Cauchemars et facéties - spécial 17 mars

A nouveau, retour (en extraits) sur les manifestations et blocages (du jeudi 17 mars) contre la loi Travail/El Khomri.

Cauchemardos - paru dans lundimatin#53, le 22 mars 2016

Habituellement nous publions Cauchemars & Facéties - des trouvailles, de l’internet. Encore une fois cette semaine, nous allons pouvoir relater des choses sérieuses.

# Paris

Plusieurs personnes nous ont envoyé des récits de la journée du 17 mars à Paris. Nous avons essayé de compiler les différentes informations en un seul et même texte.

Paris 8

Le matin, le campus de l’université Paris 8 (Saint-Denis) est bloqué. Toutes les entrées sont barricadées, les étudiants s’accumulent aux entrées. Les vigiles n’arrivent à rien, se font coincer dans les grilles qu’ils essaient d’ouvrir, enragent. Leur chef hurle : « Y en a marre des communistes ». Vite fatigués, ses subordonnés croisent les bras. Ils s’acharnent en beuglant « Je suis tout seul ». Le blocage se poursuit jusqu’en début d’après-midi. Le cortège de Paris-8 rejoint ceux des autres facs à 14h à République.

Lycées

11h, Nation : point de convergence des lycées en grève. Environ 2000 lycéens partent en manifestation, avec plusieurs sonos, une ambiance joyeuse... et électrique. Il y a en France vingt cinq lycées bloqués de plus que la semaine dernière. En tête de cortège on scande « Insurrection », à plusieurs centaines, en courant. Rapidement, les policiers et gendarmes se positionnent. Des affrontements commencent immédiatement. Les flics, qui se prennent des projectiles et se font courir dessus, reculent. Avant de reprendre position et de charger à leur tour. Ils se prennent quelques coups de pelles. Les chants anti-police se multiplient, les manifestants finissent par reculer.

Le cortège se réorganise, se réoriente sur le boulevard Voltaire. Les organisations syndicales et politiques (NPA, UNL, FIDL) essaient de scinder le cortège en deux pour se dissocier de l’avant de la manif, un peu trop agitée à leur goût. Il faut dire qu’en tête, les vitrines des banques et des agences immobilières sont cassées. Des tags : « Le monde ou rien », « Mangez les riches », « Prenez le travail, on prendra le reste ». Ce moment dure un peu. Les organisations syndicales font tout pour séparer les lycéens, mais ça ne marche pas vraiment.

Des policiers de la BAC arrivent en nombre sur les trottoirs pour empêcher la foule d’atteindre un local PS situé pas loin. Ils font reculer les manifestants, arrêtent deux personnes assez violemment. Des flics arrivent de tous les côtés. L’avant du cortège se disloque. L’arrière du cortège poursuit tranquillement sa route. Et tout le monde se retrouve à République pour la manif officielle.

Manifestation de l’après-midi

De cette marche, il n’y a pas grand-chose à dire, à part que la BAC s’y est permis beaucoup, scindant presque le cortège pour arrêter une personne devant le commissariat du 13e. A l’arrivée à Place d’Italie, les gens se dispersent assez vite.

Les deux manifestations sont à retrouver en vidéo chez Taranisnews :

Ou chez StreetPolitics :

Occupation de Tolbiac

Une AG de lutte était appelée à Tolbiac à 18h. Les participants se rassemblent devant, vers 17h, mais la fac est fermée administrativement ; le président de Paris-1 est sur les lieux, avec sa morgue et sa cravate rouge. Les vigiles surveillent, inquiets, l’attroupement qui atteint bientôt 150 ou 200 personnes. Des policiers arrivent en nombre ; mais une porte dérobée est ouverte par les manifestants qui s’engouffrent en rigolant dans les locaux, ne trouvant sur leur chemin que le président de Paris-1 qui croyait peut-être que son autorité naturelle suffirait à calmer le jeu.

Le grand amphi est investi, tagué : « Continuons le début », « Ceci n’est pas un exercice ». Le président vient nous parler : entré triomphalement dans l’amphi, il nous dit « ah, voilà mon quart d’heure de célébrité ». On le vire. Pendant ce temps, les CRS ceinturent le bâtiment. On explore un peu, puis l’AG commence. Elle est aussitôt interrompue par l’arrivée des CRS : les vigiles leur ont ouvert les grilles. On essaie tous de sortir de l’amphi pour les repousser, puis il apparaît évident qu’il faut se barricader à l’intérieur car ils sont déjà bien rentrés dans la fac ; on bloque les portes, ils les forcent, mais s’empêtrent dans les ouvertures étroites, pendant que volent vers eux chaises et bouteilles, et que l’on vide sur eux les extincteurs. Ils patinent, ils pataugent ; ceux de devant sont écrasés par leurs copains de derrière qui continuent à pousser même si ça ne passe pas. « Allez les noirs ». Au micro, on gueule « tout le monde déteste la police ».

Finalement, ils arrivent à faire sortir tous les gens ; ils les encerclent et les filment. Des gens tentent de forcer la ligne, et poussent d’un coup à un endroit où elle paraît faible. Miracle : les CRS cèdent, surpris, et la moitié des gens arrivent à sortir. Les flics referment très vite la ligne, et lâchent la BAC, énervée sur ceux qui ont réussi à courir. Ils s’en donnent à coeur joie. Ils tabassent, arrêtent. Les gens encerclés seront relâchés cinq par cinq, peu après.

L’expulsion de Tolbiac à retrouver chez StreetPress :

AG de lutte

L’AG de lutte se tiendra finalement le lendemain, vendredi, à Paris-8 : nombreux, nous y discutons longuement. Il est décidé de retourner lundi à 18h à Tolbiac pour continuer les discussions, CRS ou pas :

(Appel pour la 1re AG interluttes) "Nous, lycéenn(e)s, travailleurs(ses), étudiant(e)s, chômeus(e)s de toute l’Île-de-France... appelons à nous réunir lundi 21 mars à 18h dans l’amphi N de Tolbiac pour s’organiser tous et toutes dans la lutte à venir. Ceci hors des cadres et des échéances imposés par les syndicats. L’assemblée est ouverte à toutes les personnes qui se sentent concernées par la précarisation de leurs existences et veulent prendre en main leurs moyens de lutte contre la loi « Travaille ! » ".
...
Cet appel ne prétend pas fixer à l’avance les modalités de la discussion. Cette assemblée appartient à ceux qui la font. A nous d’en déterminer les formes, selon les aspirations et les situations.

Au vu de l’obstination sénile du ministère à déclarer la fermeture administrative des lieux où nous cherchons à nous organiser, comme de la violence de la répression , nous sommes conscients que réussir à tenir cette assemblée n’ira pas de soi. Nous avons cependant le sentiment d’être nombreux à partager l’envie de poursuivre les discussions entamées jeudi et vendredi.

Nous appelons donc à nous réunir à 18h dans l’amphi N de Tolbiac, chiens de garde ou pas.

# Lyon

Un lecteur assidu de lundimatin, nous a (encore) envoyé un récit en provenance de Lyon.

Je me suis à nouveau rendu à la manifestation contre la Loi Travail, ce jeudi 17 mars. Certes, mercredi dernier les organisations syndicales avaient imposé un horrible parcours (alors que l’appel émanait me semble-t-il d’un collectif non organisé), mais les « jeunes » avaient fini par en prendre la tête, pour aller jusqu’au siège du PS, ce qui (malgré l’échec de cette tentative) avait donné un cortège animé et déterminé.

Cette journée de jeudi était donc à l’initiative (sur le papier) des lycéens et étudiants, qui étaient d’ailleurs en tête du cortège. Mais, comme la semaine précédente, d’autres forces étaient aussi à l’oeuvre. Ha ben oui, encore les mêmes organisations politiques et syndicales décrépies. Encore un parcours foireux (tout droit, tout droit, vraiment tout droit, et puis loin de tout, surtout, parce que les jeunes c’est quand même un peu trop bruyant, hein). Quelle surprise ! Et la semaine prochaine (le 24) on reprendra le parcours du 9, et ainsi de suite, des mouvements circulaires en bord de Rhône, jusqu’à la mort ?

Les banderoles lycéennes ont joué un jeu étrange. Feignant de prendre le premier pont venu (bloqué par la BAC), puis suivant docilement leurs leaders et leur policier (qui avait mis cette semaine l’uniforme -trop grand- d’un de ses collègue, pour paraître plus impressionnant certainement) et, il est vrai un dispositif policier délirant (à chaque carrefour, et même sur le fleuve, en bateau) jusqu’au point d’arrivée - la place Guichard.

Bon, je vous passe le déroulé des 1h30 de marche - c’était déjà suffisamment ennuyeux à vivre, alors à lire.. Ainsi que les différentes manoeuvres des différentes forces politiques (la CGA et la CGT s’accordant sur qui il faudra virer du cortège ; la JC stoppant son camion pour se dissocier d’un cortège « jeune » trop « agité », etc).

A la fin, donc, beaucoup de monde (le monde était naïf) pensait qu’on allait continuer. Mais non. Les banderoles, puis les manifestants, dociles, se sont installés sur les « gradins » de la place Guichard. Trente minutes plus tard, une banderole a tenté de ranimer l’enthousiasme, en scandant « on continue ; on est nombreux on fait c’qu’on veut », allez, allez. Cent cinquante personnes se sont, à sa suite, engouffrées dans une rue. Elles ont été rapidement bloquées et gazées par les CRS. Elles ont alors tenté de repartir par une autre rue. Elles se sont une nouvelle fois confrontées aux forces de l’ordre. Des poubelles et du mobilier urbain a été soigneusement disposé devant le cortège, alors que des gens lançaient divers projectiles sur les policiers. Policiers qui avaient visiblement ordre de ne pas intervenir de suite et qui ont donc été obligés de jouer au ping pong (pierre-bouclier) pendant une demi-heure. Les manifestants, bloqués, se sont lassés. Une AG a commencé sur la place. La police est intervenue plus tard, arrêtant plusieurs personnes.




# Marseille

Un récit de la journée du 17 mars, envoyé par des lecteurs :

Jeudi 17 au matin, 11 lycées marseillais bloquent. Dès 9h30 deux cortèges traversent la gare Saint-Charles, l’ambiance est joyeuse les lycéens semblent bien aimer la réverbération et en profitent donc pour crier. Ils vont ensuite se masser devant la préfecture. Certains restent sur place avec des syndicalistes, d’autres repartent en cortège direction la gare, via la rue de Rome. Pendant ce temps, la CGT occupe brièvement la chambre de commerce. Alors que le cortège avance gaiement, quelques flics en voiture se comportent en bon Marseillais et jouent de l’accélérateur derrière le cortège, faisant mine d’écraser les lycéens. Ils finissent par rentrer dans le cortège avec leur voiture. Cela ne manque pas d’énerver quelques lycéens qui prennent (plutôt gentiment) le véhicule à parti entonnant le fameux « tout le monde déteste la police » (nous en profitons pour signaler que l’étude de l’Histoire nous révèle que ce chant est né à Marseille).

Les flics sortent de la voiture une première fois pour tenter de se faire respecter, puis reprennent le volant avant de sortir à nouveau quelques mètres plus loin pour attraper quelqu’un. Alors qu’un grand flic baraque ceinture un jeune, il se prend deux à trois solides pêches dans la geule de la part d’un autre jeune. Le flic pète un plomb, bat l’air en neige à l’aide de son tonfa et les gazs lacrymogènes finissent d’établir une distance entre les manifestants et les policiers. Ceux-ci durent s’y reprendre à trois fois pour parvenir à interpeller leur cible. Finalement la foule reprit sa route direction la gare Saint-charles qui résonna à nouveau.

A la fac les vigiles tentent de bloquer l’entrée, qui est rapidement forcée. Les manifestants prennent la direction des amphis mais à cause d’une fausse rumeur (les flics pourraient les enfermer à l’interieur) ils préfèrent tenir l’assemblée à l’exterieur. Les débats partent dans tous les sens ; pour beucoup c’est la première assemblée. L’unef et les syndicats sont traités de traitres et hués. Le blocage est proposé mais l’idée ne prend pas. Entre temps des jeunes plus tôt sortis de la fac reviennent visiblement amochés par une bagarre. Apparemment cinq ou six cranes rasés de l’Action Francaise leur auraient tendus une embuscade. Finalement, quelqu’un d’autre arrive, parlant d’autres arrestations et gazages, et tout le monde part devant le commissariat de Noailles pour un temps assez long et calme. Finalement la foule repart à la fac et une deuxième assemblée a lieu.

# Montpellier

Un mail que nous avons reçu :

« Aujourd’hui, nous repeignons les locaux du Parti $ocialiste et demain, nous redessinerons le monde ». Action soutenue par l’Assemblée Générale de Montpellier pour le retrait immédiat de la loi El Khomri.

# Toulouse

Extraits d’un récit qui nous a été envoyé (je m’excuse auprès des lecteurs en question d’avoir effectué des coupes dans leur texte, mais j’essaye de « ramasser » les récits pour faciliter la lecture) :

A la fac du mirail, tout commença pour nous lors d’une assemblée gérée par des syndicats et des partis politiques en tout genre : "l’assemblée générale". Si elle n’a de cesse d’affirmer que son but est de créer un mouvement social de masse, il faut bien avouer qu’elle ne parvient jusqu’ici à ne faire exister qu’une gesticulation apathique.

(Heureusement) s’est aussi constituée, au début de la semaine, une "assemblée de lutte" plus dynamique et respectueuse de l’idée même de mouvement. Elle compte une cinquantaine de personnes en tout genre. Freaks qui ne freaks pas, étudiant qui n’etudie pas, travailleur qui travaille et travailleur qui ne travaille pas.

Ce jour là, au sein de l’assemblée de lutte, s’est manifestée la volontée d’ouvrir le mouvement naissant par delà le cadre de l’université. (...) Dès le matin, on a entendu au loin que le lycée des arènes commencait à bloquer. Le geste se répétant aux lycées saint-sernin et déodat. (...) L’assemblée de lutte commença donc par débrayer l’université du mirail, puis son "assemblée générale", et un cortège s’est mis en route (...) vers le lycée du mirail.

Dans la bonne humeur, les grilles du lycée ont été franchies et une déambulation a pu avoir lieu dans les batiments où, en scandant « on bloquera tout, le monde ou rien ! », le cortège a appelé à rejoindre la manifestation. Après une demi-heure de joyeuse agitation, la marche continua en dehors du lycée, bloquant alors le grand boulevard allant du lycée du mirail au lycée des arènes (...). (Le cortège se rendit ensuite au départ de la manifestation, place jeanne d’arc).

La manifestation rassembla environ 10000 personnes (et) un grand nombre de lycéens et étudiants y impulsa vitalité et entrain. Malheureusement la manif fut très vite serrée de près par la police et encadrée par les SO syndicaux qui furent très enclin ce jour là à réprimer tout débordement de joie, nous contraignant, par exemple, à faire d’absurdes tours de rond point pour nous tenir à distance du centre ville.

# Nantes

On trouve un récit de la journée du 17 mars sur Indymedia.

Extraits :

Dès l’aube, la plupart des lycées de Nantes, qu’ils se situent en périphérie ou dans le centre-ville, sont bloqués. Dans la matinée, ça s’agite dans toute la ville. Un cortège défile au pas de course sur la Place Mellinet pendant que des affrontements éclatent devant le lycée Monge au nord de Nantes, où une voiture est retournée après une attaque de la police. Devant le lycée Jules Verne, dans le centre, des fils de patrons agressent les bloqueurs en jetant des œufs et en distribuant des coups.

Un tracteur venu de Notre-Dame-des-Landes est justement garé devant l’amphithéâtre occupé par les étudiants.

Un peu plus loin, avant midi, le rond point devant le lycée Michelet est dépavé. Il n’y a plus une seule vitre intacte devant le lycée professionnel. Apparemment l’ambiance a été tendue : grenades lacrymogènes contre poubelles en feu. 13 heure, jonction entre un cortège lycéen et les étudiants aux abords de la fac. Défilé jusque dans le centre ville pour rejoindre la manifestation. Les locaux du MEDEF sont constellés de peinture pour la deuxième fois en une semaine.

14 heure pile, le cortège syndical a déjà démarré, presque en avance. Le bloc lycéen et étudiant se fond dans la masse. Il y a encore beaucoup de monde dans les rues de Nantes. (...) On se rend alors compte que tout le monde marche derrière une grande banderole comportant les logos du Parti Socialiste, des Jeunesses Communiste et de l’UNEF ! (...) Pour beaucoup, c’est une provocation alors que la manifestation est une initiative lycéenne et étudiante indépendante. Une altercation éclate alors entre le Service d’Ordre de la CGT qui protège la mairie – et dont la vitre est recouverte de peinture –, et un groupe de manifestants.

Des vitrines de banque sont brisées (...) le gros de la manifestation est bloqué par des charges de la police. La BAC et les CRS viennent de tirer des lacrymogènes sur le cortège, ils reçoivent quelques feux d’artifice en réponse, des manifestants sont arrêtés. Une femme est rouée de coups au sol, des pacifistes sont gazés.

Après s’être recomposée, la manifestation est de retour à son point de départ, mais personne ne veut en rester là. On repart pour un deuxième tour, vers la Préfecture, puis vers le commissariat central Waldeck-Rousseau pour réclamer la libération des manifestants arrêtés.(...) On se rend alors compte que nous se sommes pas des centaines mais plusieurs milliers à aller assiéger le commissariat pour faire libérer les inculpés. Quai Barbusse, un barrage policier empêche l’accès au bâtiment. Un groupe s’avance mains en l’air vers la police, celle-ci riposte par un envoi massif de grenades lacrymogènes en tir tendu. La rue est saturée de gaz, mais tout le monde tient bon. (...) Dans la foule, on voit aussi bien des silhouettes tout en noir, que des lycéennes en talons tenir tête à la police. Le face à face dure une bonne heure, durant laquelle il y aura plusieurs blessés par des tirs de balles en caoutchouc et de grenades envoyées en tir tendu.

Au cour de la journée, on dénombre au moins 7 arrestation et plusieurs personnes hospitalisées, notamment blessées à la tête, suite à des violences policières. A la nuit tombée, une soirée aura lieu dans l’amphithéâtre C de la fac de lettre, occupé par les étudiant-e-s.

# Strasbourg

Selon la Feuille de Chou :

Une fois retournés au campus, les jeunes se sont amassés devant la Faculté de droit, puis ont gravi les marches.

Les portes étaient défendues par une douzaine de policiers en civil de la BAC.

Quand les étudiants ont commencé à pousser pour entrer aux cris de “la fac est à nous”, les flics ont sorti les matraques et ont commencé à cogner.

Un peu débordés, dans un second temps, ils ont été renforcés par les policiers nationaux qui ont grimpé sur le parvis.

Ces derniers ont sorti la matraque, cogné sur les jeunes et balancé du gaz. Résultat des violences policières : 4 blessés ! Le sang a maculé le bouclier d’un policier ainsi que les marches.

# Rennes

Un étudiant de Sciences Po à Rennes nous a envoyé un récit de la journée.

Le blocage avait été voté la veille « à une forte majorité » et une trentaine d’étudiants s’était rassemblé dès 6h-6h30.

A 7h, l’entrée principale, l’entrée annexe par le RU et l’entrée par derrière donnant sur le parking des profs et du personnel étaient toutes bloqués, cadenassées et barricadées. Entre temps, d’autres étudiants nous ont rejoint au compte-goutte et nous sommes une centaine. Le blocage fait, tout le monde s’organise, conceptionne une grande banderole et plein de pancartes nourris de slogans sur notre rapport au travail (« Si à 50 ans t’es pas précaire, t’as raté ta vie », « Rose promise, chom’ dû », « Droit à l’oisiveté » ou « Non au projet de loi travail »).

Café, petit déjeuner, table de presse, et les étudiants et profs qui arrivent, certains pour contester, d’autres pour discuter. Coup de pression raté de l’administration.

Vers 11h nous sommes 150 à partir vers la manif. Avant de rejoindre le Parlement de Bretagne pour 12h, nous rentrons dans le hall de la fac de droit, dans un amphi de la fac d’éco et nous postons devant le lycée public Jean Macé et les Beaux-Arts. Une cinquantaine de ces étudiants et lycéens nous rejoignent. Nous arrivons Place de Bretagne, les cortèges de Rennes 2, de FO et le nôtre se regroupent.Voilà, vous connaissez sans doute mieux la suite de la manif et les affrontements à la fin place de la Mairie. On a été le seul IEP à faire ça de France. Le dernier blocage datait du CPE. On va essayer de fédérer les autres Sciences Po, pour que l’école des futurs fonctionnaires, journalistes, profs et autres cadres du privé puisse faire connaître son amer avis sur cette France PS auquel elle n’appartient pas/plus, ou auquel elle n’a jamais appartenue en fait.

Par ailleurs, selon la Rotative :

A Rennes, blocage de la gare qui débouche là encore sur des attaques de la manif par la police et des gens qui se défendent contre les gardiens de l’ordre établi avec des pierres, bouteilles et autres inventions du moment. Une interpellation, un flic blessé.

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