100 jours pour les sécher

Se mouiller contre l’assèchement du monde
Campagne d’actions du 13 juin au 21 septembre

paru dans lundimatin#387, le 12 juin 2023

Alors que la colère gronde et que la sécheresse fait des ravages, l’État et l’agro-industrie s’acharnent à polluer et privatiser l’eau. Les chantiers de méga-bassines sont le symbole d’une mal-adaptation au changement climatique, d’un techno-solutionnisme illusoire et en réalité mortifère. Nous le savons, nous allons vivre un été infernal. Tous les signaux sont au rouge : sécheresse hivernale, nappes phréatiques au plus bas, feux de forêts précoces, rivières en péril, Pyrénées-Orientales déjà en alerte.

Le « plan eau » annoncé en grande pompe par le gouvernement ne résoudra rien. Il ne s’attaque pas à la question cruciale de l’usage et du partage de l’eau. Il ne priorise pas l’eau vitale sur l’eau économique. L’eau pour l’agriculture paysanne, l’eau des rivières et des milieux doivent primer sur l’eau de l’agro-business et l’eau industrielle. Le plan eau impose des restrictions injustes au plus grand nombre sans limiter la surconsommation du complexe agro-industriel, ni celle des riches. Or l’eau est notre plus précieux bien commun.

Face aux dizaines de milliers de personnes dans la rue pour la défense des droits sociaux et dans les champs pour la défense de l’eau, l’Etat mutile sans vergogne... Après avoir tiré à vue sur toute forme d’opposition, il proclame "100 jours d’apaisement".
Mais s’il peut mettre des milliers de flics dans un chantier de bassine à Sainte Soline ou devant le conseil constitutionnel, il est incapable de protéger tout ce qui nous assèche !

Alors, nous nous donnons 100 jours du 13 juin au 21 septembre pour cibler directement les institutions, les entreprises et les infrastructures qui accaparent et empoisonnent l’eau. Cela commencera par enquêter localement pour identifier des cibles :

1 - les institutions complices d’écocide : agences de l’eau, conseils régionaux, administrations, ministères, etc.

2 - Les acteurs du complexe agro-industriel : FNSEA, crédit agricole, Groupama, multinationales et grosses coopératives (pioneer, ocealia, eureden, monsanto....)

3 - les entreprises qui privatisent l’eau (Veolia, Suez, SAUR, etc.), la mettent en bouteille (Nestlé, Danone, etc.), la surconsomment (Lafarge, STMicroelectronics, Bunge, etc), et mènent des chantiers destructeurs (CACG, Eurovia, Colas, TELT, etc.).

4- les accapareurs de luxe : golfs, yachts, jacuzzis...

Il nous appartient de prendre les mesures vitales qui s’imposent, de passer à l’action, de jour comme de nuit, à 10 comme à 100. D’imaginer ensuite les modes d’actions pour leur en faire voir de toutes les couleurs : par des rassemblements annoncés et des désarmements inopinés, de l’affichage et des blocages, des occupations et des surgissements, en bref : un carnaval pour les désarmer.

L’année dernière, tout l’été, les actions anti-sécheresse se sont multipliées. Cet été sera encore celui de la créativité et de l’audace : couper l’eau aux accapareurs, mettre des terrains de golf hors d’état de nuire, démanteler des mégabassines, squatter les piscines des ultra-riches ou les bureaux climatisés des assureurs, casseroler les décideurs, construire des barrages de castors pour refaire vivre nos rivières et leurs berges, notre inventivité ne doit pas avoir de limites !

Les objectifs sont clairs : sauver l’eau potable pour toustes, protéger nos rivières et la vie aquatique, tourner la page d’un modèle agricole industriel qui met le profit avant l’autonomie alimentaire, instaurer un rapport de force contre l’accaparement de l’eau et pour la défense de ce commun.

Nous sommes l’eau qui se défend ! [1]

[1pour davantage d’informations, voici le compte Twitter du peuple de l’eau

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