douloureuse de façon, semble-t-il, beaucoup plus fine que les partisans du séparatisme au sein du SNCC. Les Noirs les plus pauvres ont bien été submergés, mais pas par les Blancs en général  : par les Blancs « les plus puissants qui soient », des étudiants venus des universités les plus prestigieuses du Nord, des jeunes issus de la bourgeoisie, cumulant capitaux économique, culturel et social. L’un de ces jeunes militants saisit la multiplicité des raisons qui conduisaient à l’intimidation : « ils ont tendance à se méfier de nous, car nous sommes blancs, originaires du Nord, citadins, riches, inexpérimentés... » [15]. Carmichael ne retient que la dimension « raciale » de cet épisode, écartant sans même les nommer les autres dimensions du problème. Or, la violence symbolique que ces étudiants blancs exerçaient, à leur insu, sur les Noirs pauvres avait peut être beaucoup plus à voir avec leur capital culturel qu’avec la couleur de leur peau. Des gens très démunis culturellement, scolairement, se retrouvaient brusquement à côtoyer les mieux dotés du pays. Les rencontres de 1964 mettaient en présence des inconnus issus des pôles les plus opposés de la société américaine en pleine ségrégation raciale : pas seulement Noirs et Blancs, mais aussi pauvres et riches, sans diplômes et sur-diplômés, ruraux et urbains des plus grandes métropoles, etc.

L’effet d’imposition du capital culturel sur ceux qui n’en ont pas est une chose bien connue. Ainsi, un Noir frappé de mutisme face à un public composé en partie de Blancs, l’est-il parce qu’il est Noir ou parce qu’il est démuni culturellement et socialement ? A contrario, un Noir fortement doté en capital culturel serait-il véritablement intimidé par des Blancs sans diplôme dans une assemblée ? Aucune de ces questions n’est posée par Carmichael et les militants d’Atlanta du SNCC puisqu’ils ont préalablement réduit la complexité de la situation à sa seule dimension « raciale ».

En outre, une véritable réflexion sur cette question légitime de la capacité à prendre la parole pouvait admettre d’autres conclusions que l’exclusion des militants blancs. Elle aurait pu conduire à l’exigence de formation des militants afin de renforcer leur confiance en eux, pratique traditionnelle du mouvement ouvrier. Et cette formation serait passée notamment par l’exercice du débat contradictoire face à des militants blancs afin de surmonter progressivement les appréhensions. C’est sans doute en ce sens que Eldridge Cleaver accuse Carmichael de sous-estimer les militants noirs : « J’ai toujours eu l’impression que tu sous-estimes l’intelligence de tes frères et sœurs noirs quand tu ne cesses de leur conseiller de prendre garde aux Blancs » [16].

Le parti des Black Panthers est aussi une organisation noire. Mais cette absence de mixité ne renvoie pas à la « crainte paranoïaque [...] du contrôle par les Blancs » que Cleaver croit déceler chez Carmichael. En parcourant les publications des Panthers, on ne trouve pas mise en avant la question de la composition « raciale » de leur organisation. Le parti des Black Panthers est une organisation noire, d’abord parce qu’elle est une organisation du ghetto qui concentre les populations noires, après presque un siècle de ségrégation raciale. Le parti n’a donc pas à se purger de ses membres blancs puisque son inscription territoriale est telle qu’il n’en compte aucun. Il y a donc loin entre une organisation composée d’individus noirs parce qu’elle recrute dans le ghetto noir (héritage ségrégationniste oblige), et une organisation composée d’individus noirs à l’issue d’une purge de ses militants et de l’instauration d’un critère de recrutement racial.

Martin Luther King, quant à lui, s’il estime nécessaire que les Noirs participent largement à la direction du mouvement des droits civiques, insiste sur l’importance de la mixité raciale dans les organisations. « En maintenant nos organisations ouvertes à tous, nous créons le modèle de la société intégrée pour laquelle nous combattons » [17]. La composition de l’organisation doit être une anticipation de la société visée par cette même organisation. Le moyen ne peut jamais être conforme à la fin, mais il doit s’efforcer de s’en approcher, sans quoi il ne conduit jamais à la but recherché, écho lointain sans doute chez King des réflexions de Gandhi sur la dialectique de la fin et des moyens. L’organisation ne peut s’organiser selon des principes hétérogènes à ceux qu’elles visent. La mixité « raciale » au sein de l’organisation est la condition d’une « compréhension interraciale » sans cesse compromise par le monde social, dont les dynamiques anonymes reproduisent en permanence des formes de ségrégation. Martin Luther King écrit : « tout comme la vie, la compréhension interraciale ne naît pas spontanément […]. La compréhension ne naîtra pas tout de suite entre eux ; il faut la créer par un contact permanent » [18]. La « compréhension interraciale » garantie par la mixité des organisations, est au cœur du combat pour l’émancipation.

Florian Gulli
27 avril 2024

[1CARMICHAEL Stokely et HAMILTON Charles V, Le Black Power. Pour une politique de libération aux États-Unis, Paris, Payot, 2009, chapitre III.

[2Idem.

[3Ibid., page 41.

[4CARSON Clayborne, In Struggle. SNCC and the Black Awakening of the 1960s, Cambridge London, Harvard University Press, 1995, page 240.

[5Ibid., page 199

[6Les citations qui vont suivre sont tirées du texte « The Basis of Black Power », disponible à cette adresse : http://www2.iath.virginia.edu/sixties/HTML_docs/Resources/Primary/Manifestos/SNCC_black_power.html

[7KING Martin Luther, Black Power, Paris, Payot, 2008, page 16.

[8CRUSE Harold, « The Little Rock National Black Political Convention » in The essential Harold Cruse : a reader, New York, Griffin, 2002, pages 133-134.

[9CURIE Fabien, « Roosevelt et les Afro-Américans : une nouvelle donne ? » Cycnos, Revel, 2014, Frederick Law Olmsted (1822-1903) et le Park Movement américain et Les années Roosevelt (1932-1945), 30 (2), p. 129

[10CURIE Fabien, « Roosevelt et les Afro-Américans : une nouvelle donne ? » Cycnos, Revel, 2014, Frederick Law Olmsted (1822-1903) et le Park Movement américain et Les années Roosevelt (1932-1945), 30 (2), p. 137

[11Ibid., page 144.

[12ROLLAND-DIAMOND Caroline, Black America Une histoire des luttes pour l’égalité et la justice ( XIXe - XXIe siècle), Paris, La découverte, 2019, page 333-334

[13CARSON Clayborne, In Struggle. SNCC and the Black Awakening of the 1960s, Cambridge London, Harvard University Press, 1995, page 229.

[14KING Martin Luther King, Black Power, Paris, Payot, 2008, page 16.

[15CARSON Clayborne, In Struggle. SNCC and the Black Awakening of the 1960s, Cambridge London, Harvard University Press, 1995, page 112.

[16Cleaver à Carmichael (1969), lettre disponible à cette adresse : https://www.contretemps.eu/black-panthers-cleaver-carmichael/

[17KING Martin Luther, Black Power, Paris, Payot, 2008, page 113.

[18KING Martin Luther King, Black Power, Paris, Payot, 2008, page 16.

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