L’humiliateur & La mignonette de Molotov

publié le 22 mars
Fiches techniques

paru dans lundimatin#53, le 22 mars 2016

Suite à la manifestation du 17 mars à Rennes, un artiste technicien nous a soumis cet article informatif.

Le 17 mars dernier a eu lieu à Rennes la manifestation contre la loi El-Khomri. Ce jour là nous avons pu constater, comme il est de coutume, que quelques dizaines de policiers suffisaient bien pour contenir plusieurs milliers de manifestants. La volonté qui était la notre de pénétrer dans la mairie a ainsi été empêchée par un seul cordon de poulets.

S’il y’a bien des lois pour les grands nombres on ne peut que constater le fait qu’être nombreux ne suffit pas pour avancer.

Nous voudrions ici offrir quelques idées pour supporter les actions à venir. Rien d’autre finalement que quelques « tuto » dans l’objectif d’apprendre et de transmettre des gestes qui viendront animer les mouvements à venir. C’est l’ensemble de nos gestes qui définirons notre capacité à tenir le lieu de la contestation, à gagner du terrain, et à augmenter notre force. La ferveur révolutionnaire s’outille et nous voudrions par ce papier participer à son équipement futur, dans l’espoir, peut-être, que les techniques que nous proposons ici trouverons prise sur la colère.

Afin de ne pas surcharger ce papier nous ne ferons que deux propositions, parmi lesquels on trouvera : L’humiliateur & La mignonette de Molotov

L’humiliateur

1. L’extincteur : Les raisons de la lutte au moyen de l’odeur

Ce premier sous-titre semble contenir en lui la totalité de l’idée. Créer un extincteur qui propulserait du lisier, ou un quelconque liquide à l’odeur pestilentiel. Pour les « gens de la ville » qui n’ont pas connus les porcheries et ne savent guère où les trouver nous vous proposerons ici un mélange de souffre et d’ammoniac bien plus efficace en terme olfactif car à la base de la fabrication des boules puantes. Mais revenons d’abord sur le schème qui préside à la mise en place de cet outil.

Tout d’abord il s’agit de la question de l’odeur, on peut bien lancer des canettes et des pavés sur les flics, continuons quand nous le pouvons, c’est très bien. Mais cela n’est pas spécialement « gênant » pour eux. L’avantage d’une odeur insupportable une fois fixée sur le corps c’est qu’on ne la maîtrise pas et on ne peut s’en débarrasser en un mouvement de bouclier. Par ailleurs l’odeur de merde aura le mérite de replacer la dignité des flics là ou elle mérite de résider.

1.1 L’extincteur un dispositif facile à trouver

Avant de revenir sur le procédé de fabrication il faut ici souligner le fait que chopper un extincteur est une chose particulièrement facile dans nos sociétés ultra-sécurisée, ou il convient de prévenir l’arrivée du mal autant que de l’éradiquer. On en trouve partout, dans les universités, les gares, les bibliothèques et surtout dans les CINEMAS. Il existe une multitude de raisons pour allez en prendre dans les cinémas plutôt qu’ailleurs. Nous ne reviendrons pas sur l’évidence qui consiste à filer au Gaumont plutôt que dans les bibliothèques.

— La première réside dans leur dimension, en effet les extincteurs des cinémas sont très souvent de petites tailles et passerons de justesse dans un sac d’écolier, ce fait est primordial pour l’action, nous y reviendrons pus tard.
— La deuxième concerne la facilité qu’il y a à se servir dans un cinéma, prenez un ticket à 10H du matin vous serez tranquille pour opérer.
— La troisième réside dans le fait qu’ils sont faciles à bricoler (en tout cas en ce qui concerne Rennes), vous pouvez le voir immédiatement par les deux petits boulons qui tiennent le percuteur. Comme dans la photo ci-dessous :

Pour ouvrir un extincteur et le vider de sa poudre c’est très facile, vous l’ouvrez tranquillement pour vérifier qu’il n’y a pas de fuite, une fois ouvert vous le videz avec précaution (la poudre est nocive), puis vous le refermez une fois votre liquide versé.

Vous trouverez un excellent tutoriel ici : https://www.rhaaa.fr/demonter-un-extincteur

1.2 Une technique bien connu des grapheurs mais peu usitée par les manifestants.

L’utilisation de l’extincteur est bien connue chez les grapheurs, à la place de la poudre ils mettent de la peinture pour faire des écritures en grand format.

Voyez le résultat ici : http://www.allcityblog.fr/3813-extincteur-peindre-en-xxl/

Mais ce qui nous importe nous concernant n’est pas la couleur mais bien l’odeur et sa dispersion sur nos ennemis. C’est pourquoi plutôt que d’y mettre de la couleur, nous tacherons d’y mettre une odeur (bien que rien ne vous empêche de colorer votre liquide)

A. Le lisier

Une fois votre extincteur ouvert remplissez le de lisier et d’eau. (1/3 d’eau et 2/3 de lisier). Pensez à bien secouer l’extincteur avant usage.

B. Souffre + Ammoniac

Si vous n’avez pas le temps d’allez chercher du lisier ou que vous trouvez ça « trop cracra » comme dit la jeune fille alors vous pouvez créer un mélange de souffre et d’ammoniac. (1/5 de souffre, 2,5/5 d’ammoniac, 1,5/5 d’eau) Deux produits accessibles partout en supermarché. Remplissez votre extincteur de ces éléments rajouter de l’eau (avec un peu de peinture rose si vous en possédez) et laissez reposer quelques jours. Le tour est joué.

Vous trouverez sur internet de nombreux tuto pour la confection de boules puantes dont vous pouvez vous inspirez, les recettes sont nombreuses.

1.3 Se trimbaler avec un extincteur en manifestation et l’instant de l’action.

Certain dirons, « il y’a trop de risque à faire cela ». En y réfléchissant on s’apercevra que non. La première chose à noter c’est que si vous prenez l’extincteur à bonne dimension il passera dans votre sac à dos. Il sera donc invisible pour les policiers et les caméras. Gardez votre extincteur dans le sac. Au moment où vous vous apprêtez à pulvériser demandez à un de vos collèges d’ouvrir le haut du sac, d’enclencher le percuteur, et de vous passer le manche. Vous voilà prêt pour agir, vous n’avez plus qu’a arroser.

Vous ressemblerez alors à vous y méprendre à un chasseur de fantôme.

1.4 L’avantage d’une telle action.

Avec un tel dispositif vous pourrez agir très vite et en quelques secondes asperger plusieurs dizaines de flics. Par ailleurs l’extincteur vous permet de conserver une bonne distance de sécurité vis à vis de la flicaille ce qui vous permettra de voir l’ennemie à bonne distance. Une fois votre extincteur vidé vous n’aurez plus qu’a jeter votre sac par terre avec l’extincteur dedans (prenez un vieux sac évidemment). Je vous laisse imaginer l’effet qu’un tel geste aura sur vos victimes et les rires qu’il provoquera chez les manifestants.

La mignonette de Molotov

La deuxième chose à présenter ici est plus discrète et extrêmement facile à mettre en place. Elle a pour objectif de lutter contre la peur que certain ont parfois à l’idée de jeter quelque chose comme un « Coktail Molotov » sur les forces de l’ordre.

Pour ceux que le Cocktail-Molotov effraie encore vous pouvez donc essayer la « mignonette de Molotov ». L’idée reste la même qu’un cocktail mais en plus petit.

[NDLR : Après de longues discussions au sein de la rédaction de lundimatin, nous avons choisi de censurer un paragraphe du texte original. Si le caractère artistique, créatif voire informatif de la description d’un "petit cocktail molotov de poche qui s’allume comme une cigarette" ne nous a pas échappé, nous aimerions autant que possible que notre site d’information ne soit pas susceptibles de poursuites de la part d’autorités taquines ou malveillantes. Ce fut un choix difficile dont nous nous excusons tant auprès de nos lecteurs que de l’auteur.]

Tout le succès de la mignonette de Molotov réside dans sa distribution au sein de la foule, car si les gestes s’apprennent il ne faut pas oublier qu’ils se transmettent, et se prolongent dans le partage.

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